En quelques jours le gouvernement a complètement changé encore de stratégie. Alors que pour l’instant il se complaisait dans une stratégie dite progressive en faite de contingentement de la vaccination, d’un coup il a décidé d’ouvrir les verrous et finalement de faire avec beaucoup de retard ce que font la plupart des autres pays à savoir la plus grande campagne de vaccination possible. Le chef de l’État incarne ce changement perpétuel de stratégie que le ministre de la santé essaye vainement d’expliquer. Macon reconnaît à demi-mot ses hésitations et ses changements de position : «
le chef de l’État a reconnu – avec «beaucoup d’humilité» – qu’il travaillait «à la fois en anticipation, (mais aussi) en gestion». «Nous tenons, plusieurs fois par semaine, des réunions. Nous prenons des décisions. Elles sont importantes (…)», a-t-il rappelé, soulignant que ces arbitrages avaient «vocation à être clarifiés chaque jeudi», lors de la désormais traditionnelle conférence de presse de Jean Castex et Olivier Véran. Le chef du gouvernement et le ministre de la Santé devraient d’ailleurs faire de nouvelles annonces lors de ce prochain rendez-vous hebdomadaire, qui interviendra quinze jours après le Nouvel An, événement suspecté d’avoir relancé la circulation du virus.
Résultat, «face à ce virus qui évolue comme évolue le vivant», le président de la République a affirmé que son action était «éclairée par la science». Cela implique, certes, «des changements» de stratégie «d’une semaine à l’autre». Mais cela n’empêche pas, selon lui, de conserver du «pragmatisme» et de la «clarté». «Je gère la crise chaque jour. Le matin ; le midi ; le soir. C’est mon obsession», a enfin indiqué Emmanuel Macron. Une manière de répondre aux très vives critiques qui le visent depuis le lancement raté de la campagne vaccinale en France. Un faux départ qui l’a contraint à rectifier rapidement le tir. Et à convoquer de plus en plus de réunions, dont le très attendu Conseil de défense prévu mercredi. Un conseil qui va encore se traduire par une grande fébrilité en généralisant seulement le couvre-feu à 18 heures pour tout le monde avant peut-être de changer encore de position d’ici huit ou 15 jours.
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