Un plan qui manque de relance immédiate

Un plan qui manque de relance immédiate

L’économiste Alain Trannoy épluche les véritables chiffres du plan de relance annoncé le 3 septembre et note que le fameux plan de 100 milliards n’est pas prêt d’être dépensé puisque notamment 5 milliards seulement concerneront l’année 2000.

Tribune. Le plan de relance reste imposant, même quand on regarde les chiffres d’un peu près. Il faut un peu de patience pour lire et relire les trois cents pages des annexes du dossier de presse qui détaillent par le menu les cent dix mesures prévues (voir PDF). Mais cette lecture révèle des informations imprévues qui permettent de porter un jugement plus informé sur celui-ci.

La première surprise réside dans le fait que les annonces gouvernementales majorent d’environ 7 milliards d’euros les sommes qui seront effectivement dépensées sur la période 2020-2022, la période de référence du plan de relance. Celui-ci ne coûtera aux finances publiques que 93 milliards, et non pas les 100 milliards d’euros claironnés. Sont en effet inclus 6,6 milliards d’euros d’investissement (plan santé, programme d’investissements d’avenir/PIA) qui ne seront décaissés que les années ultérieures.

La seconde information concerne la chronologie des dépenses. Cette information capitale est pourtant absente du dossier de presse. Un tiers du plan de relance, soit 30 milliards, ne sera déboursé qu’en 2022. Comme une partie notable des dépenses positionnées cette année-là concerne des dépenses d’investissement sur appel d’offres, leurs effets bénéfiques ne se feront pas sentir avant mai 2022, date de l’élection présidentielle. Il sera difficile d’accuser le président Emmanuel Macron d’électoralisme, car le futur candidat ne bénéficiera pas à plein des dépenses décidées par le président !

Le quatrième trimestre de 2020 ne se voit octroyé qu’une petite fraction du total, 5 milliards, et le gros des dépenses, 58 milliards, aura donc lieu en 2021. Pour cette année cruciale, la question que se posent de nombreux économistes est de connaître la part qui peut être qualifiée de relance keynésienne sous forme de soutien à la demande, en opposition à la politique de l’offre qui vise à maintenir les capacités de notre appareil productif.

A cette dernière, que l’on peut qualifier de défensive – il s’agit par là même d’éviter les faillites et la spirale dépressive sur les fournisseurs, qui, faute d’être payés, sont obligés de mettre la clé sous la porte –, sont consacrés 23 milliards d’euros sur les 58 milliards en 2021, soit 40 % du total.

0 Réponses à “Un plan qui manque de relance immédiate”


  • Aucun commentaire

Laisser un Commentaire




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol