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Chine : reprise en main de l’économie par le parti communiste

Chine : reprise en main de l’économie par le parti communiste

Lingling Wei, spécialiste de la Chine analyse la reprise en main de l’économie chinoise par le parti communiste

 

Longtemps méfiant vis-à-vis du secteur privé, Xi Jinping a décidé de le mettre au pas.

Le dirigeant chinois le plus puissant de sa génération veut encore renforcer l’emprise de l’Etat sur des sociétés qui, grandes ou petites, vont devoir suivre le mouvement. Pour ce faire, le gouvernement de la deuxième économie mondiale place des responsables du Parti communiste au sein des entreprises privées, en prive certaines de crédits et exige de leurs dirigeants qu’ils adaptent l’activité pour qu’elle serve les objectifs du pouvoir.

Celles qui sont considérées comme indisciplinées sont parfois même absorbées par des entreprises publiques.

Cette offensive s’explique par l’intime conviction des dirigeants chinois : même s’ils sont importants pour l’essor de la Chine, les marchés et entrepreneurs privés sont imprévisibles et Pékin ne doit pas réellement leur faire confiance. Dans un pays qui, cette année, a tout misé sur les directives de l’Etat pour assurer une reprise en V après le choc de la Covid-19, l’idée que la planification nationale est la meilleure solution pour gérer une économie complexe a fait de nouveaux adeptes.

Ces derniers mois, Xi Jinping n’a pas fait de mystère sur ses priorités. En septembre, le parti a publié de nouvelles règles applicables aux entreprises privées, leur rappelant qu’elles doivent servir l’Etat et promettant de recourir à l’éducation et à d’autres outils pour « renforcer encore et toujours l’idée que les entreprises privées sont placées sous la direction du parti ».

Quelques semaines plus tard, Xi Jinping intervenait lui-même pour empêcher l’introduction en Bourse d’Ant Group, une opération à 34 milliards de dollars. La raison ? L’entreprise donnait la priorité aux bénéfices, au détriment de l’objectif national de maîtrise des risques financiers.

Le message n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd : les patrons cherchent à réorienter leur activité pour apaiser Pékin ou renoncent purement et simplement à l’entrepreneuriat privé.

« Les petites entreprises comme nous n’ont pas le choix, il faut suivre le parti, déplore Li Jun, propriétaire d’un élevage de poissons dans la province du Jiangsu. Et même comme ça, on ne profite pas du tout des mesures publiques. »

A 50 ans, il a décidé de fermer son atelier de transformation de fruits de mer parce qu’il ne parvenait pas à obtenir de prêts bancaires, un problème récurrent pour les sociétés privées même si Pékin promet régulièrement de débloquer des crédits en leur faveur.

Mais cette vision implacable des prérogatives de l’Etat risque fort de miner l’innovation, l’esprit de compétition et l’énergie frénétique qui ont porté l’incroyable croissance qu’a connue la Chine ces dernières décennies. Les politiques économiques qui ont permis au géant du e-commerce Alibaba, au conglomérat technologique Tencent et à d’autres grands noms de voir le jour semblent sur le point de disparaître, préviennent des économistes en Chine et à l’étranger. Selon eux, les entreprises chinoises vont cesser de ressembler à leurs homologues américaines, portées par les forces du marché et dépendantes de l’innovation privée et de la consommation des ménages.

Le bureau de l’information du Conseil des affaires d’Etat, le gouvernement central, n’a pas souhaité répondre aux questions qui lui avaient été soumises pour le présent article.

Après avoir progressé pendant des décennies, le pourcentage d’investissement réalisé par les entreprises privées dans le secteur manufacturier et les infrastructures a amorcé un repli à partir de 2015 (il représentait alors plus de la moitié de la formation brute de capital fixe) et n’a cessé de reculer depuis lors.

C’est l’efficience de l’économie chinoise qui en a pâti. La quantité de capital nécessaire pour générer une unité de croissance économique a quasiment doublé depuis 2012, date de l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir, selon le China Dashboard, un projet statistique qui réunit la société d’études de marché Rhodium et le think tank Asia Society Policy Institute. Cela s’explique en partie par le fait que les entreprises publiques chinoises, dont la taille a explosé, sont souvent moins productives que les sociétés privées, révèlent des statistiques officielles.

De leur côté, les responsables du parti voient la démarche comme un moyen d’enrayer les excès (de risque, de dette et d’argent) qui ont accompagné l’envol des entreprises privées. Mélange de marchés et d’interventionnisme musclé, le capitalisme d’Etat à la sauce Xi Jinping a survécu à une guerre commerciale avec les Etats-Unis et, si l’on se fie aux taux de croissance, surclassé les économies ouvertes.

Signe de la direction que prend désormais la Chine, de plus en plus d’entreprises publiques absorbent des sociétés privées, donnant un nouveau sens à la « réforme de l’actionnariat mixte » du gouvernement. L’idée originale, née à la fin des années 1990, était d’attirer les capitaux privés vers les sociétés publiques pour leur insuffler un dynamisme qui manquait souvent aux pachydermes étatiques.

Aujourd’hui, sous l’égide de Xi Jinping, les choses vont souvent dans l’autre sens : les géants publics mettent la main sur des sociétés privées de taille plus modeste pour les aider à avancer et modifient leurs stratégies pour qu’elles soient au service de l’Etat.

L’an passé, selon les données des entreprises cotées, le montant des opérations de rachat de firmes privées par des sociétés publiques a dépassé les 20 milliards de dollars, soit plus du double du niveau de 2012, dans des secteurs allant des services financiers à la pharmacie en passant par la technologie.

« Les entreprises publiques doivent jouer un rôle de premier plan et avoir une influence importante sur le bon développement des sociétés privées », résume un plan d’action publique pour les trois prochaines années, qui appelle également à davantage de fusions.

Beijing OriginWater Technology, prestataire de services de traitement des eaux usées qui figure parmi les concurrents de General Electric, en a fait les frais. L’entreprise a été créée en 2001 par Wen Jianping, un ingénieur qui avait fait ses études en Australie. Son ambition : traiter les eaux polluées de Chine et profiter de l’ouverture progressive de l’économie de son pays.

La demande augmentant, l’entreprise a prospéré et Wen Jianping est devenu milliardaire le jour de l’introduction en Bourse, en 2010. En 2018, il faisait son entrée dans le classement Forbes des Chinois les plus riches, avec une fortune dépassant 1,1 milliard de dollars.

Avec le temps, Wen Jianping a pris plus de risque, gageant sa participation pour emprunter plus et financer des projets plus ambitieux. La campagne de « désendettement » lancée par Xi Jinping pour enrayer la prise de risque excessive a forcé les entreprises à réduire leur dette et plombé les marchés actions, minant la valeur des titres de Wen Jianping. Ses créanciers ont commencé à demander le remboursement des prêts.

