Archive mensuelle de juin 2020

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Coronavirus Portugal : hausse des cas

Coronavirus Portugal : hausse des cas

 

Malgré un bilan de l’épidémie relativement faible (39.392 cas et 1.534 décès), les autorités du pays s’inquiètent d’enregistrer plusieurs centaines de nouveaux cas chaque jour dans la région du Grand Lisbonne.

Le gouvernement portugais maintient néanmoins que les foyers de l’épidémie sont concentrés et localisables.

“Le noyau du problème concerne seulement quinze quartiers (…). Nous avons besoin de fournir des efforts supplémentaires dans ces zones-là”, a déclaré le Premier ministre Antonio Costa lors d’une conférence de presse, après une rencontre avec des élus locaux à Lisbonne.

Dans ces quartiers spécifiques, les rassemblements seront ainsi permis dans la limite de dix personnes. Les espaces commerciaux fermeront à 20h00, et les restaurants ne seront plus autorisés à servir de boissons après cette même heure. Enfin, la consommation d’alcool dans les espaces publics sera interdite, a indiqué Antonio Costa.

D’après les données fournies par le ministère de la Santé, le nombre de nouvelles infections parmi les personnes âgées de 10 à 30 ans a bondi d’environ 90% depuis que le Portugal a assoupli les restrictions sur les rassemblements.

En Algarve, la célébration d’un anniversaire il y a trois semaines par une centaine de personnes a entraîné le recensement de 76 nouveaux cas, selon les autorités.

Coronavirus: hausse quotidienne record dans le monde

Coronavirus: hausse quotidienne record dans le monde

 

Le nombre de cas recensés à l’échelle mondiale a dépassé neuf millions lundi, selon le bilan de Reuters. L’épidémie progresse au Brésil et en Inde, et de nouveaux foyers sont apparus aux Etats-Unis et en Chine, notamment.

“Les chiffres augmentent certainement parce que l’épidémie se développe en même temps dans un certain nombre de pays (très) peuplés et dans le monde entier”, a déclaré Mike Ryan, directeur exécutif de l’OMS chargé de la gestion des situations d’urgence sanitaire, lors d’un point de presse en ligne.

“Une partie de cette augmentation peut être attribuée à une augmentation des tests (…) mais nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’un phénomène tests”, a-t-il poursuivi.

“Le Brésil a dépassé le million de cas et vient d’en signaler 54.000 – un record – au cours de notre dernière période de 24 heures”, a-t-il souligné, précisant que l’augmentation pouvait provenir en partie d’une modification de la méthode des signalements.

“Ce qui est clair, c’est que l’augmentation n’est pas entièrement expliquée par une augmentation des tests”, a-t-il ajouté.

Outre le pic de cas observé au Brésil, de fortes augmentations ont eu lieu au Chili, en Argentine, en Colombie, au Panama, en Bolivie et au Guatemala.

Après plusieurs semaines de baisse, le nombre de cas augmente de nouveau et dépasse 2,2 millions aux Etats-Unis, le pays au premier rang des contaminations. Douze Etats ont annoncé la semaine dernière une hausse des nouveaux cas. Samedi, plus de 30.000 nouveaux cas ont été enregistrés en une journée, un record depuis le 1er mai, selon les calculs de Reuters.

Coronavirus France 23 morts en 24 heures, inquiétude en Guyane

Coronavirus France 23 morts en 24 heures, inquiétude en Guyane

 

23 morts de plus au cours des dernières 24 heures en France, ce qui porte le bilan depuis le 1er mars à 29.663 décès à l’échelle nationale, annonce lundi la Direction générale de la santé (DGS).

Le bilan quotidien, tombé à sept décès dimanche, était inférieur à 20 morts depuis vendredi.

Le nombre de patients actuellement hospitalisés s’élève à 9.693, soit 130 de moins que dimanche. En ce qui concerne les patients en réanimation, ils sont 701 lundi alors qu’il y en avait 715 la veille.

En ce qui concerne le nombre total de cas, il est passé de 160.377 dimanche à 160.750 lundi, selon Santé publique France.

La DGS parle par ailleurs d’une situation “très préoccupante” en Guyane. “Le virus y circule activement, en particulier le long du littoral et dans l’ensemble des villes du territoire”, souligne-t-elle.

“Le facteur de reproduction (ou R0) y est supérieur à 2, le taux d’incidence est également très largement supérieur au seuil d’alerte, fixé à 50 tests positifs pour 100.000 habitants”, poursuit la DGS, ajoutant qu’une mission de trois professionnels de santé a été envoyée sur place afin de coordonner la gestion de crise avec l’Agence Régionale de Santé.

La Turquie agressive en Libye,

La Turquie agressive  en Libye

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La Turquie (appuyée par la Russie)  joue un « jeu dangereux » en Libye, a estimé lundi Emmanuel Macron, exhortant une nouvelle fois tous les parties prenantes au conflit à la “responsabilité” et réclamant la fin des ingérences étrangères et des “actes unilatéraux”.

 

“La France et la Tunisie demandent ensemble que les belligérants cessent le feu et tiennent leur engagement de reprendre la négociation engagée dans le cadre des Nations unies en vue de restaurer la sécurité de tous, de procéder à la réunification des institutions libyennes et d’engager la reconstruction au bénéfice de tous les Libyens”, a déclaré le chef de l’Etat français à la presse à l’issue d’un entretien avec son homologue tunisien Kaïs Saïed à l’Elysée.

