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Intelligence artificielle : la question de l’éthique pour Google

Intelligence artificielle : la question de l’éthique pour Google

Pour Google comme pour la plupart des grands du numérique intervenant dans le domaine de l’intelligence artificielle la problématique est de rechercher une éthique compatible avec les développements commerciaux immenses. De ce point de vue, Google tente avec un peu de mal de prendre en compte la problématique complexe des conséquences considérables des algorithmes sur nombreux de dimensions de la vie professionnelle et de la vie privée. (Un papier du Wall Street Journal)

Au cours des dix-huit derniers mois, la maison mère de Google a dû faire face à une succession de controverses impliquant ses meilleurs chercheurs et dirigeants dans le domaine.

Le mois dernier, Google s’est séparé d’une éminente chercheuse en IA, Timnit Gebru. Elle avait dénoncé, dans une étude, l’approche de l’entreprise en matière d’IA et s’était plainte auprès de ses collègues des initiatives de l’entreprise en matière de diversité. Ses recherches concluaient que Google n’était pas assez vigilant dans le déploiement d’une technologie aussi puissante et qu’il était indifférent à l’impact environnemental de la conception de superordinateurs.

M. Pichai s’est engagé à mener une enquête sur les circonstances de son départ et a déclaré qu’il allait chercher à rétablir un climat de confiance. Le patron de Mme Gebru, Jeff Dean, a affirmé aux employés qu’il jugeait que ses recherches n’étaient pas suffisamment rigoureuses.

L’approche d’Alphabet en matière d’IA est scrutée de près car le conglomérat est communément considéré comme le leader du secteur en termes de financement de la recherche — interne et externe — et de développement de nouvelles utilisations, qui vont des enceintes intelligentes aux assistants virtuels, pour cette technologie

Depuis, près de 2 700 employés de Google ont signé une lettre ouverte affirmant que le départ de Mme Gebru « augure d’une menace pour les personnes travaillant en faveur d’une IA éthique et intègre — en particulier les noirs et les gens de couleur — à tous les échelons de Google ».

La semaine dernière, Google a annoncé enquêter sur la codirectrice de son équipe chargée de l’IA éthique, Margaret Mitchell, soupçonnée d’avoir téléchargé et partagé des documents internes avec des personnes extérieures à l’entreprise. Mme Mitchell, qui a critiqué M. Pichai sur Twitter pour sa gestion des questions de diversité, n’a pas répondu aux demandes de commentaires.

L’approche d’Alphabet en matière d’IA est scrutée de près car le conglomérat est communément considéré comme le leader du secteur en termes de financement de la recherche — interne et externe — et de développement de nouvelles utilisations, qui vont des enceintes intelligentes aux assistants virtuels, pour cette technologie. Ce secteur émergent soulève des questions complexes sur l’influence croissante des algorithmes informatiques dans un grand nombre d’aspects de la vie professionnelle et privée.

Google a cherché à se positionner comme un champion de l’IA éthique. « L’histoire est pleine d’exemples montrant que les bienfaits de nouvelles technologies ne sont pas garantis », avait déclaré M. Pichai lors d’une intervention devant un think tank à Bruxelles l’année dernière. « Si l’IA peut être source d’immenses promesses pour l’Europe et le monde, il existe de réelles inquiétudes sur ses conséquences négatives potentielles. »

La stratégie de développement de Google dans l’IA via des acquisitions a également amplifié ses difficultés en termes de management. De manière inattendue, Mustafa Suleyman, cofondateur de DeepMind, la division d’intelligence artificielle de Google basée à Londres, s’est vu enlevé fin 2019 la plupart de ses responsabilités de direction après avoir fait l’objet de plaintes pour intimidation de la part de membres du personnel, selon des sources bien informées.

DeepMind, que Google a acheté en 2014, a engagé un cabinet d’avocats indépendants pour mener une enquête sur les plaintes. Fin 2019, M. Suleyman a été muté à un autre poste de direction au sein de l’équipe d’IA de Google.

Dans un communiqué commun, DeepMind et Google ont confirmé la tenue d’une enquête sur le comportement de M. Suleyman mais ont refusé d’en révéler les conclusions. Ils se sont contentés d’indiquer qu’à la suite de l’investigation, il « a entamé un module de formation professionnelle — qu’il suit toujours — centré sur les sujets concernés, et ne gère plus de grandes équipes ». Les entreprises ont déclaré que dans le cadre de son rôle actuel de vice-président de la politique d’intelligence artificielle chez Google, « [M. Suleyman] fournit des contributions précieuses sur la politique et la réglementation en matière d’IA ».