Pour couronner le tout, en 2018, l’Etat est en partie revenu sur une initiative qui permettait aux investisseurs privés de s’associer aux collectivités locales pour des projets d’infrastructure de grande ampleur, expliquant qu’il redoutait une explosion des dépenses. Les entreprises comme celles de Wen Jianping se sont retrouvées avec des projets inachevés et une dette à rembourser rapidement.

Une filiale de China Communications Construction, géant public de la construction chargé des projets d’infrastructure chinois à l’étranger, est venue à sa rescousse et a pris le contrôle de Beijing OriginWater pour plus de 440 millions de dollars. La participation de Wen Jianping est, elle, passée de 23 % à 10 %.

Désormais, plutôt que viser le marché local, Beijing OriginWater affirme vouloir appuyer le projet des Nouvelles routes de la soie, un gigantesque programme d’infrastructures défendu par Xi Jinping pour mettre les pays d’Asie, d’Europe et d’Afrique dans l’orbite de la Chine.

Plusieurs membres historiques du conseil d’administration ont été remplacés par des représentants nommés par la Commission d’administration et de supervision des actifs publics, à la fois autorité de réglementation et actionnaire majoritaire de grandes entreprises publiques, dont China Communications Construction.

Une offre de poste publiée en fin d’année dernière, au moment où la filiale de China Communications Construction rachetait Beijing OriginWater, détaillait les prérequis pour des postes de chefs de projet. Les candidats devaient notamment préciser leur sensibilité politique et posséder « un esprit de combativité sans faille ».

Interrogée, China Communications Construction a déclaré que l’acquisition de Beijing OriginWater était « une alliance des plus fortes ». Wen Jianping n’a pas souhaité commenter.

Lors d’un entretien accordé à l’hebdomadaire China Times l’an passé, il avait comparé les entreprises publiques à des arbres et les sociétés privées à des arbrisseaux. « A l’avenir, les arbres vont grandir et auront besoin de plus de terre, plus d’eau et plus de lumière, avait-il déclaré. Les arbrisseaux, eux, deviendront soit des branches de ces arbres soit de l’herbe, et l’herbe ne survivra pas. »

L’an passé, Zhuji Water Group, distributeur d’eau à gestion municipale de la province du Zhejiang, a dépensé 147 millions de dollars pour prendre 28 % du capital de Zhejiang Great Southeast, une société cotée qui fabrique des emballages en plastique et peinait à honorer ses dettes.

L’objectif, pour les dirigeants, était de faire de Zhuji Water un conglomérat possédant des hôtels, des biens immobiliers et toutes sortes d’autres actifs. L’acquisition de Great Southeast lui permettait également d’être cotée, a précisé l’un de ses dirigeants.

Mais, bien souvent, les responsables publics veulent surtout veiller à ce que les grandes entreprises privées suivent les objectifs et les politiques de Pékin. Pour y parvenir, l’Etat installe de plus en plus de comités du Parti communiste au sein des entreprises et les incite à peser dans les décisions.

Sanyue Industrial, fabricant de matériel électronique de Dongguan, a institué en octobre dernier le premier comité du parti de son entreprise, créée il y a onze ans. Une idée, raconte son patron Huang Shengying, qui lui a été soufflée par l’Etat.

Le comité, qui se compose de cinq membres du parti qui étaient déjà salariés de l’entreprise (dont deux issus du management), entend se réunir régulièrement pour « étudier l’esprit » des politiques publiques et des discours de Xi Jinping, précise Huang Shengying. « Pour survivre, il faut qu’on comprenne mieux l’orientation politique, déclare-t-il. Et on nous a dit que le renforcement du parti était bon pour le développement des entreprises. »

Trois autres entreprises privées de Dongguan (un fabricant d’électronique, un équipementier automobile et un chimiste) ont elles aussi récemment mis en place des comités du parti. Zhao Zhijia, responsable politique de Dongguan, explique que ces comités sont des « stations de rechargement rouge » et que « les entreprises intégreront l’essor du parti à leur culture ». « Tout le monde y gagnera », résume-t-il.

Pourtant, dans les faits, ces comités perturbent souvent les décisions des dirigeants et des conseils d’administration. Ces deux dernières années, selon des documents officiels, la cellule du parti de Baowu Steel Group, entreprise publique et premier aciériste de Chine, a organisé 55 réunions et examiné 137 propositions soumises par la direction. Elle en a modifié 16, qu’elle a ensuite envoyées au conseil d’administration de Baowu.

Et en a refusé d’autres, notamment un projet de levée de fonds pour une des filiales, estimant que le besoin de capitaux supplémentaires n’était pas clair, selon un article publié sur le site web de Baowu.

Sa préconisation : mettre davantage d’argent de côté pour aider les pauvres, quand bien même les bénéfices de la filiale cotée de Baowu avaient fondu de 42 % l’année précédente. L’éradication de la pauvreté est l’un des objectifs phares de Xi Jinping.

Les responsables chinois affirment que Xi Jinping ne veut pas miner l’entrepreneuriat ni éliminer les forces de marché. Il a promis de soutenir le secteur privé, qui génère la moitié des recettes fiscales de l’Etat et emploie 80 % de la main-d’œuvre urbaine.

Contrairement à ses prédécesseurs, qui avaient soutenu l’expansion du secteur privé, Xi Jinping entend surtout ramener les entrepreneurs dans le giron du parti.

Dans les hautes sphères du pouvoir, on explique que sa vision des choses a été influencée par les excès qui sont apparus pendant les mandats de Jiang Zemin et Hu Jintao, lors desquels la corruption et les dommages environnementaux étaient monnaie courante, ainsi que par les turbulences boursières qui ont marqué ses premières années de pouvoir.

Au départ, Xi Jinping était en effet ouvert à l’idée de poursuivre la réforme des marchés amorcée dans les années 1980 par Deng Xiaoping. Fin 2013, il s’était d’ailleurs engagé à donner « un rôle décisif » aux forces du marché. Il avait donné sa bénédiction à des régulateurs qui prônaient l’investissement en actions et avaient assoupli le contrôle des taux de change. Son administration avait même envisagé de nommer des professionnels de la gestion à la tête des entreprises publiques plutôt que des apparatchiks du parti.

Mais, les unes après les autres, ces idées ont mené au chaos. A l’été 2015, un krach boursier a plombé les marchés et mis Xi Jinping dans l’embarras. La décision de la banque centrale de laisser le yuan fluctuer plus librement n’a fait qu’amplifier l’agacement du grand public.

Lors de réunions à huis clos avec ses subalternes, le Président n’a pas caché son mécontentement, racontent des responsables proches du plus haut sommet de l’Etat, et a décidé d’utiliser la force publique pour résoudre ce qu’il considérait comme les problèmes du marché.

De hauts responsables du secteur public ont réussi à convaincre le gouvernement de renoncer à sa volonté de placer des gestionnaires plus libéraux à la tête des entreprises d’État.

Désormais, Pékin supervise directement 128 entreprises publiques. Même si elles étaient 140 en 2012, leur taille a beaucoup augmenté et, dans un contexte de consolidation menée par l’Etat pour créer des groupes d’envergure nationale, elles empiètent sur le secteur privé. Les collectivités locales gèrent, elles, des milliers d’autres sociétés.