“C’est un chemin difficile qui nécessite que chacun fasse preuve de responsabilité, que cessent les ingérences étrangères et les actes unilatéraux de ceux qui prétendent gagner de nouvelles positions à la faveur de la guerre”, a-t-il poursuivi.

“J’ai déjà eu l’occasion de dire très clairement au président Erdogan, je considère aujourd’hui que la Turquie joue en Libye aujourd’hui un jeu dangereux et contrevient à tous ses engagements pris lors de la conférence de Berlin”, a-t-il ajouté.

La Turquie intervient militairement en Libye en soutien au gouvernement d’entente nationale (GEN), reconnu par la communauté internationale, face à l’offensive du maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen.

Ce soutien turc, qui s’ajoute à l’appui de Moscou à Khalifa Haftar, fait grincer des dents et suscite l’inquiétude de l’Onu et des pays engagés ces dernières années dans la médiation visant à sortir le pays du chaos et à aboutir à un cessez-le-feu durable entre les deux camps rivaux.

La tension est notamment montée d’un cran ces derniers jours entre Ankara et Paris, les deux s’accusant mutuellement de contribuer à la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays divisé en deux et plongé dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.( où par parenthèse la France aurait bien fait de s’abstenir!)

 

La Turquie (appuyée par la Russie)  joue un « jeu dangereux » en Libye, a estimé lundi Emmanuel Macron, exhortant une nouvelle fois tous les parties prenantes au conflit à la “responsabilité” et réclamant la fin des ingérences étrangères et des “actes unilatéraux”.

 

“La France et la Tunisie demandent ensemble que les belligérants cessent le feu et tiennent leur engagement de reprendre la négociation engagée dans le cadre des Nations unies en vue de restaurer la sécurité de tous, de procéder à la réunification des institutions libyennes et d’engager la reconstruction au bénéfice de tous les Libyens”, a déclaré le chef de l’Etat français à la presse à l’issue d’un entretien avec son homologue tunisien Kaïs Saïed à l’Elysée.

“C’est un chemin difficile qui nécessite que chacun fasse preuve de responsabilité, que cessent les ingérences étrangères et les actes unilatéraux de ceux qui prétendent gagner de nouvelles positions à la faveur de la guerre”, a-t-il poursuivi.

“J’ai déjà eu l’occasion de dire très clairement au président Erdogan, je considère aujourd’hui que la Turquie joue en Libye aujourd’hui un jeu dangereux et contrevient à tous ses engagements pris lors de la conférence de Berlin”, a-t-il ajouté.

La Turquie intervient militairement en Libye en soutien au gouvernement d’entente nationale (GEN), reconnu par la communauté internationale, face à l’offensive du maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen.

Ce soutien turc, qui s’ajoute à l’appui de Moscou à Khalifa Haftar, fait grincer des dents et suscite l’inquiétude de l’Onu et des pays engagés ces dernières années dans la médiation visant à sortir le pays du chaos et à aboutir à un cessez-le-feu durable entre les deux camps rivaux.

La tension est notamment montée d’un cran ces derniers jours entre Ankara et Paris, les deux s’accusant mutuellement de contribuer à la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays divisé en deux et plongé dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.( où par parenthèse la France aurait bien fait de s’abstenir!)

Une dette doit toujours être remboursée (Moscovici)

Une dette doit toujours être remboursée (Moscovici)

 

« Je ne crois pas à la dette perpétuelle », a déclaré Pierre Moscovici. Ancien patron de Bercy, puis commissaire européen chargé de veiller au bon respect des règles budgétaires communes, Pierre Moscovici s’est exprimé publiquement ce dimanche pour la première fois depuis sa nomination au poste de président de la Cour des comptes , le 3 juin, dans l’émission « Le Grand Rendez-Vous » Europe 1 – « Les Echos » – CNews. Il en a profité pour préciser son rôle à la tête de l’institution . « Je ne serai ni le Père Fouettard, ni un panier percé », a-t-il lancé en insistant sur le fait que la Cour doit, selon lui, « d’abord assurer son métier » et « aussi avancer avec son siècle et se mettre dans le tempo de la décision publique ».

 « Pour moi, il y a deux boussoles. Est-ce que la dépense publique est intelligente ? Est-ce que la dette publique est soutenable ? » a développé Pierre Moscovici. S’il a reconnu que les finances publiques ne peuvent plus être abordées de la même façon dans le contexte actuel de crise sanitaire et économique, il a néanmoins estimé qu’une dette doit in fine être toujours remboursée. « Je ne crois pas à la dette perpétuelle, celle qui finit par s’annuler », a-t-il martelé. Le niveau de la dette française estimée à près 120 % du PIB avec les plans d’aides est « déjà très élevé », a pointé Pierre Moscovici.

Il a néanmoins fait preuve d’un brin d’optimisme en jugeant que la prévision du gouvernement d’une croissance en chute de 11 % « est un peu prudente », tout comme celle portant sur les destructions d’emplois à 1,2 million qui « est très élevée »« On pourrait espérer que cela soit un tout petit peu mieux. »

Il a par ailleurs rappelé son « devoir d’indépendance et d’impartialité » comme président de la Cour des comptes mais a précisé que l’institution « est disponible pour apporter son appui et son expertise à tous les débats »« La réforme, dans ma jeunesse, c’est quelque chose qui faisait penser à un progrès. Petit à petit, elle est devenue le symbole d’une punition, d’une purge », a-t-il regretté.

