Relance : Un faux plan de 100 milliards
Le problème fondamental du plan c’est qu’il est insuffisamment consacré à la relance. En effet l’essentiel des dépenses est orienté vers le moyen-long terme. En outre de nombreuses dispositions prévoient des prêts qui auront du mal à être consommés. La mesure la plus concrète est sans doute la plus utile est celle du chômage partiel et de son prolongement jusqu’à l’été 2021 pour des durées variant de six mois à deux ans, donc éventuellement jusqu’à 2023-2024. Certes les orientations concernant le moyen terme voir le long terme sont utiles et même nécessaires (par exemple la filière oxygène) mais leurs effets ne sont pas pour demain. Or c’est demain que se poseront les problèmes les plus dramatiques pour les entreprises et pour le chômage. Il y a déjà 750 000 postes qui ont été supprimées depuis le début de l’année, on attendant 1 million de postes seront supprimées la fin de l’année. Si on tient compte de l’arrivée classique de 700 000 jeunes sur le marché du travail, le risque c’est de compter de l’ordre de 1,5 millions de chômeurs supplémentaires en 2021. Un drame pour les intéressés mais qui va peser sur l’ensemble du corps social avec une pression sur le pouvoir d’achat, ensuite la consommation des ménages puis la croissance. Ce plan est déjà très tardif , il faut se souvenir que la crise a commencé début 2020. La vague de faillites et de plans de réduction des effectifs est inévitable quand en fait la demande n’est plus au rendez-vous comme c’est le cas dans nombre de secteurs où quand la demande se réduit de manière significative. Théoriquement ,la France pourrait devoir compter sur le plan européen. D’abord sa mise en œuvre n’interviendra pas avant le milieu de 2021 puisqu’il doit être approuvé par tous les parlements de l’union européenne avec bien sûr des procédures longues pour débloquer les fonds. Surtout la France qui devrait bénéficier de 40 milliards mais paiera de 70 milliards, soit un retour assez négatif même s’il convient de tenir compte que le plan va soutenir la demande des pays les plus fragiles et nourrir les exportations ( automobile par exemple). Conclusion le plan français est beaucoup trop tardif, mal ciblé, mal inscrit dans le calendrier.
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