Brexit :vers un brexit dur ?
Une fois de plus, «il n’y a pas eu cette semaine de progrès significatif», a tranché le Français Barnier négociateur de l’UE . «Les progrès restent limités mais nos discussions ont été positives dans le ton, a de son côté nuancé le négociateur britannique, David Frost. Les négociations vont continuer et nous restons engagés pour aboutir à un succès».
A l’exception d’un sujet – la coopération policière et judiciaire future – où quelques timides ouvertures ont été possibles, le constat de Michel Barnier est sans appel : «nous ne pourrons pas continuer éternellement comme ça». Aucun des sujets centraux de la négociation n’avance. La grande question est celle de l’accès des Britanniques aux marchés financiers européens qui souhaitent sans contrainte.
À l’inverse Michel Barnier veut s’assurer que le Royaume-Uni, dès lors qu’il aura un accès sans restriction au marché européen, ne divergera pas de ses pratiques en matière sociale, environnementale ou d’aides d’Etat, son homologue, David Frost , lui objecte qu’il est impératif qu’il soit souverain dans la définition de ses normes.
Le même dialogue de sourds est à l’oeuvre au sujet de la pêche. La lueur d’espoir qui commençait à poindre est oubliée, Londres refusant de suivre Bruxelles sur le chemin d’une définition des futurs quotas de pêche via un mécanisme « multi-critères ». Ce dossier bute, lui aussi, sur des logiques opposées : Londres, en récupérant la souveraineté sur ses eaux, entend bien monnayer chèrement leur accès, crucial pour les pêcheurs européens . Tout en sachant que les pêcheurs britanniques ont impérativement besoin, eux, du débouché du marché européen…
Surtout, Michel Barnier considère que Londres ne tient pas ses engagements. Brandissant la déclaration politique déjà signée avec le Royaume-Uni pour en citer 4 paragraphes portant sur la coopération nucléaire civile, le blanchiment d’argent, la concurrence loyale et le cadre institutionnel de la future relation, il a explicitement accusé le Royaume uni de «faire marche arrière par rapport aux engagements qu’il a pris».
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