Jusqu’à l’an passé, Xu Zhong était à la tête du département de recherche de la banque centrale chinoise. Il a publiquement critiqué la manière dont Pékin a géré l’allocation du crédit (qui a privé les entreprises non étatiques de financements), estimant qu’elle était la cause des problèmes de gouvernance et de distorsion du marché.

« Le principal problème institutionnel qui mène au chaos financier est le flou qui entoure la frontière entre Etat et marché », a-t-il écrit dans un article publié en décembre 2017. Lors d’un forum économique en février 2019, il a appelé à une plus grande responsabilité du gouvernement en matière de réforme des marchés.

Peu après, il a été muté à un poste dans une association réunissant des spécialistes du courtage.

« Le camp réformiste a disparu, souffle un économiste qui conseille le gouvernement. Aujourd’hui, il n’est pas particulièrement difficile de savoir ce qu’il veut comme réforme. »

En septembre, le changement de cap ne faisait plus aucun doute. Liu He, conseiller économique en chef connu pour son soutien aux réformes du marché, a résumé les projets de Pékin pour les trois prochaines années.

« Les entreprises publiques, a-t-il affirmé, doivent devenir le noyau concurrentiel du marché. »

Traduit à partir de la version originale en anglais

Numérique : inquiétude par rapport à son empreinte carbone

Numérique : inquiétude par rapport à son empreinte carbone

 

La journaliste de l’opinion Muriel Motte considère qu’il convient de s’inquiéter de l’empreinte carbone du numérique

 

Le président du gendarme des télécoms s’alarme du poids croissant des émissions de gaz à effet de serre du secteur. Le Sénat formule 25 propositions après six mois d’étude sur l’empreinte environnementale du numérique

Dans un rapport publié mercredi, le Sénat prévient que si rien n’est fait, le digital pourrait représenter 7 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France en 2040, contre 2 % actuellement. Cette perspective n’émeut pas seulement les auteurs de cette étude inédite. « Ce qui est inquiétant, c’est la croissance de l’empreinte carbone du numérique ​», a admis jeudi Sébastien Soriano, le patron de l’Arcep, qui commentait son rapport annuel sur l’état d’Internet en France.

Le gendarme des télécoms a lui-même publié une note sur ce sujet environnemental en octobre dernier. A l’échelle mondiale, le numérique compte déjà pour près de 4 % des émissions de GES, soit une empreinte équivalente à celle du transport aérien. La source majeure de cette pollution est le fait de la consommation électrique des réseaux. Outre les émissions de gaz, la production de smartphones et autres terminaux génère une forte consommation en ressources, terres rares et eau notamment.

Explosion des usages, compétition entre équipementiers pour draguer le consommateur ​: tout concourt à faire flamber la facture écologique. Et quand l’environnement sanitaire complète le tableau, le fardeau s’alourdit encore. Le basculement dans la « ​e-société ​» (télétravail, e-learning, streaming, jeux en ligne…) provoqué par le confinement a fait grimper le trafic numérique de 30 % en France, précise l’Arcep. Les réseaux ont globalement tenu le coup, mais les usagers ont pu découvrir toutes les ressources de leur smartphone.

Multiplication des usages. Là est le paradoxe ​: « ​Une évolution technologique qui s’avère permettre une réduction des émissions de GES à usages constants est susceptible de produire en fait un accroissement global des émissions en raison de la multiplication des usages qu’elle permet ​», souligne l’Autorité de régulation. En rappelant au passage que l’énergie monopolisée par le numérique est principalement utilisée par les consommateurs (20 %), la production et l’utilisation des data centers (19 %) et des réseaux (16 %).

Le rapport du Sénat formule une série de propositions, dont l’interdiction des forfaits mobiles illimités, du lancement automatique des vidéos ou du scroll infini, afin d’économiser l’énergie consommée…

Alors, que faire pour limiter l’empreinte du numérique ​? Le rapport du Sénat formule une série de propositions allant dans le sens de la sobriété et de l’économie circulaire ​: lutte contre l’obsolescence programmée des appareils et des logiciels, TVA réduite à 5,5 % sur la réparation des smartphones et l’achat de terminaux remis à neuf, taxe carbone aux frontières européennes pour décourager le renouvellement de terminaux neufs importés, interdiction des forfaits mobiles illimités et de certaines pratiques comme le lancement automatique des vidéos ou le scroll infini, afin d’économiser l’énergie consommée…

« ​Il faut promouvoir l’écoconception de manière à ce que le système fonctionne avec l’empreinte la plus basse possible, estime pour sa part Sébastien Soriano. L’Arcep rêve d’élaborer un « ​baromètre vert du numérique ​», permettant d’informer clairement l’utilisateur final. En revanche « ​sous l’angle environnemental, il n’y a aucune rationalité à repousser le lancement de la 5G, au contraire ​», a-t-il précisé, soulignant que la nouvelle norme va se déployer progressivement ce qui laissera le temps de « ​l’apprentissage ​» pour consommer une 5G plus écologique. Les enchères pour l’attribution des fréquences de la dernière génération mobile ont été reportées au mois de septembre, en vue d’un déploiement à partir de la fin 2020. Les opposants les plus modérés n’en démordent pas : la 5G va nous obliger à renouveler prématurément nos smartphones, et nous inciter à solliciter davantage le réseau mobile.

Réparabilité: FNAC Darty nettement en tête

Réparabilité: FNAC Darty  nettement en tête

FNAC Darty a construit un baromètre du SAV qui décerne un indice de durabilité, embryon de celui que sort le gouvernement. Le Labo FNAC a mouliné les chiffres. L’indice mélange les critères de fiabilité (un produit fiable tombe peu en panne) et de réparabilité (un appareil réparable dispose de pièces détachées). La durée de disponibilité des pièces varie de 1,9 an pour une radio à 9,9 ans pour un lave-linge. C’est 2,9 ans pour un téléphone.

« Les marques ont été surprises au départ, se souvient le directeur de la politique de service. Elles ont compris ensuite que la durabilité devenait un critère d’achat. Les modes de consommation évoluent. Elles ont joué le jeu. » En sept ans, la disponibilité des pièces détachées pour le gros électroménager est passée de 7 à 10 ans.

La FNAC et Darty proposent aussi à leurs clients de l’occasion. Pas moins de 30.000 produits « comme neufs » ont été revendus sur FNAC. com et Darty.com. Le groupe donne les autres appareils que ces techniciens récupèrent à l’association Envie, qui les distribue aux plus démunis. Il a aussi repris en 2018 WeFix, une jeune pousse spécialiste de la réparation de smartphones, qui vend également des appareils reconditionnés.

