Archive mensuelle de mai 2020

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Chômage partiel : 15 % financés par les entreprises à partir du 1er juin

Chômage partiel : 15 % financés par les entreprises à partir du 1er juin

Pas de rupture brutale dans le mode de financement du chômage partiel mais une transition qui va solliciter les entreprises concernées. Pour les salariés ,l’indemnisation du chômage partiel ne devrait pas changer beaucoup. L’indemnité versée au salarié restera inchangée, autour de 70% de sa rémunération brute, soit environ 84% du salaire net. La différence viendra du mode de financement dont 15 % seront désormais à la charge de l’entreprise à partir du 1er juin. Une exception toutefois les secteurs particulièrement touchés notamment par des décisions de fermeture administrative qui vont continuer de bénéficier du dispositif antérieur de chômage partiel.

A partir du 1er juin, l’Etat et l’Unedic ne prendront plus à leur charge que 85% de l’indemnité, qui reste plafonnée à l’équivalent de 4,5 Smic, et les entreprises ne seront plus remboursées qu’à hauteur de 60% du salaire brut, contre 70% actuellement.

Le communiqué du ministère du Travail précise toutefois que les secteurs qui ont été visés par des “restrictions législatives ou réglementaires particulières en raison de la crise sanitaire, continueront à bénéficier d’une prise en charge à 100%”.

 

 

Coronavirus: France : 90 morts , prudence avec le déconfinement

 

La décrue semble engagée mais il faudra attendre de l’ordre d’une semaine au moins mesurer l’incidence des premières mesures de dé confinement.

 

90 nouveaux décès dus au Covid-19 en 24 heures, a annoncé lundi le ministère de la Santé sur son tableau de bord quotidien, ce qui porte le total des morts de l’épidémie de coronavirus à 28.457 depuis le 1er mars.

L’agence Santé publique France, sur les données desquelles s’appuie en partie le ministère, a de son côté fait état de 93 nouveaux morts dans les hôpitaux en une journée, pour un total de 28.432 décès.

Sur ce bilan global, 18.112 décès ont été recensés dans les établissements hospitaliers, annoncent les deux sources.

Le décompte des décès dans les Ehpad et autres établissements sociaux et médicosociaux a été interrompu par le week-end prolongé de l’Ascension et ne devrait être publié que mardi, a précisé la Direction générale de la santé dans un communiqué publié séparément.

Le nombre de cas de contamination s’élève à 145.279, soit 358 nouveaux cas en une journée, selon les données de Santé publique France.

Le nombre de personnes hospitalisées pour le Covid-19 s’établit pour sa part à 16.798, dont 1.609 en réanimation.

Quarante-cinq nouveaux cas graves ont été admis en réanimation mais le solde reste négatif avec 46 malades de moins par rapport à dimanche, a précisé la DGS dans son communiqué.

Le nombre de personnes hospitalisées s’élevait à 19.015 il y a une semaine, et celui des patients en réanimation à 1.998.

Les derniers chiffres de mortalité publiés dimanche soir par le ministère de la Santé faisaient état de 28.367 morts dus au coronavirus en France depuis le 1er mars.

La suradministration française qui tue l’efficacité

La suradministration française qui tue l’efficacité

 

Une histoire bien connue qui courre dans les ministères : » mettez un bureaucrate, seul dans un bureau sans aucune affectation, ni tâche. Au bout de trois mois il va demander une secrétaire et trois mois après il demandera un adjoint etc. » Le processus même de reproduction de l’usine administrative française. Pourtant la France détient le record de prélèvements obligatoires, le record de dépenses sur le PIB  et pour des résultats souvent insuffisants y compris en matière de rémunération du personnel. La cause est connue les superstructures et services inutiles absorbent une grande partie des fonds qui seraient nécessaires à financer les investissements et le personnel utile et qualifié. Ceci vaut évidemment au plan de l’État mais se répercute à tous les échelons administratifs y compris au niveau local.

Lors de la décentralisation, la première démarche des élus a en effet été se construire des hôtels, avec une administration d’y adjoindre des services qui finissent par tourner pour eux-mêmes en oubliant l’objet social pour lequel ils ont été créés. ( denier exemple en date les agglos entre villes, départements et Etat). On objectera que tout cela crée de l’emploi mais des emplois mal rémunérés et dont l’utilité sociale et souvent douteuse. Et pour meubler leur vide existentiel certains s’évertuent à complexifier encore les procédures voire à en inventer

Même dans les plus petites communes l’une des premières mesures des élus locaux est de recruter ici un administratif, ici un cantonnier, ici un technicien. Ainsi est-on surpris dans  de très petites communes de disposer d’une véritable troupe de fonctionnaires, à plus grande échelle on peut parler d’armées.  La France ne manque pas nécessairement de moyens sauf dans des secteurs très tendus, elle, manque  surtout d’une juste affectation des moyens, d’une évaluation des performances et d’une décentralisation des responsabilités.

 

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Déconfinement : « sortir le théâtre de son état de momification »

Déconfinement : « sortir le théâtre de son état de momification »

 

 

Chronique dans le Monde  de Isabelle Starkier; Metteuse en scène, directrice de compagnie, maîtresse de conférences en études théâtrales à l’université d’Evry-Val-d’Essonne

 

 

« Nous sommes las d’entendre les discours incantatoires et obsessionnels des tenants de la culture, plus attentistes les uns que les autres, sur l’air d’« On attend que tout redevienne comme avant » et sur le mode réflexif de « Comment donc faire du théâtre sans théâtres ? ».

Longue, très longue réflexion que mènent la plupart des lieux subventionnés depuis deux mois, continuant inlassablement à tisser et à détisser les reports, les annulations, les reprises de répétitions, les futures créations… en salle, tout en poursuivant la mission populaire de diffuser généreusement les captations des spectacles joués… en salle, avant le temps du « choléra ».

Lorsqu’on est féru de théâtre, il est déjà difficile de regarder un spectacle retransmis, qu’en sera-t-il des « non-spectateurs » ? Mais quelqu’un s’est-il vraiment posé la question, à la base pourtant de la mimésis et de la catharsis théâtrale, du pour qui, comment et pourquoi ?

Nous ne pas voulons pas tenir un discours qui reviendrait en boucle sur un prétendu âge d’or du théâtre.

Prétendu, car nous savons tous que les théâtres se vident, et que la moyenne d’âge des spectateurs dans la majorité des théâtres de la région parisienne augmente (public qui sera le premier à n’y pas revenir pour des raisons sanitaires).

