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Archive mensuelle de décembre 2020

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Bitcoin : des records aléatoires

Bitcoin : des records aléatoires

 

Les cryptomonnaies  notamment le bitcoin font l’objet d’une spéculation particulièrement dangereuse. Certes technologiquement la technique du Blockchain  permet d’assurer la gestion des informations – pas seulement financières – de manière rapide et très sécurisée. Pour autant l’avenir des cryptomonnaies n’est pas assurée d’autant que l’objectif est de se substituer aux monnaies classiques des pays ou zones.

 

Des pays qui n’accepteront jamais une remise en cause de leur souveraineté monétaire qui remettrait aussi en cause leur souveraineté dans tous les domaines. Une régulation interviendra nécessairement le moment venu et le bitcoin pourrait s’effondrer aussi vite qu’il a progressé.

 

2020 a été pourtant une année particulièrement faste pour le bitcoin, dont le cours s’est envolé de 295 % depuis janvier ! Cette hausse a débuté en octobre et est liée à l’intérêt grandissant de grands investisseurs institutionnels. Fin octobre, le géant des paiements en ligne Paypal a lancé un service d’achat, vente et paiement en cryptomonnaie. « L’utilisation du bitcoin par des investisseurs traditionnels ne fait que commencer », ont prévenu les analystes de la banque JPMorgan, qui comparent la monnaie numérique et décentralisée à l’or. Toutefois, après la flambée des cours de décembre, certains experts redoutent des prises de bénéfices et donc une baisse des cours.

Coronavirus Axa : première condamnation pour l’assureur

Coronavirus Axa : première condamnation pour l’assureur

Le tribunal de commerce d’Annecy a condamné la compagnie d’assurances Axa à indemniser un hôtelier-restaurateur pour ses pertes d’exploitation liées à l’épidémie de Covid-19, une décision inédite à ce jour pour un établissement de ce type.

 

«Il s’agit de la première condamnation d’Axa au fond sur la base d’un contrat applicable à tous les hôteliers-restaurateurs, ce contrat étant distinct de celui applicable aux restaurateurs», a précisé mercredi à l’AFP Me Quentin Mugnier, conseil de cet hôtelier-restaurateur de la station des Gets (Haute-Savoie).

 

Au départ, l’assureur avait refusé toute indemnisation, mettant en avant une clause du contrat stipulant que la garantie perte d’exploitation ne joue pas si l’interruption d’activité touche plusieurs établissements dans une même région ou au niveau national. Les juges ont estimé le contraire.

 

Le préfet de police : un provocateur fou ?

Le préfet de police : un provocateur fou ?

 

On se demande bien ce qui a amené le préfet de police de Paris à reprendre une citation guerrière de Léon Trotsky dans ses vœux 2021.: «Je suis profondément convaincu, et les corbeaux auront beau croasser, que nous créerons par nos efforts communs l’ordre nécessaire. Sachez seulement et souvenez-vous bien que, sans cela, la faillite et le naufrage sont inévitables ».

 

Une citation complètement déplacée et provocatrice qui permet de s’interroger sur l’état mental de ce préfet.

 

Coronavirus États-Unis : 4.000 morts en 24 heures

Coronavirus États-Unis : 4.000 morts en 24 heures

3.927 morts du Covid-19 en 24 heures, un nouveau record dans ce pays, le plus endeuillé au monde par la pandémie, selon les chiffres de l’université Johns Hopkins, qui font référence. Ce nouveau record porte à 341.845 le nombre de morts du nouveau coronavirus chez la première économie du monde, selon un relevé effectué chaque jour par l’AFP à 20 heures 30 des chiffres de Johns Hopkins, actualisés en permanence.

Avec 189.671 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures, les États-Unis approchent également à grand pas de la barre des 20 millions de contaminations, après avoir passé les 19 millions dimanche. L’Inde, en deuxième position, est loin derrière avec 10,2 millions de cas. Le pays est confronté à un spectaculaire rebond de l’épidémie depuis l’automne, aggravé par les fêtes mais aussi par le nouveau variant du virus.

