Archive mensuelle de août 2020

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Alstom: regroupement avec bombardier contre la vente de son usine de trains régionaux

Alstom: regroupement avec bombardier contre la  vente de son usine de trains régionaux 

 

 

On se souvient que la commission s’était opposée au rapprochement entre l’allemand Siemens et le français Alstom dans le secteur de la construction ferroviaire. L’argument reposait  sur des risques de monopole. Une argumentation complètement tordue, il y a longtemps que le principal concurrent dans le ferroviaire est un chinois. Cette fois la commission semble plus disposée à accepter un regroupement entre Alstom et bombardier le Canadien. Mais là aussi il faut donner des gages contre le risque de monopole. Face à cette politique ridicule de régulation, Alstom va donc être obligé de se séparer de plusieurs activités notamment d’une usine de trains régionaux Pour obtenir l’accord de Bruxelles sur la fusion avec Bombardier, Alstom serait prêt à lâcher notamment d’une usine de trains régionaux. Présentée à la mi-février, l’opération prévoit qu’Alstom débourse jusqu’à 6,2 milliards d’euros pour acquérir les activités rails de Bombardier afin de s’armer face à la concurrence chinoise dans un secteur dopé par la demande pour les transports “verts”.

La fusion est autorisée sous condition qu’Alstom et Bombardier Transport mettent en œuvre les quatre mesures qu’ils avaient proposées (lire nos éditions du 10 juillet), afin de répondre aux préoccupations de Bruxelles. Ils se sont notamment engagés à vendre le site alsacien de Reichshoffen (780 salariés), spécialisé dans les trains Regiolis pour la SNCF, une partie d’une usine à côté de Berlin qui travaille sur le train régional Talent 3 de Bombardier, ainsi que la participation du québécois dans le programme de TGV italien V300 Zephiro. « Je salue la décision de la Commission européenne (…). Je rends hommage aux équipes impliquées sur ce projet qui se sont mobilisées pour obtenir une décision positive dans un temps record et un contexte difficile », a réagi Henri Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom. L’opération, qui coûtera quelque 6 milliards à Alstom, est désormais sur de bons rails, cinq mois après avoir été annoncée. Et, cela en dépit du retard pris pour cause d’épidémie de Covid-19. La fusion doit être bouclée au premier semestre 2021.

Écriture inclusive : le retour mortel

Écriture inclusive : le retour mortel

 

 

 

La stigmatisation par la gauche radicale d’éléments essentiels qui font société commune touchent aussi la manière de s’exprimer et d’écrire avec notamment le retour mortel de l’écriture inclusive. Après la féminisation forcenée et souvenait ridicule des substantifs concernant  des professions et fonctions, c’est cette fois l’écriture inclusive qui est mise en cause par l’académie française. Cette graphie consiste à inclure le féminin, entrecoupé de points, dans les noms, comme dans «mes ami·e·s», pour le rendre «visible». Le «point milieu», ce signe situé à mi-hauteur des lettres, peut être utilisé alternativement en composant un mot comme «lycéen·ne» comme suit: racine du mot + suffixe masculin + le point milieu + suffixe féminin. Prenant acte de la diffusion de cette «écriture inclusive» qui «prétend s’imposer comme norme», l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde: «La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. L’Académie française considère que devant cette aberration “inclusive”, la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures. Il est déjà difficile d’acquérir une langue, qu’en sera-t-il si l’usage y ajoute des formes secondes et altérées? Comment les générations à venir pourront-elles grandir en intimité avec notre patrimoine écrit? Quant aux promesses de la francophonie, elles seront anéanties si la langue française s’empêche elle-même par ce redoublement de complexité, au bénéfice d’autres langues qui en tireront profit pour prévaloir sur la planète.». Membre de l’Académie française, Michael Edwards, poète, philosophe et traducteur franco-britannique, avait confié début octobre au Figaro à quel point l’écriture inclusive abîmait, selon lui, la langue française. «C’est la chair même du français qui est ainsi rongée, et son esprit qui se trouve frappé d’une sorte de bégaiement cérébral», indiquait-il. Le Conseil d’État avait banni son usage dans le Journal Officiel en 2019

 

Royaume-Uni: Boris Johnson nomme son frère Jo à la Chambre des Lords

Royaume-Uni: Boris Johnson nomme son frère Jo à la Chambre des Lords

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a offert à son frère Jo un siège à la Chambre des Lords, une distinction qui échappe en revanche à l’ancien président de la Chambre des communes John Bercow.

