Quel plan de 500 milliards ?
Le ministre de l’économie a d’abord vanté les mérites d’un gouvernement qui a su mobiliser 500 milliards à l’occasion de la crise sanitaire. Pas uniquement pour le financement de la santé mais aussi pour soutenir les entreprises et le pouvoir d’achat. Le président de la république a repris dimanche à son compte ce chiffre par ailleurs très approximatif qui recouvre des concepts très différents. La première observation c’est que le plan de 500 milliards est plus proche de 450 et que près de 80 % sont constitués non pas de dépenses d’allocations publiques mais de garanties sur des prêts de trésorerie.
Sur cette somme, plus des deux tiers (soit 70 %) représentent non pas des dépenses mais des garanties publiques sur les prêts de trésorerie consentie par les banques aux entreprises. Une partie ira aussi à l’assurance-crédit quelques milliards et au crédit export . Pour l’instant ,la grosse dépense concerne le financement du chômage partiel; la note là est importante elle se monte autour :de 31 milliards d’euros au total pour éviter une gigantesque vague de licenciements durant le confinement. Mais l’Etat n’assure que deux tiers du financement (20,5 milliards), l’Unedic le solde (10,5 milliards). Il faut ajouter à cela les 8 milliards d’euros du fonds de solidarité pour les TPE et les indépendants ; les 8 milliards de dépenses de santé exceptionnelles et les 900 millions d’euros d’aides aux plus précaires. Au total quand même une cinquantaine de milliards
on est encore loin d’avoir épuisé l’enveloppe de crédits aux deux entreprises, une centaine de milliards d’euros de crédits de trésorerie ont été accordés à environ 500 000 entreprises sur les 300 milliards prévus. « L’enveloppe court jusqu’à la fin de l’année. Mais après être montée très vite durant le confinement, la demande ralentit. D’après les prévisions la demandent en ralentir pourrait se limiter à 150 milliards. Il y aura évidemment des risques de pour les banques mais les risques assez limités pour l’État
En faite pour l’instant on a surtout dépensé de leur cinquantaine de milliards on est donc loin des 500 milliards annoncés par le président de la république. Il est vrai qu’au total on devrait voir le taux de croissance diminuer de presque 10 % sur l’année soit selon les hypothèses entre 250 et 500 milliards de richesses nationales en moins (dont la moitié environ fait l’objet d’un prélèvement obligatoire). Une perte qui pourrait donc atteindre jusqu’à 250 milliards de recettes fiscales pour l’État. Dans le même temps, les dépenses économiques ont augmenté les dépenses économiques évoquées mais aussi des dépenses sociales, celle, pour le financement du chômage partiel celle pour l’ASSEDIC qui vont mécaniquement monter celle des dépenses sanitaires et celle des autres dépenses sociales de soutien pouvoir d’achat et aux plus défavorisés. On est loin des 500 milliards avancés dimanche par le chef de l’Etat.
En l’état actuel des taux d’intérêt la charge financière va forcément encore augmenter mais il ne sera pas encore catastrophique compte tenu de la fiabilité financière de la France. mais en fonction des fondamentaux ( déficit budgétaire, montée de la dette et baisse de croissance, il est assez probable que les agences de notation vont faire monter le de la dette française même si une partie sera prise sur les 750 milliards d’emprunts mutualisés par l’union européenne et ceux qui le sont de fait par la banque centrale européenne. Le problème c’est que le phénomène n’est pas nouveau qu’il s’ajoute à une situation structurelle déjà défavorable à la France en termes de compétitivité et de structure de la croissance.
Un choc ne peut pas être amorti en une seule année faudra le répartir sur plusieurs exercices. Comme c’est vraisemblable pour la situation de l’emploi. Du coup, il y ira une diminution de fait du pouvoir d’achat moyen du salarié mais aussi de l’épargnant dont les rémunérations vont être bloquées sinon rétrogradées. Mais la problématique la plus complexe n’est pas forcément celle de boucher les trous provoqués par la crise sanitaire mais de permettre la mutation économique, sociale environnementale et même sociétale qui pourront redonner à la France un rôle international important en garantissant un niveau de vie satisfaisant. Il se Pourrait en effet que dans différents domaines la France joue désormais en seconde division, surtout elle se refuse à l’exercice de prospective et de coopération des secteurs stratégiques porteurs d’avenir durable
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