Brexit: vers le grand vide
Avec Boris Johnson on ne peut écarter évidemment l’hypothèse d’un retournement complet des positions britanniques mais cette hypothèse semble très fragile surtout depuis la loi britannique qui contredit les principes directeurs de l’accord de retrait pourtant accepté par Londres. Du coup on pourrait s’orienter vers un no deal avec toutes les incertitudes que cela comporte. Au point où il en est Boris Johnson pourrait même remettre en cause la facture qu’il doit à l’union européenne.
Les relations commerciales entre la Grande-Bretagne et l’union économique seraient alors gérées dans le cadre des règles de l’organisation mondiale du commerce sans doute pendant une très longue période. Car la négociation d’un accord spécifique entre les deux zones évoquées devrait reprendre et ne serait pas prête d’aboutir avant longtemps.
Dans le cadre de la crise économique actuelle ce sera d’abord un très mauvais coup pour les Britanniques eux-mêmes. Mais l’union européenne sera également affectée. Sauf retournement complet de la situation, la rupture entre l’union européenne et le Royaume-Uni paraît inévitable.
Les Européens ne veulent pas entendre parler de la loi britannique qui remet en cause les principes directeurs de l’accord, qui enfreindrait de l’aveu même du gouvernement britannique le droit international.
Ils ont donné à Londres jusqu’à la fin du mois pour retirer ce projet, sous peine d’un recours en justice – ce qui ne semble pas ébranler le gouvernement britannique.
« Nous ne renégocierons pas » l’accord de retrait, a encore martelé mardi M. Sefcovic. « Nous sommes déterminés à le mettre en œuvre intégralement et en temps voulu – ni plus, ni moins ».
Le projet de loi britannique « nous inquiète beaucoup car il viole les principes directeurs de l’accord de retrait. C’est totalement inacceptable », a rappelé mardi le ministre allemand chargé des Affaires européennes, Michael Roth.
M. Coveney est particulièrement concerné: le texte britannique contredit notamment des dispositions spéciales prises pour l’Irlande du Nord, afin d’éviter le retour d’une frontière avec la République d’Irlande, qui pourrait fragiliser l’accord de paix de 1998 mettant fin à trois décennies de violences.
« Il ne fait aucun doute que la déception est présente dans toute l’Union européenne », a poursuivi l’Irlandais.
« Et ce qui m’inquiète depuis quelques jours, après avoir parlé à deux autres ministres des Affaires étrangères de l’UE, c’est que l’on a de plus en plus le sentiment que le Royaume-Uni ne veut peut-être pas conclure d’accord » commercial, a-t-il ajouté, précisant qu’il ne partageait pas cette opinion.
Certains Etats membres croient que les Britanniques sont prêts à accepter un « no deal » en fin d’année, avec ses conséquences catastrophiques pour des économies déjà plombées par la crise liée à la Covid-19.
0 Réponses à “Brexit: vers le grand vide”