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Archive mensuelle de décembre 2020

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Vaccin AstraZeneca : autorisation retardée

Vaccin AstraZeneca : autorisation retardée

“Ils n’ont même pas encore déposé de demande”,  a déclaré mardi le  directeur exécutif adjoint de l’agence européenne du médicament, Noël Wathion, dans une interview publiée par le quotidien belge Het Nieuwsblad. A ce jour, ajoute-t-il, l’agence européenne n’a reçu que certaines informations à propos du vaccin. “Même pas assez pour justifier une licence de commercialisation sous condition”, précise-t-il.

“Il nous faut des données additionnelles sur la qualité du vaccin. Et ensuite, la compagnie devra déposer une demande formelle.”Dans ces conditions, poursuit-il, il est “improbable” que l’Agence européenne des médicaments puisse autoriser le mois prochain ce candidat vaccin contre le coronavirus.

A ce jour, seul le vaccin développé par Pfizer et BioNTech a été validé par l’agence européenne, et les campagnes de vaccination ont débuté ce week-end sur le territoire de l’Union européenne. En plus de Pfizer/BioNTech, les Etats-Unis et le Canada ont également approuvé le vaccin mis au point par Moderna

Coronavirus France : encore 11.000 nouveaux cas en 24h

Coronavirus France : encore 11.000 nouveaux cas en 24h

11.395 nouvelles contaminations mardi par le coronavirus et 969 décès supplémentaires dus à l’épidémie pour un bilan total de 64.078 morts depuis le début de cette crise sanitaire, selon les chiffres publiés par les autorités.

Au total, 2.574.041 de personnes ont été contaminées en France depuis le début de l’épidémie, au printemps. Le nombre de nouveaux décès s’élève à 384 en 24 heures à l’hôpital et à 585 dans les Ehpad, dont les chiffes sont mis à jour deux fois par semaine.

Les hôpitaux français traitent 24.776 patients atteints du COVID-19, soit 98 de plus que lundi. Le nombre de patients soignés en réanimation recule à 2.675, 28 de moins que lundi.

Pas de reconfinement…….. Pour l’instant

Pas de reconfinement…….. Pour l’instant

 

Il est probable que le gouvernement ne prendra pas de mesures de reconfinement plus dures avant le 20 janvier. Toutefois le couvre-feu pourrait être porté rapidement de 20 heures à 18 heures dans les régions particulièrement touchées. Il s’agit des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté, a précisé Olivier Véran, sur France 2, quelques heures après un conseil de défense.

“Ce que nous écartons, c’est l’idée du confinement, nous ne voulons pas confiner à ce stade, ni un confinement généralisé ni un confinement local”, a-t-il dit. “En revanche, nous allons proposer une extension du couvre-feu qui au lieu de démarrer à 20 heures démarrera à 18 heures dans l’ensemble des territoires dans lesquels cela s’avérera nécessaire”, a-t-il ajouté, précisant que ces mesures prendront effet le 2 janvier.

L’intervention d’Olivier Véran coïncide avec la publication du dernier avis du Conseil scientifique qui juge qu’une “reprise incontrôlée” de l’épidémie de coronavirus en janvier ne peut être exclue. On ne constate plus d’amélioration de la situation épidémiologique depuis début décembre et on constate même une légère dégradation”, constate le Conseil scientifique.

“Dans ce contexte, et alors que depuis le 15 décembre le dispositif de santé publique a été allégé avec un couvre-feu de 20h à 6h du matin, il est possible qu’un surcroît de contaminations intervienne en fin d’année, notamment à l’occasion des fêtes, propices à des rassemblements familiaux et amicaux”, dit l’instance présidée par Jean-François Delfraissy.

Devant ce risque, le Conseil scientifique propose trois solutions : un “renforcement préventif” rapide, strict et possiblement de courte durée, des mesures pour limiter les contaminations pendant la deuxième semaine des congés de fin d’année dès le 28 décembre, une réponse différée et adaptée au surcroît de contaminations intervenues en fin d’année (limitation d’activités sociales ou économiques pouvant favoriser des contaminations) et une réponse plus tardive visant à limiter les effets d’une reprise de l’épidémie.