ISRAËL : déjà 30 % des plus de 60 ans vaccinés

ISRAËL : déjà 30 % des plus de 60 ans vaccinés

Un million de personnes vaccinées depuis le 19 décembre;  Israël se présente comme le premier pays du monde, non pas en nombre de doses distribuées, mais en proportion de la population ayant reçu une injection. Les autorités se félicitent que 30% des plus de 60 ans – le public prioritaire, soit 11,55% de la population – aient déjà été vaccinés et espèrent atteindre l’immunité collective d’ici le printemps.

 

Évoquant une campagne « sans précédent dans le mo

nde », le Premier ministre israélien a estimé samedi 26 décembre qu’un quart des neuf millions d’habitants du pays pourraient être vaccinés en un mois, avec un rythme de 150.000 personnes par jour.

 

« Dès que ce sera réalisé, nous pourrons, en trente jours sortir du coronavirus et rouvrir l’économie », a affirmé Benjamin Netanyahu qui s’est fait vacciner dès le premier jour, afin de « donner l’exemple » et d’ »encourager » la population à faire de même.

REPORT DE LA RENTRÉE SCOLAIRE ?

REPORT DE LA RENTRÉE SCOLAIRE ?

De nombreux pays européens ont en effet décidé de reporter la rentrée de quelques jours voire semaines. C’est notamment le cas dans plusieurs régions britanniques, mais aussi en Grèce, en Pologne, en Irlande, aux Pays-Bas et en Autriche l’épidémiologiste Mahmoud Zureik regrette que « la rentrée n’ait pas été mieux préparée comme cela a été le cas en Allemagne, où elle a été décalée ».

« Ne commettons pas la même erreur que lors de l’arrivée de la première vague en Italie: ne rouvrons pas les écoles début janvier », assène sur Twitter le professeur Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève. Le déclencheur de ce cri d’alerte: la recrudescence préoccupante de l’épidémie au Royaume-Uni où une mutation du virus, jugée plus contagieuse, a été découverte.

Pour professeur Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève l’urgence est à la vaccination partout.

« Avec l’aggravation de la situation au Royaume-Uni et en Irlande », l’épidémiologiste invite à « ne pas procrastiner en Europe ». « Vaccinons, vaccinons, vaccinons d’abord. Accélérons la vaccination », réclame-t-il.

Dans une lettre ouverte adressée mercredi au gouvernement, ces parents demandent ainsi que, « compte tenu de la reprise épidémique, des dernières découvertes scientifiques, ainsi que de l’incertitude énorme concernant la variante VUI-202012/01 du SRAS-CoV-2″, « les écoles ne rouvrent pas le 4 janvier ».

 

« La rentrée en présentiel doit être décalée, pour permettre la mise en sécurité des établissements scolaires comme de nombreux scientifiques le demandent en France et comme le font la majorité des pays européens », écrivent les responsables du collectif.

« Laisser l’épidémie à l’école, c’est exposer la société toute entière. Et il faudra malheureusement payer collectivement le prix de cet attentisme,  » estiment-ils.

 

Le report du retour en classe permettra, selon eux, de réaliser un état des lieux sur la dangerosité de la nouvelle souche du virus et de l’impact des fêtes de fin d’année sur la progression épidémique, mais aussi d’élaborer « un protocole sérieux pour la réouverture des établissements » avec des effectifs réduits, une aération efficiente des locaux et le déploiement de tests salivaires.

 

5G : des effets de serre ( HCC)

5G : des effets de serre  ( HCC)

Selon le Haut Conseil pour le Climat.,le déploiement de ce débit ultra-rapide risque d’augmenter la consommation en électricité et pire encore, l’empreinte carbone. Ils recommandent au gouvernement une évaluation avant d’attribuer les prochaines fréquences pour la 5G, un nouvel argument pour les élus écologistes qui réclament un moratoire.

Ce rapport a cependant peu de chances de faire plier le gouvernement. Les premières fréquences ont été attribuées et les offres sont déjà sur le marché. Emmanuel Macron a récemment répété devant la Convention citoyenne pour le climat que la 5G était « indispensable au développement économique ».

L’accent est aussi mis sur les nouveaux smartphones compatibles : leur fabrication à l’étranger est responsable des trois quarts des émissions de gaz à effet de serre dûs à cette nouvelle technologie. Les experts suggèrent que soient mis sur le marché européen des appareils plus durables et réparables.

Enfin, le grand public devrait être incité à limiter certains usages comme visionner des vidéos en très haute définition sur un écran de smartphone : cela n’a aucun intérêt en terme de qualité, mais c’est très gourmand en énergie.

Bitcoin : monnaie ou jeu spéculatif

Bitcoin : monnaie ou jeu spéculatif

Jacques Baudron, de l’Université Paris Sud pose la problématique des monnaies virtuelles à considérer comme des monnaies ou des jeux spéculatifs. Article de la Tribune

 

Du sommet de ses fragiles hauts et bas, le bitcoin domine  ( il vient d’atteindre 30 000 $ , un record NDLR, ).  Mais, nous prévient-on, le bitcoin n’a pas de valeur intrinsèque, et les monnaies virtuelles ne sont pas des créances. Que signifie cette affirmation ? Pour le savoir, il faut d’abord comprendre pourquoi une monnaie est une créance.

Les premières créances, des histoires d’orfèvres

Durant la première moitié du XVIIe siècle, les orfèvres font partie des rares métiers à même de tenir tête à l’aigrefin. Ils sont en effet dotés, pour leur activité, de coffres forts. Les riches négociants, particulièrement vulnérables, ont donc tôt fait de les solliciter pour y abriter leurs métaux précieux. L’affaire n’est évidemment pas gratuite : elle se fait contre une reconnaissance de dettes nominative et, bien entendu, une juste rémunération pour le service rendu. Sur présentation de ce papier, tout ou partie des métaux précieux déposés pouvait être retiré.

Les choses évoluant, les reconnaissances de dette deviennent anonymes et mentionnent seulement le montant d’or exigible en contrepartie. Les reconnaissances de dette étant bien plus faciles à manipuler que l’or, elles sont rapidement préférées pour les échanges de biens ou services. Ces billets, échangeables contre le poids d’or mentionné, constituent des créances.

Les orfèvres disposent en permanence dans leur coffre de réserves d’or qui dort. Les commerces quant à eux cherchent des fonds pour le développement de leurs activités et les deux parties trouvent rapidement un terrain d’entente sur la base de billets-reconnaissances de dettes identiques à ceux des déposants. Ces reconnaissances de dettes ont une vie éphémère : elles sont détruites dès libération de la dette.

Mise en place du mécanisme de création monétaire

Les orfèvres ne tardent pas à constater que l’or entre et sort mais que le niveau des stocks ne descend pas en dessous d’un certain seuil. Statistiquement, tous les emprunteurs ne présentent pas leur reconnaissance de dette au même moment. D’où l’idée de proposer plus de reconnaissances de dette qu’il n’y a d’or. Le total des montants inscrits sur les billets-reconnaissances de dette émis est supérieur au poids d’or chargé de le garantir. Le risque existe de se trouver démuni face à un afflux de demandes de remboursement, mais il est visiblement mesuré, puisque le système se développe. Cela dit, le modèle mis en place pour renflouer l’après-Louis XIV par John Law a tout de même montré en 1720 qu’une demande simultanée de tous les utilisateurs ne relève pas que de la théorie !