Un « plan d’investissement massif » pour l’université (Thomas Piketty)

Un « plan d’investissement massif » pour l’université (Thomas Piketty)

Thomas Piketty réclame un « plan d’investissement massif » pour l’enseignement supérieur français après les « six mois de blanc complet » dans les universités liés au confinement imposé par la crise du covid19.

Avec l’épidémie, « il y a eu six mois de blanc complet, qui viennent après un début d’année très chahuté par les grèves sur les retraites. Aujourd’hui, on a besoin d’un plan d’investissement massif » pour l’université déclare M. Piketty dans un entretien au Journal du Dimanche durant lequel il estime que la situation de la jeunesse représente le « plus grand gâchis depuis dix ans ».

« Le nombre d’étudiants a augmenté de 30% mais le budget de l’enseignement supérieur n’a absolument pas suivi. Les places disponibles, en particulier en IUT et BTS pour les bacheliers technologiques, sont insuffisantes. Elles sont prises par des bacheliers généraux qui eux-mêmes fuient un système mal financé. C’est un gâchis gigantesque », dénonce l’économiste, qui est directeur d’études à l’ Ecole des hautes études en sciences sociales et professeur à l’Ecole d’économie de Paris.

Il fustige aussi un « double discours avec d’un côté la start-up nation et l’innovation, et de l’autre la paupérisation de l’enseignement supérieur »« Le budget total des universités, hors recherche, stagne autour de 12-13  milliards d’euros depuis dix ans. En récupérant les 5  milliards d’euros perdus » lors de la suppression de l’Impôt sur la fortune (ISF) et la flat tax, on augmenterait de 40 % leurs moyens, estime-t-il.

 

Coronavirus Italie : 24 décès et 224 cas en 24h

Coronavirus Italie : 24 décès et 224 cas en 24h

24 décès supplémentaires dus au COVID-19, contre 49 la veille, le décompte quotidien des nouveaux cas avérés s’élevant à 224 contre 262 samedi.

Le nombre de morts dans le pays depuis que l’épidémie y est apparue le 21 février s’élève désormais à 34.634, selon l’agence de protection civile.

Le nombre de cas confirmés en Italie s’élève dans le même temps à 238.499, tandis que 148 personnes étaient en soins intensifs dimanche, contre 152 samedi.

Île-de-France : bientôt un million de chômeurs

Île-de-France : bientôt  un million de chômeurs

« Les estimations, c’est 300.000 chômeurs de plus en Île-de-France d’ici la fin de l’année. Ca veut dire qu’en l’Île-de-France, on risque de dépasser le million de chômeurs, ce sera un triste record historique », a déclaré Mme Pécresse (Libres!, ex-LR) au micro du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI.

« La crise économique sera très dure, particulièrement en Île-de-France. Nous avons du tourisme, nous avons des industries qui sont particulièrement touchés: l’aéronautique, l’automobile. Nous avons la culture, l’événementiel », a ajouté la présidente de la région qui craint qu’une deuxième vague de l’épidémie mette « vraiment l’économie de la France au tapis ».

La crise du Covid-19 est « un tsunami qui remporte tout sur son passage » et entraîne, pour l’Ile-de-France, une dette de « 1 milliard d’euros », à cause de la perte de recettes et l’augmentation des dépenses, a-t-elle encore dit.

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Sur l’ensemble de la France, l’Unédic, qui gère le régime d’assurance-chômage, anticipe la destruction de 900.000 emplois fin 2020 par rapport au 4e trimestre 2019, ce qui entraînerait l’indemnisation de 630.000 demandeurs d’emplois supplémentaires. Et on est certainement très loin du compte car la grande vague de défaillance interviendra au début de l’automne

Le premier trimestre 2020 avait vu la destruction de 497.400 emplois dans le privé, soit une baisse de 2,5% provoquée par un effondrement de 40% de l’intérim, du fait du confinement, selon les chiffres de l’Insee.

Mettre fin au PIB (Joseph Stiglitz)

Mettre fin au PIB (Joseph Stiglitz)

Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz estime que le coronavirus a révélé au grand jour que l’économie mondiale tournait sans roue de secours et plaidé pour une meilleure mesure de la santé économique d’un pays que le PIB, dans un entretien avec l’AFP.


Le discours des politiques étant imprégné par l’idée de relance «verte», Joseph Stiglitz affirme qu’il faudrait «réfléchir au type d’économie dont nous voulons après cette pandémie». «Et il ne faudrait pas se contenter de revenir là où nous étions. Nous savions alors et nous savons d’autant plus aujourd’hui que cet équilibre comportait beaucoup d’iniquités et d’inégalités. Ce qu’il nous faut donc faire, c’est mener l’économie dans une direction qui reflète toutes ces préoccupations. Le PIB n’est pas une bonne mesure. Le PIB ne prend pas en compte les inégalités, le manque de résilience, le manque de durabilité.»