Publiée vendredi 31 juillet, la liste des 36 futurs nouveaux membres de la chambre haute du Parlement britannique comporte de nombreux Brexiters. Leur nomination revient officiellement à la reine Elizabeth II.

Jo Johnson, un fervent pro-européen, avait quitté le gouvernement de son frère aîné en septembre dernier en invoquant «l’intérêt national», jugeant trop radicale la stratégie du Premier ministre dans le dossier brûlant du Brexit. La liste comporte également des figures du parti conservateur comme Ken Clarke ou l’ancien ministre des Finances Philip Hammond, qui avaient été exclus, tout comme une vingtaine de frondeurs, après avoir voté avec l’opposition travailliste lors de l’un des nombreux votes sur le Brexit.

L’ancien «speaker» de la Chambre des Communes John Bercow, dont les tonitruants «Order order» lors des mêmes votes sur le Brexit ont fait le tour du monde, ne figure pas sur la liste. Une entorse à la tradition pour ce personnage haut en couleur aux cravates criardes, qui a été accusé de partialité de la part des rangs conservateurs dont il est issu, et qui a été accusé d’avoir harcelé et tyrannisé ses équipes, accusation qu’il dément avec force.

Les Etats-Unis dégradés par l’agence de notation Fitch

Les  Etats-Unis dégradés par l’agence de notation Fitch

Certes les États-Unis conservent la meilleure note possible à savoir le triple A mais l’agence Fitch a annoncé vendredi avoir abaissé, de stable à négative, la perspective des Etats-Unis, notant une «détérioration continue des finances publiques».

L’agence souligne «l’absence d’un plan d’assainissement budgétaire crédible»«Les déficits budgétaires et la dette élevés étaient déjà sur une trajectoire croissante à moyen terme avant même le début de l’énorme choc économique» provoqué par la pandémie de Covid-19, souligne l’agence de notation financière dans un communiqué. Fitch rappelle ainsi que la dette publique de la première économie du monde était la plus élevée de tous les pays ayant la note maximale. Et, elle estime que celle-ci dépassera 130% du PIB d’ici 2021. Le ratio pourrait se stabiliser «temporairement à partir de 2023» si les soldes budgétaires reviennent aux niveaux d’avant la pandémie, «mais seulement en supposant que les taux d’intérêt restent très bas», ajoute l’agence.

. La dégradation de la notation de la première puissance économique intervient alors que les autorités peinent à contrôler la pandémie de Covid-19. Et  la Banque centrale a prévenu cette semaine que les nouvelles mesures de confinement dans certains Etats avaient commencé à ralentir la reprise économique.

Sondage popularité : Castex nettement devant Macron

Sondage popularité : Castex nettement devant Macron

 

Emmanuel Macron termine le mois de juillet avec une cote de popularité de 38,7%, selon la moyenne depuis mai 2017 de sept baromètres différents. C’est à peu près le même niveau que le mois précédent (39,3%), malgré un changement de question dans l’une des enquêtes qui le pénalise cette fois-ci (lire ci-dessous). Le chef de l’Etat reste dans tous les cas en-dessous de son Premier ministre, même si celui-ci vient d’arriver à Matignon et était jusque-là inconnu du grand public.

Pour son premier mois en fonction, Jean Castex recueille en effet 49,4% de satisfaction moyenne, selon le bilan des cinq instituts sur sondage ayant réalisé leur sondage après sa nomination. Soit plus de dix points au-dessus d’Emmanuel Macron et quasiment la même cote qu’Edouard Philippe au mois de juin (49,3%). De ce point de vue, la nouvelle équation politique s’inscrit donc dans la continuité.

