Nissan: le procès japonais de Carlos Ghosn ou de la France ?
Greg Kelly, l’ancien homme à tout faire Carlos Ghosn chez Nissan, sera donc le bouc émissaire d’un procès concernant surtout son ancien patron, accusé de détournement de fonds. Un procès exceptionnel sur deux mois qui aura un grand retentissement au Japon et qui en toile de fond visera autant la France que les relations entre Renault et Nissan.
Sur fond de nationalisme, la crise entre Nissan et Renault à éclaté d’autant plus que les résultats de Nissan étaient catastrophiques. En réalité, le Japon a été très satisfait du redressement de Nissan par Carlos Ghosn au point d’ailleurs que l’intéressé est presque devenu un héros national. E
nsuite avec précisément cette montée du nationalisme japonais, la direction de Nissan appuyée par le gouvernement n’a cessé de torpiller l’alliance avec un objectif d’indépendance de Nissan par rapport à Renault. Bilan de toute opération, un résultat catastrophique sur le plan économique et financier.
Après réflexion, le Japon a compris récemment que l’alliance Nissan Renault était sans doute le meilleur compromis dans un secteur automobile très concurrentiel par ailleurs affronté à une crise sans précédent non seulement dû à la crise sanitaire mais aussi aux nouvelles exigences environnementales. Un procès donc aussi à vocation interne pour nourrir et entretenir le sentiment nationaliste toujours très fort au Japon. Un procès aussi qui va occuper l’actualité pendant des mois également de mettre un voile pudique sur une économie qui comme dans la plupart des pays est dans une est dans une situation particulièrement délicate.
Greg Kelly est accusé, ainsi que son ancien employeur Nissan, d’avoir conspiré pour dissimuler pendant près d’une décennie 9 milliards de yens (71,6 millions d’euros) de rémunération à verser à Carlos Ghosn. Dans ce procès on oubliera sans doute que l’ancien directeur principal procureur de Ghosn aujourd’hui mis à l’écart à lui aussi été coupable de malversations et de manœuvres délictuelles.
De toute manière ce procès se fera sans Carlos gone puisque l’extradition n’est pas possible entre le Liban et le Japon. Il y a fort à parier qu’on jugera aussi la France derrière Ghosn et Renault. Un procès assez lamentable qui vise surtout à renforcer encore le nationalisme japonais pour masquer les erreurs de la direction japonaise de Nissan et la dégradation socio-économique du pays.
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