Joseph Stiglitz ajoute que «l’indicateur le plus important est l’impact des émissions de gaz à effet de serre. Pas seulement le CO2, mais aussi le méthane. Ils ont chacun des dimensions différentes, comme leur durée de vie et leur puissance. Ces dernières années, nous en avons appris davantage sur les multiples manifestations du changement climatique, par exemple sur la manière dont il va affecter les événements météorologiques extrêmes. Ce que nous avons appris, c’est la complexité du changement climatique lui-même.»


Cependant, le PIB reste l’indicateur clé pour évaluer le succès de toute politique, et il se pourrait que l’évolution vers un nouveau modèle de croissance soit influencée par les outils que nous utilisons pour la mesurer. Le Prix Nobel de l’économie pense en effet que «les indicateurs sont importants à deux égards. Dans notre nouveau rapport (pour l’OCDE), nous avons souligné que si nous avions eu de meilleures mesures, nous aurions eu une meilleure idée des dommages que la crise de 2008 était en train de causer. Plus largement, nous devrions travailler à une meilleure mesure de la santé de l’économie, pour savoir dans quelle mesure nos politiques de relance améliorent réellement nos sociétés.»

Selon Joseph Stiglitz, l’accent mis sur le PIB n’a pas permis de réaliser le manque de résilience de la société. «Il ne nous a pas permis de calculer la force de notre économie», dit-il. «Pour faire simple, il y a une grande différence entre le fait qu’une voiture ait une roue de secours ou non. Mais dans la façon dont nous mesurons le PIB, une voiture sans roue de secours est plus efficace qu’une voiture avec une roue de secours: elle coûte moins cher.»

«Nous avons créé une économie sans roue de secours, sans lits d’hôpitaux supplémentaires, nous ne nous sommes pas préparés à la pandémie, nous n’avons pas fait beaucoup de choses qui nous auraient permis de répondre à la pandémie. Ce n’est pas que nous aurions pu l’empêcher, mais nous aurions pu avoir une économie beaucoup plus résiliente, plus apte à réagir, et cela, je crois que nos statistiques ne nous le disent pas.», ajoute-t-il.

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Sur la relance «verte», Joseph Stiglitz se dit «plein d’espoir, surtout en Europe». Mais il précise : «nous devons continuer à travailler. Le monde a pris l’engagement d’être neutre en carbone d’ici à 2050. Je pense que c’est réalisable. C’est une étape très positive, mais ce n’est pas suffisant d’avoir cette aspiration, il faut commencer à dépenser l’argent. Et évidemment la pandémie nous incite à commencer à dépenser cet argent.»

«Nous devons aider les gens à se reconvertir, les diriger vers d’autres emplois, comme vendeur de panneaux solaires», explique l’économiste américain. «Ne pas faire cette transition aurait un coût extrêmement élevé pour le monde. Nous devons donc reconnaître que certains individus seront plus mal lotis. Nous devrons absolument veiller à ce qu’ils soient correctement protégés et à les aider à se diriger vers d’autres secteurs de production.»

Alarme sur les futures défaillances d’entreprises

Alarme sur les futures défaillances d’entreprises

«Aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite», avait assuré le président de la République dans son allocution officielle du 16 mars, où il annonçait l’entrée du pays en confinement. Depuis, les signaux alarmants se multiplient, et une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) dévoilée ce vendredi évoque même «des niveaux de défaillances sans précédent».

Les simulations de l’impact de la pandémie sur la solvabilité des entreprises, réalisées à partir d’un échantillon d’un million de sociétés tricolores, donnent même le vertige. Elles font état d’une hausse de presque 80% des défaillances. Le taux de défaillance d’entreprises (c’est-à-dire la part des entreprises dont les fonds propres deviennent négatifs, risquant donc la faillite) pourrait grimper de 1,8% en temps normal à 3,2% cette année du fait de la crise. «Ces chiffres semblent petits, mais en fait ça fait passer le nombre de défaillances d’entreprises d’à peu près 55.000 à 95.000, donc c’est une hausse substantielle et inédite», a commenté Xavier Ragot, président de l’OFCE.

: l’OFCE estime que les faillites entraîneront potentiellement 250.000 suppressions de postes. D’autant que la reprise de l’activité économique est très progressive et inégale selon les secteurs, et que même des entreprises solides peuvent être menacées par la chute brutale de leurs carnets de commandes.

Les répercussions de la pandémie sont très hétérogènes selon les domaines d’activité, la taille et les zones d’implantation géographiques des entreprises. Sans surprise, l’hébergement-restauration, les services aux ménages et la construction sont particulièrement exposés aux défaillances. Dans ce dernier secteur, la réduction de l’activité peut même atteindre 85%. Les micro entreprises et les grandes entreprises apparaissent plus vulnérables, alors que les PME et les ETI sont plus solides. Et c’est en Île-de France et dans le Sud-est que ces faillites devraient être les plus nombreuses. A contrario, celles situées dans le nord de l’Occitanie et l’est de la région Auvergne Rhône-Alpes semblent bien résister.

L’enquête souligne par ailleurs l’efficacité du dispositif de l’activité partielle pour limiter les défaillances. Sans sa mise en œuvre, elle évalue que la part des entreprises en faillite serait passée de 3,2% à 4,4%. Pour autant, elle indique aussi que ce dispositif est mal adapté à une évolution durable de l’activité des entreprises et peut parfois diminuer les incitations de retour à l’activité.