Huawei: une fois de plus l’Allemagne tergiverse

Huawei: une fois de plus l’Allemagne tergiverse

 

Comme souvent en matière de business, l’Allemagne fait souvent passer ses intérêts économiques avant l’éthique. On a pu le constater notamment sur le dossier des relations tumultueuses entre les États-Unis et l’union européenne. Même chose vis-à-vis de la Chine. L’Allemagne tergiverse vis-à-vis de l’interdiction de Huawei  . Une interdiction maintenant décidée dans plusieurs pays occidentaux notamment les États-Unis, la Grande-Bretagne aussi la France ( avec un petit délai toutefois pour ce dernier pays).

L’enjeu est bien entendu économique car Huawei  est le premier opérateur mondial et l’Occident a pris du retard sur la technique 5G;  on ne peut compter que sur Ericsson et Nokia . Pourtant dans plusieurs pays qui ont refusé Huawei on a pris le risque d’être en retard par rapport à la technologie chinoise. En France par exemple, plusieurs opérateurs préféraient  les services Huawei mais il faudra bien revoir la stratégie en se privant du fournisseur chinois. Le gouvernement d’Angela Merkel, lui,  a reporté à la fin de l’été sa décision sur ce dossier technico-diplomatique délicat.

La Grande-Bretagne a décidé ce mois-ci de bannir Huawei pour l’installation de son réseau 5G, une décision applaudie par les Etats-Unis, qui poussent leurs alliés à écarter l’équipementier chinois.

“L’approche du gouvernement qui consiste à fixer les mêmes critères de sécurité pour tous est la bonne façon de garantir la sécurité des réseaux”, estime le représentant de Huawei, David Wang, interrogé par le magazine d’information hebdomadaire allemand.

En Allemagne, les trois opérateurs de téléphonie mobile sont tous des clients de Huawei, qui est présent dans le pays depuis quinze ans. Aucun d’entre eux n’a pu apporter de preuves étayant les allégations américaines selon lesquelles ses équipements ne sont pas sûrs, a ajouté David Wang.

Deutsche Telekom, le leader du marché allemand, a signé seulement le mois dernier un contrat 5G avec Huawei mais a, en vertu des accords existants, déjà connecté près de la moitié de la population à l’internet mobile ultra-rapide.

Selon des analystes et des sources du secteur, Deutsche Telekom, qui s’oppose à une interdiction de Huawei, cherche à prendre les devants en déployant la majeure partie de son réseau 5G avant qu’une décision politique ne soit prise.

La société Telefónica Deutschland, contrôlée par la multinationale espagnole Telefónica, a déclaré cette semaine qu’elle avait signé des contrats “de secours” avec d’autres fournisseurs d’équipements pour la 5G, au cas où Huawei finirait par être exclue du marché allemand.

La Grande-Bretagne a ordonné le 14 juillet le bannissement de Huawei des réseaux 5G d’ici 2027. Si la France n’a pas annoncé une telle interdiction, elle a limité à trois ou cinq ans les autorisations accordées pour du matériel Huawei, ce qui aboutira dans les faits à une sortie progressive de Huawei de ses réseaux 5G à l’horizon 2028.

Électricité France: nouvelle hausse en août

Électricité  France: nouvelle hausse en août

 

 

Une nouvelle hausse discrète mais réelle, les  tarifs règlementés de l’électricité augmenteront de 1,54% TTC en moyenne le 1er août 2020, annonce vendredi le ministère de la Transition écologique dans un communiqué.

Cette hausse est conforme aux recommandations de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), autorité administrative indépendante qui détermine ces tarifs en fonction notamment de l’évolution des coûts de transport et distribution.

L’an dernier, les tarifs de l’électricité avaient connu une hausse historique de 5,9% au 1er juin puis de 1,23% en août. Cette année, ils avaient encore augmenté de 2,4% en février.

Diplomatie Internationale: une alliance franco-britannique incontournable

Diplomatie Internationale: une alliance franco-britannique incontournable

 

Sur les grands dossiers chauds internationaux ,l’alliance franco-britannique est incontournable. Cela en raison de la quasi-absence de politique diplomatique de l’union européenne aussi de la position toujours très ambiguë de l’Allemagne dans les différents conflits politiques mais aussi parfois économiques. La relation franco-britannique est, malgré le Brexit, plus essentielle que jamais sur les dossiers internationaux, relèvent, dans une tribune au « Monde », le chercheur en relations internationales, Benjamin Haddad, et le journaliste Ben Judah.

Tribune.

 

«  Depuis quatre ans, la relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) est envenimée par les négociations interminables du Brexit, mais cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir dès maintenant à ce que pourra être un futur partenariat.

La France peut jouer un rôle majeur si elle évite une vision obsolète de ce qu’est la Grande-Bretagne post-Brexit. Le président français, Emmanuel Macron, et le premier ministre britannique, Boris Johnson, avaient trouvé, en 2019, une convergence contre-intuitive pour mettre fin aux incessants reports de l’échéance du retrait britannique.

Sur de nombreux dossiers internationaux, de l’Iran au changement climatique en passant par la lutte antiterroriste, ou celui de la zone indo-pacifique, les positions de Paris et de Londres sont proches. A l’heure ou les Etats-Unis se détournent du continent européen, la relation franco-britannique est essentielle aux deux pays afin de pouvoir continuer à peser sur la scène internationale. Le Royaume-Uni est en effet un acteur de sécurité et de défense incontournable pour Paris, comme l’ont montré les accords de défense de Saint-Malo (4 décembre 1998) et de Lancaster (2 novembre 2010).

Londres a eu une mauvaise presse ces dernières années, aussi bien à cause du Brexit que de ses carences face à la pandémie de Covid-19. Mais en politique étrangère, le 10 Downing Street a retrouvé une voix et des initiatives montrant ce que pourrait être la vision d’un « Global Britain » promue par Boris Johnson.

Non sans ironie, c’est à propos de Hongkong, là même où le soleil s’est finalement couché sur l’Empire britannique en 1997, que la Grande-Bretagne prend des décisions montrant ce que pourrait être son rôle post-Brexit.

Loin d’être intimidé par les menaces de Pékin contre HSBC, la plus grande banque du Royaume-Uni, Londres a tenu bon et a répondu à la rupture du traité sino-britannique avec l’offre audacieuse à plus de trois millions de citoyens hongkongais – détenant eux-mêmes, ou leur famille, le statut de « British National Overseas » – de droits de résidence à durée indéterminée et une voie vers la citoyenneté.

Alors que l’UE peine toujours à définir une position commune sur Hongkong, Londres est parvenu à rallier l’Australie, le Canada et les Etats-Unis pour une approche conjointe.

Dans la même logique, le Royaume-Uni veut renforcer le rôle de l’alliance du renseignement « Five Eyes » avec les pays anglophones. Londres a aussi décidé de réduire à zéro le rôle de la société chinoise Huawei dans le réseau britannique 5G, qui déverrouillera un partenariat plus proche avec la Maison Blanche. »

Management entreprise : plus écologique et plus social en même temps ?

Management entreprise : plus écologique et plus social en même temps ?

 

Une  interrogation Anne Salmon: «L’éthique managériale est moralisatrice, liberticide et coercitive»

Philosophe et sociologue, Anne Salmon est Professeure des universités au Cnam,  s’interroge sur la compatibilité d’aménagement à la fois plus écologique et plus sociale dans une interview au journal l’Opinion

Comment les entreprises en sont venues à construire des discours autour de l’éthique ?

