Sainte-Sophie : retour à un statut de mosquée
Par provocation évidemment mais aussi par souci de masquer les nombreuses difficultés de la Turquie sur le plan économique social et sanitaire, Erdogan a décidé de transformer le statut de Sainte Sophie, (de l’ancienne basilique byzantine( avec retour au statut de mosquée. Un geste évidemment très politique pour montrer les muscles d’un président Erdogan de plus en plus affaibli mais de plus en plus provocateur. Historiquement évidemment Sainte-Sophie , construction byzantine à aussi été une mosquée . Mais avec le temps, histoire l’avait transformé en patrimoine international en fait sans religion. Le président turc a toutefois estimé que la Turquie avait exercé son droit souverain en la convertissant en mosquée et qu’il interprèterait les critiques de cette décision comme une atteinte à l’indépendance du pays.
Les Etats-Unis, l’Union européenne (UE) ou encore la Russie ont fait part de leur inquiétude après la décision turque sur Sainte-Sophie.
“La décision du Conseil d’État turc d’annuler l’une des décisions historiques de la Turquie moderne et la décision du président Erdogan de placer le monument sous la gestion de la présidence des affaires religieuses est regrettable”, a déclaré le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, dans un communiqué.
“Nous sommes déçus par la décision du gouvernement turc de modifier le statut de Sainte-Sophie”, a pour sa part déclaré le porte-parole du département d’Etat, Morgan Ortagus.
“Nous comprenons que le gouvernement turc reste engagé à maintenir l’accès à la Sainte-Sophie pour tous les visiteurs, et nous attendons avec impatience d’entendre ses plans pour la gestion continue de la Sainte-Sophie afin de s’assurer qu’elle reste accessible sans entrave pour tous”, a-t-il ajouté.
L’Unesco a pour sa part dit regretter “vivement” la décision turque, s’inquiétant de la préservation de l’ex-basilique.
“Il est important d’éviter toute mesure de mise en oeuvre qui ne serait pas préalablement discutée avec l’Unesco et qui entraînerait des conséquences sur l’accès physique, sur la structure du bâti, sur les biens mobiliers et sur le mode de gestion du site”, a déclaré Ernesto Ottone, directeur général adjoint de l’Unesco pour la culture.
Loin du kémalisme et des ambitions laïques d’Atatürk, Erdogan, au pouvoir depuis 17 ans, veut renouer avec les racines musulmanes. La décision de vendredi s’inscrit dans cette volonté.
Au parlement, les députés de son parti de la Justice et du Développement (AKP) se sont levés et ont applaudi après la lecture du décret.
“Sainte-Sophie, c’est le couronnement de la révolution religieuse d’Erdogan qui se déploie en Turquie depuis plus de dix ans”, a commenté Soner Cagaptay, directeur du programme de recherche sur la Turquie au Washington Institute for Near East Policy.
Le Conseil d’Etat a jugé vendredi en début d’après-midi que le décret gouvernemental de 1934 ayant transformé l’ancienne basilique byzantine en musée était illégal. Dans sa décision, le juge administratif dit être parvenu à la conclusion que “l’acte d’implantation (ndlr, de l’édifice) lui a octroyé le statut de mosquée” et que “son usage hors ce statut n’est pas juridiquement possible”.
“La décision gouvernementale de 1934 qui a mis fin à son utilisation en tant que mosquée et l’a transformé en musée n’était pas conforme à la loi”, ajoute le Conseil d’Etat.
La construction de Hagia Sophia (“sagesse divine”) a été achevée en 537, sous l’empereur byzantin Justinien.
Après la prise de Constantinople par les Ottomans, quatre minarets ont été ajoutés et les icônes ont été recouvertes, à l’abri du regard des fidèles. Des panneaux célébrant Allah et Mahomet ont été accrochés au siècle dernier à l’intérieur du bâtiment.
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