Budget : Remise en cause de la sacro sainte règle des 3%
La France qui va crever tous les plafonds des critères européens notamment en matière de déficit et d’endettement sans parler du chômage veut faire sauter les références et s’affranchir de la sacro-sainte règle des 3 %. Mieux ,la France souhaite que l’Europe profite du pacte de croissance pour faire définitivement sauter ce verrou. Observons d’abord que cette règle des 3 % a été inventée un jour par les Français eux-mêmes. Elle est effectivement discutable car elle ne repose sur pas grand-chose. On pourrait tout aussi bien retenir 4 ou 5 %. Par contre, contrairement à ce que pensent certains qui pratiquent la suite en avant, le principe d’équilibre en moyenne à long terme s’impose pour un État comme pour n’importe quel emprunteur. Un jour ou l’autre la facture doit être réglée soit par remboursement du capital, soit par la montée des intérêts, soit par la dévaluation.
Curieusement le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, rejoint les positions gauchistes qui considèrent qu’il n’y a pas de raison de fixer des règles de discipline budgétaire «On ne peut pas imaginer remettre en place le même Pacte» de stabilité et de croissance (PSC), qui fixe ces règles, a-t-il déclaré. «Faut-il des règles budgétaires ? Certainement. Est-ce qu’il faut les revoir ? Certainement aussi», a-t-il ajouté. Certes on comprend que dans une conjoncture de crise assez exceptionnelle on puisse faire fi des principes de gestion budgétaire. D’ailleurs compte tenu de la situation économique,
L’Union européenne a suspendu en mars l’application des règles du Pacte de stabilité et de croissance (PSC). Parmi les obligations que les États membres n’ont plus à respecter actuellement figure la fameuse règle imposant que leur déficit public reste inférieur à 3% de leur produit intérieur brut (PIB).
«On ne pourra pas remettre en place le Pacte de stabilité tel qu’on l’a connu auparavant parce que la crise est passée par là, parce que nous sommes dans une période où il faudra, encore plus qu’avant la crise, investir pour nos économies», a insisté Clément Beaune, citant en particulier la transition écologique et la transition numérique, érigées en priorités par l’UE. «Nous aurons, à la sortie de la crise, des seuils de déficit, mais plus encore de dette, qui seront très différents du monde qu’on a connu il y a quelques années partout en Europe», a ajouté le responsable français.
Emmanuel Macron avait, avant même la survenance de la crise, estimé en novembre 2019 dans un entretien à The Economist que «le débat autour du 3% dans les budgets nationaux, est un débat d’un autre siècle.»
De telles déclarations apparaissent particulièrement irresponsables et ne peut que conforter la conviction des pays Nord que les pays du Sud dont la France sont incapables de la moindre discipline et comptent sur la solidarité des pays rigoureux d’une nord.
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