Pour la Chine, marginaliser pour mieux écraser

Pour la Chine, marginaliser pour mieux écraser

«Pour la Chine, marginaliser pour mieux écraser Biden comme le pays sauveteur de l’économie mondiale, estime la sinologue Alice Ekman dans une tribune au « Monde ». (Extrait)

Tribune. La Chine va continuer à tracer sa route après l’investiture de Joe Biden, comme elle l’a fait au cours des huit dernières années. Car la rivalité sino-américaine était déjà profonde et idéologique avant l’arrivée de Donald Trump. « Nous devons construire un socialisme qui est supérieur au capitalisme, et poser les bases d’un avenir où nous gagnerons la position dominante », déclarait déjà Xi Jinping en janvier 2013, face aux membres du comité central du Parti communiste chinois.

A Pékin, la crise pandémique n’a pas remis en question cette ambition. Au contraire, la Chine a déployé une diplomatie des masques, puis des technologies et des vaccins (dons et ventes d’équipements de protection, tests, caméras thermiques, systèmes de vidéoconférence, etc.) à destination d’un nombre important de pays – y compris en Afrique, Amérique latine et Asie du Sud-Est. Certes, la crise pandémique et les campagnes de propagande qu’elle a lancées ont détérioré l’image de la Chine dans certains pays, européens notamment, mais beaucoup d’autres restent ouverts aux propositions chinoises.

 

Accords bilatéraux et multilatéraux

Ces derniers mois, alors que les Etats-Unis étaient en période de transition électorale, la diplomatie chinoise a redoublé d’activisme pour signer des accords bilatéraux et multilatéraux. Mi-novembre, quatorze pays de la région Asie-Pacifique ont signé avec la Chine un Partenariat régional économique global (RCEP). Fin décembre, un accord de principe sur les investissements a été signé entre la Chine et l’Union européenne (CAI). Cet activisme chinois se prolongera sans aucun doute après l’investiture de Joe Biden. Pékin estime que 2021 est une année d’opportunités à saisir, alors que l’administration américaine sera en premier lieu occupée à gérer le Covid-19 sur le territoire national.

Dans ce contexte, il ne faut s’attendre à aucun adoucissement de la politique chinoise au Xinjiang ou à Hongkong. Les arrestations et mandats d’arrêt contre des représentants politiques et activistes hongkongais continueront probablement à se multiplier dans les prochains mois, à l’approche des élections législatives prévues en septembre, et à toucher un nombre croissant de citoyens étrangers – sous le couvert de la loi sur la sécurité nationale adoptée par Pékin en juin 2020.

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