Prétendu, car on nous met devant le choix entre un théâtre populiste qui attirerait les foules par ses têtes d’affiche et un théâtre élitiste et/ou expérimental qui vit sur l’entre-nous – et parfois d’ailleurs ne dédaigne pas non plus d’engager avec l’argent public des têtes d’affiche, en alibi probablement d’un possible et hypothétique adoubement de masse.

Des deux côtés, celui du gouvernement comme des lieux institutionnels, on nous tient un discours méprisant quant à « l’action culturelle » à laquelle nous devrions (enfin !) être renvoyés, ainsi que le constate le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) : « Les références présidentielles en matière d’éducation artistique et culturelle en revanche inquiètent grandement et semblent méconnaître le travail des labels nationaux et des équipes artistiques qui y sont associés depuis fort longtemps. Le travail artistique de conquête des publics ne saurait se transformer en adjoint d’éducation ou en animateur de colonies de vacances, quelle que soit par ailleurs notre volonté de revoir notre façon de travailler et de nous adresser aux gens, et aux jeunes en particulier » »

 

 

 

La fin du «Ciel ouvert»

La fin du «Ciel ouvert»

Nouveau coup dur pour le multi latéral isthme avec la dénonciation par les États-Unis de l’accord dit ciel ouvert qui autorise seulement une surveillance aérienne pacifique des pays participants.

Trente-cinq Etats sont partie prenante au traité Ciel ouvert (« Open Skies » en anglais) signé en 1992 et dont l’entrée en vigueur, en 2002, a concrétisé un projet proposé près d’un demi-siècle plus tôt par le président américain Dwight Eisenhower dans l’idée de favoriser la confiance entre les pays en autorisant des vols d’observation mutuelle non armés.

« Je pense que nous avons une très bonne relation avec la Russie. Mais la Russie n’a pas respecté ce traité. Donc tant qu’elle ne le respectera pas, nous nous retirerons », a déclaré Donald Trump à la presse. Le président américain a estimé cependant qu’il y avait « une très bonne chance » de conclure un nouvel arrangement ou de mettre en oeuvre des initiatives qui relanceraient cet accord.

L’administration américaine évoque notamment des restrictions de survol par des appareils américains de l’enclave russe de Kaliningrad ou de la Géorgie, Etat voisin de la Russie. En outre, poursuivent ces sources, la Russie a mis à profit ses propres survols de territoires américains ou européens pour identifier des infrastructures américaines cruciales qui pourraient, en cas de guerre, devenir des cibles.

Ce retrait sera officiel dans six mois conformément aux dispositions du traité, ont précisé des responsables de l’administration américaine.

Donald Trump a déjà retiré les Etats-Unis de plusieurs grands traités ou accords internationaux, qu’il s’agisse de l’accord de Paris sur le climat, de l’accord sur le nucléaire iranien ou du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI).

« Ségur de la santé » : les cinq chantiers … et la gestion ?

« Ségur de la santé » : les cinq chantiers … et la gestion ?

Augmenter les salaires

Le premier chantier sera sans doute l’augmentation des salaires. Il est vraisemblable que cette augmentation sera progressive et étalée dans le temps tellement le retard est important puisque la France se situe en 22e position sur 27 pour les salaires des soignants.  D’où sans doute les difficultés de recrutement puisque la moitié des médecins hospitaliers sont d’origine étrangère et qu’on trouve difficilement par exemple des infirmiers qui touchent à peine 1500 €.

Revoir les 35 heures

La plus grande désorganisation des hôpitaux a sans doute été notamment provoquée par la mise en place des 35 heures qui a créé une immense pagaille. ( Et pas seulement dans l’hôpital !).

Financer dette et les investissements

il s’agit d’un problème considérable car les établissements ont accumulé des dettes importantes difficiles à rembourser et qui par ailleurs handicapnt  des investissements indispensables surtout avec l’évolution technique de la médecine et des thérapies.

Repenser  surtout la gestion

Lors  Coron virus à l’initiative des médecins et des acteurs ; on a brutalement décloisonné des services qui normalement fonctionnent en s’ignorant comme des ateliers d’une usine qui ignorerait leurs voisins. À la différence de ce qui se passe dans nombre d’établissements privés qui il est vrai gère en général des pathologies moins lourdes.

Reste que l’hôpital ressemble à une immense usine- médicalement très performante- mais  sans gestion globale hormis des directives technocratiques élaborées essentiellement par des responsables qui ignorent tout de la médecine et même de la gestion. Le décloisonnement, la souplesse, l’adaptation à la nature et aux flux des patients est sans doute une des conditions sine qua non de la modernisation de la gestion. Une gestion qui par ailleurs devrait être décentralisée et non soumise à des circulaires centralisées ou d’agences régionales de santé qui constituent pour beaucoup des superstructures inutiles. Cela n’empêchera nullement la nécessité de procéder régulièrement à des audits, à des évolutions évaluations pour mesurer la performance qualitative et quantitative d’un établissement hospitalier

Covid-19 : pourquoi n’avons-nous rien fait ?

Covid-19 : pourquoi n’avons-nous rien fait?

Ancien élève de l’ENA, essayiste et président de MDN Consultants, Francis Massé, analyse dans la tribune les raisons des défaillances de la sphère publique constatée pendant la crise du Covid-19 et apporte des pistes de solutions.

 

 

« Face à la crise du Covid-19 nous avons la stratégie de nos moyens. Rien ne sert de se lamenter, il faut faire face. En revanche il sera nécessaire de faire un retour d’expérience à grande et petite échelle pour analyser les causes de nos défaillances et être mieux préparés pour les prochaines crises. Nous pouvons identifier d’ores et déjà des causes lointaines inhérentes aux disfonctionnements de la sphère publique liés à son organisation à sa gouvernance et à un management lacunaire.

Nous sommes face à une crise, une véritable épreuve, douloureuse pour beaucoup, mais nous pouvons la questionner et la transformer en opportunité. Nous pouvons nous remettre en cause pour réagir en toute connaissance de cause.

Le Livre blanc de la défense et la sécurité nationale de 2008 prémonitoire

Le questionnement qui nous vient à l’esprit : pourquoi n’avons-nous rien fait alors que nous savions ? Pour prendre un seul exemple, le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 soulignait l’occurrence de nouveaux risques naturels et sanitaires. Il exposait clairement ce qui suit.