En réponse aux questions du Wall Street Journal, M. Suleyman a précisé qu’il « acceptait les critiques affirmant qu’en tant que cofondateur de DeepMind, [il] dirigeait les gens trop durement et que [son] style de management n’était parfois pas constructif ». Il a ajouté : « Je m’excuse sans ambiguïté auprès de ceux qui ont été blessés. »

La nomination de M. Suleyman à un poste de haut niveau chez Google a contrarié certains membres du personnel de DeepMind, tout comme un tweet de M. Dean lui souhaitant la bienvenue dans ses nouvelles fonctions chez Google, selon des employés actuels et anciens.

« Je me réjouis de travailler plus étroitement avec vous », a écrit M. Dean dans ce tweet.

Contrairement au moteur de recherche de Google, où l’intelligence artificielle est utilisée pour réorganiser et faire remonter des informations existantes à caractère public, DeepMind se concentre surtout sur des questions de santé, comme le traitement de vastes quantités de données sur les patients afin de trouver de nouvelles méthodes pour combattre les maladies.

DeepMind peine à atteindre ses objectifs financiers. L’unité a subi une perte de 649 millions de dollars en 2019, selon le document officiel déposé au Royaume-Uni le mois dernier. Google, qui lui avait prêté plus d’un milliard de dollars au cours de la même période, a abandonné cette créance, indique ce rapport.

Google a essayé à plusieurs reprises de mettre en place une supervision plus étroite de ses projets d’intelligence artificielle, avec un succès mitigé.

Un conseil d’éthique externe sur l’IA créé par Google a été dissous au bout d’une semaine d’existence. Des employés avaient signé une pétition visant certains de ses membres, politiquement marqués à droite

Chez DeepMind, un comité d’évaluation indépendant censé contrôler cette filiale et produire un rapport public annuel, a été dissous fin 2018 après les protestations de ses membres qui considéraient ne pas disposer d’un accès complet aux recherches et aux projets stratégiques de l’entreprise.

Quelques mois plus tard, un conseil d’éthique externe sur l’IA créé par Google a également été dissous au bout d’une semaine d’existence. Des employés avaient signé une pétition visant certains de ses membres, politiquement marqués à droite. Un porte-parole de Google avait déclaré à l’époque que l’entreprise « allait trouver d’autres moyens pour obtenir des avis indépendants sur ces sujets ».

Si les projets de Google en matière d’intelligence artificielle remontent à au moins une décennie, ce secteur n’est devenu une division autonome sous la direction de M. Dean que depuis 2017. M. Pichai, en annonçant la création de cette nouvelle structure cette année-là, avait déclaré que l’intelligence artificielle serait au cœur de la stratégie et des activités de Google, et que l’informatique avancée — également appelée apprentissage automatique — serait déployée au sein de toute l’entreprise.

Pedro Domingos, professeur d’informatique à l’Université de Washington, estime que Google était bien conscient des nombreux pièges liés à l’IA. Il se souvient qu’il y a plusieurs années, au cours d’une discussion, le président du conseil d’administration d’Alphabet, John Hennessy, lui avait fait part de toute l’étendue de ses craintes à une période où le géant de la recherche intensifiait son développement dans le domaine.

M. Domingos ajoute que M. Hennessy lui avait également dit que si quelque chose tournait mal avec l’IA — même dans d’autres entreprises —, Google en serait tenu pour responsable.

« Un seul faux pas et tout nous explose au visage », avait confié M. Hennessy, selon M. Domingos. M. Hennessy affirme ne pas se souvenir des détails de la conversation, mais reconnaît que les propos rapportés par M. Domingos sont probablement exacts.

Une première faute a été commise en 2015, lorsque plusieurs utilisateurs noirs de Google ont eu la surprise de constater que la technologie d’intelligence artificielle du logiciel photo gratuit de la société avait automatiquement apposé le tag « gorille » sur un de leurs albums de photos humaines, en se basant sur la couleur de la peau.

Google s’est excusé, a réglé le problème, puis a publiquement assuré qu’il allait redoubler d’efforts pour mettre en place, en interne, des protocoles de sécurité afin de s’assurer que son logiciel était configuré de manière éthique.

« Google est la maman poule par excellence. Ses employés sont tellement choyés qu’ils se sentent en droit d’exiger toujours plus » sur la manière dont l’entreprise aborde l’IA et les problématiques qui y sont liées

Cette décision a nécessité le recrutement de chercheurs tels que Mme Gebru, l’ancienne codirectrice de l’équipe d’intelligence artificielle éthique de l’entreprise, qui s’est publiquement exprimée sur les limites des logiciels de reconnaissance faciale pour identifier les personnes à la peau plus foncée.

Elle faisait partie des centaines de collaborateurs qui ont produit des recherches sur l’IA, parfois avec des institutions universitaires. Contrairement aux autres ingénieurs de Google, le groupe dédié à l’IA fonctionnait davantage sur le modèle d’un département académique : il était chargé de débattre de questions plus générales plutôt que de résoudre des problèmes sur des produits déterminés.