Les chiffres communiqués mardi par les autorités sanitaires françaises montrent par ailleurs une stabilité, quoiqu’à un niveau élevé, des hospitalisations et des admissions dans les services de réanimation.

Les nouvelles contaminations recensées au cours des dernières 24 heures se sont quant à elles élevées à plus de 11.000, soit plus du double du seul de 5.000 qu’avait fixé le président de la République Emmanuel Macron pour engager la deuxième étape du déconfinement en France.

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Renoncement de la Grande mosquée de Paris au projet de « conseil national des imams »

Renoncement de la Grande mosquée de Paris au projet de « conseil national des imams »

Le recteur de la grande Mosquée de Paris a annoncé, lundi 28 décembre, son retrait du projet de « conseil national des imams » (CNI), voulu par l’Elysée et confié au Conseil français du culte musulman (CFCM), en dénonçant l’influence de « la composante islamiste » au sein de ce dernier. « J’ai décidé (…) de ne plus participer aux réunions qui visent à mettre en œuvre le projet du “conseil national des imams” et de geler tous les contacts avec l’ensemble de la composante islamiste du CFCM », écrit le recteur, Chems-Eddine Hafiz, dans un communiqué.

Ce projet a été confié au CFCM, principal interlocuteur de l’Elysée sur les questions d’organisation du culte musulman en France. Le CNI doit délivrer un agrément aux imams en fonction de leurs connaissances et de leur engagement à respecter un code de déontologie.

 « Malheureusement, la composante islamiste au sein du CFCM, notamment celle liée à des régimes étrangers hostiles à la France, a insidieusement bloqué les négociations en remettant en cause presque systématiquement certains passages importants » de la charte républicaine qui devait être mise au point, critique le recteur de la grande Mosquée de Paris. Des « membres de la mouvance islamiste » auraient fait croire « que cette charte avait pour ambition de toucher à la dignité des fidèles musulmans », détaille Chems-Eddine Hafiz. C’est « un mensonge éhonté », dit-il.

« J’estime que la représentation des musulmans mérite autre chose (…) que des agissements douteux entourés d’actions qui cherchent à diviser la communauté nationale et à séparer les Français de confession musulmane de leur société », écrit-il encore.

Au début de décembre déjà, une dizaine de figures de l’islam réformé avaient dénoncé le rôle accordé par l’Etat au CFCM pour la création du CNI, le qualifiant d’« institution fragile ».

« Mutualiser les livraisons des PME » !

« Mutualiser les livraisons des PME » !

Le chercheur en management Ridha Derrouiche suggère, dans une tribune au « Monde », d’organiser des plates-formes d’application Web permettant aux entreprises petites ou moyennes de partager un même transport pour une même destination. A priori, une idée intéressante mais qui existe depuis des dizaines et des dizaines d’années d’une part avec des bourses de fret, avec le rôle des commissionnaires de transport notamment des messagers et avec le rôle des groupes d’entreprises.Notons aussi Il est interdit de faire côtoyer certaines marchandises dans le même véhicule ( denrées périssables, marchandises dangereuses, marchandises sous température dirigée notamment)

Bref on redécouvre un peu la lune. Certes il est intéressant que des chercheurs généralistes s’intéressent de plus en plus à la problématique logistique. Mais cette question est traitée depuis longtemps par les instituts de recherche spécialisés.

 

Il y a longtemps qu’on mutualise les moyens de transport. Et il n’y a pas 99 % d’entreprises qui livrent directement leurs clients. Depuis des dizaines d’années existe d’ailleurs une bourse de fret où les clients proposent des marchandises à transporter au transporteur. Par ailleurs ces bourses de fret se sont multipliées. En outre, le métier de messager spécialisé sur le transport de colis est précisément de grouper les envois pour tirer la meilleure compétitivité des moyens de transport. Enfin existent désormais nombre de groupes d’entreprises de transport qui mutualisent  leurs moyens toujours pour des questions de rentabilité. Enfin les chiffres évoqués concernant le rapport transport à l’environnement paraissent assez douteux.