Le mécanisme de création monétaire est né. Quand un commerçant emprunte, il perçoit ses billets imprimés par l’orfèvre. La somme est reportée dans les registres. Des billets-reconnaissances de dette sont émis, et le niveau d’or dans les coffres ne change pas. Le commerçant utilise ces billets-reconnaissances de dette pour payer ses fournisseurs, qui les utiliseront à leur tour pour rémunérer des collaborateurs, qui pourront eux-mêmes les employer pour acheter du pain et ainsi de suite. La monnaie circule, et tous ces échanges ont pour point d’origine une simple écriture dans un registre…

L’histoire n’est pas finie : quand le commerçant rembourse sa dette, l’orfèvre détruit la reconnaissance de dette. Création monétaire et destruction monétaire se suivent avec un bilan non nul : l’activité du commerçant augmente et l’orfèvre touche des intérêts. Les trois attributs qui définissent la monnaie depuis Aristote sont là : elle est acceptée, divisible et durable. Acceptée, car la monnaie est garantie par la confiance que l’on a dans la réserve d’or. Divisible, car elle permet d’échanger des heures de travail contre du pain, puisque tous sont mesurés en unité de compte commune. Durable, car la monnaie a une certaine stabilité qui lui est donnée par sa référence à l’or. La quantité de monnaie nécessaire à l’acquisition de pain est la même – à l’inflation près – qu’on acquière cette denrée à un moment donné ou un an après.

Monnaie d’État, banque centrale et banques commerciales

Ce mécanisme est aujourd’hui utilisé par les états. Toutefois si dans un premier temps la monnaie s’appuyait effectivement sur une contrepartie en métal précieux, le glissement vers une valeur décrétée arbitrairement par l’État est désormais d’usage. La monnaie émise est dite fiduciaire, car elle demande de faire confiance à l’État. C’est lui qui décrète arbitrairement sa valeur. L’euro, par exemple, est l’équivalent de l’or pour les orfèvres. Leur rôle est aujourd’hui tenu par la Banque centrale européenne, qui émet les billets et pièces en circulation. L’État, de son côté, édicte deux règles : refuser la monnaie nationale en règlement d’une dette est illégal ainsi que s’acquitter de l’impôt avec une autre monnaie. Avec de telles règles, l’acceptation est plus facile…

Classiquement, dans un état la banque centrale émet la monnaie nationale et applique la politique monétaire du gouvernement. De leur côté, les banques commerciales distribuent la monnaie de la banque centrale et gèrent des services comme les prêts avec de la monnaie scripturale, c’est-à-dire dont les mouvements sont enregistrés dans les comptes. Un virement de cent euros ne signifie pas que cent euros en billets sont dans une boîte, c’est uniquement une écriture. Une autre écriture débitera le compte suite à un règlement par carte.

Globalement, la masse monétaire est créée à 95% par les banques commerciales et 5% par les banques centrales. La banque commerciale est légalement tenue de disposer d’une réserve de 1% de ses encours en monnaie d’État auprès de la banque centrale. Notons que la masse monétaire créée par l’obtention du crédit et détruite lors du remboursement couvre le principal, mais pas les intérêts. Ceux-ci devront être financés par ailleurs, typiquement par de nouveaux prêts.

Et les monnaies virtuelles ?

Si la monnaie scripturale vous permet à tout moment d’exiger de votre banque la contrepartie des écritures en monnaie nationale physique, rien de tel n’est proposé avec la monnaie virtuelle. La monnaie virtuelle ne conserve que les écritures. Par construction, seul persiste dans le processus l’aspect scriptural de la monnaie – toute transaction est inscrite de manière indélébile – mais sa totale indépendance vis-à-vis des autres monnaies l’empêche de s’appuyer sur une valeur ou monnaie quelconque. On dit également qu’il n’y a pas de valeur intrinsèque. L’expression « monnaie virtuelle » frise donc l’oxymore.

En effet, sans valeur intrinsèque aucune des 1.300 monnaies virtuelles ne répond à la définition aristotélicienne de la monnaie. Les monnaies virtuelles sont certes de mieux en mieux acceptées, et l’on ne peut nier qu’elles sont divisibles : elles permettent de mesurer la valeur des biens et de faire des comparaisons. Mais elles ne sont pas durables. En effet, la monnaie permet de différer un achat pour « plus tard », au meilleur moment. Encore faut-il que « plus tard » le pouvoir d’achat de cette monnaie soit du même ordre. Or, la définition de la monnaie virtuelle précise qu’elle ne s’appuie sur aucun élément qui assurerait sa stabilité. Cela étant posé, renier Aristote et dire que « le bitcoin est une monnaie » simplifie beaucoup les discussions…

Où pourrait se situer la valeur intrinsèque du volatil bitcoin s’il en avait une ? Pour ma part je vois deux pistes : les transferts de fonds rapides et les « ICO » (initial coin offering), qui consistent à proposer de participer au financement d’un projet non pas en entrant dans le capital ou en prêtant des fonds, mais en pré-achetant des services que le projet proposera. Ethereum pas exemple proposait des ether, Uber aurait pu proposer des courses, Air France des Miles. Les participations, très intéressantes dans la phase initiale, peuvent être échangées par la suite sur les marchés ; ces produits financiers sont connus sous le nom de token.

Une valeur tributaire de l’émotivité

En définitive, le cours du bitcoin est totalement mené par l’offre et la demande. Un achat est effectué en pariant sur le fait que « quelqu’un » sera prêt à racheter à un prix supérieur. S’agirait-il d’une sorte d’action ? Pas tout à fait. Une action est un acte de propriété avec droit de vote qui définit une valeur dont ne dispose pas la monnaie virtuelle. D’un type d’obligation ? Non plus, car une obligation est un prêt.

Au final, une monnaie virtuelle est sans référence. Il n’y a pas de valeur « raisonnablement » haute ou basse. Les fluctuations épousent l’humeur du moment, les émotions depuis l’engouement jusqu’au dépit en mouvements inattendus, voire surprenants. Son cours est imprédictible. Ce n’est pas parce qu’il est haut qu’il ne montera pas encore plus haut. Mais il peut aussi bien chuter.

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Par Jacques Baudron, Chargé de cours technologies virtuelles licence MRT, Université Paris Sud – Université Paris-Saclay

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation

2020: l’or brille, surtout l’argent

2020:  l’or brille, surtout l’argent

il y a quelques raisons économiques et technologiques à l’augmentation de certains métaux rares et précieux. Pour les raisons économiques, il y a eu cependant certains mouvements de yo-yo consécutifs à la pandémie.

