Relocalisation : 4% des industriels français intéressés

Relocalisation : 4% des industriels français intéressés

 

Il est évident que la perspective de relocalisation d’activités existantes relève du fantasme en raison des conditions générales administratives et de compétitivité qui plombent  l’économie française. Au lieu de parler de relocalisation, le terme localisation serait plus approprié. En cas de nouvelle activité, les opérateurs économiques pourront en effet adapter des moyens de production pour compenser ce déficit chronique de manque de compétitivité.

Dévoilé en exclusivité par l’Opinion, le cinquième baromètre de la compétitivité franco-allemande Randstad/Opinionway révèle que seul 1 % des industriels allemands et 4 % des français envisagent de relocaliser une partie de leur production. « Ce n’est pas la priorité des chefs d’entreprise, qui sont très concentrés sur la gestion de la crise pour l’instant », explique le directeur général de Randstad, Gaëtan Deffrennes. « Le rapatriement d’une partie de la production ne se décrète pas du jour au lendemain. Ce sont des décisions lourdes en matière d’investissement avec des débouchés incertains. Est-ce que le consommateur sera prêt à payer plus cher pour ces produits ? Rien n’est moins sûr », ajoute-t-il. Quatre cents entreprises industrielles ont été sondées pour l’étude, 200 en France, 200 en Allemagne. « Nous avons interrogé des entreprises de toute taille, grandes et moins grandes. Les relocalisations concernent surtout les grands groupes », précise Gaëtan Deffrennes.

Cette analyse est partagée par le Gilles de Margerie. « Relocaliser une activité n’est pas toujours facile, et ça ne vaut la peine dans certains cas que s’il y a un enjeu stratégique », indique le commissaire général de France Stratégie. Le centre de réflexion rattaché à Matignon vient justement de remettre aux parlementaires du comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques une étude sans concessions sur la politique industrielle en France. Ou plutôt sur ses échecs depuis trente ans. Pour Gilles de Margerie, c’est là que doit se concentrer l’effort du gouvernement.

Le niveau de prélèvements obligatoires est si élevé sur le travail que plus de six salariés sur 10 travaillant pour des groupes industriels français sont aujourd’hui installés à l’étranger

Le constat fait froid dans le dos : depuis la fin des années 1980, la part de l’industrie dans le PIB a reculé de 10 points et l’emploi industriel a été divisé par deux (2,2 millions d’emplois perdus). Il ne représente plus aujourd’hui qu’un emploi sur dix.

 

 

 

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