 

Tribune.

 

Livrer toujours plus fréquemment, toujours plus vite, des quantités toujours plus petites, en minimisant les coûts, les émissions polluantes et la congestion des routes, tel est le défi auquel se confrontent les professionnels de la logistique, dont l’activité a bondi de 20 % par rapport à 2019, boom de l’e-commerce et pandémie obligent.

Pour moderniser et décarboner cette filière, qui produit près de 40 % des gaz à effet de serre du secteur du transport, le gouvernement vient d’annoncer un plan d’investissement de 1,7 milliard d’euros. Les modes les plus « vertueux » seront soutenus : le fret ferroviaire, le transport fluvial, les véhicules électriques ou à hydrogène,

Mais un point – à notre avis crucial – reste traité de manière embryonnaire. Les PME et TPE, qui constituent 99 % des entreprises françaises, livrent chacune de leur côté les restaurants, les magasins ou les particuliers. Chacune avec sa camionnette. Or, avec un coup de pouce des pouvoirs publics, financier et surtout organisationnel, elles pourraient mutualiser ces livraisons avec des conséquences positives non négligeables, tant sur le plan économique qu’écologique et sanitaire.

Nos recherches montrent qu’une telle mutualisation pourrait réduire de plus de 30 % les émissions de C02 induites, de plus de 20 % et jusqu’à 45 % les coûts de ces livraisons, avec également une diminution de 15 % des accidents (« Towards a collaborative and integrated optimization approach in sustainable freight transportation », A. Aloui, N. Mrabti, N. Hamani, R. Derrouiche, L. Delahoche, 17th IFAC Symposium on Information Control Problems in Manufacturing – à paraître en 2021).

De quoi parlons-nous précisément ? Une plate-forme comme Blablacar permet aux conducteurs de voitures particulières de prendre à bord des passagers en leur faisant partager les frais. Ainsi, il s’agirait de mettre en relation des PME et/ou TPE, via des plates-formes analogues, pour qu’elles embarquent au quotidien des produits de leurs partenaires avec les leurs.

Plusieurs expériences montrent le potentiel de la coopération dans ce domaine du transport de marchandises. Pour les livraisons du « dernier kilomètre » jusqu’au domicile des particuliers, des systèmes de transport collaboratifs commencent ainsi à se développer dans les territoires où la densité de population est trop faible pour recourir à des coursiers.

Une carte grise pour les vélos ?

Une carte grise pour les vélos ?

 

 

D’une certaine manière, c’est le rétro-pédalage pour les vélos. On prévoit en effet d’instituer une carte d’identité obligatoire pour les nouveaux vélos. Une forme d’identification qui a déjà existé dans les années d’après-guerre, chaque vélo devait porter une plaque. On imagine que cette carte d’identité prendra rapidement la forme d’une carte grise avec une taxe évidemment. L’objectif officiel est de prévenir les vols. On a déjà des difficultés à retrouver les voitures volées, alors les vélos !

. On estime que 300.000 foyers sont victimes de vol de vélo chaque année. « Les vélos à assistance électrique, plus coûteux, sont de plus en plus concernés », précise par ailleurs le communiqué.

L’obligation de marquage, en vertu du décret du 23 novembre 2020 « relatif à l’identification des cycles », sera également valable, dès le 1er juillet 2021, pour les vélos vendus d’occasion en magasin. Cette identification sera en outre possible pour les ventes entre particuliers et « les propriétaires de vélos vendus avant ces échéances pourront également les faire marquer s’ils le souhaitent ». Le fichier sera géré par l’Association pour la Promotion de l’Identification du Cycle (APIC). Les modalités exactes d’identification n’ont néanmoins pas été précisées.

 

Vaccination : beaucoup trop lente en France !

Vaccination : beaucoup trop lente en France !

 

L’affaire de la vaccination pourrait bien ressembler à l’affaire des tests et des masques caractérisée par une insuffisance de matériel. Ainsi c’est de manière très anecdotique que la campagne de vaccination a commencé en France tandis que les États-Unis par exemple ont déjà vacciné 2 millions de personnes.

 En France, le rythme prévu est d’un million de personnes vaccinées en un mois ! Même un  passage à 2 millions de personnes en un mois sera insuffisant pour atteindre l’objectif des 35 000 personnes souhaitées en juillet.

On est très loin du compte et à ce rythme-là vaccination va s’étaler toute l’année 2021. Il faut évidemment changer de braquet et vacciner 5 à 6 millions de personnes chaque mois pour se diriger vers une immunité collective.

 

« TESTER MASSIVEMENT et ISOLER »

« TESTER MASSIVEMENT et ISOLER » 

 

Salomé Vincendon, l’épidémiologiste souhaite « qu’on isole les gens qui sont contagieux au lieu de confiner tout le monde, c’est quand même beaucoup plus intelligent ».

La crainte d’une troisième vague de l’épidémie de Covid-19 plane en France depuis plusieurs jours maintenant, alors que les indicateurs mesurant la circulation de l’épidémie de Covid-19 stagnent. La possibilité d’un troisième confinement a été évoquée plusieurs fois, mais selon l’épidémiologiste et biostatisticienne Catherine Hill, il faut surtout « dépister massivement ».

« Il ne faut rien rouvrir du tout, il faut envisager de vacciner férocement et il faut se mettre enfin à dépister massivement, c’est la seule solution », déclare-t-elle ce lundi sur BFMTV, rappelant qu’il y a actuellement plus de cent morts par jour du Covid-19 en France, et que « cela va surement réaugmenter parce que les gens ont plus bougé » pendant les fêtes de Noël.

« Moi je pense qu’il faut se mettre à tester massivement la population pour trouver les gens qui sont positifs et pour les isoler », continue Catherine Hill. « On isole les gens qui sont contagieux au lieu de confiner tout le monde, c’est quand même beaucoup plus intelligent ».

Covid Espagne : un registre national des récalcitrants au vaccin

Covid Espagne : un registre national des récalcitrants au vaccin

Alors que plusieurs pays dont la France envisagent de délivrer une sorte de passeport pour les personnes vaccinées, l’Espagne, elle, se veut beaucoup plus radicale en envisageant la création d’un registre des personnes . Comme en France, le vaccin contre la Covid-19 ne sera pas rendu obligatoire en Espagne ; en revanche, le gouvernement va tenir un registre des personnes qui refusent de se faire vacciner.

« Ce qu’on va faire, c’est un registre qui sera partagé avec d’autres pays européens« , a-t-il été déclaré, précisant qu’il se référait « aux personnes auxquelles on l’aura proposé et qui, tout simplement, l’auront refusé« . « Il ne s’agit pas d’un document qui sera rendu public », a-t-on assuré, ajoutant que ce fichier serait élaboré « avec le plus grand respect pour la protection des données« . On voit mal le Conseil d’État le conseil constitutionnel accepter en France la tenue d’un tel registre.

Un troisième confinement national aux couleurs locales

Un troisième confinement national aux couleurs locales

 

Un troisième confinement paraît inévitable au regard de la progression de la maladie dans l’ensemble du monde et dans les pays entourant la France. Le problème c’est que le gouvernement français ne veut pas porter le chapeau de ce nouveau confinement qui va confirmer la fermeture des activités déjà décidées comme la restauration et les bars par exemple où 25 à 40 % des établissements pourraient connaître la faillite.

 Même chose dans d’autres secteurs interdits d’activité. Du coup,  le gouvernement pourrait faire du en même temps avec des directives nationales mais appliquées et décidées conjointement par les autorités locales entre préfet et élus.