Les métaux rares et précieux constituent aussi une sorte de refuge vers des valeurs sûres ou considérées comme telles car les économies ont été très sérieusement secouées. En Europe en particulier, les valeurs boursières ont perdu 7 % sur un an. En cette année de difficultés sanitaires et économiques, les métaux rares et précieux ont cependant flambé. Mercredi, l’or s’inscrivait en hausse de 23,8% sur l’année, à 1.878,33 dollars l’once. l’argent grimpe de 47,5% sur l’année, l’une des meilleures performances de 2020 pour une matière première, à 26,27 dollars l’once.

Le cuivre, a atteint 8.028,00 dollars le 18 décembre, une première depuis février 2013.

Le métal rouge finissait une année mouvementée à 7.833 dollars la tonne.

Les autres principaux métaux de base comme le nickel et l’aluminium ont connu cette année une trajectoire comparable et évoluent à des niveaux plus vus depuis respectivement un et deux ans.

Brexit : l’Écosse veut rester dans l’UE et veut son indépendance

Brexit : l’Écosse veut rester dans l’UE et veut son indépendance

 

 

 

L’apprenti sorcier Boris Johnson a très sous-estimé les difficultés économiques et politiques avec les deux autres pays mais aussi les difficultés internes. Ainsi l’Écosse refuse de quitter l’union européenne et souhaite maintenant son indépendance. Cette prise de liberté pourrait ensuite être suivie par l’Irlande du Nord et le pays de Galles. Bref la Grande-Bretagne se ratatine.

 

La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a dit samedi espérer que l’Écosse gagne son indépendance et puisse « rejoindre » l’Union européenne, soulignant que le Brexit s’était fait contre la volonté des Écossais, qui s’y étaient majoritairement opposés lors du référendum de 2016.

 

« Nous subissons maintenant un Brexit dur contre notre volonté, au pire moment possible, au milieu d’une pandémie et d’une récession économique », a déploré Nicola Sturgeon sur le site internet de son parti indépendantiste, le SNP, deux jours après la sortie du Royaume-Uni du marché unique et de l’union douanière.

Elle a de nouveau exprimé sa détermination à organiser un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse, après celui perdu par son camp en 2014, lorsque 55% des Écossais avaient dit « non » à l’indépendance.

Selon le dernier sondage mené par l’institut Savanta ComRes pour le journal The Scotsman, mi-décembre, 58% des Écossais soutiennent désormais une rupture avec le Royaume-Uni, du jamais vu.

Dette : augmenter les impôts ?

Dette : augmenter les impôts ?

 

 

Les nombreux médecins fiscalistes qui se penchent sur la maladie de la dette envisagent parfois des remèdes utopiques.

 

Les plus extrémistes ont trouvé la martingale : il suffit de ne pas rembourser la dette. Rappelons que la dette initiale de la France était de leur de 2400 milliards en 2019 qu’elle va tourner autour de 2800 milliards soient 120 % du PIB en 2020 et que la plupart de cette dette est détenue par des prêteurs étrangers.

 

Ne pas la rembourser serait faire défaut. Et il y aurait alors  impossibilité pour la France de faire le moindre emprunt qui pourtant permet de faire tourner l’État, de payer les fonctionnaires notamment y compris ceux des très radicalisés qui prônent de ne pas rembourser la dette.

 

D’autres au contraire en général plutôt à droite et même très adroite proposent d’augmenter de façon significative les impôts. Or les recettes fiscales totales de l’État sont de leur de 430 milliards par an, il faudrait d’un coup si on voulait amortir la dette en un an doubler les impôts. De quoi tuer définitivement l’économie.

 

Une telle dette accumulée pour la seule crise sanitaire ne peut raisonnablement être amortie que sur une vingtaine d’années pour ne pas plomber la compétitivité et le pouvoir d’achat des consommateurs. Il faudra évidemment avoir le courage d’affecter une ressource pour que cet amortissement ne soit pas aléatoire et reporté à plus tard.

 

L’idée de la dette perpétuelle et sans limite servirait les intérêts des banques qui alors  maîtriserait la souveraineté politique des Etats emprunteurs. Une vision particulièrement libérale et suicidaire. Il faudra sans doute une sorte de mix pour amortir cette dette avec une progression de la richesse nationale, donc de la croissance, un amortissement progressif de la tête et une justice fiscale.

Niger: attaque terroriste et victimes

Niger: attaque terroriste et victimes

Des attaques de terroristes ont eu lieu dans la région très dangereuse de Tillabéri, dans l’ouest du Niger, ont indiqué à l’AFP des autorités locales et des habitants, le jour de la proclamation des résultats de la présidentielle.

 

Tchomo-Bangou», un village du département de Ouallam, frontalier du Mali, a été victime des islamistes.

 

«Les assaillants sont venus encercler le village et ils ont tué jusqu’à cinquante personnes. Des blessés ont été évacués à l’hôpital de Ouallam», d’après un journaliste local.

L’attaque de Tchomo-Bangou intervient alors que les résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 27 décembre sont tombés, donnant largement en tête (39,33%) le candidat du parti au pouvoir Mohamed Bazoum, ancien ministre de l’Intérieur qui a promis de renforcer la lutte contre les groupes jihadistes. Depuis plusieurs années, le Niger est en proie à des attaques jihadistes dans ses parties Ouest et Sud-Est, qui ont fait des centaines de morts, de même que le Mali et le Burkina Faso voisin.

Défendre notre civilisation

Défendre notre civilisation

Olivier Babeau, chroniqueur et essayiste balaye les grandes questions qui ont marqué 2020 et préconisent une défense de notre civilisation dans le Figaro

Chaque semaine, Olivier Babeau décrypte l’air du temps pour FigaroVox. Il est président de l’Institut Sapiens et, par ailleurs, professeur en sciences de gestion à l’université de Bordeaux. Il a récemment publié Le nouveau désordre numérique: Comment le digital fait exploser les inégalités(Buchet Chastel, 2020).


L’année 2020 a bien sûr été marquée par la crise sanitaire, nous y reviendrons, mais à l’exception de cette épidémie hors-normes, quel fait d’actualité marquant retiendrez-vous de cette année, et pourquoi?

Olivier BABEAU. – Comme les mouvements tectoniques, les événements les plus importants se font souvent à bas bruit, jusqu’à ce qu’éclate l’évidence des ruptures qu’ils produisent. Ce sont deux avancées technologiques récentes qui méritent ainsi d’être signalés: tout d’abord l’annonce par des chercheurs de Shanghai d’un progrès vers l’informatique quantique, qui permet une vitesse de calcul 100 000 milliards de fois plus rapide qu’avec les meilleurs ordinateurs actuels. Ensuite, le record battu en matière de fusion nucléaire, avec le maintien d’un plasma de 100 millions de degrés durant 20 secondes par un réacteur sud-coréen. Les deux technologies, quand elles seront au point, sont porteuses de révolutions inouïes.

