Covid-19 États-Unis : le vaccin avant novembre ?
Aux États-Unis, la course au vaccin s’inscrit dans la surenchère de la campagne électorale. Ainsi le président américain avait-il annoncé un vaccin disponible avant la fin 2019. Mais le calendrier électoral et scientifique s’accélère, en tout cas se durcit. Du coup, l’administration américaine demande aux Etats d’ être prêts pour une distribution massive du vaccin avant novembre. Une opération essentiellement médiatique pour renforcer la crédibilité du président américain car aucun vaccin n’aura démontré son efficacité à cette échéance. À moins de faire comme en Russie et de diffuser un vaccin qui n’a pas été testé scientifiquement sur une population suffisante afin de vérifier sa pertinence et ses contre-indications. Trump et Poutine veulent être les premiers en politique et en recherche médicale. Une compétition très dangereuse car le temps scientifique n’est pas le temps politique. On sait que Trump est mal placé dans les sondages et accélère sa campagne électorale ; il a besoin de ce vaccin avant les élections. Il en est de même pour Poutine qui a besoin d’une majorité en Russie pour approuver le bricolage constitutionnel qui lui permettra d’exercer pouvoir pendant une vingtaine d’années alors qu’ils dirigent déjà la Russie depuis 20 ans.
Les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) «demandent urgemment» que les Etats fassent le nécessaire afin que les centres de distribution d’un futur vaccin puissent être «complètement opérationnels d’ici le 1er novembre 2020», a écrit leur directeur Robert Redfield, dans une lettre envoyée aux Etats la semaine dernière. Le patron des CDC mentionne notamment la levée de restrictions administratives, ou la délivrance de permis et licences. Il s’agit d’une nouvelle indication que la course au vaccin est lancée à toute allure dans le pays, le plus touché au monde par la pandémie.
Le risque c’est qu’on sorte à la va-vite un vaccin non testé qui n’aurait qu’une efficacité relative ou encore limitée. Le risque est aussi de théoriser la vaccination par un produit qui pourrait entraîner par ailleurs de graves conséquences pathologiques. De ce point de vue la course aussi bien politique mais aussi la course de certains grands laboratoires pharmaceutiques contredits les procédures scientifiques habituelles d’habilitation et de diffusion d’un traitement préventif contre les virus.
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