Nouvelles taxes américaines sur l’union européenne

Nouvelles taxes américaines sur l’union européenne

 

Il y a maintenant plus de 15 ans que les États-Unis et l’Europe s’affrontent à propos des subventions qui seraient accordées à Boeing et à Airbus. L’organisation mondiale du commerce a été saisie à plusieurs reprises et a autorisé dernièrement l’union européenne a augmenté ses droits de douane en compensation des avantages reçus par Bouygues.

Mais dans une dernière réaction l’administration Trump va imposer des droits de douane supplémentaires sur des produits européens, trois semaines avant la transition présidentielle, estimant que l’Union européenne a prélevé trop de taxes sur des produits américains dans le cadre du litige entre Boeing et Airbus.

Cette nouvelle offensive vise des produits français et allemands, des pièces détachées aéronautiques, vins non pétillants et cognacs, qui se verront appliquer des droits de douane plus élevés pour traverser l’Atlantique, selon un communiqué publié mercredi 30 décembre au soir par le représentant américain au Commerce (USTR), qui ne précise toutefois ni leur montant ni quand ils s’appliqueront.

Par ailleurs, déplore Washington, «l’UE a fait un autre choix qui a injustement augmenté le montant» des droits de douane prélevés, en excluant de son calcul le Royaume-Uni, et estime que «l’UE doit prendre des mesures pour compenser cette injustice».

 

La réaction américaine s’explique aussi par le projet de taxe (taxe en vigueur notamment en France) décidée par certains pays de l’union européenne sur les grands du numérique américains.

Covid-19: un vacciné testé positif

Covid-19: un vacciné testé positif

On explique du côté des laboratoires que la protection n’est que de 50% et qu’il faut attendre la deuxième injection pour une protection à 95 % .

Un vacciné en Californie a été testé positif au COVID-19 plus d’une semaine après avoir reçu le vaccin de Pfizer, a rapporté mardi une filiale d’ABC, mais un expert médical et le fabricant américain de médicaments ont déclaré que le corps avait besoin plus de temps pour renforcer sa protection. Pfizer «passera en revue toutes les informations disponibles sur ce cas et tous les rapports faisant état de diagnostic confirmé après vaccination», a déclaré le fabricant de médicaments dans un communiqué à Reuters.

Après brexit : un immense bug logistique

Après brexit : un immense bug logistique

 

Il faut s’attendre à un immense bug logistique à partir du 1er janvier concernant les échanges entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Le prix sera payé d’une part par les transporteurs et les logisticiens, d’autre part par les clients du transport.

En effet avec le rétablissement des frontières, il faudra se soumettre à de très lourdes opérations bureaucratiques douanières. Une charge très lourde, des contrôles qui auront pour conséquence de créer d’immenses bouchons au passage des frontières.

Les clients du transport seront largement victimes car la régularité de la chaîne logistique va être bouleversée. Cela va affecter le mode de production d’autant plus que les livraisons seront non seulement ralenties mais de moins en moins régulière. Des perturbations seront inévitables, selon Sébastien Rivéra, secrétaire général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) du Pas-de-Calais.

“Si on écoute les autorités françaises et britanniques, on nous parle de frontière intelligente et tout le monde est prêt. Mais ça ne nous empêche pas d’avoir des doutes”, a-t-il déclaré à Reuters.

“Ça va être un véritable casse-tête parce que certaines entreprises seront prêtes mais elles ne le seront pas toutes. Ça va vraiment changer nos habitudes”, a-t-il ajouté.

Investissement : Pékin et Bruxelles concluent un accord très douteux

Investissement : Pékin et Bruxelles concluent un accord très douteux

A l’initiative surtout de  l’Allemagne,  un accord de principe a été passé sur les investissements réciproques entre la Chine et l’union européenne. Un accord qui a fait l’objet d’une contestation française très molle et qui n’a pas été entendue par Bruxelles. L’union européenne se prépare naïvement à ouvrir encore un peu plus grandes  les portes de l’économie européenne à la Chine.

Les négociations se sont accélérées cette année et l’accord a été formalisé ce mercredi lors d’une visioconférence entre le président chinois Xi Jinping, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel.

Il démontre, a dit le dirigeant chinois, la volonté et la confiance de la Chine en matière d’ouverture au monde, va contribuer à la relance de l’économie mondiale bouleversée par la pandémie de coronavirus et accroître la confiance mutuelle.

L’accord UE-Chine, dont la mise en application pourrait prendre plus d’un an, doit permettre aux entreprises européennes d’investir dans de nouveaux secteurs en Chine et d’échapper à certaines exigences en matière de coentreprise.

Parmi les secteurs concernés par cet accord, figurent ceux des véhicules électriques, des hôpitaux privés, de l’immobilier, de la publicité, de la construction navale, des télécoms ou encore des réservations aériennes.

Il ne sera désormais plus forcément obligatoire de créer une coentreprise avec un acteur chinois pour avoir une activité en Chine.

L’accord pourrait bénéficier à des entreprises comme Daimler, BMW, PSA, Allianz ou encore Siemens, qui ont déjà une présence importante en Chine.

Des clauses portent également sur la régulation financière et les questions liées à l’environnement et au droit du travail.

En contre-partie, et même si les marchés européens sont déjà largement ouverts aux investissements, les entreprises chinoises vont recevoir des engagements contraignants d’accès au marché unique européen, a déclaré une responsable chinoise à Pékin.

Coronavirus France : une stratégie mais sans moyens !

Coronavirus France : une stratégie mais sans moyens !

 

La colère monte dans le personnel médical et d’une façon générale dans l’opinion à propos de la lenteur de la stratégie française en matière de vaccins. Le bilan est cruel puisque par exemple l’Allemagne a déjà vacciné 42 000 personnes, le Royaume-Uni 900 000 et la France seulement 200 “ la Russie, elle, aura vacciné 1 million de personnes avant la fin 2020 et les États-Unis plusieurs millions. “Après les masques, les tests et l’isolement, un nouvel échec serait terrible”, ajoute-t-il, demandant au gouvernement de dévoiler le calendrier de vaccination des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) par département.

Le gouvernement prévoit dans une première phase de vacciner environ un million de personnes très âgées. Viendront ensuite les personnes de plus de 75 ans et les membres du personnel de santé, avec en priorité les plus vulnérables, puis le reste de la population. Le problème c’est qu’à ce rythme il sera impossible de vacciner 35 millions de Français nécessaires pour tendre vers l’immunité collective. En moyenne il faudrait près de 5 millions de vaccinations en France par mois pour atteindre l’objectif prévu

La priorité donnée aux personnes dépendantes vivant en maisons de retraite a également pour conséquence de ne pas mettre en oeuvre, comme en Allemagne par exemple, des grands centres de vaccinations ou vaccinodromes.

Pour Philippe Juvin, chef des urgences à l’hôpital Georges Pompidou à Paris et maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), ces questions logistiques cachent le fait que le gouvernement “n’a pas de stratégie vaccinale”.

“C’est une stratégie de lenteur subie parce que nous ne sommes pas prêts”, a-t-il déploré mercredi sur CNews.

De son côté, le généticien Axel Kahn a critiqué sur Europe 1 l’avancée à “tout petit pas” de la vaccination susceptible d’alimenter la méfiance des Français envers les vaccins.

“Ça n’est pas en avançant à tout petit pas qu’on arrivera à les convaincre, au contraire. On va les convaincre qu’en effet, si on va si lentement, c’est qu’on n’est pas sûr de soi et qu’il y a un danger”, a-t-il déclaré, regrettant une “très importante erreur stratégique de communication”.