« Les risques d’origine naturelle ou sanitaire sont devenus des facteurs de déstabilisation massive pour la population et les pouvoirs publics. Les risques sanitaires sont susceptibles d’engendrer une désorganisation des échanges économiques. Ils présentent des coûts de prévention et de protection très importants. La propagation de nouvelles souches virales ou bactériennes ou la réapparition sur le continent européen de souches anciennes résultent de l’ouverture des frontières, de la fluidité des transports et de la rapidité des échanges internationaux. De façon similaire, le territoire et la population sont exposés à la possibilité de catastrophes naturelles dont les effets changent progressivement d’échelle. Les départements et collectivités d’outre-mer sont particulièrement vulnérables à ce type d’événements. Mais le territoire métropolitain n’en est pas exempt, comme le montrent les tempêtes de 1999 ou l’exposition aux risques sismiques de la région méditerranéenne. Les désorganisations sociales majeures que peuvent provoquer les nouveaux types d’épidémies ou les accidents climatiques violents font partie des risques d’ampleur nouvelle qui pèsent sur la collectivité nationale. »

Notre propos n’est pas d’accuser mais de comprendre, d’analyser pourquoi nos dispositifs de pilotage n’ont pas fonctionné. « Comme toujours - écrit Jean Monnet dans ses mémoires à propos de la crise de 1929 -, la sagesse et les réformes n’interviennent qu’au terme de grandes difficultés. Des mesures si simples, prises plus tôt, eussent-elles évité́ la grande crise ? Poser cette question, c’est ignorer que les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité́ et ils ne voient la nécessité́ que dans la crise ».[1]

Par ailleurs les crises pandémiques ne sont pas les seules que notre civilisation court le risque de rencontrer. Le Livre blanc citait une liste considérable de menaces réelles :

- Attentats terroristes (simultanés et/ou majeurs) : probabilité forte, ampleur moyenne à sévère ; risque NRBC réel.

- Attaques informatiques : probabilité forte ; ampleur faible à forte.

- Menace balistique : en provenance de puissances majeures, ou désormais de nouvelles puissances dotées, compte tenu des portées prévisibles des missiles à l’horizon 2025 ; dans ce second cas, probabilité faible à moyenne ; ampleur potentiellement sévère.

- Pandémie : probabilité moyenne ; ampleur moyenne à sévère.

- Catastrophes naturelles (notamment inondations en métropole) ou industrielles : probabilité moyenne à forte ; ampleur moyenne à sévère.

- Criminalité organisée (accroissement des trafics de drogue, de contrefaçons, d’armes, activités de blanchiment) ; probabilité élevée.

- DOM-COM : – zone Caraïbes (séismes et cyclones) : probabilité forte ; – menaces sur Guyane et zone Océanie ; probabilité faible.

Trop de rapports et peu d’effets ?

Par conséquent notre interrogation pour être pertinente n’est pas de rechercher des responsables mais de rechercher les causes racines d’un manque d’anticipation, en particulier dans la sphère publique. Mais le secteur privé ne peut s’exonérer de retour d’expérience.

Nous sommes tout d’abord en profond désaccord dans notre pays sur l’État que nous souhaitons. Nous avons parfois l’impression, justifiée ou non, que nos gouvernants font le constat explicite ou implicite que l’État et son administration sont irréformables. Ils pensent qu’il faut trouver d’autres moyens de mener à bien des actions publiques par ailleurs indispensables.

Dès lors ils souhaitent aller vers une conception d’un État limité à des compétences régaliennes, aux questions d’ordre public, de police, de justice, de défense, voire de régulation économique. D’aucuns s’inscrivent d’ailleurs dans une pensée ultralibérale qui serait le nec plus ultra de la politique et de la civilisation.

A contrario, le tout État n’est pas une option.

Évitons de polémiquer sur ces deux options inefficaces. Trop idéologiques elles occultent des pans entiers de la réalité économique, sociale et environnementale. Celle-ci est un tout. Il est difficile de traiter un sujet indépendamment des autres. Nous aurons autant besoin demain de plus de planification et de pensée à long terme que d’initiatives décentralisées et d’entreprises libres et créatives. Aussi un État, stratège des stratèges (stratèges que sont les autres organisations publiques et privées) sera pour longtemps indispensable pour œuvrer à un plan de transformation.

Mais il faut entendre les doutes et hésitations quant à notre capacité à réformer, voire restructurer en profondeur l’Administration publique à tous les étages. La tâche est immense autant qu’urgente. Notre argument principal, c’est que le coût de sortie d’un système vers un autre est très élevé et que le Big Bang n’est pas crédible à nos yeux. Pour autant, au vu de l’accélération des risques et des menaces nous ne devons pas de nouveau être pris au dépourvu et pouvoir tirer parti de l’expérience actuelle.

Par ailleurs nous sommes un État, membre de l’Union européenne. A ce titre nous ne pouvons que concevoir une réorganisation de la sphère publique que dans une répartition claire entre l’Union et le niveau national.

Enfin, nous sommes un État qui doit co-construire en permanence ses stratégies avec le secteur économique et industriel et les entreprises. Ce ne sont pas, pour illustrer ce propos, les administrations qui fabriquent les tests médicaux ni les masques …[2]

Ces enjeux, ces défis géopolitiques, climatiques, de biodiversité, ces risques de crise économique et financière, de déficit démocratique ou de crise de la démocratie, ces risques de crises alimentaire, pandémique, nécessitent une compréhension ! Com-prendre, c’est prendre ensemble toute la réalité des situations.

La compréhension s’impose ! Puis l’action

Ce qui apparaît le mieux aux yeux des citoyens, c’est notre économie en crise parce que le chômage rompt le lien social. Et aujourd’hui la crise sanitaire. Mais beaucoup d’autres crises émergent aujourd’hui dont la simultanéité laisse deviner leur nature systémique. Nous sommes face aujourd’hui à plusieurs types de crises : les mutations métaphysiques, les crises psychologiques, les crises sociales, les crises économiques, les crises financières, les crises stratégiques, les crises issues de défaillances technologiques majeures ou les ruptures scientifiques, les crises écologiques majeures, les révolutions, les progrès techniques. [3]

Face à elles nous devons avoir la volonté de puiser les informations qui nous sont indispensables dans la réalité, reconnaître l’importance des problèmes concrets posés par notre temps et nous orienter vers des solutions justes. Sans cette attitude, il ne nous sera possible ni de relever les défis ni de résoudre les problèmes. Seule en effet l’intelligence des réalités nous permettra de dégager les bonnes conclusions.

