VL 110km-h: le pour et le contre et surtout quelle transition

VL 110km-h: le pour et le contre et surtout quelle transition

 

 

On sait que plusieurs sondages ont démontré que 90 % des français sont actuellement contre la limitation à 110 km/h de la vitesse des voitures sur autoroute. Pour autant le, JDD s’efforce de faire l’inventaire des avantages et des inconvénients de cette éventuelle mesure  pour limiter les gaz à effet de serre.

« Sur les 149 propositions formulées par la Convention citoyenne pour le climat, c’est celle qui a fait le plus polémique. Les 150 Français tirés au sort l’été dernier pour définir des mesures permettant de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 ont proposé dimanche un abaissement de la vitesse maximale sur l’autoroute. Cette réduction de la vitesse, de 130 km/h à 110km/h, n’a été adoptée qu’à 60% des voix, contre environ 90% pour le reste des autres mesures.

Déjà évoquée lors du Grenelle de l’environnement en 2007 mais jamais retenue, la limitation de la vitesse sur l’autoroute agite à nouveau les débats. Si pour certains, à l’image du député européen EELV Yannick Jadot, elle permet « d’avoir un impact substantiel, significatif, sur les émissions de gaz à effet de serre », d’autres, comme l’association 40 Millions d’automobilistes, dénoncent une « proposition malvenue et purement idéologique ». Coûts, effets sur la mortalité routière, pollution : voici les avantages et les inconvénients de la mesure.

En France, les transports sont le secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre (GES). Ils représentaient en 2017 29,4% de l’ensemble des émissions de GES du pays. Plus que les poids lourds, les voitures particulières sont responsables de 53% des émissions du secteur et 16% des émissions totales de l’Hexagone. Or, d’après la majorité des chercheurs, plus la vitesse d’une voiture est importante, plus elle émet de gaz à effet de serre. Les membres de la Convention citoyenne pour le climat avancent qu’une réduction de 20 km/h pourrait réduire de 20% en moyenne les émissions de GES sur l’autoroute. 75% des études recensées par l’Ademe (l’Agence de la transition énergétique) affirment que « la limitation de vitesse sur les routes et les autoroutes entraîne une diminution des émissions et/ou des concentrations de polluants ».

La pollution de l’air provoque chaque année 48.000 décès dans le pays. Un abaissement de la vitesse maximale autorisée sur l’autoroute permettrait d’améliorer la qualité de l’air grâce à une baisse des émissions de particules fines et d’ozone, et donc de réduire le nombre de décès prématurés.

Autre argument en faveur du passage aux 110km/h mais qui ne relève pas de l’écologie : la baisse de la mortalité routière. Selon une étude du Commissariat général au développement durable (sous l’égide du ministère de la Transition écologique et solidaire) réalisée en mars 2018, sa mise en place permettrait d’éviter 22 morts, 198 blessés graves hospitalisés et 1.852 blessés légers par an sur l’autoroute.

Si l’on tient compte du report de certains automobilistes sur les routes secondaires, lié à cette baisse de la limitation de vitesse, et du nombre d’accidents supplémentaires sur celles-ci, la mesure empêcherait 13 personnes de mourir chaque année sur les routes. Ce qui représente un bénéfice économique de 149 millions d’euros par an, selon l’étude. Un impact qui demeure cependant limité car le taux d’accidents mortels est déjà très faible sur les autoroutes.

Rouler plus lentement, c’est aussi consommer moins. D’après les conventionnaires, la limitation de la vitesse sur l’autoroute permettrait « d’économiser 1,40 euros par 100 km » sur le coût du carburant. Toujours selon le Commissariat général au développement durable, 20 km/h en moins sur l’autoroute représentent une économie totale de 360 millions d’euros, mais aussi une baisse de 5,12% de la consommation de carburant, soit 1,45 million de tonnes de CO2 en moins par an. Pas non plus de quoi révolutionner le secteur, qui en rejette environ 135 millions par an.

Un abaissement de la vitesse permettrait de fluidifier le trafic autoroutier, ce qui éviterait des surémissions de polluants provoquées par des bouchons. Par ailleurs, selon le rapport de l’Adema, les nuisances sonores seraient moins importantes si la proposition venait à être appliquée.

Si les membres de la Convention citoyenne pour le climat jugent leur préconisation « relativement aisée à appliquer » puisqu’elle consiste essentiellement à modifier le Code de la route, celle-ci entraînerait des dépenses significatives pour changer la signalétique. En considérant qu’un nouveau panneau vaut 200 euros et qu’en placer 20 par jour représente 1.200 euros de coût salarial, le Commissariat général au développement durable estime le montant du remplacement à 1,6 million d’euros sur dix ans. La Convention, elle, table plutôt sur une installation « d’au moins un an, pour une application début 2021″. Le report d’une partie du trafic vers les routes départementales et nationales se solderait lui par une perte de 76 millions d’euros pour les concessionnaires d’autoroutes.

 

Inévitablement, le passage à 110km/h augmenterait les temps de trajets des automobilistes. Selon la Convention citoyenne pour le climat, ces derniers ne perdraient qu’entre 4 à 8 minutes par heure. Un laps de temps qui paraît insignifiant à première vue, mais qui a en réalité un véritable coût économique et social, notamment pour les personnes empruntant l’autoroute pour rejoindre leur lieu de travail.

 

Le Commissariat général au développement durable évalue même cette perte à près de 1,15 milliard d’euros. Selon lui, les recettes induites par la mesure (moindre accidentalité, moindre pollution, gain de carburant) seraient bien inférieures aux coûts, avec un bilan négatif de 554 millions d’euros. Le rapport conclut donc que la réduction de la vitesse sur l’autoroute a « peu d’intérêt à être mis[e] en œuvre (ou a minima pas de manière globale au niveau national) ».

Alors même qu’elle a été instituée par Emmanuel Macron à la fin du grand débat post-Gilets jaunes, une crise en partie déclenchée par l’abaissement à 80 km/h, la Convention citoyenne pour le climat s’attaque elle aussi à l’épineux sujet des limitations de vitesse. Elle reconnaît d’ailleurs qu’une telle mesure sera « complexe à mettre en place » du point de vue de son « acceptabilité ». Pour preuve, la pétition lancée par l’association 40 Millions d’automobilistes, qui revendique déjà plus de 400.000 signataires.

D’après la ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne, qui s’est dit favorable à la mesure « à titre personnel », le gouvernement est « conscient de la sensibilité du sujet ». Elle a par ailleurs indiqué mercredi que l’Ademe est en train de réaliser un « bilan global » des conséquences d’une limitation à 110 km/h sur l’autoroute.

 

Dans ce bilan il faudra sans doute distinguer le volume de circulation sur autoroute urbaine où se déroule l’essentiel du trafic d’autoroutes. On sait en effet que 80 % de la population environ est maintenant concentrée auprès des grandes zones urbaines et le trafic aussi ( NDLR). Le débat tout cas est ouvert et il est loin d’être refermé pour des questions écologiques bien sûr mais aussi technologiques et économiques .L’urbanisme conditionne aussi une grande partie de la mobilité 

 

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