Pouvoir d’achat en forte baisse mais épargne en hausse
D’après l’INSEE au cours du second trimestre, le revenu disponible des Français a diminué, accusant même la baisse trimestrielle de pouvoir d’achat « la plus forte depuis 1949 » (-2,3 %). « Avec le recours au dispositif d’activité partielle et la baisse de l’emploi, la masse salariale reçue par les ménages diminue très nettement (–10 %, après –2,4 %). Une baisse toutefois amortie par la hausse des aides sociales (+7,9 %), au premier rang desquelles l’activité partielle et l’aide exceptionnelle de solidarité liée à l’urgence sanitaire pour les ménages les plus précaires.
Le paradoxe, c’est qu’en dépit de ce choc inédit depuis plus de soixante-dix ans, les Français qui n’ont rien pu acheter pendant le confinement (-11,5 % de la consommation au deuxième trimestre) ont en réalité épargné. Plus de 100 milliards d’euros en six mois, ce qui a projeté fin juin le taux d’épargne des ménages à un niveau de 27,4 %, contre 14,9 % en moyenne l’année précédente
.Au total environ 450 milliards sur le livret d’épargne et environ autant sur le compte courant puisque les livrets d’épargne ne rapportent plus grand-chose et même sont érodés par l’inflation content tenu de la quasi absence de rémunération.
Cette montée en flèche de l’épargne est sans doute l’indicateur le plus inquiétant. C’est en effet l’instrument qui permet de mesurer le niveau de confiance. Or cette confiance est fortement affectée. Un manque de confiance politique et économique. Ainsi dans un dernier sondage, les Français à 80 % sont tout autant inquiets de la situation sanitaire que de la situation économique. Or la croissance repose essentiellement sur la consommation des ménages. En dépit de l’optimisme de façade affichée par le gouvernement et les institutions, les Français dans leur grande majorité ne croient pas au redressement avant longtemps.
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