Chaque « type de crise » possède ses caractéristiques propres ; il apparaît clairement, si l’on sait en repérer les signes avant-coureurs, percevoir le surgissement de l’irrégulier, prévoir l’imprévisible, gérer l’ingérable ou maîtriser le chaos, qu’il existe néanmoins, écrit Daniel Parrochia, une logique des crises encore à cerner. En particulier nous avons encore beaucoup à faire pour découvrir les liens entre elles et ensuite pour formaliser une action globale pour les résoudre.

 La lenteur n’est pas la procrastination

Chaque fois que l’action publique, le monde des entreprises et le corps social improviseront, ils aggraveront les crises et freineront les indispensables et profondes transformations. Nous devons prendre le temps disponible pour nous interroger et prendre les bonnes décisions. Nous souhaitons alerter sur le fait que la lenteur à privilégier n’est pas une procrastination ; il ne s’agit pas de prendre son temps face aux urgences innombrables que nous devons traiter. Il est question ici de savoir prendre le temps qu’il faut et qu’il est possible de prendre pour réfléchir avant l’action. [4]

Encore, le Livre blanc disait qu’en « cas de déclenchement de la pandémie, il s’agit d’empêcher que la crise sanitaire ne dégénère en crise humanitaire, économique, sécuritaire, voire institutionnelle ». Alors pourquoi, avant l’épreuve, nous n’avons rien fait ou trop peu ? A notre avis parce que nous n’avons pas eu les moyens ni de comprendre ni d’agir.

Pour établir un système public à la hauteur des enjeux et qui soit prêt à relever les défis, il nous faut tout d’abord comme nous venons de le voir posséder une compréhension complète de ces derniers. Mais beaucoup diront que le Livre blanc était là et bien d’autres rapports. Et alors ? Cela suffit-il ? La preuve que non. Les services compétents se le sont-ils approprié ? En ont-ils tiré des conséquences pratiques chacun pour leur compte ? Ont-ils coopéré pour formuler des stratégies en réponse ? Les finances publiques ont-elles pu être mobilisées ?

Trois raisons principales à ce fait insupportable pour l’esprit. Nos structures et nos organisations sont inadaptées : trop de structures silotées et redondantes. Notre gouvernance publique (et sans doute souvent privée) comme nos modes opératoires sont lacunaires : des processus, des modes opératoires et la gouvernance sont inappropriés. Notre pratique managériale n’est pas de qualité suffisante ; un management impensé ou lacunaire nous entrave

Trois pistes de solutions

Trois pistes de solutions doivent être rapidement trouvées et surtout mises en œuvre à toutes les échelles.

1- Bâtir une nouvelle architecture publique

Zygmunt Bauman a asséné avec pertinence que dans notre monde en globalisation rapide, les organismes ne sont pas à la hauteur des dépendances. [5]Est-il déraisonnable de penser que compte tenu des risques et des menaces précitées nous sommes en bonne situation de les traiter par des organisations qui restent verticales et en silos ? Notre préconisation est de passer progressivement à des structures beaucoup plus larges et horizontales, de type agences publiques, qui s’engagent sur une plus grande opérationnalité et des résultats. Une trop grande spécialisation nuit à la fluidité des coopérations et des échanges d’informations sur des sujets qui sont reliés entre eux.  Qui sait, par exemple, qu’il n’existe que très peu de collaboration entre les ministères de l’écologie et celui de la santé ? Trop de ministères avec leurs services déconcentrés, trop d’établissements publics, le tout parfois en doublons avec des collectivités territoriales elles-mêmes en surnombre. En ce qui concerne le système de santé Pascal Perrineau nous dit qu’en Allemagne ce système est mieux préparé́ qu’en France, du fait l’organisation fédérale, parce qu’elle assure effectivement l’autonomie des territoires, permet même d’adapter les mesures aux réalités locales de la pandémie. « Lorsque le système fédéral bénéficie d’une bonne coordination, il est performant. Et cette réalité́ questionne les limites du schéma administratif français ». [6]

Cela n’empêche pas nos amis allemands de s’interroger eux-mêmes sur les limites de cette organisation. Aussi la question des structures ne suffit pas à tout expliquer ce sont les processus qu’il faut aussi revisiter.

2- Opérer une révolution opérationnelle

Un autre Livre blanc, celui sur l’avenir de la Fonction publique n’affirmait-il pas en évoquant le rôle de référence intellectuelle et morale de l’action publique, que les valeurs du service public sont importantes y compris dans leur dimension opérationnelle, avec une place différente de celles qu’occupent les règles de droit. [7] Il est certain que les réformes de structure ne suffisent pas et qu’a fortiori, celles des processus et modes opératoires sont essentielles. La gouvernance publique doit être profondément rénovée afin de pouvoir organiser et coordonner l’ensemble des transitions indispensables qui seront à mener dans les prochaines années, en particulier dans l’ensemble de la sphère économique, sociale et écologique. Cette dimension professionnelle et opérationnelle devra prévaloir ce qui rejoint la question de l’efficacité publique et de l’efficience. Une véritable « culture du résultat » devra être développée dans toutes les chaînes de création de valeur de l’action publique. C’est une révolution intellectuelle et comportementale, un nouvel état d’esprit à créer mais comment serait-possible de s’en exonérer ? Sur le papier tout le monde semble d’accord. C’est une illusion !

De fait il n’existe pas de consensus au sein de l’État ; sinon l’effectivité de ce nouvel état d’esprit existerait de facto. Il ne sert à rien de nous mentir à nous-mêmes. La dilution des responsabilités, l’absence trop fréquente d’évaluation des résultats, le manque de sanction de l’inertie coûtent à l’efficacité publique. Ce qui entraine que les carences managériales sont également en cause.

3- Instaurer un management public moderne et humain

Il n’est plus possible de continuer à formater des gestionnaires de procédure pour prendre la tête des services publics. Il faut permettre à ces responsables d’être de vrais managers publics.

