Retour du plan : la vieille droite tire à boulets rouges

Retour du plan : la vieille droite tire à boulets rouges

Le retour du plan est envisagé avec Bayrou  à sa tête. Pas vraiment un partisan de la dictature socialiste ou de la planification à la mode soviétique. Pourtant la vieille droite tire à boulets rouges sur l’éventualité d’une renaissance du commissariat au plan. La critique est évidemment ridicule notamment le risque en France d’une planification à la mode soviétique. Sans faire un retour historique approfondi, convenons que le plan en France a toujours tenu une place finalement assez secondaire. Pour apprécier exactement le poids du plan il faudrait comparer par exemple les engagements financiers du plan par rapport aux dépenses budgétaires de l’État, faire une comparaison avec la part du PIB  influencée par le plan ou d’autres indicateurs du même type. On arriverait vite à la conclusion que le plan en France n’a jouée qu’un rôle très partiel même si parfois notamment à la libération il a pu booster certains objectifs stratégiques. Un rappel de la planification de Wikipédia:

 


La planification française du commissariat au Plan, à l’instar de celle mise en place par le régime de Vichy, est indicative et incitative, à la différence de la planification soviétique. Le commissariat général du Plan (CGP) s’appuie sur deux organismes de prévision : l’Insee et la SEEF (Service des Études économiques et financières du ministère des Finances)5.

Plusieurs éléments font de la planification française une expérience originale. Elle constitue l’aspect le plus singulier de l’action de l’État pour domestiquer le marché. Se bornant à donner des objectifs quantitatifs ou qualitatifs définis d’un commun accord entre les partenaires sociaux, le plan tente d’orienter les investissements dans les secteurs prioritaires pour la croissance. À cet égard, on peut le voir comme un « réducteur d’incertitudes » 6 selon la formule de Pierre Massé.


Les positions relatives au 1er plan de modernisation et d’équipement et aux moyens d’en assurer l’exécution sont notamment les suivantes7,8.

Objet et dispositif du Plan

Le plan de modernisation et d’équipement 1947-1950, soumis à l’examen du Conseil, a essentiellement pour objet :

  • d’assurer un relèvement rapide du niveau de vie de la population, et notamment de son alimentation ;
  • de moderniser et d’équiper les activités de base (houillères, électricité, sidérurgie, ciment, machinisme agricole et transports) ;
  • de moderniser l’agriculture ;
  • d’affecter à la reconstruction le maximum de moyens, en tenant compte des besoins des activités de base et en modernisant l’industrie des matériaux de construction et celle du bâtiment et des travaux publics ;
  • de moderniser et de développer les industries d’exportation pour assurer en 1950 l’équilibre de la balance des comptes.

La base de départ sera ainsi créée pour entreprendre, dans une seconde étape, la transformation des conditions de vie et notamment du logement. »

Le premier plan correspondait à un objectif d’aide au redressements du pays. Ensuite son action s’est  notoirement affaiblie pour finalement disparaître. L’idée même d’une résurgence du plan fait monter la vieille droite qui s’exprime en particulier dans le journal l’Opinion et dans le Figaro qui écrit par exemple: Ressusciter un commissariat général au Plan permettrait de réintroduire le sens du temps long dans l’action publique. L’objectif est louable, mais l’instrument, superflu. ». Certains éditorialistes dans l’Opinion estiment que le marché fait office de plan !

Certes l’exercice de prospective n’est pas totalement condamné, cela peut être utile conviennent  les plus tolérants. Mais ce que l’on craint le plus c’est évidemment de partager l’analyse avec les partenaires sociaux et les acteurs économiques ( entreprises, salariés, clients, usagers et citoyens. Car c’est la particularités du plan que de se livrer à un exercice de réflexion sur les enjeux stratégiques de moyen et long terme avec les acteurs. Ce que réfute avec force la vieille droite évidemment au service des intérêts économiques dominants laissant le marché arbitrer entre l’intérêt général et les intérêts particuliers.

Pourtant dans une période caractérisée par une crise systémique aux multiples aspects, économiques, sociaux, technologiques, environnementaux et plus globalement sociétaux la compréhension des phénomènes est un exercice incontournable. Une compréhension qui ne doit pas être réservée à des élites technocratiques ou financières. Bref il s’agit d’envisager une analyse partagée qui débouche sur des hypothèses et des scénarios permettant la meilleure adaptation possible, la meilleure anticipation des grandes évolutions structurelles. Deux exemples simplement, le plus récent celui de la crise sanitaire qui évidemment n’a jamais été envisagée. Autre exemple, celui du développement des plates-formes numériques qui  prennent  en sandwich producteur et consommateur dans une position de plus en plus dominante; or la France comme l’Europe sont complètement hors jeu. Encore une fois la planification française a toujours eu un caractère incitatif, partiel, indicatif et non pas impératif et globalisant.

 

 

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