La grande misère des auxiliaires de vie
Macron a fait dans le compassionnel pour louer le dévouement des auxiliaires de vie qui accompagnent les plus anciens à domicile. Il a même promis une prime de 1000 € alors que l’enveloppe de l’État et des départements ne permet d’accorder que 500 €. Une petite erreur de calcul sans doute. Dans le cadre du débat sur la dépendance, Macron a promis d’améliorer la situation des auxiliaires de vie. Une situation tout à fait misérable.
En effet , les auxiliaires de vie sont payés autour du SMIC mais le problème est celui aussi des conditions de travail. Le plus souvent dans chaque maison de personnes âgées les auxiliaires de vie se voient contraints par le temps, parfois une heure souvent 30 minutes voire moins. En outre, les temps de trajet et d’attente entre deux clients sont assez souvent très conséquents et tout est loin d’être pris en charge par l’organisme d’emploi ( ADMR ou autres) ). En gros beaucoup d’auxiliaires de vie sont condamnées au temps partiel avec des temps non rémunérés et des coûts considérables de déplacement en particulier en zone peu dense.
Au total des revenus complètement indécents et des auxiliaires de vie qui gagnent moins de 1000 € en plus avec des amplitudes de travail démentielles. Pas étonnant si le secteur qui comprend 320 000 professionnels peine à trouver des candidats. 30 % des postes ne seraient pas couverts. Beaucoup abandonnent en route après s’être rendu compte du coût des déplacements en voiture mal compensés et des conditions de travail très difficiles.
C’est là le paradoxe car on sait que l’objectif est d’essayer de limiter l’afflux dans des maisons de retraite très coûteuse ( un minimum de 2000 € par mois et jusqu’à 5000 €) ; d’où la nécessité de maintenir à leur domicile les personnes âgées grâce au soutien des auxiliaires de vie et autres services médicaux. Pourtant rester à domicile le plus longtemps possible est une demande« de la société tout entière », a déclaré Emmanuel Macron toujours aussi lyrique et qui ajoute « Sens, reconnaissance, financement, gouvernance, attractivité de ces métiers seront au cœur de cette grande loi de l’autonomie que nous allons bâtir ensemble ».
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