Coronavirus Russie : 1 million de vaccins avant la fin 2020 pour 200 en France !

Coronavirus Russie : 1 million de vaccins avant la fin 2020 pour 200 en France !

 

Tandis que la France distribue actuellement une moyenne de 60 vaccins par jour, la Russie annonce qu’elle distribuera, elle, 1 million de vaccins avant la fin de l’année 2020.

Au rythme actuel, la production permettra de déployer le vaccin dans toutes les régions du pays tout en l’exportant vers d’autres pays, a ajouté Denis Manturov.

La semaine dernière, la Russie a envoyé 300.000 doses de “Spoutnik V” à l’Argentine, entraînant la colère d’une partie de l’opinion publique russe qui souhaiterait être prioritaire.

Le vaccin “Spoutnik V” est administré en deux doses, qui contiennent des composantes différentes, à 21 jours d’intervalle.

La Russie a signalé mercredi 26.513 nouveaux cas de COVID-19 au cours des dernières 24 heures, dont 5.105 à Moscou, portant le total des contaminations à l’échelle du pays à 3.131.550.

Coronavirus France : hausse, 26.000 nouveaux cas

Coronavirus France : hausse, 26.000 nouveaux cas

Une forte hausse mais à relativiser pour des questions statistiques liées notamment à l’ouverture des laboratoires en ces périodes de fêtes.

26.457 nouvelles contaminations par le coronavirus mercredi, une progression sur 24 heures inédite depuis le 18 novembre, et 303 décès supplémentaires en milieu hospitalier liés à l’épidémie pour un bilan total de 64.381 morts depuis le début de la crise sanitaire, selon les chiffres publiés par les autorités.

Au total, 2.600.498 personnes ont été contaminées en France depuis le début de l’épidémie, en mars. Cette progression sur 24 heures s’explique en partie par un rattrapage de données qui n’avaient pu être intégrées aux bilans épidémiques de la veille en raison d’un incident sur les remontées informatisées, explique l’agence Santé publique France.Les autorités sanitaires avaient souligné mardi que le nombre de nouveaux cas de COVID-19 déclarés (+11.395) était “sous-estimé”.

Les hôpitaux français traitent parallèlement 24.593 patients atteints du COVID-19, soit 183 de moins que mardi, une première baisse après quatre jours de remontée continue du nombre de patients hospitalisés pour une infection liée au SARS-CoV-2.Le nombre de patients soignés en réanimation recule à 2.661, soit 14 lits occupés de moins que la veille.

Économie, social, société : les plus lus

Reconnecter notre économie aux réalités de la nature

 Reconnecter notre économie aux réalités de la nature

 

 Tribune d’un collectif dans le monde

Alors que la crise sanitaire a démontré la fragilité de notre modèle agricole, un collectif de personnalités engagées pour une transition écologique et solidaire plaide pour un nouveau pacte entre villes et campagne et invite à repenser notre relation à la terre.

Tribune. Le Covid-19 aura eu au moins un mérite : révéler au plus grand nombre la vulnérabilité de notre système et rendre manifeste l’urgence de proposer de nouveaux modèles de production et de vivre-ensemble, plus résilients, porteurs de sens, créateurs de richesses et de solidarités. Face aux crises écologiques, économiques et sociales s’impose une évidence : la nécessité de (re)toucher terre. Un retour à la terre que nous entendons au sens large, c’est-à-dire repenser les relations ville-campagne, reconnecter notre société hors-sol au vivant et redonner une place centrale à l’agriculture et aux paysans.

Le modèle urbain consumériste arrive en bout de course. Cette impasse invite à changer de regard sur la ruralité. Loin des congestions automobiles et du stress, agriculteurs, entrepreneurs, associations, artistes et collectivités inventent chaque jour d’autres façons de produire, de travailler, d’habiter. Ils refont battre le cœur des villages, mettent de la poésie dans nos vies, permettent la résilience alimentaire et économique, mettent les gens en relation et ouvrent à de nouvelles solidarités.