Car l’une des questions fondamentales nous semble être la désarticulation continue entre le Politique (les gouvernants) et le Technique (l’Administration) depuis deux à trois décennies. La bureaucratie s’est emparée du pouvoir sur des matières de plus en plus complexes tandis que les gouvernants se repliaient dans une autonomisation croissante du Politique, en fait de la politique. « Certes - écrivait Charles de Gaulle-, la conduite de la guerre appartient à l’homme d’État, les opérations sont le fait du militaire. Mais où chacun doit-il s’arrêter ? Dans quelle mesure la stratégie et la politique réagiront-elles l’une sur l’autre ? Laquelle devra s’étendre et laquelle se restreindre ? Cela ne peut être prescrit d’avance, ni même défini. »[8]

Le combler c’est que cette quasi -liberté d’action de l’Administration n’a pas pour autant favorisé sa meilleure gestion. En particulier celle des compétences et des talents. Trop de rapports ont dénoncé les lacunes dans la gestion des ressources humaines dans l’Administration pour qu’il soit nécessaire d’y revenir. Même le dernier rapport en date celui de Frédéric Thiriez a souligné cet indispensable effort d’une GRH professionnelle[9].

Nous devrions agir dans quatre directions. Perfectionner un « écosystème de la connaissance » qui renforce les capacités de l’Administration et de l’État à agir avec intelligence et jugement. L’instauration d’une véritable gestion prévisionnelle des effectifs, des connaissances et des compétences. Un développement effectif des compétences par des formations adaptées aux temps présents. Il est grand temps !

Pour conclure, il y a exactement 50 ans, entre le 11 et 17 avril 1970, l’équipage d’Apollo 13 a dû faire face à un accident menaçant sa survie. Les mesures prises avec les moyens du bord ont permis de ramener sur terre les membres de la mission. L’enquête ultérieure aura permis de remonter la chaine des évènements ayant conduit à l’accident en identifiant les erreurs commises et de les corriger.

Apprendre de nos erreurs permettra de fixer des missions plus claires aux managers publics et les conduiront ainsi à développer de l’intelligence collective, dans leurs équipes, seule issue pour décider dans des situations complexes et agir avec cohérence, dans plusieurs échelles d’espace et de temps à la fois. En deçà des enjeux politiques, les enjeux stratégiques d’une meilleure organisation technique et managériale de notre administration publique sont les plus importants. Nos fonctionnaires ont besoin que nous les aidions à reconstruire des services publics au service du public, au profit de la nation tout entière et de l’Europe. Au-delà des commissions d’enquêtes dont nos politiques seront demandeurs, il est nécessaire que  l’Administration fasse son anorgiamento. Les réformes n’ont que trop tardé. Il faudra tout changer, en bon ordre en dans le temps, et jouer sur les trois leviers à la fois les structures, la gouvernance et le management.

[1] Jean Monnet, Mémoires; Fayard, 1976

[2] A la même époque de la publication du Livre blanc, une enquête de l’Institut Global Scan (mars 2006) sur le système de la libre entreprise et de l’économie de marché est-il le meilleur pour l’avenir ? montrait que la France était le seul pays parmi les 20 interrogés à répondre non à la question.

[3] Daniel ParrochiaLa forme des crises, Logique et épistémologie ; collection milieux Éditions Champ Vallon (2008).

[4] Francis Massé, Urgences et lenteur, préface d’Anne-Marie Idrac, Éditions Fauves, 2017 ; Nouvelle édition 2020.

[5] La société assiégée, Le Rouergue /Chambon, 2005

[6] ITW Pascal Perrineau ; La Tribune Newsletter du 30 mars 2020.

[7] Rapport de Jean Ludovic Silicani : « Les valeurs essentielles incluent, bien évidemment, les valeurs traditionnelles, souvent perdues de vue et qu’il faut revivifier. Ces dernières peuvent cependant avoir, dans un référentiel de valeurs, une signification et une portée différentes de celle que leur attribuent l’histoire administrative et le droit. Les principes juridiques traditionnels dégagés par le droit public constituent naturellement des valeurs, mais inversement toutes les valeurs ne sont pas des principes juridiques. Le rôle de référence intellectuelle et morale de l’action publique qu’elles doivent jouer, mais aussi leur dimension opérationnelle implique de leur donner une place différente de celle qu’occupent les règles de droit. »

[8]Charles de Gaulle, le fil de l’épée.

[9]Mission Haute fonction publique du 30 janvier 2020.

 

 

Comment réussir la refondation de l’Hôpital

 Comment réussir la refondation de l’Hôpital

chronique collective des professionnels de santé dans la Tribune.

 

« Prononcées le 14 avril dernier par le Chef de l’Etat, au cœur d’un confinement jamais connu dans notre pays, tous les soignants ont entendu des paroles fortes. Elles ont créé une attente que les Français ont relayée tous les jours : celle d’une nouvelle page de l’histoire de nos politiques de santé.

Aujourd’hui, nous engageons une mobilisation générale pour préparer l’« après COVID ». Cet « après » qui ne peut pas, qui ne doit pas être la reproduction de l’avant, nous avons commencé à le dessiner ensemble. Nous, professionnels de santé, directeurs d’hôpitaux, présidents de Conseils de Surveillance et de Commissions Médicales d’Etablissement, doyens, cadres, sommes prêts, avec tous nos collègues, à assumer une refondation de l’hôpital en lien avec la révolution nécessaire de notre système de santé. Nous attendons du Gouvernement le soutien clair et résolu de cette ambition.

Cette ambition est d’abord celle d’une organisation refondée sur des objectifs de santé publique que notre société doit réaffirmer urgemment.

La refondation de l’hôpital passe par l’abandon du prisme budgétaire étroit et inadapté qui a prévalu depuis deux décennies en France, et dont les limites sont apparues cruellement depuis le début de cette pandémie.

« Tout ambulatoire », « rationalisation de capacités de réanimation », « ratios d’effectifs », « taux de marge brute comme critère majeur de gestion», « objectifs de taux d’occupation des lits créateurs de pénurie »… : toutes ces politiques issues de tableurs appliquées sans discernement ont affaibli les hôpitaux, de référence ou de proximité, en diminuant leurs capacités matérielles et humaines, les transformant en établissements à flux tendus, débordés par l’épidémie malgré l’engagement et le professionnalisme dont les hospitaliers ont fait preuve. La traduction en a été des pertes de chance pour des malades et des décès qui auraient pu être évités. Oui, la première chose à faire est de reprendre une distance sanitaire avec les oukases des cost-killers et autres COPERMO.