Reuters a révélé ultérieurement qu’avant le départ de Mme Gebru, Google avait lancé une étude sur des sujets sensibles et, dans au moins trois cas, avait demandé à son personnel de ne pas présenter sa technologie sous un jour négatif. Google a refusé de faire des commentaires à ce sujet.

Mme Gebru et M. Dean n’ont pas répondu aux demandes de réactions dans le cadre de cet article.

Google a déclaré que ses avancées en matière d’intelligence artificielle ont permis la rapidité et la précision des résultats de son moteur de recherche — et la pertinence des publicités.

M. Domingos estime que la plupart des problèmes de Google liés à l’IA sont imputables aux principes de management de l’entreprise, et ajoute que c’est la science, et non l’idéologie, qui devrait guider les débats éthiques.

« Google est la maman poule par excellence », poursuit-il. « Ses employés sont tellement choyés qu’ils se sentent en droit d’exiger toujours plus » sur la manière dont l’entreprise aborde l’IA et les problématiques qui y sont liées.

Le départ de Mme Gebru illustre le défi que doit relever la direction de Google : les deux parties ne sont même pas d’accord sur le fait de savoir si elle a démissionné, ce que prétend la société, ou si elle a été licenciée pendant ses vacances, comme l’intéressée l’affirme.

Traduit à partir de la version originale en anglais

Le maire PS de Montpellier conditionner les aides aux associations au respect de la laïcité

Le maire PS de Montpellier conditionner les aides aux associations au respect de la laïcité

Le maire de Montpellier, pourtant proche de Hamon, met les pieds dans le plat de la laïcité, un terrain où la gauche en général est plus qu’ambigüe. Raide sur les principes, la gauche est plus sulfureuse quant aux conditions de son application. En particulier pour ne pas heurter les sensibilités islamistes. Le maire de Montpellier a donc décidé d’imposer les règles de la laïcité aux associations qui sont financièrement soutenues par les pouvoirs publics.

: « Je mets de l’ordre là-dedans. Il y a eu par le passé trop de complaisance. Des équipements municipaux étaient utilisés pour des prières. » Dans la presse locale, il se félicite d’avoir obtenu des renforts policiers après un rendez-vous avec Gérald Darmanin. Sur les réseaux sociaux, il s’affiche en tournée de nuit avec les forces de l’ordre.

« Il s’éloigne d’une gauche qui promettait la tranquillité aux intégristes en échange de leur vote. Il s’est décalé du dogme PS. Il est jeune, il finira ministre »

Ses collègues socialistes, jeunes responsables locaux comme lui, ne sont pas surpris d’un tel discours. Maire de Nancy depuis juin dernier, Mathieu Klein le connaît depuis 25 ans : « Il incarne une gauche du réel, qui défend un espace public ouvert à tous, sans tabou. » « Il assume ce sujet de la sécurité du quotidien », se félicite la maire de Nantes, Johanna Rolland. « Nos grands anciens ont vécu une période dans laquelle l’idéologie était très forte avec Mai-68 ou la deuxième gauche. Michaël, comme nous, s’est formé au contact du terrain. Il est plus un élu d’action qu’un idéologue », analyse Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand. « Les grandes théories se confrontent au réel. Associée à un gros travail de prévention, la répression est nécessaire », complète la présidente de la région Occitanie, Carole Delga.

« Il s’éloigne d’une gauche qui promettait la tranquillité aux intégristes en échange de leur vote. Il s’est décalé du dogme PS. Il est jeune, il finira ministre, s’enthousiasme le député LREM (ex-PS), Patrick Vignal. Mais il vient de l’écurie Hamon. Va-t-il être capable de bosser avec nous, macronistes ? » Dans la préparation des élections municipales, les marcheurs qui le connaissent, dont la députée de l’Hérault Coralie Dubost, avaient passé le message à l’état-major de la majorité : « C’est quelqu’un d’intéressant. » Mais pour l’intéressé pas question d’être débauché surtout si c’est pour rejoindre le Titanic d’Emmanuel Macron », écarte le député de la Loire, Régis Juanico, membre de Génération.s, qui le connaît depuis 1994. Elle-même approchée à plusieurs reprises par En Marche, Carole Delga est catégorique : « C’est peine perdue pour un ralliement. » « Même à 8 % dans les sondages, j’ai gardé le logo du PS sur mes affiches. Je ne me laisserai pas débaucher », confirme Michaël Delafosse.