Ce foisonnement d’expériences offre une occasion pour les campagnes de jouer un rôle politique fort dans la construction du monde de demain et invite à penser de nouveaux équilibres territoriaux. Oui, les campagnes qualifient les villes aujourd’hui ! Nous plaidons pour un nouveau pacte ville-campagne qui favoriserait les complémentarités et les mises en cohérence plutôt que l’irresponsable « laisser-faire » libéral.

Miser sur l’intelligence collective

Les nouveaux modes de travail et les technologies rendent aujourd’hui possible un exode urbain. Le confinement loin des villes aura permis à de nombreux citadins de l’expérimenter temporairement, et pour certains de sauter le pas définitivement. Mais pour que ce phénomène soit une véritable opportunité, il doit faire l’objet de « politiques d’accueil ». Et inversement, les projets des néoruraux doivent s’inscrire dans le respect des spécificités et des besoins locaux. Seul un projet politique qui s’inscrit dans des processus de rencontres entre les différents acteurs fera sens, et permettra à chacun de s’approprier le territoire et de travailler ensemble.

La diversité et le lien sont les seules réponses à la complexité. Les crises actuelles ont pris racine dans un mal invisible : celui de l’uniformisation des êtres et des territoires. Face à l’ineptie d’un monde cloisonné, nous devons concentrer nos efforts sur le lien à l’autre : entre citadins et ruraux, entre les mondes agricoles, économiques, politiques et artistiques. La résilience ne peut se créer qu’en misant sur nos complémentarités. L’innovation naît de l’intelligence collective.

 

« Notre campagne s’endort, comme un vieillard qu’on oublie »

« Notre campagne s’endort, comme un vieillard qu’on oublie »

Les territoires ruraux doivent exister autrement que comme un idéal pour les citadins, souligne, dans une tribune au « Monde », Anne-Cécile Suzanne, agricultrice dans l’Orne.

Tribune. 

 

L’hiver tombe sur notre campagne. Doucement, la brume se fait plus dense et semble coller aux collines, aux montagnes, aux plaines effeuillées. Les forêts se marbrent de gris, les animaux sauvages se rapprochent des fermes pour voler quelques grains de maïs, quelques fruits laissés aux pieds des pommiers. Tranquillement, notre campagne s’endort, comme un vieillard qu’on oublie.

 

Au village, la boulangerie est à vendre, tandis que le café n’a, depuis des années, jamais été repris. Les vaches, qu’on voyait souvent pâturer dans les prairies, sont maintenant difficiles à trouver depuis que leurs éleveurs ont déclaré forfait. Les prés d’ailleurs ne fleurissent plus et sont progressivement labourés, ou abandonnés. Les animaux sauvages se voient ainsi délogés, mais ça, on ne le voit pas au rayon végan du supermarché. Beaucoup d’usines ont fermé, et les emplois avec elles, parce qu’elles n’ont pas su s’adapter au « tout globalisé ». Les maisons se vident la semaine, pour ne devenir que des résidences de week-end. Le train est en panne, l’avion ne passera jamais, alors la voiture sort du garage pour aller au supermarché parce que dix kilomètres, c’est long à pédaler. Doucement, notre campagne s’endort, sans faire grand bruit.

Pourtant, à côté d’elle, la métropole s’éveille. Elle s’élance, avec ses grandes écoles renommées, ses multinationales dorées, ses quartiers décorés, vers la compétition planétaire, le « tout vert », l’économie digitalisée, la finance de marché. Elle accélère sa course, vers toujours plus de PIB, de lignes de métro, d’immeubles gris acier. La métropole grandit, et de son ombre ternit la ruralité, cette ruralité si lente, qui n’a pourtant qu’à suivre le rythme imposé. Une ruralité qui ne sait même pas préserver sa nature si fragile, alors qu’avec un compost, une cabane à insectes et trois arbres plantés, on a évidemment moyen de sauver l’écosystème en danger.