Il est significatif que ces dernières avancées viennent d’Asie. Car c’est au fond le grand événement de cette année: le basculement indiscutable de l’équilibre du monde vers l’Orient, et l’évidence d’une forme de déclin économique et politique de puissances occidentales marginalisées sur la scène de l’Histoire. Nous ne comprenons pas la tragédie que cela nous prépare: on ne peut pas plus avoir le système social d’un pays développé avec les avantages concurrentiels de pays du tiers-monde qu’il n’est possible de payer une suite de palace avec le budget d’une chambre d’hôtel une étoile.

Comme chroniqueur, vous avez traité de nombreux sujets d’actualité, tous très variés, mais y a-t-il parmi vos chroniques une en particulier qui vous paraît essentielle, au sujet d’un débat qui vous semble déterminant pour les années à venir?

Je vois chacune de mes tribunes comme autant de petites touches qui, ensemble, proposent un tableau de notre époque. J’essaye d’interpréter l’actualité immédiate comme autant de signes de mouvements souterrains dont l’unité n’apparaît pas immédiatement, mais dont il importe de prendre conscience.

Il faut absolument distinguer le parti EELV, avec ses options idéologiques et ses contradictions (…) et la question écologique elle-même

À long terme, les deux grands chocs conjugués des déséquilibres démographiques et des changements climatiques seront bien sûr les problèmes centraux auxquels l’humanité sera confrontée. À moyen terme, les grands enjeux sont ceux que j’ai formulés dans mon interview concernant mon dernier ouvrage.

Nous devrons répondre à une question essentielle au cours de cette décennie: comment empêcher la triple polarisation social, économique et politique dont le résultat serait violences, misère et chaos?

En France, un événement politique majeur a été la montée du parti EELV, dans les médias et dans les urnes. Le débat politique sur l’écologie vous paraît-il mal posé? Comment peut-on parler intelligemment des enjeux climatiques qui préoccupent de plus en plus les Français?

Cette montée du vote vert aux municipales est en réalité l’effet d’une montée de l’abstention, elle demandera à être éventuellement confirmée lors des prochaines échéances électorales. Mais en ce qui concerne la «part de voix» dans les médias, le succès est indéniable, ce qui montre surtout une capacité à les utiliser adroitement. C’est bien le vrai phénomène à lire: comme toujours dans l’histoire, l’affaiblissement des institutions politiques favorise la montée en puissance de minorités actives au programme révolutionnaire plus ou moins assumé.

Les affamés de pouvoir sont attirés et excités par la déliquescence du système en place. Il faut absolument distinguer le parti EELV, avec ses options idéologiques et ses contradictions (notamment en matière de rapport au nucléaire, aux OGM ou à l’agriculture intensive, qui sont des outils objectifs de lutte contre les émissions de CO2), et la question écologique elle-même. Toute la ruse d’EELV est précisément de postuler la confusion entre les deux, suggérant que la seconde ne devrait être envisagée qu’à travers le clergé autoproclamé qu’il incarne. Tout comme la gauche n’avait pas le monopole du cœur, le parti écologiste ne saurait avoir le monopole du vert.

L’écologie est au confluent de nombreuses disciplines complexes. Il faudrait être capable de donner aux discours scientifiquement fondés leur vraie place pour qu’un débat de qualité soit possible et que l’information des citoyens ne soit pas biaisée.

À l’heure actuelle, il est possible de dire à peu près n’importe quoi sur le sujet dans les médias sans être contredit. La science souffre toujours quand elle est mise au service d’un projet politique qui trie, dans ses résultats, les bonnes et les mauvaises nouvelles idéologiques.

Aux États-Unis puis en France, la question de la mémoire de l’esclavage ou de la colonisation a suscité d’importants mouvements sociaux, qui aboutissent à une remise en cause du modèle universaliste des Lumières. Continuerez-vous à le défendre? Pourquoi?

Je continuerai à défendre l’universalisme car il est le seul modèle acceptable à mes yeux, tout simplement. Les nouveaux puritanismes qui cherchent à s’imposer sont de prodigieuses forces d’exclusion et de balkanisation de la société. Ils sont porteurs de tout ce qu’ils dénoncent: essentialisation, classement des gens en groupes sociaux imperméables, spirales d’injustices sociales, promotion de la haine au rang de principe politique fondamental.

La plupart des Français regardent avec hébétude les surenchères des zélotes du progressisme : écriture inclusive, statues déboulonnées…

Il n’y a rien de plus affligeant que de voir avec quel succès ces fantasmagories malfaisantes parviennent à gagner du terrain, grâce essentiellement à des médias qui leur ouvrent leurs portes, par faiblesse, incompétence, peur ou complicité. La réalité est que les spéculations néopuritaines dont il est question sont le fait de tout petits groupes de fanatiques et que l’écrasante majorité en est très éloigné.

La plupart des Français regardent avec hébétude les surenchères des zélotes du progressisme: écriture inclusive, statues déboulonnées, noms hier vénérés et désormais victimes damnatio memoriae, etc. Ce n’est jamais la force des ennemis de la liberté qu’il faut craindre, mais la faiblesse de ses défenseurs.

Venons-en à la crise sanitaire à présent: sans verser dans des supputations chimériques au sujet du monde d’après, retenez-vous malgré tout des leçons positives de cette épidémie?

La crise aura été une apocalypse, au sens étymologique de «dévoilement». Les programmes cachés, les obsessions de maints groupuscules se sont révélés au grand jour. Les masques sont tombés et le jeu est clair: il faudra choisir entre ceux qui croient que l’innovation, comme elle l’a permis depuis des millénaires, va continuer à apporter aux hommes les solutions de leur survie, et ceux qui, d’autre part, plaident pour au retour à un (illusoire) âge d’or de frugalité et de travail non mécanisé.

La pandémie aura vu le triomphe de la mondialisation (pour la première fois, nous avons collectivement affronté le même problème en même temps) et de la recherche scientifique. Elle aura accéléré la détermination des régimes jeunes, sûrs d’eux-mêmes et dominateurs.

Et fait cruellement apparaître la fragilité de démocraties se concevant comme des sortes d’immenses maisons de repos. Nos vieilles sociétés développées ont un rapport problématique au risque: assumé partout ailleurs comme le tremplin du progrès, il est chez nous devenu un scandale, une anomalie que des lois doivent éradiquer.

La question des libertés vous passionne. Pour une fois, les Français se sont intéressés au rôle et au fonctionnement du Conseil d’État, se sont mobilisés pour défendre des libertés constitutionnelles, et ont débattu à table de l’arbitrage entre sécurité et liberté, de la juste place de l’État… Vous vous en réjouissez sûrement?

C’est un autre dévoilement notable qui s’est opéré: si l’on pouvait encore en douter, on a clairement pu voir les manquements de notre appareil bureaucratique, l’incapacité à anticiper, la lourdeur de notre organisation, les incohérences des décisions. Nous aurons raté les trois grandes épreuves de cette pandémie: celle des masques, celle des tests et celle des vaccins.