Ce troisième confinement en effet pourrait provoquer de nombreux mécontentements dans certains domaines économiques déjà très touchés. En outre des nouvelles restrictions à la mobilité seront parfois assez mal acceptées. Le nouveau confinement paraît inévitable, reste à en préciser les modalités pour faire avaler les mesures restrictives

 Une forme de décentralisation relative pourrait être envisagée dans la mesure où la France est relativement coupée en deux avec une moitié ouest assez peu contaminée et une moitié est très touchée.

 

Accord sur l’investissement Chine Europe : une signature précipitée

Accord sur l’investissement : une signature précipitée

Alors que les médias sont surtout mobilisées sur la crise sanitaire, se négocie secrètement un accord sur l’investissement entre l’union économique et la Chine. Un accord voulu surtout par l’Allemagne. Une Allemagne mercantile qui n’insiste pas sur les droits de l’homme notamment sur la répression des Ouïghours , ni sur les conditions sociales chinoises ou les aides publiques chinoises à ses entreprises

La perspective d’un rapprochement Chine-UE a été très critiquée ces derniers jours, notamment par la France et par la future administration américaine. Dans un communiqué publié tard jeudi soir, le ministère chinois du Commerce s’est gardé de mentionner la date butoir du 31 décembre et a paru au contraire miser sur une prolongation des discussions. « A la condition de préserver ses intérêts en matière de sécurité et de développement, la Chine mènera les négociations à son rythme et s’efforcera de parvenir à un accord sur l’investissement exhaustif, équilibré et ambitieux avec l’UE », a averti Pékin.

Le conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, a plaidé mardi sur Twitter pour des « consultations avec nos partenaires européens sur nos inquiétudes communes concernant les pratiques économiques de la Chine ».

« Vers unne société de surveillance ? »

« Vers une société de surveillance ? »

 

 

Félix Tréguer, chercheur au CNRS et fondateur de la Quadrature du Net (association de défense des droits et libertés des citoyens sur le Web) met en garde dans la Tribune contre le « solutionnisme technologique » et ses dégâts sur le contrat social. Un avertissement qui est à prendre en considération mais qui devrait nettement mieux prendre en compte la problématique du terrorisme, de l’islamisme et de la délinquance.

 

-Des technologies de surveillance ont été déployées, notamment en France, pour suivre la propagation du coronavirus. Des États ont même étendu des moyens juridiques réservés à la lutte antiterroriste pour légaliser certains dispositifs, comme la géolocalisation des smartphones. Pourquoi existe-il cette tentation politique du recours à la technologie en temps de crise ?

FÉLIX TREGUER, chercheur au CNRS et fondateur de la Quadrature du Net - Les crises amplifient toujours des biais civilisationnels préexistants. Or, l’informatisation de nos sociétés est un phénomène majeur depuis plus d’un demi-siècle, notamment pour répondre à des problématiques sociales. Elle a transformé les processus bureaucratiques et donc, la gestion des crises sanitaires.(Lire la suite dans la tribune).

Il est clair qu’il n’est pas facile dans les démocraties de trouver l’équilibre entre liberté et sécurité. Force cependant est de constater la montée croissante de l’insécurité concrète aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural du fait de la crise économique mais plus généralement de la crise sociétale.

Réseaux de données européens en danger ?

  • Réseaux de données européens en danger ?

Gérard Vespierre, Président de Strategic Conseils , s’inquiète du manque de stratégie protégée les réseaux de données au plan européen dans une chronique à laTribune

 

Chronique

 

Le Portugal a préparé un plan visant à conforter et sécuriser les réseaux de câbles sous-marins reliant l’Europe au reste du monde. Lisbonne peut compter sur le soutien politique de plusieurs pays impliqués dans cette vision, la France devrait y jouer un rôle.

Mais en dehors de son tour de présidence à la tête du Conseil Européen, quelles sont les motivations portugaises à s’impliquer dans ce domaine ?