« Pourquoi ne préserve-t-elle pas ses paysages en l’état ? », lui demande-t-on, affolé, depuis le macadam desséché des petits espaces urbano-développés. « Pourquoi ces agriculteurs si bêtes n’arrêtent-ils pas les pesticides ? », se demande-t-on, en polluant chaque jour les eaux de nos produits ménagers, en rendant les poissons stériles à cause de nos pilules hormonées. « Pourquoi la ruralité ne se mue-t-elle pas en musée ? », se demande-t-on, pour permettre à la ville d’encore plus vite avancer, urbaniser, polluer ?

(La suite dans le Monde)

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Le bon sens un artifice pour désidéologiser le débat

Le bon sens un artifice pour désidéologiser le débat

 

 

Pour l’analyste politique, Nathalie Segaunes, la sollicitation du bon sens constitue un artifice pour désidéologiser le débat (interview dans l’opinion)

 

Chloé Morin.

Chloé Morin est experte associée à la Fondation Jean-Jaurès. Elle a publié en octobre Les inamovibles de la République (Editions de l’Aube).

La notion de « bon sens » est revendiquée par un nombre toujours plus important de politiques. Pourquoi un tel succès ?

Nous assistons à une forme de renversement : le bon sens est en train de remplacer le pragmatisme. Le pragmatisme a été revendiqué par un Emmanuel Macron souhaitant écarter les idéologies, rejetées comme nocives par l’opinion. Il s’agissait de montrer qu’on n’est pas dans les calculs politiciens, et de faire croire que la politique serait une question quasiment technique ou scientifique : il n’y aurait qu’une bonne voie à suivre, et toutes les autres voies seraient des voies dogmatiques, idéologiques. Ainsi était nié le fait que la démocratie est une dialectique, la résultante de confrontations, d’intérêts et d’idées et de valeurs qui aboutissent à des compromis. C’est cela qu’on a appelé, initialement, le « en même temps »: prendre le meilleur de chaque courant politique, comme si l’on pouvait trier dans les valeurs. Cette idée a fait long feu dans l’opinion, notamment parce que l’on s’est rendu compte qu’il n’y a pas de voie ni de solution unique : il n’y a que des choix de société qui ne sont ni bons, ni mauvais en soi. Nous vivons donc le retour des confrontations d’intérêts dans le champ du politique. Il est apparu qu’il y avait d’autres voies, probablement tout aussi légitimes que celle choisie par Emmanuel Macron. La marque du pragmatisme s’est étiolée mais désormais, une revendication de « bon sens » tend à la remplacer. Le problème, selon moi, c’est qu’au fond, c’est en partie la même chose.

Quel avantage cette notion de bon sens présente-t-elle par rapport à celle de pragmatisme?

Dans le bon sens, il y a à la fois la prétention à l’efficacité de l’action, que l’on trouve dans le pragmatisme, mais il y a aussi le côté « on part du réel tel que le perçoit et le comprend tout un chacun ». Pas de prétention à la « pensée complexe », au contraire. Cela renvoie à la coupure peuple/élite, on parle d’ailleurs de « bon sens populaire ». Dans un contexte où on a le sentiment que les élites politiques et administratives sont déconnectées, méprisantes et font la leçon aux citoyens, alors même qu’elles sont en faillite sur à peu près tout, revendiquer le bon sens, c’est se mettre du bon côté de cette coupure.

Quel intérêt à utiliser cette notion pour les hommes politiques?