Idéologie-Onfray: «La gauche acéphale»

Idéologie-Onfray: «La gauche acéphale»

TRIBUNE – Dans un texte lumineux ( le Monde) , le philosophe explique pourquoi et comment, en changeant de combat et d’idéologie, la gauche actuelle a fini par oublier la France et les Français.

Il y eut une guerre franco-allemande perdue par la France dont on ne parle pas: c’est celle qui a opposé l’idéaliste Marx au pragmatique Proudhon.

Marx a bien sûr gagné ce combat. Il eut un allié de poids avec Lénine puis Staline, qui ont appliqué la théorie communiste sur une grande partie de l’Europe. Je sais que les dévots du concept estiment que le goulag n’était pas chez Marx, mais la légitimation de la violence s’y trouve. Or, le goulag n’est jamais que l’une des formes prises par cette violence.

Les intellectuels ont été nombreux à souscrire à la fable marxiste au XXe siècle, car elle réjouit leur goût pour les idées, les concepts, les mots, le verbe, la rhétorique, la dialectique, la sophistique. L’idéalisme marxiste a dominé la vie intellectuelle française pendant la moitié d’un siècle, jusqu’en 68. Car le mois de mai enterre cette vieille gauche portée par Sartre en France au profit d’un gauchisme structuraliste incarné par Foucault et quelques autres. Le vieux marxisme à la papa

Fausse démocratie-Convention citoyenne : les idiots utiles de Macron

Fausse démocratie-Convention citoyenne : les idiots utiles de Macron

 

On peut difficilement a priori juger du manque de sincérité des 150 citoyens pris au hasard ( sans doute après un filtrage méthodique portant sur plusieurs milliers !) qui se sont engagés de façon un peu naïve dans cette opération de démocratie trottoir proposée par Macron  dont l’objectif était surtout de ne pas  affronter les organisations en charge habituellement des questions environnementales et de façon plus générale les partis politiques. C’est la stratégie habituelle de Macron: contourner les organisations qu’il s’agisse du terrain écologique,, politique ou encore sociale ( y compris à l’intérieur de LREM).  Macron se veut le parti lui-même, le seul membre décideur, le seul membre penseur, le seul membre représentatif, les autres n’étant assimilés qu’à des collaborateurs de seconde zone y compris d’ailleurs au sein de son propre gouvernement. Du coup, cette opération convention citoyenne sur l’environnement était cousue de fil blanc dès le départ l’objectif était de détourner l’attention sur nombre de problèmes dans lesquels a chuté le président pour tenter d’orienter l’intérêt sur un objet normalement plus fédérateur. Or comme il fallait s’y attendre,  cette convention citoyenne en quelques mois n’a pu se transformer en en lieu d’expertise expert de l’environnement même si quelques propositions ici ou là paraissent évidentes mais d’une façon générale elles paraissent évidents y comprises à ceux qui fréquentent les bistrots.

 

 Rien de révolutionnaire que de développer le progrès tout en préservant les ressources de la Terre, la biodiversité, la qualité de la vie bref protéger la vie tous ceux qui vivent. Et de là sont sortis les idées les plus saugrenues comme celle consistant à limiter à 110 km/h la vitesse sur les autoroutes. Notons d’abord que ce ne sont pas sur les autoroutes que ce produisent les masses de d’émissions polluantes mais dans les zones denses des agglomérations. Ensuite cela va imposer à chaque automobiliste de réinvestir dans la vieilles 2cv classiques. Et encore on a échappé à la proposition de réduction du temps de travail à 28 heures sans réduction de la rémunération évidemment bref des propositions qui seront vite enterrées, détournées, déformées mais par contre utilisées politiquement par Macron tenter l’opération de manipulation politique. On essaiera de choisir deux ou trois questions susceptibles de recueillir 60 à 80 % d’adhésion pour donner l’impression que la cote de popularité du président de la de république qui s’effrite de jour en jour est en train de remonter surtout à la veille des élections de 2022. La ficelle est énorme. Mais la procédure elle-même était nulle même si cela ne remet pas en cause la sincérité des participants mais plutôt leur naïveté. Et pourquoi pas aussi des une convection citoyenne sur la coronavirus ? Avec referendum évidemment !

Affaire Fillon : qui a trahi?

Affaire Fillon : qui a trahi?

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La question risque d’être pendante durant un long moment car dans ce genre d’affaires ceux qui agissent vraiment et pourraient être même inculpés pour action illégale sont souvent des seconds couteaux voir des troisièmes. Il faut se souvenir qu’au moment de l’élection présidentielle Fillon n’était sans doute pas le seul, loin s’en faut, à rémunérer quelqu’un de sa famille comme collaborateur parlementaire. D’une façon générale pendant des années, cette pratique a même été assez courante.

Une manière d’arrondir les fins de mois. Ce qui est surprenant dans cette affaire c’est la brutalité avec laquelle est intervenue cette nouvelle qui a largement contribué à discréditer l’intéressé et même à lui faire perdre toute chance d’élection.