Dans les années 1980-1990, les charrettes de licenciements et de démantèlements d’entreprises ont provoqué la perte d’identité de beaucoup d’organisations. Les structures disparaissaient. Tout comme le sens qu’elles véhiculaient. Cela a favorisé le détachement des salariés, et le délitement de leur loyauté. Quand les réorganisations du travail sont perpétuelles, elles provoquent un déficit de coopération : les travailleurs ne se connaissent plus, les liens qui les unissent sont moins puissants. Non contents d’avoir fragilisé la puissance sociale et politique du travail par des méthodes managériales visant à isoler, à mettre en concurrence, et à diviser les salariés, les grands groupes ont perfectionné des dispositifs pour contraindre et orienter les conduites. Leurs armes ? L’éthique d’entreprise avec son arsenal de chartes, de codes, de systèmes d’alerte et d’incitation à la dénonciation. Elle a d’abord pris la forme anodine d’un discours séducteur, quasi publicitaire, sur les valeurs du groupe. Celui-ci n’a pas remporté l’adhésion des salariés qui y ont vu de purs artifices. L’éthique managériale a plus récemment dévoilé son vrai visage : moralisateur, hygiéniste, liberticide, coercitif.

Aujourd’hui, on ne demande plus seulement aux salariés de faire leur travail, mais d’être « vertueux » y compris hors travail. Et c’est inquiétant. Les finalités de l’éthique occidentale peuvent-elles se trouver réduites à l’efficacité économique ? »

De quelle manière l’éthique peut-elle devenir coercitive ?

D’incitatives et peu formalisées, les chartes éthiques sont devenues contraignantes au point que certains impératifs ressemblent forts aux articles des règlements intérieurs. Le législateur s’en est préoccupé et aujourd’hui, il existe un encadrement juridique dont les salariés et les syndicats peuvent se saisir. Malgré tout, une nébuleuse d’autres documents forme, autour des chartes, un halo de règles dignes de l’hygiénisme du XIXe siècle. Chez EDF, dès 2013, on expliquait aux salariés comment se comporter pour bien dormir la nuit. La « ​charte d’engagement de risques plain-pied ​» incitait les collaborateurs à respecter des consignes de sécurité aussi infantilisantes que « ​je ne téléphone pas en marchant », ou « j’analyse les conditions au sol quand je me déplace ». La même entreprise envoyait des mails où étaient détaillés les risques liés aux sports de glisse… L’entreprise pénètre la vie privée qu’elle risque d’annexer à son profit. Ce sont des limites qu’il est inacceptable de franchir. Mais cela peut aller encore plus loin, si, par le biais de l’éthique d’entreprise, les directions entendent régir l’existence et les valeurs de leurs salariés. Aujourd’hui, on ne demande plus seulement aux salariés de faire leur travail, mais d’être « vertueux », y compris hors de leur travail. Et c’est inquiétant. Les finalités de l’éthique occidentale peuvent-elles se trouver réduites à l’efficacité économique ?

Quel regard portez-vous sur les évolutions de management et de discours observés pendant le Covid ?

Dans de nombreuses situations, le management a été totalement dépassé. L’entreprise agile ? Sur ce plan, le Covid semble avoir fait tomber les masques. Pour faire face aux urgences et à l’inédit, les salariés ont fait sauter les verrous des règles et des contrôles qui alourdissaient dangereusement le travail. Le management a laissé faire. Des marges d’autonomie ont été retrouvées. Dans certains cas, le télétravail a été l’occasion de nouvelles formes d’emprise. Avec certaines interfaces de travail à distance, les managers peuvent à tout moment vérifier si leurs collaborateurs sont connectés ou pas. Il faudra être vigilant. Le management est tenté de revenir à ses vieilles méthodes. On le voit dans les hôpitaux, dans les services publics, dans les entreprises : toutes sortes de fiches d’évaluation comptable circulent pour contrôler ce qui a été fait. Le but ? Chercher coûte que coûte à faire rentrer l’engagement spontané dans les vieux cadres et les colonnes figées des tableaux de bord. Si face à la mobilisation de tout un chacun, le dernier mot du management, c’est « combien ? » en présentant de nouveau l’armada d’indicateurs, il n’est pas certain que les salariés courbent l’échine. Avec la liberté, c’est aussi de la fierté que le travail a retrouvée dans la coopération, la solidarité mais aussi l’efficacité. Au fond, au plus près du travail, une éthique s’est esquissée.