Loi climat : du bidon pour le Cese

Loi climat : du bidon pour le Cese

 

 

Réponse à peu près unanime du conseil économique et social sur le projet de loi image ; est-il à la hauteur des enjeux : réponse non. Pour le conseil économique, il est même inconvenant d’indiquer que la politique gouvernementale s’inscrit dans la stratégie nationale bas carbone. D’une façon générale le conseil économique et social observe que cette loi climat ressemble un peu à une sorte d’auberge espagnole avec des mesures très éparses et très affaiblies par rapport aux propositions de la fameuse commission citoyenne. En outre non de mesures sont différées dans le temps. La loi climat ne trouve donc pas grâce auprès du conseil économique et social qui en plus en rajoute une couche à propos de la question du prix du carbone avait été laissé de côté. Le conseil économique et social remet le couvert pour une hausse significative du prix du carbone. ( Par parenthèse pas forcément la seule solution car en quelque sorte cela marchandise les coûts sociaux alors qu’un équilibrage devrait être obtenus entre régulation par les normes et taxation fiscale)

« A ce jour, au vu des propositions du projet de loi, le compte n’y est pas », a ainsi regretté Michel Badré, l’un des rapporteurs de l’avis. Il faudra un changement plus profond, selon lui.

La France, pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 devra avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 85 % par rapport à 1990. « Nous sommes à mi-temps et nous avons fait un peu moins de 20 % (des 85 %). Il en reste donc trois fois plus », a rappelé Michel Badré. De l’avis du Conseil, dire que le texte « s’inscrit » dans la stratégie nationale bas carbone (SNBC) relève donc d’« un abus de langage ».

Si les mesures « prises isolément » sont « pertinentes », reconnaît le Cese, elles restent « souvent limitées » ou « différées », soulignant que presque toutes sont soumises à des restrictions. « Faute de recherche et développement au bon niveau, faute d’investissements dans les infrastructures, faute également de moyens dans les services publics chargés de leur application et de leur contrôle », ces mesures « risquent de rester lettre morte », a prévenu Claire Bordenave, également rapporteuse de l’avis. « Le plan de relance va dans le bon sens mais il s’arrête en 2022 », a-t-elle fait remarquer.

Vacances scolaires : une durée d’un mois ?

Vacances scolaires : une durée d’un mois ?

 

Parmi les différentes hypothèses qui vont alimenter le plan de reconfinement qui sera rapidement maintenant décidé par les pouvoirs publics figure en particulier la délicate question l’école. Il paraît en effet peu probable qu’on procède à des mesures plus riches fictives pour des secteurs d’activité économique déjà plombés par les limitations d’ouverture et de mobilité.

 

Du coup, il reste la sphère privée pourrait être un peu plus contrainte encore qu’on voit mal pourrait militer en matière de mobilité puisque le couvre-feu interdit déjà de se déplacer après 18 heures. Mais il serait peut-être possible de prendre des mesures plus draconiennes pour les week-ends. La grande question est celle de l’ouverture ou non des établissements d’enseignement.

 

Or si on maintient l’enseignement primaire ouvert ses sans doute pour des questions pédagogiques et d’intérêts scolaires mais tout autant et peut-être davantage pour des questions économiques afin que les parents puissent continuer de travailler. Compte tenu certitudes sur la crise sanitaire qui risque de s’emballer, les pouvoirs publics pourraient être tentés de faire quelque sorte une expérience de fermeture des établissements scolaires en prolongeant les vacances d’hiver jusqu’à un mois.

« Avoir un enfant scolarisé augmente votre risque d’être contaminé, s’il est en lycée ou collège », rappelait le professeur Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, la semaine dernière sur France Inter. Il citait l’exemple de l’Irlande, qui avait gardé les écoles ouvertes et a dû les refermer au moment de l’arrivée du variant anglais.

La chercheuse Vittoria Colizza, directrice d’un laboratoire spécialisé dans la modélisation des épidémies à l’Inserm, affirme aussi, au « Monde », que l’ouverture des collèges et des lycées « a un effet significatif sur la circulation du virus et sur le nombre d’hospitalisations ».

Un endettement public soutenable pendant longtemps ?

 

 

L’économiste, Olivier Blanchard  , qui travaille avec Jean Tirole à un rapport destiné à Emmanuel Macron sur l’économie de l’après-Covid, décrit le nouveau paradigme budgétaire qui bénéficie aux Etats grâce aux faibles taux d’intérêt.  D’une certaine manière l’économie rejoint le discours ambiant de nombre de ses confrères qui ne veulent surtout pas ouvrir la moindre porte à une hypothèse déstabilisatrice du système financier.