 

Certains parlent de concurrence et de rivalité au sein même du parquet , la thèse est possible mais on ne livre pas ce genre d’information sans s’être au préalable assuré de l’appui  susceptible  de vous défendre en cas d’attaque de l’adversaire. Il est clair que Macron a été l’un des principaux bénéficiaires de cette opération de déstabilisation de Fillon qui a pris peut-être un peu trop ses aises avec les privilèges » ordinaires » du pouvoir . ( Hollande était déjà hors jeu).

 

L’attaque peut aussi venir de intérieur même du camp des Républicains. De proches de Sarkozy qui n’appréciaient pas  Fillon;  les mêmes peut qui ont aussi torpillé la candidature de Juppé. À deux pas de son ­épilogue, l’affaire ­Fillon vient ­peut-être de ­redémarrer. En effet , les  déclarations surprenantes d’une haute magistrate jettent un doute rétrospectif sur la ­conduite de l’enquête et lui offrent l’occasion d’apparaître non plus en ­suspect mais en ­victime.

La femme par qui le scandale arrive est ­Éliane ­Houlette. À la tête du ­parquet ­national financier (PNF) jusqu’à l’an ­dernier, elle vient de déplorer devant une commission parlementaire les « pressions » exercées par sa hiérarchie en 2017 pour accélérer les poursuites contre ­François ­Fillon. Dès lors, c’est la ­question de l’impartialité de la ­justice qui est posée. Et, par ricochet, celle de la sincérité d’une élection qui a causé la défaite de l’intéressé et abouti à la victoire ­d’Emmanuel ­Macron.

Le chef de l’État ne s’y est ­d’ailleurs pas trompé. ­Conscient qu’une ombre portée sur le scrutin de 2017 pourrait lui porter tort, il a saisi vendredi soir le ­Conseil ­supérieur de la magistrature (CSM), organe indépendant chargé de ­garantir l’indépendance de la justice, pour lui demander « d’analyser si le PNF a pu exercer son activité en toute sérénité, sans pression » dans le dossier ­Fillon. Le CSM devrait vite ­convoquer ­Éliane ­Houlette et les autres ­magistrats susceptibles ­d’éclairer cet épisode, au ­parquet général de ­Paris et à la ­chancellerie, voire l’ancien ministre (PS) de la ­Justice ­Jean-Jacques ­Urvoas et des membres de son cabinet. Mais nul ne sait quelles ­conséquences pourront être tirées de l’avis qui sera rendu, surtout s’il est négatif.

L’avocat de ­Fillon, ­Antonin ­Lévy, n’en attend rien de providentiel : « La séparation des pouvoirs est à géométrie variable, ­ironisait-il samedi. La ­justice ne veut pas que les ­députés s’autocontrôlent sur l’utilisation de leurs frais de mandat, mais elle veut bien que les magistrats s’autocontrôlent sur la ­conduite des procédures. » À ­l’Élysée, on ­confie néanmoins qu’une ­inspection administrative pourrait prendre le relais si les pouvoirs d’enquête du CSM s’avéraient insuffisants.

Quel mystère faut-il percer? Celui des circonstances qui ont conduit le PNF à changer le cadre juridique de l’enquête sur ­Fillon et son épouse, le 24 février 2017. Ce ­jour-là, ­Éliane ­Houlette interrompait subitement l’enquête préliminaire ouverte un mois plus tôt sur la base d’un article du ­Canard ­enchaîné et ouvrait une information judiciaire. Loin d’une simple étape procédurale, cette ­décision transférait la responsabilité de l’enquête de la police à un juge d’instruction ; et surtout, elle ­ouvrait la possibilité d’une mise en ­examen, alors que le candidat avait ­proclamé que seule une telle poursuite l’obligerait à se retirer.

Or dans sa déposition récente devant les députés, ­Éliane ­Houlette affirme que sa supérieure directe, ­Catherine ­Champrenault, a voulu lui imposer ce revirement. « J’ai été ­convoquée au ­parquet général, j’y suis allée avec trois de mes collègues d’ailleurs, […] pour m’engager à changer de voie procédurale, ­c’est-à-dire d’ouvrir une information », ­raconte-t-elle, indiquant même que la procureure générale lui a adressé « une dépêche en ce sens ». L’entrevue entre les deux femmes remonte au 15 février 2017. ­Houlette dit avoir refusé d’obtempérer. Pourtant, une semaine après, elle ouvrait bel et bien une information judiciaire ­contre les époux ­Fillon, notamment pour « détournement de fonds publics ».

Officiellement, le motif de sa ­volte-face tenait à un risque ­imprévu : l’adoption d’un nouveau régime de prescription interdisant de ­facto de poursuivre des délits financiers au-delà de douze ans après les faits, qui pouvait donc bloquer le dossier ­Fillon. S’agissait-il d’un prétexte ­destiné à habiller une décision prise sous la ­contrainte? Même si ­Houlette a « regretté » vendredi le ­tohu-bohu né de ses propos publics, selon elle « déformés ou mal compris », rien n’interdit de le penser puisque sa supérieure, elle, ne nie pas avoir « préconisé » une information judiciaire. D’où une énigme ­supplémentaire dans cette charade à tiroirs : pourquoi la dirigeante du PNF ­n’a-t-elle pas versé cette instruction écrite au dossier, comme la loi le prévoit?

