Remaniement : pour quoi faire ?
Ce qui est certain c’est que Macron doit changer; le problème étant de savoir quoi ,comment et avec qui. Or c’est là que le flou apparaît dans les propos très généraux du président. Sans doute pour faire plaisir aux élus locaux Macron a annoncé : l’organisation d’une conférence territoriale dès cet été et le maintien probable des élections régionales et départementales l’année prochaine. Des perspectives auxquelles sont sans doute sensible les élus et futurs candidats mais qui sont peu en lien avec les priorités économiques, sociales et sanitaires. Macron veut reprendre la réforme des retraites et impute une partie de l’échec à son premier ministre dont d’une certaine façon est critique la trop grande raideur ( sur l’âge pivot par exemple) et le manque de méthodes.
«Je demanderai au gouvernement de réengager rapidement une concertation en profondeur (…) associant les partenaires sociaux dès l’été», élude le chef de l’État.
Au sein de l’exécutif, on vise la date du 8 juillet pour le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement, avec un discours de politique générale dans la foulée. Mais Emmanuel Macron aime prendre son temps. Et surtout ne pas céder aux pressions. Encore moins à celles des ministres qui se sont déployées dans la presse ces derniers jours pour assurer qu’ils se verraient bien conserver leur poste ou en occuper un autre. «C’est mal connaître Emmanuel Macron que de penser qu’il peut se laisser influencer par des déclarations dans la presse ou des coups de pression par dépêche interposée. Avec lui, tout cela est totalement contre-productif», assure un compagnon de route des premières heures.
Les sondages en revanche, c’est autre chose. Surtout lorsqu’ils concernent un premier ministre dont le sort est en suspens. Depuis le confinement, la popularité d’Édouard Philippe ne cesse de progresser, notamment auprès de l’électorat de droite modérée. Cette poussée sondagière a trouvé sa traduction dans les urnes du Havre, où Édouard Philippe s’est fait largement réélire maire. Difficile dans ces conditions de s’en séparer. «Nous avons une relation de confiance qui, je crois, est historique», souligne Emmanuel Macron qui refuse de renvoyer son premier ministre au passé: «Au contraire (…) Ce que nous avons réussi à faire pendant trois ans est inédit, avec beaucoup de confiance et de coordination, contrairement à ce qui a été écrit». De là à prolonger son bail à Matignon… «Le nouveau chemin, ce sont (…) de nouvelles méthodes. Derrière, il y aura une nouvelle équipe». Jeudi soir, les deux hommes devaient s’entretenir en tête-à-tête lors d’un dîner. L’occasion de mettre en branle la grande machine du remaniement, en prolongeant l’existant sans doute tout en donnant l’impression d’une grande évolution !
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