«Le séparatisme pour ne pas parler de l’islamisme»
Rémi Brague ,membre de l’Institut, philosophe et théologien, spécialiste de la philosophie médiévale arabe et juive, analyse ce que peut signifier la notion de «séparatismes» utilisée par le président de la République pour désigner un phénomène à combattre. (Interview le Figaro)
- «La République, parce qu’elle est indivisible, n’admet aucune aventure séparatiste», a déclaré Emmanuel Macron dans son discours du 4 septembre consacré au 150e anniversaire de la proclamation de la IIIe République. Que signifie exactement le terme «séparatisme»?
Rémi BRAGUE. - À vrai dire, pas grand-chose de précis. On a commencé à employer ce mot à propos de mouvements autonomistes, voire indépendantistes, en Bretagne, en Corse, etc. Il désignait alors le désir de quitter la communauté nationale pour constituer une entité politique se gouvernant soi-même. Employer le mot, c’est ramener l’inconnu au connu, le nouveau à l’ancien. Procédé très légitime, mais aussi tactique commode de simplification.
Lors de son discours de février 2020 à Mulhouse, le président avait évoqué «le séparatisme islamiste», désormais nous en sommes en lutte contre «les» séparatismes? Que signifie ce pluriel?
Je crains qu’on ne veuille une fois de plus noyer le poisson en refusant d’appeler un chat un chat.
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