L’imbroglio ne s’arrête pas là. Car une fois l’information ouverte, il fallait la ­confier à un juge et ce choix relevait non du PNF mais du président du tribunal de ­Paris. Alors à ce poste, ­Jean-Michel ­Hayat, magistrat chevronné notoirement classé à gauche, allait ­désigner ­Serge ­Tournaire en sachant pertinemment quelle en serait la ­conséquence : le juge d’instruction, déjà chargé de la ­quasi-totalité des enquêtes visant ­Nicolas Sarkozy et des personnalités de droite, passerait vite à l’action, campagne présidentielle ou non.

Problème : Hayat a révélé par la suite avoir été alerté par ­Houlette dès le 22 février ; mais ­Tournaire n’était de permanence qu’à partir du 24. Tout porte donc à croire que la procureure et le président se sont entendus pour faire coïncider l’ouverture du dossier avec l’agenda du juge d’instruction – ­ralentir le processus pour accélérer la procédure… La suite se déroula comme prévu : trois jours après avoir hérité de l’affaire, ­Tournaire ­convoquait ­Fillon et le 14 mars, le candidat était mis en examen, à quarante jours du premier tour. Déjà ­flétrie, sa campagne tournait au ­calvaire.

Bien sûr, rien ne permet de ­conclure que ces influences secrètes ont été décisives avant sa mise en examen, ­l’ex-Premier ­ministre avait déjà chuté dans les sondages, les éléments de l’enquête le compromettaient et sa défense semblait calamiteuse – ­n’avait-il pas ­lui-même réclamé que la ­justice aille vite? Sans parler de l’affaire des costumes révélée par le JDD en mars. Il n’empêche, les ­confidences de ­l’ex-dirigeante du PNF, désormais retraitée, font ressurgir les soupçons d’instrumentalisation de la justice.

D’autant que la magistrate évoque aussi d’insistantes « ­demandes de précisions » sur l’enquête, venues elles aussi du ­parquet général. « C’est un contrôle très étroit, une pression très lourde », ­a-t-elle dit aux ­députés. En réponse, la procureure générale n’a ­contesté que le terme de « ­pression ». Et pour cause : sa ­position hiérarchique l’autorisait à solliciter de tels renseignements. À qui les destinait-elle? D’évidence, à la chancellerie, et à travers elle au pouvoir. Toujours démentie mais toujours pratiquée, la remontée ­d’informations sensibles fait ­partie de l’ordinaire des procureurs, a ­fortiori en période électorale, où les plus avisés veillent à prendre le bon tournant au bon moment.

Début 2017, ­François ­Hollande s’était déjà désisté ; le jeu était ouvert mais les usages restaient. Dans le livre qu’ils lui ont consacré, Un président ne devrait pas dire ça (Stock, 2016), les journalistes ­Gérard ­Davet et ­Fabrice ­Lhomme décrivent le prédécesseur de ­Macron comme « le président de la Ve ­République le moins au fait des procédures dites sensibles » tout en apportant plusieurs preuves du ­contraire : ­Hollande retraçant la chronologie d’une enquête visant ­Sarkozy, ­confiant avoir été prévenu d’une perquisition par ­Christiane ­Taubira, révélant avoir renoncé à nommer une ministre pour avoir « su qu’il y avait une enquête préliminaire ». « Il vaut mieux ne pas savoir, quitte à prendre des coups », assurait-il aux auteurs. Dans ­l’affaire ­Fillon, certains ont su. Et le coup (de grâce) a été donné.

«Les experts de la commission Blanchard-Tirole: l’ entre-soi »

«Les experts de   la commission Blanchard-Tirole: l’ entre-soi »

 

Dans  un article précédent nous avions déjà souligné le caractère relativement homogène de la sociologie des experts retenus par  pour définir la nouvelle politique économique ( celle de 2022 et après sans doute. Tous avaient à peu près le même profil d’économistes relativement orthodoxes assez éloignés des problématiques aussi bien environnementales, sanitaires que sociales. L’économiste Florence Jany-Catrice regrette, dans une tribune au « Monde », que la composition de la commission Blanchard-Tirole « sur les grands défis économiques » ne reflète que la vision libérale et productiviste de la science économique « mainstream »

 

 

Tribune. L’essoufflement évident et l’effondrement en cours de notre modèle économique libéral financiarisé suscitent de plus en plus angoisse et sidération. La crise sanitaire récente jette une lumière crue sur son incroyable fragilité : il aura suffi d’un virus pour précipiter les économies européennes dans les affres d’un arrêt productif sans aucun précédent historique.

Cette chute extrêmement brutale dit énormément de notre monde et de la manière dont nous l’habitons intellectuellement. En premier lieu, le sacrifice des services publics, en particulier de santé, aux impératifs productifs marchands et industriels d’un autre âge se paie cash : on en connaissait le coût social, on en connaît maintenant le coût économique. Combien de vies et combien de milliards nous aura finalement coûté la volonté drastique de réduire la prévention en matière de santé, l’obsession de la tarification à l’acte et l’idéologie du zéro stock ?

Mais on doit aussi en second lieu mesurer l’effet « révélateur » du confinement : la redécouverte de la joie d’être ensemble, d’un autre rapport au monde, au temps, à la qualité de nos vies. Comme si brutalement le décor de théâtre du « toujours plus et plus vite », qui nous épuise et tue notre environnement naturel, avait glissé au pied de l’estrade. Chute effrayante, puisqu’elle s’accompagne, évidemment, en troisième lieu, d’un effondrement productif qui menace de manière violente les plus exposés d’entre nous, qui risquent désormais de rejoindre la cohorte grandissante des exclus.

