Revoir notre politique vis-à-vis de Poutine
Les Européens doivent d’autant plus soutenir le peuple biélorusse que les pays du voisinage oriental de l’Union sont ceux où elle garde encore toute son attractivité et que Poutine y est loin d’avoir gagné la partie relève, dans une tribune au « Monde », le chercheur.
Tribune.
Peu de grands dossiers internationaux suscitent autant de persévérance des leaders occidentaux que la volonté d’établir un « reset » – redémarrage à zéro – des relations avec la Russie de Vladimir Poutine. Celui qui y réussira est convaincu de marquer l’Histoire. C’est bien en bon hégélien qui songe au « sens de l’Histoire », qu’Emmanuel Macron se lançait dans cette course après les échecs de George W Bush, Barack Obama et Angela Merkel.
Mais ce énième « reset », déjà éprouvé depuis plusieurs mois, semble être irrémédiablement atteint par l’empoissonnement au Novichok du principal opposant russe Alexeï Navalny. Cependant est-il possible de trouver un terrain d’entente avec Vladimir Poutine qui considère les relations internationales comme un jeu à somme nulle et une succession des opérations spéciales ? Dans la relation Russie-Occident que le Kremlin considère d’emblée comme un affrontement, chaque concession, chaque tentative de dialogue sont vues par lui comme un aveu de faiblesse.
Il est difficile de dialoguer avec celui qui à la main tendue répond par le mépris. Penser le contraire signifierait qu’au mieux nous n’avons toujours rien compris à la nature du régime en place. La Russie de Poutine n’est pas un simple régime autoritaire. Nous avons une longue tradition de coopération avec des régimes autoritaires, parfois même avec quelques (maigres) résultats.
Mais la Russie d’aujourd’hui est une dictature révisionniste fondée sur la recherche d’ennemis extérieurs pour se maintenir au pouvoir et nous sommes l’ennemi désigné. En outre, Poutine n’est pas Gorbatchev, ni même Eltsine. Plus qu’un homme d’Etat, c’est un chef de clan, aussi doué que sans pitié, parvenu au sommet. De ce fait, la perte du pouvoir pour lui signifie la mort, peut-être même la mort physique et cette perspective le différencie fondamentalement des leaders occidentaux.
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