Financement écologique, le rapport Holroyd

Financement écologique, le rapport Holroyd

 

La problématique :

 

« Cette année, nos vies ont été bouleversées. Aux quatre coins de notre pays, à Copenhague, à New-York et sur cinq continents, l’humanité s’est calfeutrée. Cloîtrés par la propagation d’un virus inconnu de tous il y a un an, nous avons été témoins d’un drame dont les séquelles se feront ressentir durant les années à venir. La mobilisation de chacun permet aujourd’hui les retrouvailles avec nos vies d’avant et la relance de nos économies, brutalement mises à l’arrêt pendant un temps. Nous nous devons et nous devons à nos enfants, à nos arrièrepetits-enfants et aux générations qui les suivent de tirer les enseignements du malheur qui nous a frappés. Relancer et reconstruire ! C’est un impératif auquel notre humanité et notre pays ont déjà été confrontés dans leur longue Histoire. C’est également une nécessité qui ne doit pas voiler que c’est là le moment des grands choix : l’ordre westphalien au lendemain de la guerre de Trente Ans ; l’ordre de Vienne clôturant l’épopée napoléonienne ; la Société des Nations créée des décombres de l’Europe ; la construction de notre Union et la réconciliation des peuples européens. La nature des défis auxquels nous sommes confrontés évolue avec les siècles, les conditions du succès, moins : identification claire des questions à résoudre, visions et ambitions exigeantes, coopération internationale, mobilisation de tous les pans de nos sociétés : les clefs de la réussite sont entre nos mains. La pandémie qui nous a frappés en 2020 doit nous rappeler à l’ordre : les risques naturels peuvent aujourd’hui priver l’humanité du droit d’exercer ses libertés les plus élémentaires au niveau de sécurité le plus optimal. Nous connaissons parfaitement le premier d’entre eux : le réchauffement de notre planète et le dérèglement climatique qu’il provoque. Ce phénomène constitue le plus grand défi de notre ère et chaque année qui passe augmente son coût humain et économique. Nous avons dorénavant une ambition collective grâce à un accord inédit et universel qui définit pour chaque État un objectif clair : l’Accord de Paris. Celui-ci est le fruit d’une volonté et d’un engagement sans faille de la France dans ce combat qui s’amorce. La finance a un rôle majeur à jouer dans cette lutte, sa mobilisation pleine et entière est une précondition du succès de la transformation majeure de nos économies, tout comme elle le fut il y a six siècles pour financer la renaissance italienne et européenne. Les besoins en capitaux nécessaires pour, de façon conjointe, faire émerger l’économie verte de demain et accompagner la transition de nos acteurs existants sont colossaux. Au travers de la finance, c’est la question de la mobilisation de l’épargne de chacun qui se pose : la mise en place des conditions nécessaires à l’adéquation entre une volonté politique qui s’exprime de façon de plus en plus présente et le pouvoir de chacun d’entre nous de contribuer de façon concrète et immédiate à la lutte contre le changement climatique. Ce rapport, fruit de plus de cent cinquante auditions avec des acteurs de la société civile, de la recherche, de l’industrie financière, de législateurs et de régulateurs issus de trois continents différents propose une série de recommandations concrètes pour réussir cette mobilisation. Celles-ci s’articulent autour de trois priorités : encourager l’innovation ; établir des outils indispensables à l’alignement avec les objectifs de l’Accord de Paris ; utiliser ceux-ci pour orienter l’investissement et financer la transition écologique en protégeant les acquis sociaux. Il faut dorénavant mettre la finance au service de l’Accord de Paris et assurer que nos acteurs nationaux et notre place financière soient les phares de cette renaissance. « 

 

les mesures:

 

Parmi les  24 recommandations afin de mieux mobiliser le système financier au service de la lutte contre le changement climatique. Un Livret A ou un LDDS plus vert, un nouveau label « transition », un institut de la finance verte, une base de données extra financières accessible et gratuite, un incubateur dédié aux fintech « green »…

 

« Au terme de cette mission, ma conviction est que cette crise doit impérativement être un accélérateur du développement de la finance verte, essentiel à la transformation de nos économies. Le secteur financier doit s’adapter aux défis climatiques et se verdir considérablement, en favorisant les activités durables et de transition aux activités ‘brunes’ », expose le parlementaire.

« Le rapport propose un plan d’actions concret et réaliste, tout à fait cohérent avec la volonté de faire une relance verte », commente Philippe Zaouati, directeur général de Mirova, filiale de Natixis IM spécialisée dans la finance durable. Il ajoute toutefois que « la seule faiblesse du rapport est d’avoir peu mentionné les sujets sociaux et la finance solidaire qui est une part importante de la finance durable en France »« L’analyse ESG et les labels de la finance durable mettent précisément sur le même plan les impacts environnementaux et sociaux », souligne-t-il.

 

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