L’éthique instrumentale est incapable de mobiliser. Voilà pourquoi elle devient coercitive

L’éthique, éternel instrument du capitalisme ?

Le capitalisme a mobilisé des ressources éthiques à certaines périodes de l’histoire. L’éthique protestante puis l’éthique progressiste au XIXe siècle ont l’une et l’autre fini par jouer un rôle important. Elles ont contribué à légitimer l’orientation de l’activité économique d’abord à la naissance du capitalisme rationnel moderne, puis pendant la révolution industrielle. Mais l’éthique restait extra-économique et pouvait se retourner contre les entreprises si celles-ci outrepassaient son cadre. De nos jours, la situation est différente. Ce sont les entreprises elles-mêmes qui créent de toutes pièces leur éthique. Elles font pour cela appel à des agences de conseil, qui, en dégageant toujours les mêmes valeurs d’une entreprise à une autre, donne un vernis légitimant au discours institutionnel. Cette éthique instrumentale est incapable de mobiliser. Voilà pourquoi elle devient coercitive. Ses dispositifs contraignants font perdre en « agilité » : une contradiction qui, tout particulièrement dans les moments de crise, s’exacerbe dangereusement.

Les écolos bobos : les pires ennemis de l’environnement

 Les écolos bobos : les pires ennemis de l’environnement

Les écolos bobos croient servir la cause environnementale avec leur intégrisme radical. En fait, dans la plupart des cas ils n’obtiennent que le contraire de ce qui est recherché. Pour certains d’ailleurs la lutte pour le cadre de vie est secondaire, l’objectif est surtout politique : imposer un autre type de société de philosophie néo marxiste même si les organisations en cause regroupent aussi des anarchistes, des humanistes naïfs et nombre de marginaux. Ainsi la vague verte enregistrée lors des municipales est-elle largement teintée de rouge recyclé. Les organisations politiques officielles de gauche ont été éjectées du jeu politique et nombre de militants se sont reconvertis dans l’idéologie verte révolutionnaire. Le pouvoir est bien contraint d’intégrer les aspirations environnementales d’ une partie de l’électorat et sacrifie sur l’autel du productivisme quelques victimes expiatoires mais évidemment sans changer la ligne générale de développement. Ainsi en est-il du nucléaire avec par exemple le renoncement très politicien de Mitterrand au projet de central Tricastin et dernièrement la fermeture de Fessenheim par Macron. Dans le même temps ce dernier prévoit assez rapidement la construction de 6 EPR qui compenseront est bien davantage les quelques fermetures de réacteurs anciens ( une trentaine d’EPR d’ ici une cinquantaine d’années). L’objectif de ramener la part du nucléaire à 50 % au lieu de 70 à 75 % relève de cet illusion verte. Pour donner le change,  on construit aussi de très coûteuse éoliennes qui permettent à certains propriétaires terriens de s’enrichir mais constituent un contresens économique et énergétique. Bien d’autres sources d’énergie méritent d’être soutenues comme la biomasse, l’hydroélectrique, le voltaïque ou encore l’hydrogène. Après la pseudo convention citoyenne, la plupart des sujets stratégiques ont été enterrés. On retient surtout le gadget des terrasses chauffées ( et les pelouse des terrains de foot ?). Bref, le radicalisme des écolos verts  rouges contraint à slalomer pour atteindre les objectifs stratégiques, à perdre du temps de l’argent et finalement à nuire à l’environnement. Des évolutions sont indispensables pour améliorer la qualité de vie, le climat et la biodiversité mais elles ne peuvent être que structurelles, c’est-à-dire s’inscrire dans le temps en tenant compte des réalités. Sinon on se résout à accepter une politique environnementale de gribouille qui affiche surtout des gadgets voire des contradictions avec l’objectif recherché par exemple en délocalisant les productions polluantes  dans les pays à bas coûts ou même dans la France profonde.

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