L’annulation de la dette : la nouvelle martingale
Après la lettre d’une centaine d’économistes qui appellent à l’annulation des dettes publiques pourrait bien apparaître une lettre d’une autre centaine d’économistes défendant le contraire. En effet le monde des économistes est partagé entre deux religions les libéraux d’un côté et les étatistes de l’autre avec dans chaque camp évidemment des EXTREMISTES. Cela fait davantage penser à des clivages politiques qu’à différences d’approche scientifiques.
De toute manière, l’économie est une science très approximative, certes utile voire indispensable mais qui ne peut prétendre détenir la vérité. Ainsi certains économistes semblent avoir soudain trouvé la martingale. Celle qui consiste tout simplement à annuler les dettes dans un contexte d’endettement tout à fait exceptionnel. Ce simplisme peut surprendre surtout de la part d’experts qui sont loin de manquer d’intelligence mais il y a évidemment derrière des arrière-pensées politiques pour mettre en cause non seulement la politique intérieure mais aussi le principe même de l’Europe
Le raisonnement est simple puisqu’on ne parvient pas à rembourser pourquoi ne pas annuler ce remboursement. Le seul détail, c’est que les Etats ne peuvent fonctionner sans emprunter. Ne pas rembourser la dette inciterait donc les prêteurs à ne plus souscrire à la demande de dettes des Etats. Cela signifierait par exemple qu’on ne peut plus payer les fonctionnaires ou les retraites. Faire reprendre les dettes des Etats par la banque centrale européenne constitue aussi une illusion.
En effet, cette dette devrait quand même être remboursée aux prêteurs avec évidemment une monnaie de singe qui affecterait la crédibilité de l’euro. Ce que serait précisément recherchent certains économistes qui contestent non seulement la monnaie européenne mais l’existence même de l’Europe. Par ailleurs il faut observer qu’avec beaucoup d’équilibre la banque centrale européenne offre déjà une grande souplesse et manifeste même un grand accommodement en reprenant une partie des emprunts d’État et en fournissant des liquidités aux banques pour que ces mêmes Etats puissent continuer d’emprunter y compris un taux presque zéro voire négatif. Mais il y a forcément des limites à faire tourner la planche à billets.
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