Ce triple choc interroge notre dépendance intellectuelle aux logiques libérales et productivistes. Il suppose réflexion. « Rien ne sera plus comme avant », nous a dit, de manière extrêmement solennelle, notre président. Las, son premier acte a été de réunir un comité d’experts pour penser le monde d’après, une commission « d’experts sur les grands défis économiques » – dite commission « Blanchard-Tirole » –, qui doit proposer des politiques économiques efficaces face à trois défis mondiaux dans le contexte post-Covid-19, à savoir les inégalités, le climat et la démographie.

La manière dont ce premier acte a été posé dit tout de la cécité des classes dirigeantes. Est-il bien sérieux, dans ce « monde d’après »de n’avoir réuni dans ce cercle de réflexion que des économistes ? Le monde dans lequel s’est déployée la crise n’est-il pas précisément un monde qui souffre de la domination sans partage de l’économisme ? Ne souffrons-nous pas tous de voir l’économie mise toujours et encore au-devant du vivre-ensemble ?

Mais pour Macron quoi de mieux que de choisir des personnalités qui pour l’essentiel pensent comme lui ? Ne serait-ce que pour donner un vernis scientifique à son projet (NDLR)

Démocratie trottoir- Convention citoyenne: Un catalogue de bons sentiments

Démocratie trottoir- Convention citoyenne: Un catalogue de bons sentiments

 

Les quelque 150 propositions, marquées économiquement à gauche, ont un air de déjà-vu. Que l’on pense à la proposition de réduction du temps de travail hebdomadaire à 28h - finalement non retenue -, à l’augmentation du SMIC, à la taxation des dividendes, etc. «Déception face aux résultats de la prétendue convention citoyenne : reprise de la vulgate du lobby écologiste, (…) ignorance de l’économie, absence totale de légitimité. Le tirage au sort confirmé comme imposture démocratique!», attaque sur Twitter le sénateur LR Philippe Bas, président de la commission des Lois.

Beaucoup d’autres propositions forment ensemble une vaste liste d’interdictions ou du moins de limitations : interdiction de la vente des véhicules les plus polluants, de certaines publicités, des enseignes lumineuses, des terrasses chauffées dans les bars et restaurants, limitation de l’autoroute à 110 km/h. C’est le retour de l’écologie punitive, déclarent certains, d’aucuns plaisantant à propos des «Khmers verts». «La convention citoyenne s’annonçait comme une remarquable usine à taxes, interdictions et autres projets soviétoïdes repeints en vert. Sa production dépasse toutes les espérances», tacle par exemple Olivier Babeau, président du think tank Institut Sapiens, marqué à droite.

Sur France Info, les propositions sont aussi étrillées par un avocat reconnu en droit de l’environnement, Maître Nicolas Gossement, qui a participé en 2007 au Grenelle de l’environnement en tant que porte-parole du réseau associatif France Nature environnement. «Ce rapport, il aurait pu avoir pour titre ‘Demain, on rase gratis’. C’est une compilation des idées généreuses qui existent depuis 20 ans», estime l’avocat, qui ajoute : «On pouvait s’attendre à un rapport de citoyens. Par bien des aspects, c’est un rapport d’experts : il est évident qu’énormément de propositions n’ont pas été élaborées que par les citoyens. Le message des organisateurs est de dire qu’ils ont eu l’appui d’experts qualifiés (…) On aurait aimé un peu plus d’imprudence de la part de citoyens. Quand on demande des notes à l’administration de l’État pour savoir quelles mesures on peut prendre, on obtient cela».

Le spécialiste du droit de l’environnement note aussi des angles morts. Ainsi, la Convention ne se prononce pas vraiment sur l’idée d’une «taxe carbone». «La quasi-totalité des sujets qui fâchent a été mise de côté», note Maître Gossement. Rien, par exemple, sur le nucléaire, qui fournit pourtant 70% de la production française d’électricité. Que l’on soit «pour» ou «contre», cet oubli est étonnant. À l’inverse, certaines propositions nouvelles, peu précises, existent déjà… «La rénovation des bâtiments, c’est dans deux lois récentes. Ce n’est pas du tout nouveau, je n’ai pas vu de grande différence, hormis le fait qu’on repousse l’échéance à 2040. Ils auraient dû préciser ce qui existe, ce qu’on va modifier, et comment c’est modifiable», poursuit l’avocat.

Des critiques que l’on entend aussi dans la bouche d’un économiste libéral, Jean-Marc Daniel, professeur émérite à l’ESCP Europe, au micro de BFMTV. «Ce qui est assez surprenant dans ces propositions, c’est que l’échantillon est supposé être représentatif. On a beaucoup utilisé l’expression « randomiser » durant la crise du coronavirus. Je ne suis pas sûr que cet échantillon ait été randomisé, note l’économiste. Les techniques de sélection auraient permis d’avoir une vision assez objective de la réalité de ceux pensent les citoyens français. En tout cas, s’ils pensent ça, c’est une vision assez radicale et assez négative de l’avenir.» De quoi reposer la question de la légitimité des formes de démocratie directe.

 

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