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«Le capitalisme responsable à l’épreuve du raidissement chinois». ( Philippe Mudry, l ‘Opinion)

«Le capitalisme responsable à l’épreuve du raidissement chinois». ( Philippe Mudry, l ‘Opinion)

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« On ne le croirait pas à écouter le silence qui entoure la mise au pas de Hong Kong, mais les Etats ne sont pas seuls, à l’exception des Etats-Unis et du Royaume-Uni, à faire comme si leurs grands principes pouvaient s’accommoder du raidissement chinois. Le monde des affaires rallié au capitalisme responsable a le même problème à gérer. Pour l’heure, il fait le dos rond, espérant que ce mauvais vent d’Est faiblira devant les suites fâcheuses que Pékin devra mesurer au fil du temps. Déjà, l’Europe agit pour barrer la route aux investissements chinois indésirables ​; la Chine risque de nouvelles sanctions si elle persiste dans une attitude jugée par trop agressive en Occident. Et n’est-ce pas aux politiques de faire leur devoir, en contraignant à plus de mesure ce géant si impatient d’imposer sa superpuissance ?

Il est vrai que le business n’a pas vocation à être en première ligne, mais il ne suffira pas toujours de faire profil bas. Si les entreprises et les investisseurs ne vont pas à la Chine, la Chine viendra à eux. Les exemples abondent. Ne parlons pas de HSBC ou de Cathay Pacific, ces entreprises « ​sinisées ​», desquelles de peu glorieux signes d’allégeance à Pékin ont été exigés, et obtenus, lors de la crise de contestation à Hong Kong.

Depuis, le pouvoir central a renforcé sa pression sur d’autres acteurs étrangers importants, les Gafa surtout, pour qu’ils coopèrent avec l’appareil répressif en partageant des informations permettant de contrôler la contestation. Google, Facebook et Twitter ont refusé, mais les menaces vont s’intensifier, à Hong Kong et ailleurs. Car Pékin, la crise du Covid-19 l’a montré, n’hésite plus à y recourir à l’étranger même.

Tous les investisseurs doivent, eux aussi, inclure le cas chinois dans leurs éléments de décision. Le déni des droits de l’homme n’est pas un critère responsable mineur

Rétorsion. ​Dans l’ancienne colonie britannique, on songe bien sûr aux banques. Toutes les grandes françaises y sont installées. Déjà, BNP Paribas y a subi une semonce, et dû se séparer d’un employé sympathisant du mouvement pro-démocratie. Ce ne sera pas la dernière pression à craindre, d’autant que les Français ont des ambitions en Chine. Quant aux interventions hors de la sphère chinoise traditionnelle, elles vont croître aussi. Dernier exemple en date, la réaction chinoise virulente aux propos du patron de l’Agence française de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), Guillaume Poupard, annonçant que Huawei fait l’objet de refus et d’autorisations limitées entre trois et huit ans dans la mise en place de la 5G. En matière de rétorsion, la Chine aura l’embarras du choix. EDF pourrait être une victime toute désignée, via l’éventuelle remise en cause de son partenariat avec le chinois CGN pour la construction outre-Manche de centrales de nouvelle génération. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.

Par ricochet, tous les investisseurs doivent, eux aussi, inclure le cas chinois dans leurs éléments de décision. Le déni des droits de l’homme n’est pas un critère responsable mineur. La Chine a besoin des investisseurs internationaux pour se développer et concurrencer les Etats-Unis sur le terrain financier. Si la prudence à court terme est compréhensible, l’aveuglement volontaire se paiera cher à terme. Les investisseurs ont une arme puissante entre les mains. Le moment arrive où s’en servir collectivement peut être la voie de la sagesse.

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