Corollaire de ce constat : tout le système de financement doit être repensé, à la ville comme à l’hôpital, en abandonnant la tarification à l’activité telle qu’elle est conçue et appliquée. Elle n’a sans doute pas tous les défauts qui lui sont prêtés, mais l’hôpital ne peut s’accommoder d’un financement à la commission. L’impact sur les salaires du coût du système et la question de son financement global ne sauraient être une variable évacuée mais cette tarification a montré toutes ses limites dans la crise. Ces limites avaient déjà été dénoncées préalablement dans d’autres domaines comme ceux de la prévention, ou de la prise en charge des maladies chroniques notamment.

Cette ambition, c’est ensuite celle d’une réelle politique d’investissement. Elle ne doit plus être conçue comme la contrepartie de la suppression de capacités ou d’emplois, dont on a vu le caractère délétère. Une politique d’investissement ambitieuse est la seconde condition majeure de l’adaptation de l’hôpital. Les équipes hospitalières, dans la plupart des régions, ont travaillé avec l’Etat depuis des années pour définir les investissements nécessaires au renforcement de l’Hôpital. Citons par exemple le CHRU de Nancy ; celui-ci a reçu un premier aval du ministère juste avant le développement de l’épidémie COVID. La refondation passera par une politique d’investissement qui prendra en compte les leçons de la crise COVID, dynamisera les projets existants et transformera les hôpitaux du pays en lieux de soins préparés aux enjeux sanitaires de notre temps.

L’investissement, c’est aussi le soin dû aux professionnels, qui ne peuvent plus être considérés comme la variable d’ajustement. Leurs effectifs doivent retrouver dans des organisations sans doute innovantes, des niveaux compatibles avec la qualité des soins aux malades, mais aussi au respect dû à ceux qui donnent beaucoup.

Cette ambition, c’est aussi celle de la considération qui est due à tous les professionnels hospitaliers. Leur travail doit être reconnu au-delà des discours et propos convenus, avec des conditions de rémunérations qui permette à l’hôpital de conserver soignants et médecins. Une refonte des métiers et des carrières, leurs contenus, les formations qui y conduisent doit permettre de retrouver une attractivité perdue. Le rattrapage de l’insuffisance des rémunérations est une urgente priorité, mais, au-delà, il est essentiel de mieux prendre en compte la réalité de l’exercice professionnel, des responsabilités assumées, des compétences demandées ; il faut individualiser, évoluer en prenant en compte l’expérience.

Cette ambition, c’est celle de la liberté et de l’agilité. La gouvernance de l’Hôpital a montré dans la crise sa capacité à faire face, mais aussi les limites qui l’entravent : donner de la liberté, limiter toutes les strates internes ou externes qui alourdissent la décision, dégraisser le cadre réglementaire ou normatif, réduire le nombre d’agences thématiques qui produisent du texte et des normes contradictoires.

L’organisation sanitaire a été mise en cause dans cette crise. S’interroger sur le sens de son action, ses missions, son lien avec les acteurs de terrain, les élus, apparait indispensable. Chacun connaît des interactions qui peuvent être chaotiques entre des ARS plus budgétaires qu’opérationnelles, assujetties aux services parisiens, des Groupements Hospitaliers de Territoire inaboutis – dont sont absents les établissements privés qui ont su collaborer dans la crise – des établissements publics soumis à une tutelle d’autant plus tatillonne qu’elle perd parfois de vue sa raison d’être… Cette organisation a montré ses insuffisances qui doivent être corrigées par une réelle décentralisation. En interne, il faut aussi laisser les professionnels déterminer leur cadre de travail, retrouver le sens des projets collectifs en dépassant le couple directeur-médecin pour intégrer les professionnels non médicaux dont le rôle majeur a été rappelé de manière éclatante depuis le début du COVID.

Cette ambition, enfin, c’est la capacité à nous « donner de l’air » en partant des territoires, des élus locaux, et du lien global avec la population. La question n’est pas seulement l’hôpital. Elle intéresse chaque territoire, les villes, les professionnels de santé, les structures médico-sociales, alors que les déserts médicaux, avant COVID, étaient déjà une préoccupation forte de ces mêmes élus. Aujourd’hui, la reconnaissance des élus locaux par nos concitoyens reste forte, dans un contexte où la parole publique est contestée. En lien avec les professionnels de la santé, soignants, médecins, directeurs, avec les représentants des patients, ils sauront organiser les concertations populaires qui nourriront la feuille de route de ce futur système hospitalier, et du système de santé en général.

En ce mois de mai 2020, alors que l’épidémie semble marquer le pas, nous considérons avec bienveillance la proposition de « Ségur de la santé » proposée par le ministre Olivier Veran, tout en affirmant la nécessité absolue à sortir des alcôves des pouvoirs, des cercles corporatistes étroits de professionnels, ou des sociétés de conseil, pour associer les soignants, directions, usagers et élus de tout le pays, territoire par territoire. C’est seulement ainsi que nous construirons un socle partagé, adapté au terrain, premier pas d’une refondation « 

Filière automobile: des voitures repeintes en vert en France

Filière automobile: des voitures repeintes en vert en France

Un vaste plan de réorientation de l’automobile va être annoncé par Macron lui-même. Il devrait tenter de concilier des objectifs assez contradictoires à savoir relancer la production classique de véhicules, tenir compte des objectifs environnementaux et relocaliser la production. Le problème c’est qu’évidemment on ne change pas une stratégie du jour au lendemain une grande partie des véhicules commercialisés en France est fabriquée à l’étranger. Ainsi en 1990 on produisait en France 4 millions de véhicules, en 2019 on en produisait à peu près la moitié c’est-à-dire de l’ordre de 2 millions.( et alors que les ventes ont considérablement progressé).

Et encore il faut tenir compte des modalités d’assemblage de pièces qui viennent parfois du monde entier et qui compliquent l’identification de l’identité nationale des véhicules. Ainsi certain certaines grandes marques ce concentre surtout sur le montage de pièces venues d’ailleurs ou même en simple distributeur de véhicules fabriqués à l’étranger. De toute manière il faut sauver le maximum d’emplois, en clair éviter que les licenciements ne dépassent 15 % en France;  il faudra soutenir la filière classique car la filière électrique est encore trop marginale et en dépit des bonus encore trop chère.  Finalement va surtout soutenir la filière classique avec des promesses environnementales pour le futur en essayant de sauvegarder le maximum de sites mais avec des dégraissages pour ne pas provoquer trop de remous sociaux et politiques.