Du coup le discours est simple et simpliste tout autant. Pour eux, l’endettement public est soutenable. Par qui et comment, là-dessus il y a peu d’hypothèses car il est clair qu’on peut reporter sur les générations futures le prix des excès financiers d’aujourd’hui. Par exemple, on développe des emprunts sur 50 ans, pourquoi pas aussi sur 100 ans et pourquoi pas enfin la dette perpétuelle soutenue par des ultralibéraux ou le sulfureux financiers Soro. Lesquels oublient de dire évidemment qu’à ce moment-là la souveraineté monétaire serait complètement dans les mains des banquiers et la souveraineté tout court. Le second problème est celui de la durée possible de cet endettement exceptionnel dû en grande partie au Coronavirus.

 Là aussi on reprend le discours ambiant : tant que cela sera nécessaire. Une vérité de Lapalisse car on ne peut pas laisser tomber tout le système socio économique. Reste qu’on ne peut porter à bout de bras un système sans ressources suffisantes pendant des années et des années. Nécessairement un ajustement interviendra via la hausse de certains actifs, l’explosion même de bulles financières et plus généralement via l’inflation qui opérera mécaniquement une hausse des taux d’intérêt et une dévaluation. De ce point de vue les réponses à cette problématique par l’ancien économiste en chef du FMI permettent de rester dubitatif.

Jean Arthuis, le président de la Commission d’experts sur les finances publiques, a mis en avant l’idée que la France vivrait depuis 1974 au-dessus de ses moyens comme point de départ de ses réflexions. Est-ce que cela vous paraît répondre aux enjeux actuels ?

C’est en tout cas un constat juste . Si l’on regarde la situation de l’endettement de la France, il y a une tendance lourde à l’augmentation et en soi cela n’a rien de désirable. Trois raisons conceptuelles peuvent justifier des déficits. D’abord quand l’économie se porte mal et qu’il faut relancer la demande. Deuxième raison, quand un choc imprévu intervient, comme aujourd’hui avec le Covid, ce qui justifie parfaitement les dépenses actuelles . Enfin, troisième possibilité, si l’on fait des investissements destinés à améliorer notre futur, ce qu’on peut relier au débat actuel sur la lutte contre le réchauffement climatique.

E-commerce : la hausse grâce au Covid y compris chez les personnes âgées

E-commerce : la hausse grâce au Covid y compris chez les personnes âgées

 

Sur franceinfo, Philippe Moati, professeur d’économie à l’université de Paris, cofondateur de l’ObSoCo (l’Observatoire société et consommation), observe une explosion du e-commerce du fait du Coronavirus y compris chez les personnes âgées parfois peu familières des technologies de communication. Interview France Info)

 

franceinfo : Comment définiriez-vous le mode de consommation actuel ?

 

Philippe Moati : On est clairement dans un régime de consommation sous contrainte. Horaires d’ouverture des magasins, plus ou moins tôt, plus ou moins tard, crainte de la sortie. Encore énormément de gens hésitent à sortir par peur de la contamination. Donc, si on se met à acheter en ligne c’est parce qu’on ne veut ou ne peut pas acheter en magasin. Il y a eu un boom et de nouveaux acheteurs.

« On voit que 8% des Français ont fait leurs premières courses sur internet durant la crise sanitaire, notamment des personnes âgées pour l’alimentaire car c’est une offre des services qui leur est particulièrement adaptée. »

Philippe Moati à franceinfo

On a constaté d’une manière générale que les personnes âgées se sont mises au numérique pendant la crise sanitaire. Il y a un verrou qui a sauté. On peut penser que certaines de ces habitudes demeureront. Clairement, le e-commerce en a profité.

Que pensez-vous d’Amazon ?

 

On a eu une vague ces derniers mois d’Amazon bashing y compris à la tête du gouvernement. Mais dans nos enquêtes ce n’est pas ce que l’on voit. On a plus de répondants qui nous disent qu’ils achètent davantage sur Amazon qu’avant que de personnes qui disent acheter moins. Donc, si on se base sur nos données, il y a un accroissement de la fréquentation d’Amazon. L’image est plutôt bonne. Le groupe est très bien noté sur les aspects consommateurs, que ce soit sur la livraison, le choix, les prix, plutôt mal noté sur les aspects sociaux, mais ce qui l’emporte c’est une satisfaction. Donc, il y a un décalage entre le discours qui désigne Amazon comme le mal absolu et les consommateurs qui y vont parce qu’ils y trouvent leur compte.

 

Énergie : LES « DEUX JAMBES » de bois d’EDF

Énergie : LES « DEUX JAMBES » de bois d’EDF

 

Évidemment personne ne veut vraiment contredire les perspectives gouvernementales en matière d’origine des productions de l’électricité. Depuis Hollande, on a en effet décidé que la part du nucléaire passerait de 75 % à 50 % en 2050. Cela suppose donc que les 50 % restants résulteront des énergies renouvelables.