L’élection d’Emmanuel Macron représentait fondamentalement la prise de pouvoir de la haute administration sur la politique

Les Français ont compris qu’ils n’en avaient pas pour leurs impôts. Je ne suis pas certain pourtant que cela suffise à mettre un terme à ce cercle vicieux par lequel nous réclamons plus d’intervention de l’État à mesure qu’il révèle son incapacité à poursuivre les innombrables tâches dont il prétend se charger. «Si l’État est fort il nous écrase, s’il est faible nous périssons», disait Paul Valéry: nous parvenons à avoir les deux à la fois, cumulant les inconvénients de son absence et de son omniprésence.

L’État, justement, que vous avez plusieurs fois étrillé dans vos chroniques, doit-il être repensé différemment à la lumière des enseignements de cette crise?

L’élection d’Emmanuel Macron représentait fondamentalement la prise de pouvoir de la haute administration sur la politique, discréditée et privée de personnel de valeur. L’administration a donc fait ce qu’elle est programmée pour faire: colmater les brèches, protéger et surtout se protéger elle-même. Elle a entouré les Français de l’ouate confortable qu’ils réclament, et fait fonctionner à plein la machine à produire des normes et des interdits.

Le mandat n’aura vu, c’est significatif, aucune réforme réelle de la machine étatique, toutes les tentatives ayant fait long feu (y compris la pseudo-réforme de l’ENA). C’est toute la différence entre l’opérationnel et la stratégie: le premier gère l’existant, la seconde ouvre les chemins du futur. Nous avons l’un, mais pas l’autre.

 

En l’absence de politiques capables d’affirmer courageusement une vision non contradictoire du projet France (le «en même temps» s’étant révélé, comme on pouvait le craindre, «tout et son contraire»), reste un secteur public métastasé essentiellement concentré sur la façon d’obtenir les moyens de sa pérennité. Dans la pratique, le pouvoir a déserté la rue du Faubourg Saint-Honoré pour s’exercer dans la forteresse des rives de Seine, à Bercy.

Pour finir, que souhaiteriez-vous en priorité à vos lecteurs pour 2021?

Après cette annus horribilis, je souhaite (et espère) malgré tout une annus mirabilis, une année miraculeuse. Si nous vainquons le virus, profitons de ses leçons pour nous moderniser et avons le courage de réaffirmer notre projet de civilisation, nous pouvons être revenus dans quelques mois sur les chemins de la prospérité.

En 2021, Joe Biden pour une politique internationale apaisée

En 2021, Joe Biden pour une politique internationale apaisée

Après la fureur et la folie médiatique de Trump, le nouveau président américain Joe Biden promet une politique américaine apaisée tant à l’intérieur qu’au plan mondial. Certes il ne faut pas croire que les États-Unis vont abandonner la défense de leurs intérêts. Sur le fond il n’y aura peut-être pas d’immenses changements.

Par contre dans la forme,  les relations avec les autres pays redeviendront plus traditionnelles. Biden va tenter de renouer des relations normalisées avec la plupart des grands pays. Il s’efforcera chaque fois que possible de privilégier la négociation et le compromis. Reste cependant des questions complexes à résoudre notamment les relations économiques avec la Chine de plus en plus envahissante partout.

De ce point de vue l’Amérique n’a guère apprécié que l’Europe se précipite vers un accord sur les investissements entre la Chine et l’union européenne. Un accord surtout poussé par l’Allemagne qui veut gagner des parts de marché en Asie mais qui risque d’en perdre aux États-Unis. Parmi les questions difficiles à régler,  il y a aussi les relations avec l’Iran. L’Iran qui a manifesté des signes positifs vis-à-vis de l’élection de Joe Biden et espère un compromis compte tenu de la situation économique dramatique dans laquelle elle se situe.

Mali : encore deux soldats français tués

Mali : encore  deux soldats français tués

 

 

La question des conditions de la présence de l’armée française au Mali va se poser avec une plus grande acuité compte tenu  des victimes militaires qui s’accumulent. Deux soldats français ont été tués et un troisième blessé samedi dans le nord-est du Mali dans une attaque à l’engin explosif improvisé, après la mort de trois militaires français dans des circonstances similaires lundi, a annoncé la présidence française.

Le problème est surtout quantitatif. La vérité c’est que la France est relativement isolée ou contrôler un territoire 10 fois grand comme la France avec seulement 5000 militaires . A l’échelle d’un département français cela équivaut à cinq militaires par département ! Comment assurer la sécurité dans ces conditions.

La France porte le poids majeur de la présence des forces de sécurité dans cet immense zone du Sahel qui couvre plusieurs pays où se développe le terrorisme. L’Europe n’apporte qu’une aide très marginale. Le problème,  c’est que si la France se retire ,d’autres pays risquent d’être contaminés par l’islamisme et la situation deviendra alors impossible à gérer.

Yvonne Huynh, qui avait 33 ans, est la première femme de l’armée française tuée au Sahel depuis l’intervention Serval en 2013. Loïc Risser avait 24 ans. Tous deux étaient engagés dans un régiment spécialisé dans le renseignement. Ces deux décès portent à 57 le nombre de soldats français tués au Sahel depuis 2013 dans les opérations antijihadistes Serval puis Barkhane.

«Leur véhicule a été l’objet d’une attaque à l’engin explosif improvisé lors d’une mission de renseignement», a précisé la présidence française. Les jours de leur camarade blessé ne sont pas en danger, a-t-elle ajouté. Emmanuel Macron a salué la mémoire des deux soldats, «morts pour la France dans l’accomplissement de leur devoir».

Vaccination «l’autopsie d’un désastre» (Axel Kahn)

Vaccination «l’autopsie d’un désastre» (Axel Kahn)

 

Sur son site internet, le médecin et président de la Ligue Nationale Contre le Cancer a publié un texte dans lequel il dresse «l’autopsie d’un désastre». L’ancien chercheur tente de trouver des explications au retard de la France et estime que «la raison principale en est la lourdeur administrative et la rigidité procédurale des corps de l’État, notamment dans le domaine sanitaire».

 

La Haute autorité de santé «applique les règles dont elle n’est pas même capable de penser l’adaptation aux circonstances». Les personnes fragiles, notamment en Ehpad, sont prioritaires. « Il faut évidemment respecter la règle du consentement, prendre toutes ses précautions, encadrer dans les Ehpad la vaccination de consultations espacées : la procédure dure 5 jours.» Sur Europe 1, le généticien s’agace : «Il est normal de demander le consentement. C’est vraiment profondément ma culture et le consentement est au centre de ma réflexion. Mais il ne faut pas exagérer !»

 

Le choix de la prudence face à la crainte des Français est une «très importante erreur stratégique de communication», juge-t-il. Selon lui, il existe «entre 30 et 35% de vaccino-sceptiques» pour qui «on ne pourra rien». Il suggère donc de cibler « les personnes terriblement hésitantes» en leur apportant «la vérité et la transparence, mais également de l’enthousiasme», reprochant à l’exécutif d’«avancer à tout petit pas». Avec cette attitude, «on va les convaincre qu’en effet, si on va si lentement, c’est qu’on n’est pas sûr de soi et qu’il y a un danger», observe-t-il.

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