 

Le gouvernement a fait semblant de hausser le ton durant la semaine vis-à-vis de Renault dont il est actionnaire à hauteur de 15%. Bruno Le Maire a soumis jeudi son feu vert pour un prêt de 5 milliards d’euros à des engagements, alors que le groupe Renault doit dévoiler le 29 mai les contours d’un plan d’économies de deux milliards d’euros. Édouard Philippe avait, lui, prévenu mercredi que le gouvernement serait « intransigeant » sur la « préservation » des sites de Renault en France, au moment où le constructeur envisagerait, selon le Canard enchaîné, d’arrêter quatre sites en France, dont celui de Flins (Yvelines) qui assemble la citadine électrique Zoe et la Nissan Micra.

Le marché automobile européen a été divisé par quatre en avril après une chute de moitié en mars, comparé à l’an dernier. Le secteur pèse en France 400.000 emplois industriels directs et 900.000 avec les services. Durement affectée par la pandémie, la société américaine de location de voitures plus que centenaire s’est placée vendredi sous la protection de la loi américaine.

Croissance Japon : plan de soutien de plus de 929 milliards de dollars

Croissance Japon : plan de soutien de plus de 929 milliards de dollars

 

Le Japon prévoit un nouvel ensemble budgétaire de plus de 929 milliards de dollars (852 milliards d’euros) qui comprendra principalement des programmes d’aide financière pour les entreprises frappées par la crise sanitaire liée au coronavirus, a rapporté lundi le journal Nikkei.

Selon la même source, le gouvernement envisage également de lever l’état d’urgence dans la capitale Tokyo et les autres zones où cette mesure est encore en vigueur pour faire face à l’épidémie de coronavirus. Le gouvernement attend lundi l’aval de conseillers médicaux. Le Premier ministre Shinzo Abe a prévu de tenir dans la journée une conférence de presse lors de laquelle il devrait annoncer la levée de l’état d’urgence.

Pour soutenir une économie tombée en récession, le Japon entend déployer de nouvelles mesures qui viendront s’ajouter à l’ensemble budgétaire record de 1.100 milliards de dollars dévoilé en avril pour atténuer l’impact économique de la crise sanitaire. Ce plan, qui doit être financé par un second budget additionnel pour l’exercice fiscal actuel débuté en avril, porterait la réponse économique du Japon à la crise sanitaire à environ 40% du produit intérieur brut (PIB) du pays.

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Protéger les entreprises stratégiques.. en Grande_Bretagne

Protéger les entreprises stratégiques.. en Grande-Bretagne

Avec la crise du Coronavirus la valorisation du capital s’est écroulée dans certains secteurs et certaines entreprises. À titre d’exemple, Renault qui valait bien encore pour longtemps 30 milliards ne vaut plus que 5, c’est-à-dire pratiquement rien pour celui qui prétendait il y a encore quelques mois être le premier constructeur mondial. Il en est de même pour nombre d’entreprises françaises et  étrangères. Faute de mesures de protection ,on pourrait assister à une grande braderie soutenue et entretenue notamment par les fonds spéculatifs. La France a annoncé son intention d’éviter cette grande braderie mais n’a pas pris de dispositions encore trop précises dans ce domaine. Faudra faire vite car la crise sanitaire aura fait fondre dividendes et valeurs du capital au point que beaucoup d’entreprises pourraient basculer dans d’autres mains que celle des propriétaires actuels. De son côté ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, a autorisé un plan de sauvetage destiné à protéger les entreprises considérées comme stratégiques, dans un contexte de crise économique provoquée par l’épidémie de coronavirus, a rapporté dimanche le Financial Times.

Le Trésor britannique a indiqué pour sa part à Reuters être prêt à intervenir en “dernier ressort” pour aider ces entreprises, dont la chute pourrait selon lui “nuire de manière disproportionnée à l’économie”.

“En cas de circonstances exceptionnelles, lorsqu’une compagnie viable a épuisé toutes les options et que sa chute nuirait de manière disproportionnée à l’économie, nous pourrions envisager un soutien en ‘dernier ressort’”, a déclaré par courriel une porte-parole du Trésor.

Dans le cadre du plan de secours dénommé “Projet Birch”, écrit le Financial Times, le ministre des Finances a accru la capacité du Trésor à gérer les opérations de sauvetage de compagnies “viables” ayant utilisé toutes les autres options, parmi lesquelles les programmes de prêts gouvernementaux.

Selon la même source, l’Etat pourrait acquérir une participation dans des entreprises cruciales qui font face à des difficultés financières sévères. Le FT précise toutefois que le Trésor n’envisagera pas cette hypothèse en premier lieu, mais préférera d’abord accorder des extensions de prêts.

Air France : réduction de 50% des émissions ?

Air France : réduction de 50% des émissions ?

 

Première précision, il ne s’agit pas d’un objectif global pour l’ensemble de l’activité d’Air France mais d’une réduction des émissions de CO2 qui concerne les vols domestiques. On voit mal en effet par quel miracle Air France pourrait rapidement supprimer 50 % de ses émissions de CO2 sans suppression de service. Il faudra aussi prendre en compte les règles du marché car la France n’est pas la seule compagnie à desservir directement ou indirectement les lignes intérieures de l’Europe et même de la France. “En échange du prêt garanti par l’Etat, Air France a pris des engagements très forts de réduire de 50% les émissions de CO2 de ses vols domestiques d’ici 2024 avec notamment une réduction drastique sur les trajets où l’on a une alternative ferroviaire en moins de 2h30”, a dit la ministre sur France Inter.

Le syndicat des pilotes d’Air France (Spaf), très minoritaire, a mis en garde samedi la direction sur ses projets de restructuration de l’activité court-courrier.

Air France-KLM a obtenu une aide de 7 milliards d’euros de la part de la France pour faire face à la quasi-paralysie du trafic aérien mondial provoquée par la pandémie de nouveau coronavirus.

La compagnie allemande Lufthansa, qui discute de son côté avec le gouvernement d’un plan de sauvetage de neuf milliards d’euros, a annoncé dimanche qu’elle comptait reprendre ses vols vers 20 destinations à compter de la mi-juin, parmi lesquelles plusieurs destinations de vacances très courues.

Concernant les voyageurs français, Elisabeth Borne les appelle toujours à privilégier l’Hexagone pour leurs vacances cet été.