Tout d’abord, avant l’Histoire, il convient de considérer la géographie. Le positionnement du Portugal place ce pays à un absolu carrefour. Il occupe en effet une position privilégiée vis-à-vis de l’autre côté de la façade atlantique, tant de l’Amérique du nord que de l’Amérique du sud. De plus, il est l’ultime territoire pour les pays du nord de l’Europe, vers le continent africain. Enfin, sans être sur la façade méditerranéenne, il en est néanmoins très proche.

En conséquence, cette position carrefour va très tôt donner au Portugal une place privilégiée dans l’organisation des réseaux de câblage sous-marin. Dès 1870 ce pays a été relié au Royaume-Uni, par un premier câble télégraphique.

L’Histoire et la technologie ont poursuivi leurs chemins, et à ce jour le Portugal dispose de 10 amarres pour des systèmes optiques sous-marins. Il est ainsi le seul pays à disposer de connections directes avec tous les continents, à l’exception de l’Antarctique.

On comprend mieux dès lors les raisons qui motivent le Portugal à s’impliquer dans un tel projet.

Lisbonne considère les réseaux de câbles sous-marins comme le grand absent des préoccupations européennes dans le cadre d’une stratégie numérique globale. Ces réseaux constituent pourtant le lien essentiel des échanges internet dans le monde ! Le Portugal veut donc la mise en place d’un plan d’investissement pan-européen, afin que l’Europe installe ses propres câbles sous-marins, et améliore ses infrastructures numériques continentales.

Cette stratégie aboutirait alors à un vaste plan industriel visant à augmenter les réseaux de connections entre les pays européens, ainsi que les liaisons entre l’Europe et les autres continents. Un tel projet serait, à l’évidence, un accélérateur de croissance pour l’industrie européenne des télécoms.

Un 4ème pilier numérique verrait ainsi le jour, après celui du « Cloud » souverain, contenu dans le plan Gaia-X présenté en début d’année par le ministre allemand de l’Économie, et les 2ème et 3ème pilier que constituent « l’Acte pour les Services Numériques » et « l’Acte pour les Marchés Numériques » présentés par la Commission Européenne, le 15 décembre.

Grâce à l’apport de la vision Portugaise, l’Europe disposerait alors d’un dispositif stratégique global autour du numérique :

  • Sécurisation et développement des réseaux câblés ;
  • Mise en place d’un « Cloud » souverain ;
  • Modération des contenus web, de façon plus efficace ;
  • Freinage de la stratégie hégémonique des grands acteurs d’Outre-Atlantique.

Ces enjeux géopolitiques ont été présentés dans un précédent article.

Ainsi, s’il n’y a pas eu de vision globale au départ, au moins y-aurait-il la mise en place d’une stratégie globale à l’arrivée….

Avant les menaces sur les réseaux, il y a en effet une inconnue à prendre en compte : les conséquences du Brexit. Les volumes de données venant ou se dirigeant vers la Grande-Bretagne, pourraient éventuellement faire l’objet de la part des autorités Britanniques de nouvelles dispositions, à visée juridique ou sécuritaire….

Mais à côté de cette inconnue, il existe de réels risques et considérations stratégiques. Ainsi lors d’une réunion de l’OTAN, réunissant les ministres de la Défense des pays membres, au mois d’octobre, la protection des réseaux de câbles sous-marins a été un des sujets de l’ordre du jour. L’intérêt de la Russie dans le domaine cyber est connu, et ces réseaux représentent des points de passage à potentiel hautement disruptif.

Les Etats-Unis, principal membre de l’OTAN, ont ajouté sous l’autorité du Département d’Etat, les réseaux de câbles sous-marins, à leur liste d’infrastructures stratégiques pouvant être l’objet de visées chinoises… L’Europe doit également intégrer ce risque.

 

Mais pour les autorités européennes, il y a une autre considération, à savoir, la position croissante des géants américains du Web, Facebook, Amazon, dans le développement de leurs propres infrastructures. La maîtrise par l’Europe de ses infrastructures numériques apparaît comme une nécessité de long terme. Ces éléments stratégiques donnent un relief et une importance certaine aux tensions et combats qui se déroulent sur le flanc est de l’Europe, dans le Caucase-sud.

