Renoncement de la Grande mosquée de Paris au projet de « conseil national des imams »
Le recteur de la grande Mosquée de Paris a annoncé, lundi 28 décembre, son retrait du projet de « conseil national des imams » (CNI), voulu par l’Elysée et confié au Conseil français du culte musulman (CFCM), en dénonçant l’influence de « la composante islamiste » au sein de ce dernier. « J’ai décidé (…) de ne plus participer aux réunions qui visent à mettre en œuvre le projet du “conseil national des imams” et de geler tous les contacts avec l’ensemble de la composante islamiste du CFCM », écrit le recteur, Chems-Eddine Hafiz, dans un communiqué.
Ce projet a été confié au CFCM, principal interlocuteur de l’Elysée sur les questions d’organisation du culte musulman en France. Le CNI doit délivrer un agrément aux imams en fonction de leurs connaissances et de leur engagement à respecter un code de déontologie.
« Malheureusement, la composante islamiste au sein du CFCM, notamment celle liée à des régimes étrangers hostiles à la France, a insidieusement bloqué les négociations en remettant en cause presque systématiquement certains passages importants » de la charte républicaine qui devait être mise au point, critique le recteur de la grande Mosquée de Paris. Des « membres de la mouvance islamiste » auraient fait croire « que cette charte avait pour ambition de toucher à la dignité des fidèles musulmans », détaille Chems-Eddine Hafiz. C’est « un mensonge éhonté », dit-il.
« J’estime que la représentation des musulmans mérite autre chose (…) que des agissements douteux entourés d’actions qui cherchent à diviser la communauté nationale et à séparer les Français de confession musulmane de leur société », écrit-il encore.
Au début de décembre déjà, une dizaine de figures de l’islam réformé avaient dénoncé le rôle accordé par l’Etat au CFCM pour la création du CNI, le qualifiant d’« institution fragile ».
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