500 000 emplois détruits au premier trimestre
Pour l’ensemble de l’année, le ministre de l’économie avait pronostiqué seulement 900 000 chômeurs supplémentaires pour l’année en cours. sur la seule période couvrant les trois premiers mois de l’année l’économie française a détruit 502.400 emplois nets, presque exclusivement dans le secteur privé avec 497.400 destructions nettes d’emploi (-2,5%), la perte dans le secteur public étant limitée à 4.900 emplois (-0,1%). La grande différence entre les deux c’est que pour les emplois du secteur public, c’est le contribuable qui paye; pour les emplois du secteur privé, ce sont les résultats des entreprises quand il y en a. Et avec les mesures administratives nombreux de chiffres d’affaires sont tombés près de zéro (avec des charges en plus) ; on doit avoir perdu environ près 50 % de production en deux mois
Cette chute, au cours d’une période marquée par le début du confinement le 17 mars, a principalement été alimentée par le plongeon de l’intérim (318.100 emplois détruits, soit un effondrement de 40,4%). Ce sont en effet le plus souvent les emplois précaires qui sont la variable d’ajustement la plus utilisée pour adapter les moyens aux volumes de production
Avec cette baisse, la plus importante depuis le début de cette série statistique en 1990, l’emploi intérimaire retrouve un niveau comparable à celui de 2009, au coeur de la crise financière, au cours de laquelle le recul de l’emploi intérimaire ne s’était établi qu’à environ 13%.
Hors intérim, la baisse de l’emploi salarié s’établit à 0,7%, avec 184.300 emplois détruits. L’économie française s’est ainsi retrouvée en début d’année en situation de destructions nettes d’emploi pour la première fois depuis le début de l’année 2015 et l’emploi salarié est revenu à son plus bas niveau depuis la quatrième trimestre 2017.
Si le marché du travail en France a été frappé de plein fouet par la paralysie de l’activité économique liée au confinement décrété pour ralentir la progression de l’épidémie de COVID-19, le dispositif de financement de l’activité partielle mis en place par l’Etat a permis d’éviter une vague de licenciements, en dépit d’un arrêt des embauches et de non-renouvellements en masse de contrats courts et de mission d’intérim. Pour le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, qui s’exprimait sur LCI, la France “va retrouver la croissance” et “peut arriver à faire baisser” le chômage “si on se retrousse les manches, si nous nous remettons tous au travail, si nous accélérons la reprise économique”.
“Mon objectif est que l’activité économique retourne à la normale dès cet été”, a-t-il précisé.
A alors qu’avant le début de la crise sanitaire, l’objectif gouvernemental de le ramener à 7% à la fin du quinquennat était encore “tout à fait à portée de main”, selon Bruno Le Maire. On comprend cependant assez mal le raisonnement du ministre de l’économie qui d’un côté espère une reprise relativement dynamique et qui dans le même temps à pronostiquer 900 000 chômeurs supplémentaires. Ou alors il faudrait un effort de productivité sans doute jamais enregistré es=t d’ailleurs incompatible avec le souhait de près de 85 % des Français de partir en vacances au cours de l’été.
La faiblesse de ce discours réside surtout dans le fait il s’agit surtout d’une sorte d’incitation et non d’une démarche volontariste qui devrait dès maintenant définir, et cela avant l’été, les conditions d’un plan de relance pour toute l’économie et pas seulement pour les grandes entreprises en difficulté qui méritent un soutien mais les autres aussi. Il ne faut jamais oublier qu’en France la masse des emplois est en effet fourni par toutes ces PME autonomes ou en sous-traitance qui font et défont l’évolution de la courbe des emplois.
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