Cela peut sembler lointain, mais nous sommes aux portes de la Turquie, donc très proche de l’Europe. De plus à l’heure des méga-débits, ce ne sont plus les distances qui comptent, mais la connectivité et la vitesse. Une seule société géorgienne, Caucasus Online, détenait depuis 2008, la gestion du réseau de fibre venant d’Europe à travers la Mer Noire.

En 2018, le groupe azerbaïdjanais NEQSOL, établi aux Etats-Unis, en Ukraine, et également en Angleterre, prend la décision d’acquérir Caucasus Online.

Après avoir mené les contacts nécessaires avec les autorités gouvernementales géorgiennes des télécommunications, l’opération est finalisée en 2019. Mais depuis lors, le gouvernement géorgien, via l’autorité de tutelle, le GNCC, tente de revenir sur cette opération de nature privée, et préalablement acceptée. Au nom de quels intérêts… ? Gardons en mémoire que l’objectif de NEQSOL est de bâtir à partir des infrastructures de Caucasus Online un hub de communication vers l’Asie… sans passer par Moscou… !

Afin d’essayer de revenir à la situation antérieure, le gouvernement géorgien, sans base juridique valable, a fait introduire des amendements à la loi sur les Communications. Ces dispositions nouvelles lui ont permis, le 1er octobre, de faire nommer un « Special Manager » aux pleins pouvoirs, chez Caucasus Online. Fort de ses « pouvoirs spéciaux » il a déjà entrepris de s’opposer à la plainte déposée par la société auprès des tribunaux géorgiens… ! Cela s’apparente en réalité à une expropriation, puisque le propriétaire en titre, NEQSOL, ne peut plus exercer son autorité sur une structure lui appartenant juridiquement.

La société NEQSOL s’est donc résolue à porter le litige devant le CIRDI (Centre International pour le Règlement des Différents relatifs aux Investissements) basé à Washington, créé en 1965, et dépendant de la Banque Mondiale.

L’intensité d’un tel litige exprime naturellement la puissance des intérêts en jeu. Cela se passe aux portes de l’Europe. Les réseaux européens sont connectés avec le Caucase. Nous avons ici le signe de l’importance de ces enjeux, et donc l’absolue nécessité pour l’Europe d’établir clairement ses règles, et de mettre en place les moyens de les faire respecter.

Le Portugal a pleinement raison de vouloir faire ajouter un 4ème pilier aux dispositifs européens concernant le numérique et ses réseaux. La Géorgie illustre l’apprêtée des rivalités possibles dans le domaine des réseaux de fibre, internationaux. Le Portugal donne à l’Europe, avec ce projet, une impulsion stratégique de toute première importance pour le futur technologique européen, et sa nécessaire souveraineté.

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Gérard Vespierre, diplômé de l’ISC Paris, Maîtrise de gestion, DEA de Finances, Paris Dauphine, géo politologue, Fondateur du site : www.le-monde-decrypte.com

Bourse: Coup de fièvre prévu avant le coup de froid traditionnel

Coup de fièvre prévu avant le coup de froid traditionnel

Les bourses mondiales ont traditionnellement enregistré un coup de fièvre qui sera suivi tout aussi traditionnellement par un coup de froid après la prise de bénéfice de fin d’année et de début 2021.

Il y a des éléments objectifs pour expliquer la hausse comme l’adoption du nouveau plan de soutien économique des États-Unis, l’accord commercial sur le brexit et le déploiement d’une campagne de vaccination contre le Coronavirus.

Reste qu’à part la Chine à la croissance insolente, la plupart des autres pays devront enregistrer une récession en 2020 qui ne sera pas rattrapée totalement par la croissance de 2021. En outre on est loin de la maîtrise sanitaire qui n’interviendra pas avant des mois et peut-être même avant la fin 2021.

Un autre coup de froid se produira avec les annonces successives des résultats ciel économiques et financiers des entreprises et des Etats lors du premier semestre 2021

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