Réforme EDF : un débat explosif notamment au Parlement
Un projet pour faire éclater EDF qui serait alors recentré sur la seule fonction de la production nucléaire tandis que la distribution et les énergies alternatives seraient libéralisées, c’est-à-dire mises en concurrence.
Un projet très controversé d’abord à l’intérieur même d’E DF et en particulier par les syndicats de manière unanime. Il est vrai qu’on peut accuser EDF de tous les maux avec des arguments concernant sa perte de maîtrise technique, l’accumulation de la dette, aussi son incapacité à financer les investissements futurs.
Inversement, on peut objecter qu’on a vraiment jamais donné les moyens à EDF de moderniser à temps le parc et d’investir de manière beaucoup plus significative dans les nouvelles techniques notamment l’EPR et demain dans la fusion.
Force est de constater que l’entreprise n’est pas un modèle de compétitivité, et se comporte souvent comme dune administration. EDF est en pointe techniquement au plan mondial mais fonctionne sur le mode de la fonction publique, comme d’autres entreprises nationalisées. Un mode de fonctionnement qui a tué de nombreuses entreprises comme la SNCF, elle aussi en pointe techniquement mais à la gestion en retard de plus de 50 ans.
Faire tout éclater n’est pas forcément la bonne solution car il est évident que les nouveaux intervenants vont surtout chercher à faire du profit rapidement au détriment des dés investissements de longue durée. Il faut surtout exiger d’EDF une plus grande compétitivité, une plus grande rigueur de gestion et une plus grande réactivité.
Quand tout sera éclaté, les utilisateurs pourront attendre des jours et sans doute pour certains des semaines avant d’être dépannés.
« Nous ne sommes qu’au début du chantier. A ce stade, nous ne sommes pas encore parvenus à un accord global avec la Commission européenne et les échanges se poursuivent. Cela prend du temps, mais c’est aussi parce que le gouvernement tient bon sur les points essentiels du projet et parce qu’on veut qu’il soit solide », a dit Barbara Pompili lors d’un débat au Sénat.
« Si cette négociation ouvre le champ des possibles (…), jamais elle ne préemptera la voix des élus de la nation et l’indispensable discussion parlementaire sur l’avenir d’EDF avant toute réforme », a ajouté la ministre, précisant que le sujet ferait l’objet d’une « discussion spécifique ».
« Non, nous n’allons pas dépecer EDF (…). Non, nous n’allons pas non plus démanteler le groupe. Et oui, évidemment, nous préserverons le statut des salariés », a également dit Barbara Pompili, soulignant que la réforme envisagée visait à doter EDF d’une structure à même de pérenniser ses activités, d’accroître ses perspectives de développement et de financer sa croissance.
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a lui aussi assuré mardi que la transformation d’EDF n’aboutirait pas au « démantèlement » redouté par les syndicats et qu’elle visait à donner au groupe « les moyens de se développer », à la fois dans les renouvelables et le « nouveau » nucléaire.
« Aujourd’hui, EDF va dans le mur si nous ne sommes pas capables de lui donner les moyens d’investir », a-t-il également dit, soulignant que le niveau d’endettement du groupe n’était pas « soutenable ».
BFM Business a rapporté mercredi que les négociations autour d’EDF suscitaient des « tensions extrêmes » entre Paris et Bruxelles, en raison de désaccords sur l’avenir de la branche commerciale et des barrages du groupe, et que les deux parties se donnaient désormais jusqu’à la fin du premier trimestre pour trouver un compromis.
0 Réponses à “Réforme EDF : un débat explosif notamment au Parlement”