Liban : un protectorat officieux de la France ?

Liban : un protectorat officieux de la France ?

Il est clair qu’au Liban Macron ne s’est pas contenté de faire preuve de compassion ou d’apporter une aide d’urgence. Il s’est directement immiscé dans la problématique politique du pays en critiquant sans ambiguïté le pouvoir et la corruption. L’aide à apporter concerne trois domaines : le coût direct de la catastrophe d’un montant d’environ 3 milliards, le coût du redressement financier d’un pays en voie d’effondrement d’un montant de l’ordre de 20 milliards enfin l’opération plus délicate avec la mise en place d’une nouvelle gouvernance pour gérer le pays. Bref la posture de la France est celle d’un protectorat officieux. Reste à savoir si les autres pays impliqués notamment l’Iran laisseront la France être le maître d’œuvre du redressement du Liban.

“Je viens d’abord (…) pour apporter un témoignage de soutien, d’amitié et de solidarité fraternelle au peuple libanais”, a déclaré le président français à la presse quelques minutes après son arrivée, après un bref entretien avec son homologue libanais, Michel Aoun.

Alors que les recherches d’éventuels survivants se poursuivent, deux jours après l’explosion qui a fait au moins 145 morts et 5.000 blessés selon le dernier bilan disponible, Emmanuel Macron a précisé qu’il “souhait(ait) organiser la coopération européenne et plus largement la coopération internationale”.

“Nous mettrons aussi en place une gouvernance claire et transparente pour que l’ensemble de cette aide (…) soit directement acheminée aux populations, aux ONG, aux équipes sur le terrain qui en ont besoin, sans qu’aucune opacité, aucun détournement ne soit possible.(…) Les Nations unies et la Banque mondiale joueront un rôle essentiel en la matière”, a-t-il dit en début de soirée lors d’une conférence de presse clôturant sa visite.

La catastrophe est survenue dans un pays déjà en proie à une crise économique historique et à des tensions politiques récurrentes, ravivant la défiance de la population à l’égard d’une classe politique accusée de corruption, de mauvaise gestion des finances publiques et jugée responsable de la crise économique dans le pays.

Lors d’un bain de foule dans la matinée, Emmanuel Macron a rencontré nombre de Libanais en colère, réclamant la fin d’un “régime corrompu”, une “saine colère” selon le président français.

La France, qui a administré le Liban pendant l’entre-deux-guerres, est à la pointe des efforts visant à sortir le pays de la crise. Paris a organisé une conférence des donateurs il y a deux ans. Plus de 11 milliards de dollars avaient été alors promis par les bailleurs de fonds, à condition que le pays, qui a entamé des discussions avec le FMI en mai dernier, engage des réformes qui n’ont toujours pas été mises en place.

“Les financements sont là, ils attendent les réformes”, a insisté Emmanuel Macron, citant l’énergie, l’électricité, la commande publique, les douanes, la lutte contre la corruption, et réclamant le lancement rapide d’un audit des comptes du pays.

“Il faut rebâtir la confiance (…) mais elle suppose une refondation d’un ordre politique nouveau où chacun, au-delà des divisions dans lesquelles il s’est réfugié, d’un confessionnalisme qui a été parfois capturé, d’un système qui a été lui aussi capturé par une corruption organisée, d’avoir la force de rebâtir une union nationale pour mener les réformes indispensables dont les Libanaises et les Libanais ont besoin.”

“J’ai été franc, direct, sincère, j’attends des autorités libanaises des engagements”, a souligné Emmanuel Macron, assurant qu’il ne ferait preuve d’”aucune complaisance”, ni d’”aucune ingérence”.

0 Réponses à “Liban : un protectorat officieux de la France ?”


  • Aucun commentaire

Laisser un Commentaire




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol