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Almodovar, Lelouch, Dardenne… en guerre contre les géants du numérique

Almodovar, Lelouch, Dardenne… en guerre contre les géants du numérique

Treize réalisateurs du Vieux Continent demandent à la Commission européenne d’imposer une régulation à Google, Amazon, Facebook, Apple, Netflix ou à leurs équivalents chinois.

 

«Exigence des régulations, sanction à la hauteur des enjeux, rapport de force diplomatique, vous avez fait entrevoir, écrivent-ils, que vous étiez prêt à assumer ces démarches vitales afin que les peuples puissent continuer à se raconter, à eux-mêmes et aux autres nations: des histoires originales, inattendues, des dramaturgies particulières, des prototypes loin des sentiers battus et loin des fourches caudines du big data des plates-formes», rappellent les cinéastes qui craignent la banalisation et la marchandisation du divertissement de consommation.

La lettre est signée par Pedro Almodovar, Cristina Comencini, Luc Dardenne, Costa Gavras, Hugo Gelin, Jeanne Herry, Pierre Jolivet, Kamen Kalev, Claude Lelouch, Radu Mihaileanu, Cristian Mungiu, Olivier Nakache et Éric Toledano. Tout en exprimant leur «appréciation» du message de «vigueur» que le commissaire «a adressé au dirigeant de Facebook», ils demandent à Thierry Breton de le rencontrer «pour inventer ensemble les solutions innovantes, audacieuses et concrètes».

 «Nous croyons davantage à l’union des forces qu’à la verticalité, fusse-t-elle vertueuse», notent-ils. «L’Amérique avait bien compris ces enjeux culturels et industriels en imposant son cinéma à travers le plan Marshall (…) Aujourd’hui, ses industriels s’appellent les GAFAN (NDLR: Google, Apple, Facebook, Amazon et Netflix) et ils sont mille fois plus puissants. Et le confinement leur a permis de s’enrichir toujours plus», argumentent les réalisateurs. «Les peuples européens (…) ont bien compris aussi qu’en échappant à l’impôt, les GAFAN contribuaient si peu au financement des hôpitaux, de l’éducation et à tous les mécanismes vitaux des démocraties européennes».

«Abandonner ce combat, insistent les cinéastes, c’est ouvrir la voie aux Big Brothers, c’est accepter qu’insidieusement notre culture européenne disparaisse dans une distraction permanente, réduisant définitivement les citoyens en consommateurs. Les champions numériques, qu’ils soient chinois ou américains, pourront alors (…) dérouler dans les autres domaines car ils auront colonisé les esprits européens».

À lire aussi : Désinformation : l’UE appelle les géants du net à en faire plus et soutient Twitter face à Trump

US:  proposent une loi contre les grandes plateformes internet

 

«Pendant trop longtemps, les géants de la tech comme Twitter, Google et Facebook ont utilisé leur pouvoir pour museler la parole politique des conservateurs», accuse le sénateur républicain Josh Hawley dans un communiqué. Avec trois autres sénateurs du même camp, il a présenté une loi qui permettrait aux utilisateurs des plateformes de les poursuivre en justice «si elles appliquent leurs règles de façon injuste ou inéquitable».

Cette proposition intervient quelques semaines après une confrontation sans précédent entre Donald Trump et Twitter, qui a épinglé des messages du président américain comme «trompeurs» et faisant «l’apologie de la violence». Excédé, le locataire de la Maison Blanche, suivi par 82 millions d’utilisateurs sur son réseau de prédilection, avait réagi en signant un décret s’attaquant à la Section 230 du «Communications Decency Act». Pierre angulaire de l’internet américain, elle offre aux réseaux sociaux une immunité contre toute poursuite judiciaire liée aux contenus publiés par des tiers et leur donne la liberté de fixer leurs propres règles d’intervention vis-à-vis des contenus problématiques.

Le décret cherche à modifier le champ d’application de cette loi de 1996 et affirme que l’immunité ne peut s’étendre à ceux qui pratiquent la «censure de certains points de vue». La proposition de Josh Hawley veut retirer cette protection aux services qui «restreignent l’accès ou la disponibilité d’un contenu (…) à l’aide d’un algorithme qui applique de façon sélective» leur règlement. Josh Hawley appelle ainsi les plateformes à faire preuve de «bonne foi», sous peine de perdre leur immunité et de payer des amendes.

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