BCE : pour une approche holistique de la politique monétaire (Lagarde)
La BCE tente désespérément de faire une évaluation du coût et des conséquences de l’emprunt. Différents indicateurs permettraient d’en rendre compte mais l’unanimité ne s’est pas faite sur la nature des outils techniques à utiliser.
Le problème est de fixer un cadre notamment au plan de rachat d’obligations. En effet une grande partie de l’endettement des Etats est rachetée par la banque centrale européenne délestant ainsi les Etats d’un lourd handicap et qui peuvent par ailleurs à nouveaux emprunter à des taux proches de zéro suite aux liquidités mises à disposition des banques par la BCE.
Bref pour résumer à outrance, c’est surtout la banque centrale européenne qui supporte actuellement le coût de la crise. La question est de savoir dans quelle proportion acceptable et jusqu’à quand.
Deux questions auxquelles personne ne peut en faite répondre car cela dépend d’une part de l’évolution de la crise sanitaire dans son volume et sa durée, d’autre part de la tenue du système monétaire. Or ce système monétaire pourrait bien être un jour menacé par l’éclatement de nombreuses bulles, le retour de l’inflation et des taux d’intérêt.
Christine Lagarde a soulevé plus de questions que de réponses jeudi, lorsqu’elle a déclaré que la BCE ne se contentait pas d’examiner le marché obligataire mais qu’elle procédait plutôt à une “évaluation holistique” de “multiples indicateurs”, sans en dire plus. En fait, Christine Lagarde regarde de très près les hypothèses de croissance étant que la reprise n’aura pas réellement lieu en tout cas pas dans les proportions espérées fin 2020, elle sera contrainte de soutenir encore la dette des Etats et leurs nouveaux emprunts.
D’où cette expression très évasive d’évaluation holistique de la situation évoquée par Christine Lagarde qui souhaite une évaluation portant sur une vision globale de la situation monétaire bien sûr mais aussi économique et sociale.
De ce point de vue , des divergences existent sur la question de savoir si l’économie de la zone euro reste confrontée à des “risques baissiers” prédominants, les plus optimistes étant minoritaires, toujours selon les sources.
Certains responsables de la BCE estiment que les écarts de rendements obligataires et les taux des prêts bancaires sont les deux indicateurs les plus pertinents à l’heure actuelle, selon une source. Mais Christine Lagarde semble vouloir observer de manière plus globale la situation
Ces deux éléments ont effectivement été les seuls indicateurs mentionnés par Christine Lagarde au cours de sa conférence de presse, ce qui n’a pas suffi à rassurer les investisseurs, le “spread” entre rendements italiens et allemands se creusant.
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