Des sous pour acheter des voitures

Des sous pour acheter des voitures

 

Finalement, on  va se rabattre sur le plan quelque classique qui consiste à octroyer des bonus pour encourager le renouvellement du parc. Certes des aides un peu plus importante seront accordés aux véhicules électriques mais les chiffres encore très modestes de ce secteur seront bien insuffisants pour sauver   de manière significative les emplois de l’industrie automobile. On va donc encourager l’achat de véhicules classiques quitte à privilégier un peu ceux qui sont moins gourmands en carburant. Justement ce sur ce créneau que la France est bien placée même si nombre de véhicules montés en France sont en fait fabriqués ( voir même totalement monter) à l’extérieur notamment dans les pays de l’Est et en Asie.

 

Le gouvernement va tenter de rendre cette incitation à vendre davantage de voitures avec aussi de mieux prendre en compte l’environnement et la relocalisation. Une compatibilité bien à respecter car ce sont les voitures classiques vont le plus profité de ces aides. Pour l’environnement il faudra attendre, d’abord l’application des mesures plus restrictives décidées par l’union européenne, ensuite la montée en gamme de l’électrique dans les chiffres sont encore accessoires.

Pour ne pas déshabiller Pierre au profit de Paul, on  va sans doute réduire un peu partout les effectifs afin d’amortir le choc et politique. De toute manière on s’attend  un plan de réduction des effectifs globales dans le monde autour de 15 %.

“Ce que je porte pour ce plan de relance, c’est que ce soit l’occasion de faciliter l’achat de véhicules électriques par tous les Français et (…) l’occasion d’aider encore davantage les Français, y compris les plus modestes, à changer de voiture pour passer à un véhicule plus propre”, a dit la ministre de l’écologie sur France Inter.

Pour tenter d’accélérer le renouvellement du parc, un dispositif d’aides publiques est déjà en vigueur aujourd’hui.

En échange de la mise au rebut d’un véhicule vieux de plus de 14 ans, un automobiliste peut bénéficier de 1.500 à 3.000 euros s’il achète un véhicule thermique neuf ou d’occasion, et jusqu’à 5.000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable neuf ou d’occasion.

Cette prime à la conversion est doublée pour les 20% de ménages les plus modestes et les actifs qui ne paient pas d’impôts et parcourent de nombreux kilomètres chaque jour pour se rendre sur leur lieu de travail.

Elle peut être cumulée avec le bonus de 6.000 euros dont bénéficie aussi les voitures électriques neuves.

Selon le Parisien et BFM TV, la fourchette de la prime pourrait être portée à 2.000-4.000 euros, le critère retenu pour la voiture mise à la casse assoupli pour inclure des modèles plus récents, et le bonus électrique augmenté à 8.000 euros.

Selon une source proche des constructeurs, ceux-ci pourraient également avoir gain de cause sur le retour d’un bonus pour les voitures hybrides rechargeables, qu’ils réclament depuis plusieurs années, avec un montant de 2.000 euros.

Ce plan devrait concerner prioritairement les 200 000 travailleurs de l’industrie automobile qui opère en France. Il aura forcément des conséquences sur la sous-traitance emploie 400 000 à 500 000  travailleurs mais dont les structures sont en général beaucoup plus fragiles car elles comptent nombre de PME qui constituent le centre économique névralgique de nombre de localités moyennes. De ce point de vue un plan spécifique pour les PME de ce type mériterait d’être développé pour ne pas réserver le plan aux seules grandes marques ont surtout des assembleurs voir simplement des distributeurs.

Le retour de la participation gaulliste … quand il n’y a’pas de grains à moudre (Gérard Darmanin)

Le retour de la participation gaulliste … quand il n’y a’pas de grains à moudre  (Gérard Darmanin)

 

En apparence, il est curieux que le retour de la participation émane d’un responsable de droite pourtant cette idée rapidement enterrée était  elle-même celle du général De Gaulle. À long terme, l’idée est évidemment intéressante car elle permet d’associer les salariés au capitale de l’entreprise voire d’influencer en tout cas de participer aux orientations stratégiques. Tout dépend de l’importance de cette participation et de ses modalités. À court terme pourtant comme il faut s’attendre à une dégradation des résultats financiers tant en 2020 qu’en 2021, le retour financier pour les salariés sera maigre. Il s’agit simplement d’une promesse pour le futur qui permet par ailleurs d’étaler  dans le temps les rattrapages salariaux indispensables dans certains secteurs et certaines entreprises.

Notons toutefois que ce concept ne peut s’appliquer que dans les très grandes entreprises est que la majorité des PME qui constituent le principal vivier de l’emploi ne sera pas concerné. L’idée est particulièrement intéressante quand il y a du grain à moudre, elle l’est beaucoup moins quand les résultats sont en situation nette  régression voir carrément la rouge.

Autant que la participation financière, l’association de salariés au décisions des entreprises s’imposerait. En effet la grande tare  française réside dans la grande faiblesse de sa connaissance générale dans les domaines économiques et financiers. Une étude d’un groupe d’assurances avait classé la France en 19e position des pays européens étudiés dans ce domaine. “Il est temps de ressusciter la grande idée gaulliste de la participation”, estime le ministre français de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, qui propose de “généraliser, simplifier et étendre” l’actionnariat salarié.

Dans un entretien au Journal du Dimanche, il indique avoir “parlé” de cette idée au président de la République Emmanuel Macron et au Premier ministre Edouard Philippe. “C’est cohérent avec ce que nous avons porté avec (le ministre de l’Economie et des Finances) Bruno le Maire dans la loi Pacte”, dit-il.

“Les salariés deviennent actionnaires de leur entreprise, ils perçoivent leur part sur les bénéfices qu’elle réalise et ils augmentent leur pouvoir d’achat (…) L’actionnariat salarié existe, je propose de le généraliser, de le simplifier et de l’étendre : en versant aux salariés des montants importants, et non plus symboliques ; en raccourcissant le délai pour en bénéficier, en simplifiant encore le régime fiscal”, détaille Gérald Darmanin.

Cela “permettrait de réconcilier les Français avec l’entreprise”, poursuit-il, “et de reconnaître en les rémunérant mieux l’utilité sociale de ceux qui sont en ‘première ligne’, comme le dit le président de la République: le routier, la caissière, le livreur”. Pourrait faire observer au ministre du budget que beaucoup de ses salariés dépendent des PME qui ne seront pas concernées de statut précaire qui les exclurait du dispositif

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