 

Publiquement personne ne peut revenir sur ce tabou politique, promesse par ailleurs tout à fait illusoire. Ce qui d’ailleurs est démontré avec la fragilité du système de production électrique aujourd’hui. En effet depuis la suppression de Fessenheim, le système est en tension et en manque assez souvent de production électrique. Du coup la France est contraint de racheter notamment à l’Allemagne qui produit une bonne partie de son électricité avec des centrales à charbon.

 

La direction d’EDF reprenant une étude de RTE met ses pas des pouvoirs publics et des institutions techniques. Notre politique énergétique peut marcher sur deux jambes rassure EDF. Le problème c’est que la France risque de marcher sur deux jambes de bois. En effet d’un côté le système de production nucléaire souffre d’un sous investissement chronique non seulement pour mettre à temps les centrales actuelles en conformité avec les nouveaux critères ( suite à l’accident de Fukushima) mais aussi pour faire les investissements nécessaires dans les nouvelles centrales type EPR ( plus tard les centrales à fission nucléaire pratiquement sans déchets).

 

De la même manière les investissements dans le renouvelable sont surtout symboliques pour satisfaire les écolos bobos mais seront bien incapables d’assurer les 50 % d’électricité promis en 2050. Pour l’instant la peur du renouvelable et de l’ordre 20 %. Au mieux, la part du renouvelable sera de 30 à 40 % dans 30 ans. Du coup la France pourrait être conduite à acheter de leur de 20 % de son électricité à l’extérieur. Bien entendu le mixte doit être développé mais à condition énergétique et économique soutenable. Ce qui n’est pas le cas en ce moment par exemple pour les très coûteuses éoliennes qui profitent surtout à des propriétaires peu scrupuleux qui reporteront la charge du démontage de ces engins par ailleurs hideux sur la collectivité publique officiellement un coût de 50 000 € mais techniquement un coup plus proche de 500 000 €.

 

Production mondiale d’électricité par source

Source

2018 (TWh)

Variation
2000-2018

Part en
2000

Part en
2018

Charbon

10 160

+69 %

38,6 %

38,0 %

Pétrole

784

-34 %

7,6 %

2,9 %

Gaz naturel

6 150

+122 %

17,9 %

23,0 %

Total fossiles

17 094

+72 %

64,2 %

63,9 %

Nucléaire

2 710

+5 %

16,7 %

10,1 %

Hydraulique

4 325

+60 %

17,4 %

16,2 %

Géothermie

89

+71 %

0,3 %

0,3 %

Biomasse

518

+356 %

1,3 %

1,9 %

Déchets

39

+122 %

0,2 %

0,1 %

Éolien

1 273

+3962 %

0,2 %

4,8 %

Solaire PV

554

+69200 %

0,005 %

2,1 %

Solaire th.

11

+2052 %

0,003 %

0,04 %

Marées

1

+84 %

0,004 %

0,004 %

Total EnR

6 811

+134 %

18,8 %

25,5 %

Déchets non renouv.

80

+149 %

0,2 %

0,3 %

Autres

35

+57 %

0,1 %

0,1 %

Total

26 730

+72 %

100 %

100 %

Source des données : Agence internationale de l’énergie15
PV = photovoltaïque ; EnR = énergies renouvelables ; solaire th. = solaire thermodynamique.

 

Production d’électricité des principaux pays en 201815

Pays

Production
(TWh)

% mondial

% fossiles

% nucléaire

% EnR

1 Chine 7 218 27,0 % 69,9 % 4,1 % 26,0 %
2 États-Unis 4 455 16,7 % 63,6 % 18,9 % 17,4 %
3 Inde 1 583 5,9 % 78,6 % 2,4 % 19,0 %
4 Russie 1 115 4,2 % 64,0 % 18,4 % 17,7 %
5 Japon 1 058 4,0 % 71,5 % 6,3 % 20,3 %
6 Canada 654 2,4 % 19,3 % 15,5 % 65,2 %
7 Allemagne 643 2,4 % 50,9 % 11,8 % 37,3 %
8 Brésil 601 2,2 % 15,0 % 2,6 % 82,3 %
9 Corée du Sud 590 2,2 % 72,0 % 23,0 % 4,3 %
10 France 582 2,2 % 8,1 % 71,0 % 20,9 %
11 Arabie saoudite 378 1,4 % 100 % 0 % 0,04 %
12 Mexique 336 1,3 % 79,5 % 4,1 % 16,4 %
13 Royaume-Uni 333 1,2 % 45,0 % 19,5 % 35,5 %
14 Iran 310 1,2 % 92,3 % 2,4 % 5,3 %
15 Turquie 305 1,1 % 67,6 % 0 % 32,1 %
16 Italie 290 1,1 % 58,9 % 0 % 40,9 %
17 Indonésie 284 1,1 % 82,6 % 0 % 17,4 %
18 Espagne 274 1,1 % 40,5 % 20,3 % 39,2 %
19 Taïwan 276 1,0 % 84,1 % 10,0 % 5,9 %
20 Australie 261 1,0 % 82,9 % 0 % 17,1 %
21 Afrique du Sud 256 1,0 % 88,9 % 4,5 % 6,6 %

Total monde

26 730

100 %

63,9 %

10,1 %

25,5 %

 

 

 

 

Le problème c’est qu’on risque non pas d’avoir une politique énergétique qui marche sur deux jambes valides, mais sur deux jambes de bois

Affaire Yuriy: la honte du journalisme !

