Birmanie : coup d’Etat et arrestation d’ Aung San Suu Kyi
Au motif fallacieux que les élections récentes n’ont pas été justes car affectées par la crise sanitaire, les militaires n’ont pas hésité à faire un coup d’État et à arrêter Aung San Suu Kyi, première ministre de fait.
On comprend mieux l’attitude de l’intéressée jugée un peu répressive est critiquée à l’intérieur et surtout à l’étranger. L’ancienne lauréate du prix Nobel de la paix en 1991est la fille du partisan de l’indépendance birmane Aung San, qui est assassiné alors qu’elle a deux ans. En 1988, elle co-fonde et devient secrétaire générale de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), un parti politique opposé à la junte militaire au pouvoir. En 1990, le gouvernement militaire annule les élections législatives, remportées par la LND, et place Aung San Suu Kyi en résidence surveillée. Durant son enfermement, celle-ci bénéficie d’un important soutien international et se voit attribuer le prix Nobel de la paix. Elle est libérée en 2010.
Bien que la Birmanie ait entamé une transition démocratique, le gouvernement auquel elle participe doit composer avec une armée toujours très puissante. En fait, on décèle comprend mieux les manœuvres très étroites de San Suu Kyi en réalité sous la tutelle des militaires. La tentation de la dictature est permanente chez ces militaires de Birmanie qui n’ont jamais vraiment accepté l’avancée de la démocratie
Le porte-parole de la LND Myo Nyunt a déclaré à Reuters par téléphone que Suu Kyi, le président Win Myint et d’autres dirigeants avaient été «emmenés» aux petites heures du matin. «Nous avons entendu dire qu’elle est détenue à Naypyidaw (la capitale du pays, ndlr), nous supposons que l’armée est en train d’organiser un coup d’État», a-t-il indiqué à l’AFP.
Le parti d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991, très critiquée à l’international pour sa gestion de la crise des musulmans rohingyas mais toujours adulée par une majorité de la population, a remporté une victoire écrasante en novembre. Il s’agissait des deuxièmes élections générales depuis 2011, année de la dissolution de la junte qui a régné pendant un demi-siècle sur le pays. L’armée conserve toutefois un pouvoir très important, ayant la main sur trois ministères clés (l’Intérieur, la Défense et les Frontières).
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