Décroissance compatible avec le plein-emploi ?
De la difficulté de concilier les objectifs de réduction des inégalités et de protection de l’environnement tout en prônant la « décroissance » ( chonique du Monde de Christophe Ramaux).
Tribune. La crise du coronavirus fait ressurgir deux exigences : le pouvoir d’achat des « premiers de corvées » et l’écologie. Comment les concilier ? Est-il possible d’augmenter le revenu des moins aisés sans croissance du produit intérieur brut (PIB), voire en le réduisant comme le préconisent les partisans de la décroissance ?
Pour répondre à cette question, il faut se pencher sur le niveau de vie des ménages français : les revenus d’activité et du patrimoine (revenus « primaires »), mais aussi les prestations sociales reçues – retraite, allocations familiale et chômage, minima sociaux… – dont sont déduits les cotisations sociales et les impôts directs versés. Ce niveau de vie est calculé par unité de consommation (UC) pour tenir compte de la taille du ménage (une UC pour le premier adulte, 0,5 pour les autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 pour les moins de 14 ans).
Le niveau de vie moyen est de 2 000 euros par mois, le niveau de vie médian (la moitié touchent plus, l’autre moins) de 1 735 euros (données Insee sur l’année 2017). Celui des 10 % (décile) les plus pauvres est de 700 euros, celui des 10 % les plus riches de 4 763 euros, soit un rapport d’inégalité interdécile de 6,8. Ces chiffres intègrent déjà de la redistribution puisque pour les seuls revenus primaires, le niveau de vie des 10 % les plus aisés est 22,2 plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres. »
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