« UE: plan de relance écologique de grande envergure »
Encore un écolo par ailleurs économiste qui s’enflamme à propos du plan de relance européenne qu’il repeint sans doute un peu trop en vert. L’économiste Simone Tagliapietra, dans une tribune au « Monde », estime que le plan de relance signé à Bruxelles par les 27 pays de l’Union européenne (UE) constitue une percée significative pour l’écologisation des politiques européennes. Et les exemples qu’il cite comme les réseaux électriques intelligents ou les infrastructures de recharge des voitures électriques ne paraissent guère convaincants.
« Il a fallu 91 heures de négociations, mais le plan de relance de l’Union européenne est maintenant une réalité. Et il est écologique. Le 21 juillet, les dirigeants européens se sont mis d’accord sur un total de 1 800 milliards d’euros visant à relancer l’économie européenne affaiblie par retombées socio-économiques du Covid-19. Ces 1 800 milliards ne constituent pas seulement un plan de relance d’envergure. C’est aussi le plan, de relance le plus écologique au monde.
Les dirigeants européens ont introduit l’objectif d’allouer au climat 30 % du montant total des dépenses de l’UE. Cela signifie que, sous différentes formes et à différents moments, entre 2021 et 2027, environ 547 milliards d’euros de fonds européens seront mis à disposition pour la transition écologique sur tout le continent. Ce montant est significatif, car il représente environ un quart des investissements nécessaires pour poursuivre les objectifs du « pacte vert » européen et il peut susciter des investissements supplémentaires de la part des gouvernements et du secteur privé.
C’est notamment le cas des « investissements structurels », tels que les réseaux électriques intelligents ou les infrastructures de recharge des voitures électriques, qui sont nécessaires pour débloquer les investissements du secteur privé dans les énergies propres et la mobilité. L’accord comprend également un engagement pour réactualiser l’objectif de réduction des émissions de l’UE pour 2030 d’ici à la fin de l’année 2020.
C’est important, car le relèvement de l’objectif actuel indique que la trajectoire de décarbonisation de l’UE se dirige résolument vers la neutralité climatique d’ici à 2050. Et c’est essentiel pour donner une indication claire à tous les acteurs du marché sur la vitesse de la transition écologique en fonction de laquelle les décisions d’investissement peuvent être prises aujourd’hui.
Ursula von der Leyen, présidente de l’exécutif européen, s’est engagée à faire passer l’objectif de réduction des émissions de l’UE de 40 % à 50-55 % par rapport aux niveaux de 1990. De son côté, la chancelière allemande, Angela Merkel a récemment soutenu cette initiative, s’engageant à utiliser sa présidence tournante de l’UE pour y parvenir. L’engagement des dirigeants européens renforce à présent ce processus, qui pourrait également permettre à l’UE de montrer l’exemple lors des négociations des Nations unies sur le climat qui se tiendront à Glasgow (Ecosse) en 2021, où les pays devront présenter leurs nouveaux engagements de réduction des émissions pour 2030 dans le cadre de l’accord de Paris de décembre 2015.
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