Affaire Yuriy: la honte du journalisme !

Plusieurs médias dont BFM sont allés fouiller dans les poubelles de la mère du jeune adolescent tabassé et laissé pour mort par une bande de voyous. Ce journalisme dit d’investigation met en avant le fait que la mère du garçon connaîtrait des problèmes de relations avec des personnes d’origine ukrainienne chargées du nettoyage. Ces derniers faits sont sans doute vrais mais on voit difficilement quel est le rapport entre ce scandale d’une violence intolérable et des infractions qui pourraient être commises par la mère de l’intéressé. Cette information constitue une véritable honte pour le journalisme y compris pour les agences de presse qui reprennent cette information

. La problématique posée est celle de la violence qui se répand entre les bandes sur fond de drogue. Des jeunes de 13 à 15 ans pouvant être massacrés  au nom de la maîtrise d’un territoire par une bande rivale. Il est évident d’une part que la mère de l’intéressé n’est évidemment pas responsable en quoi que ce soit de l’attentat dont a été victime de son fils. Une manière peut-être pour une certaine presse de détourner l’attention et en quelque sorte de relativiser cette violence dont l’objet était de donner la mort à un enfant.

La presse en général glisse actuellement vers la pente dangereuse d’une sorte de populisme du caniveau espérant ainsi faire remonter un taux de lecture ou d’écoute de manière pitoyable. Heureusement, les journaux prennent la précaution oratoire qui consiste à indiquer que les affaires ne sont pas liées ! Pourquoi alors évoquer la situation d’une mère qui a failli perdre son fils.

Certes l’intéressé est peut-être impliqué dans une affaire de drogue mais cela ne change strictement rien à l’éthique qui consiste à ne pas noircir par calcul politique de bas étage des proches qui n’ont strictement rien à voir avec l’affaire. C’est un peu comme si pour critiquer ces journalistes indélicats et qui font honte à l’éthique journalistique, on allait fouiller dans leurs familles pour conforter la justesse des critiques qui leur sont adressés.

Sondage Macron : recul contrairement au JDD

Sondage Macron : recul contrairement au JDD

Macron recule de trois points en janvier, à 35%, et celle de Jean Castex de quatre points, à 32%, dans le contexte de crise sanitaire qui perdure, selon un baromètre Ipsos pour Le Point publié mercredi.

Les Français sont ainsi 60% à porter un jugement négatif sur l’action du chef de l’Etat (+3 points) et 61% sur celle du Premier ministre (+4 points).Sondage réalisé par internet les 22 et 23 janvier selon la méthode des quotas auprès de 1000 personnes âgées d’au moins 18 ans.

 

Rappel du sondage spécia JDD. « Macron monte de deux points » : 

 

C’est un peu la spécialité du JDD de soutenir la popularité de Macon en diffusant des sondages favorables au pouvoir.  

 

Pour le JDD,, le chef de l’Etat progresse de 2 points en ce début d’année dans le baromètre IFOP, avec 40% de ­Français satisfaits de son action. « Sa cote de popularité est en apesanteur, constate Frédéric Dabi, directeur général adjoint de ­l’institut de sondage. Nous sommes dans un moment où les critiques, même fortes, n’impactent pas. » Et à partir de cette augmentation de la popularité de :, le JDD développe nombre de facteurs explicatifs qui montrent les raisons de cette hausse. Le problème c’est que les autres sondages publiés début janvier affichent plutôt une baisse de Macon.

 

Baisse de Macon pour RTL

 

Selon le baromètre BVA pour RTL et Orange, le chef de l’État et le Premier ministre voient leur popularité baisser de respectivement 3 et 2 points en janvier.

La cote de popularité de l’exécutif ne cesse de se dégrader depuis la rentrée 2020 : selon notre baromètre BVA pour RTL et Orange, Emmanuel Macron ne compte que 37% d’opinions positives en ce mois de janvier, et 36% des Français seulement ont une bonne opinion du Premier ministre Jean Castex.

Cela représente une baisse de trois points, dans le cas du président de la République, et de deux points pour Jean Castex, par rapport au baromètre de décembre. En cause, la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, jugée « mauvaise » par 69% des Français. Avec ce total de 37% de bonnes opinions, Emmanuel Macron atteint son point le plus bas depuis avril 2020, alors qu’il avait grimpé jusqu’à 44% à l’été. Du côté du chef du gouvernement, sa cote de popularité n’a fait que baisser depuis son entrée en fonction en juillet.

 

Baisse de Macon pour le Figaro

 

L’année 2021 commence mal pour Emmanuel Macron dans le baromètre Figaro magazine, la cote de confiance du président de la République est en baisse de 2 points.

La lassitude vis-à-vis du pouvoir se retrouve dans la baisse de la cote de confiance du président de la République? En tout état de cause, l’année 2021 commence difficilement pour Emmanuel Macron. Sa cote de confiance connaît une chute chez les retraités (-6, à 38%). Même érosion chez les sympathisants LR. Ceux-ci ne sont plus que 37% (-7) à lui faire confiance. «Emmanuel Macron joue gros sur cette période», estime un membre du gouvernement. Période qui va «d’aujourd’hui jusqu’au moment où on sort de la vague épidémique et épidermique». Moment que ce ministre espère au mois de juin. Il restera alors dix mois à Emmanuel Macron pour convaincre les Français de lui faire à nouveau confiance.

 

Bref dans l’univers des sondages le JDD fait  encore cavalier seul. Pas étonnant , le journal a toujours été un fervent soutien de Macron. Le rédacteur en chef est d’ailleurs un macroniste  assumé. En outre le propriétaire du JDD ,à savoir Lagardère, a en ce moment un urgent  besoin de soutien de la part du gouvernement pour ne pas être dévoré par Bolloré qui veut s’approprier le groupe de Lagardère actuellement en piteux état financier.

VARIANT ANGLAIS : PRESQUE 20 % EN ÎLE-DE-FRANCE

VARIANT ANGLAIS : PRESQUE 20 % EN ÎLE-DE-FRANCE

Le variant anglais ne représentait qu’autour de 1 %début janvier maintenant il tournerait autour de 20 % et pourrait atteindre rapidement 40 à 60 % d’ici mars. De quoi craindre une envolée exponentielle de la pandémie. « Une étude flash a été faite aujourd’hui en collaboration avec le centre national de référence et les autorités sanitaires, a indiqué Jonas Amzalag, biologiste aux laboratoires Biogroup, ce mercredi soir sur BFMTV. Les chiffres ne sont pas encore tous arrêtés mais sur 1700 prélèvements, on est déjà à plus de 17% de suspicions. »

Les cas suspects, souligne l’intéressé, font ensuite l’objet d’un séquençage pour établir un diagnostic définitif. Et « sur l’étude du 7-8 janvier, le taux de confirmation était de 90% », rappelle Jonas Amzalag. « Si on extrapole les 17% de suspicions, on devrait être autour de 15 à 16% de positifs en Île-de-France. »

Ces données s’inscrivent dans une dynamique « de nette augmentation du taux de suspicion » dans la région depuis le début du mois. Le taux de positivité au variant anglais était « de l’ordre de 1% la première semaine de janvier », avant de dépasser « 10% la troisième semaine », a-t-il noté.

Au cours d’une conférence de presse, mardi, différents médecins de l’AP-HP ont fait part de leur inquiétude quant à la diffusion du virus mutant. Avec une souche anglaise « de 40 à 60% plus contagieuse », le Pr Frédéric Batteux, chef du service d’immunologie de l’hôpital Cochin, dit s’attendre à « une augmentation très significative quand ce variant prendra le dessus ».

 

Coronavirus France : : toujours la hausse

Coronavirus France : : toujours la hausse

.26.916 nouveaux cas et 350 décès ont été enregistrés dans les hôpitaux français au cours de ces dernières 24 heures, rapporte Santé Publique France dans son dernier bilan publié ce mercredi soir. Mardi soir, 22.086 nouveaux cas et 352 morts avaient été enregistrés sur le territoire.

Le nombre de personnes hospitalisées en raison du Covid-19 demeure très important. À ce jour, 27.169 patients atteints du Covid se trouvent à l’hôpital, soit 1931 nouvelles admissions en 24 heures. Ce chiffre est très légèrement inférieur à celui de la veille, puisque 2006 admissions à l’hôpital avaient été recensées mardi soir.

Le nombre de malades en réanimation après avoir développé une forme grave du virus s’établit ce mercredi soir à 3107, soit 318 personnes de plus en 24 heures. En comparaison, 371 personnes avaient été admises la veille en réanimation.

Le variant anglais du Covid-19, particulièrement contagieux, représente 3.3% des cas de Covid-19 dépistés en France aux dates des 7 et 8 janvier dernier, a-t-on appris ce mercredi à partir des dernières données consolidées dans la soirée. Et une récente étude flash montre qu’on serait plus près maintenant de 20 %.

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