C’est quasiment un retournement du stigmate : « vous me traitez de populiste, eh bien oui, je suis populiste, parce que moi, je parle au peuple et du peuple. Je n’ai peut-être pas une “pensée complexe” mais moi, j’agis efficacement et mes décisions sont compréhensibles par tout le monde ». Une manière de souligner l’élitisme déconnecté qu’un Emmanuel Macron incarne aux yeux de beaucoup. Mais c’est aussi une façon d’évacuer la conflictualité politique, parce que le bon sens, il n’y en a qu’un. Comme le pragmatisme, cela peut servir à disqualifier par principe tous ceux qui ne pensent pas comme vous ou qui envisagent d’autres options. Et, dans certains cas, c’est une manière de désidéologiser le débat. Le bon sens se revendique comme n’étant pas un point de vue ou une opinion parmi d’autres, mais comme la seule voie souhaitable. Cela peut donc être un piège car, en disqualifiant tous les autres points de vue, cela empêche le débat. Cela peut finir par prétendre étouffer la pluralité dont on a besoin pour faire vivre la démocratie et parvenir à des compromis.

N’est-il pas étonnant de voir un scientifique comme Didier Raoult, au début de l’épidémie, faire la promotion de la chloroquine au nom du « bon sens », et pas d’une expertise scientifique?

Au tout début de l’épidémie, les gens « de bon sens » se sont dit : « Face une maladie que nous ne connaissons pas, pour laquelle nous n’avons pas de traitement, il y a quelqu’un à Marseille qui a l’air d’avoir trouvé quelque chose et une élite scientifique à Paris qui l’empêche d’appliquer ce traitement potentiellement utile pour des raisons incompréhensibles ». Le bon sens, dans ce cas-là, c’était de dire « testons ce que nous avons sous la main ». Cela s’apparente à l’instinct de survie ou à l’intuition. La grande difficulté, c’est qu’il y a aussi beaucoup d’intuitions trompeuses… Platon disait déjà de se méfier de nos sens qui peuvent nous éconduire. Lorsqu’on étudie l’opinion, on constate très souvent que les gens, spontanément, ont des réflexes qui vont à l’opposé de ce qu’indiquerait la science. Par exemple avec le vaccin contre la Covid : on manque de recul, il y a potentiellement des risques, mais on va d’abord vacciner les personnes les plus fragiles. Intuitivement, c’est incompréhensible d’administrer d’abord aux plus fragiles un produit potentiellement dangereux. Mais scientifiquement, ça a du sens, car quand vous faites un calcul bénéfice-risque : les personnes fragiles ont davantage intérêt que les autres à être vaccinées. C’est un exemple où l’intuition et le bon sens vont à l’encontre de ce que nous indique un choix réfléchi. Sur le plan de la posture, Didier Raoult a intérêt à mobiliser le bon sens pour conforter sa position d’anti-élite. Il fait dans le domaine scientifique exactement ce dont on parlait dans le domaine politique: se positionner contre ce que tout le monde rejette aujourd’hui, c’est-à-dire une élite déconnectée, irresponsable, inefficace, c’est une manière de se positionner de façon avantageuse dans le paysage politique.

Depuis Pierre Poujade, les populistes utilisent cette notion de bon sens. Est-ce que cela la disqualifie ?

Elle est reprise parce qu’une partie des responsables politiques se rendent compte que le système est tellement déconnecté, ne fonctionne tellement plus, est tellement rejeté par la population, qu’il est urgent de montrer que l’on agit et que l’on pense différemment. Cela peut être pour certains un artifice de communication, pour d’autres une tentative de changer profondément leur manière de travailler, en revendiquant une connexion au terrain et une volonté de résorber la fracture. C’est le signe d’une prise en compte croissante par les politiques « responsables » qu’il n’est plus possible de ne renvoyer qu’indifférence et mépris à la part croissante de citoyens qui critiquent ce qu’ils appellent « le système ». En démocratie, le nombre décide. Il y a un équilibre à trouver entre l’usage de la notion de bon sens, qui exclut le débat, et le besoin que nous avons de replacer dans la démocratie ceux qui s’en sont écartés – ou que l’on a écartés, à force de complexité ou d’hystérisation du débat – et qui ont besoin d’accéder à ce débat.

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