Dette publique : les économistes dans le potage

Dette publique : les économistes dans le potage

Il convient vraiment de prêter une oreille attentive aux économistes dont les avis sont aussi divers et variés que ceux de leurs collègues des autres sciences molles pour déceler des perspectives possibles de la politique monétaire et de ses conséquences économiques et sociales.

Bien sûr il y a des radicaux comme ceux qui proposent sous simplement de ne pas rembourser la dette. Une solution qui résout tous les problèmes ! D’autres tout aussi radicaux, par ailleurs très libéraux, qui proposent la dette perpétuelle assurant une rente au secteur bancaire. ( Une vraie martingale pour les rentiers).

 

S’il  y a dette il y a nécessairement des prêteurs. Et il faudra expliquer à ces prêteurs qu’on a passé un coup d’éponge sur leurs investissements financiers. Évidemment pour l’avenir il ne faudra guère compter sur eux pour répondre à nos futurs emprunts pourtant nécessaires et même incontournables pas seulement pour les investissements mais aussi pour le fonctionnement de l’État. C’est comme si en même temps on proposai  de ne plus verser les salaires des fonctionnaires !

 

D’autres évidemment se rangent des hypothèses plus vraisemblables. Il paraît évident qu’on ne pourra rembourser la dette Covid  en une seule année. D’où le renoncement à des impôts exceptionnels qui ne seraient qu’une goutte d’eau à moins évidemment de doubler d’un coup les prélèvements obligatoires et de tuer définitivement l’économie.

 

La dette sera forcément amortie sur une longue période. La dette covid mais d’une façon plus générale la dette structurelle. La dette représentait  fin 2019 environ 100 % du PIB, elle va atteindre 120 % du PIB soit autour de 500 milliards supplémentaires. D’autres utopistes estiment que cette situation ne présente aucun caractère de gravité puisque la banque centrale rachète les dettes d’État et fournit des liquidités aux banques à des taux proches de zéro qui permettent  aux états d’emprunter à nouveau. Et de minimiser les risques puisque l’inflation est contenue précisément grâce à la BCE qui accorde des généreuses liquidités à des taux faibles voire zéro.

 

Le seul problème c’est de savoir jusqu’à quand ? En effet le système financier court des risques d’éclatement quand la masse monétaire dépasse et de très loin la richesse supposée représentée. Du coup mécaniquement,  l’inflation se met en marche sous l’effet de l’éclatement de bulles et-ou tout simplement sous l’effet du renchérissement des matières premières et des matières transformées. Sans doute ce qui va se produire d’une manière ou d’une autre sitôt que la balance penchera un peu plus en faveur de l’offre. Pour l’instant la demande est trop insuffisante pour générer une vraie reprise qui pèserait sur l’inflation.

On peut imaginer que des plans de remboursement étalé dans le temps permettront d’amortir la dette covid  mais aussi les autres mais il sera difficile d’éviter une remontée significative de l’inflation voire même des risques de bouleversements du système financier qui repose surtout aujourd’hui sur du papier dont une partie n’a pas de réelle valeur. Pour l’instant , les économistes de tous poils sont très discrets d’une part parce qu’il n’est pas évident de discerner les évolutions monétaires et économiques possibles, d’autre part parce qu’il ne faut pas désespérer les investisseurs et Billancourt quant à la reprise possible de l’économie.

 

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