BP : 10.000 emplois supprimés

BP : 10.000 emplois supprimés

Conséquence de la crise sanitaire qui a fait s’affaiblir  la demande mais aussi une évolution structurelle qui tendait à faire diminuer tendanciellement les besoins, les prix et les profits se sont écroulés- Ainsi,   groupe pétrolier BP a annoncé lundi la suppression de 10.000 emplois, soit environ 15% de ses effectifs, en raison de la crise provoquée par la pandémie liée au nouveau coronavirus et de la volonté de son directeur général Bernard Looney de réorienter la “major” vers les énergies renouvelables.

La répartition géographique des suppressions d’emplois n’a pas été dévoilée, mais elles pourraient concerner 2000 personnes au Royaume-Uni où le groupe emploie 15 000 personnes, a précisé à l’AFP une source proche du dossier.La hiérarchie ne sera pas épargnée puisque BP va réduire d’un tiers le nombre de hauts dirigeants, au nombre de 400 pour l’instant.

Le plan stratégique annoncé en février prévoyait déjà de constituer un groupe moins grand afin de pouvoir assurer un avenir moins dépendant des énergies fossiles. Le groupe s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

 

Mais la crise sanitaire a tout changé et a poussé BP à prendre des mesures radicales.

Les cours du pétrole ont plongé depuis mars bien en dessous du seuil de rentabilité de BP, face à une demande déprimée par l’arrêt de l’activité pendant les confinements.

M. Looney explique que son groupe dépense beaucoup plus d’argent qu’il n’en fait entrer dans ses caisses, de l’ordre de plusieurs millions de dollars par jour.

BP avait déjà annoncé début avril une baisse drastique de 25 % de ses dépenses d’investissements et un programme d’économies de 2,5 milliards de dollars en 2021, qui devrait même être renforcé.

Mais contrairement à son concurrent Royal Dutch Shell, le groupe a décidé de maintenir son dividende, se privant de ce fait de marges de manœuvre financières.

Pour Russ Mould, analyste chez AJ Bell, interrogé par l’AFP, « réduire les coûts juste pour garder le dividende n’est pas vraiment une stratégie même si cela peut plaire aux actionnaires à court terme ».

Selon lui, BP serait moins contesté si M. Looney « décidait de se libérer de son dividende qui lui coûte 7 milliards de dollars par an pour rediriger une partie des fonds dans l’investissement de long terme ».

M. Mould rappelle que le groupe dépense près de 10 milliards de dollars par an dans les salaires.

BP pourrait ne pas être le seul groupe du secteur à annoncer des réductions d’effectifs.

Jusqu’à 30 000 emplois pourraient être supprimés d’ici 18 mois dans le secteur du pétrole et du gaz au Royaume-Uni, en raison de la déprime du marché, prévenait fin avril l’association professionnelle Oil and Gas UK.

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