Archive mensuelle de mai 2020

Page 7 sur 37

Crise de la presse: une crise d’abord de ligne éditoriale

Crise de la presse: une crise d’abord de ligne éditoriale

 

La presse notamment écrite va connaître une crise difficile au plan économique en raison en particulier de la chute drastique des recettes publicitaires qui les financent en grande partie. Les entreprises d’une manière générale vont  réduire les budgets considérés comme non prioritaires , en tout cas comme n’en essentiels dans la période. Cette dépendance de la presse vis à vis recettes publicitaire influencent évidemment la ligne éditoriale car il est difficile d’assurer la promotion d’une société et dans le même temps de se livrer à une analyse critique de son objet, de ses résultats ou de son fonctionnement.

Par ailleurs ,l’équilibre économique de plus en plus fragile de la plupart des médias conduits à une certaine uniformisation des lignes éditoriales. Pour l’essentiel, la plupart des médias reprennent  à peu près les mêmes thèmes, voire les mêmes informations en provenance des entreprises, des institutions, ou encore du gouvernement. Il faut souvent attendre 24 ou 48 heures pour que naissent quelques éléments d’analyse et de critique à propos d’une information. D’une manière générale, la presse est écartelée entre son désir de ne pas contrarier les principales financeurs que sont les vendeurs de publicité et la nécessité quand même d’alimenter l’information et la critique du lectorat. Un exercice particulièrement complexe. On peut même dire un grand écart entre le soutien des institutions en place et quelques portes ouvertes aux critiques du public. Souvent d’ailleurs au mélange sans pudeur avec le soutien affiché au pouvoir en place ( politique, économique, institutionnel) avec carrément le populisme pour donner des preuves d’indépendance qui n’en sont pas réellement. D’ailleurs, la plupart des grands médias sont désormais détenus par les financiers ( pouvoir politique pour les médias public avec des consanguinité).

 

Pas étonnant dans ces conditions que non seulement l’audience des médias traditionnels diminue mais surtout que la confiance dans ces médias ait tendance à se réduire. De nombreux sondages ont mis en valeur la baisse régulière de la confiance dans les médias traditionnels. Avec le Corona virus les sondages ont dû encore être bousculés. En général ,le taux de confiance dans la télévision tourne autour de 35 %, la presse écrite autour de 40 à 45 % et la radio à moins de 50 %.

Les nouvelles technologies sont venues bouleverser la donne avec l’émergence d’un nombre incalculable de sites où d’ailleurs le pire côtoie le meilleur. Avec un peu de détermination et de temps on parvient quand même à s’informer de manière un peu plus objective qu’avec les médias traditionnels.

Comme dans d’autres secteurs il faut d’autres s’attendre à des restructurations à l’intérieur des médias sans doute même à des suppressions de titres notamment de titres locaux déjà grandement fragilisés par le vieillissement du lectorat. Les grands sites ont eu du mal à s’adapter aux nouvelles technologies et finalement reprennent-( avec force photo et vidéos)  sur leur site là Une de leur édition papier sans beaucoup d’efforts d’approfondissement et d’analyse. Pour parler simplement chaque jour sont livrés des informations peu ou mal traités, contredites éventuellement le lendemain, quelques jours après par d’autres informations aussi sommaires. On l’a vu par exemple à travers ce débat sur la chloroquine, un débat de nature scientifique qui ne peut se soumettre à des appréciations à coups de serpe ou de manière très superficielle. Ajoutons que sur nombre de sujets le temps du journalisme n’est pas celui de la réflexion approfondie. Chaque jour une information chasse l’autre, éventuellement la contredit et des événements s’effacent sous la pression de l’événement médiatique du jour qui peut par ailleurs être complètement anecdotique.

Actu économie, social, société, les plus lus

 

 

Coronavirus : « Pour un nouvel impôt exceptionnel de solidarité » ?

Coronavirus : « Pour un nouvel impôt exceptionnel de solidarité » ?

Une idée généreuse celle de la création d’un impôt exceptionnel et provisoire de solidarité. Une idée qui mérite attention par son caractère humaniste mais qui peut susciter l’interrogation car les impôts exceptionnels finissent en général dans le trou du budget général et les impôts provisoires deviennent souvent définitifs sans parler du fait que la France détient déjà le record de prélèvements obligatoires.

L’économiste Bernard Billaudot propose, dans une tribune au « Monde », d’instaurer un impôt exceptionnel sur les revenus perçus pendant les trois mois de confinement, incluant une redistribution, afin de partager entre tous les contribuables la perte occasionnée pour certains d’entre eux.

«  La crise sanitaire n’est pas terminée, mais sa moindre virulence incite à essayer de sortir du « trou économique » qu’elle a provoqué. De mars à mai inclus, l’activité économique des entreprises (toutes branches confondues) a diminué d’environ 40 % (46 % au 7 mai, selon l’Insee) par rapport aux mêmes mois de l’année précédente.

Ce sont autant de revenus d’activité en moins, qui ont été compensés à hauteur d’une centaine de milliards par l’Etat, par la prise en charge du chômage (partiel ou total), la mobilisation du fond de solidarité et des mesures diverses (aides aux familles défavorisées, exemption d’impôts, etc.).

Même si cela a été financé à crédit, et même si la Banque centrale européenne (BCE) rachète actuellement aux banques une partie des titres d’emprunt du Trésor public qu’elles ont souscrit, et finira sans doute par ne pas en exiger la totalité du remboursement à l’échéance, il restera une partie à la charge de l’Etat, donc de l’ensemble des contribuables.

Ce problème d’endettement public s’alourdira dans les mois à venir, tant que l’activité n’aura pas trouvé son niveau « normal » (quand on aura un vaccin ou un médicament efficace).

Ce n’est pas le seul problème. S’y ajoute le fait que, pour la majorité de la population (à l’exception des retraités et de ceux qui ont des revenus de la propriété), les revenus qu’ils perçoivent après la fin du confinement sont inférieurs à ceux qu’ils auraient normalement perçus. La reprise de la consommation, indépendamment du fait que certaines dépenses sont encore bloquées (cafés et restaurants, voyages à l’étranger), s’en trouve affectée.

Nous proposons une solution qui permettrait d’atténuer ce double problème. Il s’agit d’un « impôt de redistribution exceptionnel de solidarité républicaine ». Le terme « impôt » fera sans doute se lever une masse de récriminations et d’oppositions. Un de plus, dans un pays qui détient déjà la palme d’or des prélèvements obligatoires ?

Non, car cet impôt serait d’abord exceptionnel (donc non reconductible, sauf si le « trou » recommençait à se creuser).

Ensuite et surtout, il inclut une redistribution de revenus – un tel impôt a été qualifié d’« impôt négatif » par l’économiste américain Milton Friedman (1912-2006). En effet, il présente deux visages, selon le niveau de revenu : au-dessus d’un certain seuil, l’Etat prélève, mais en dessous, il verse. Cet impôt exceptionnel porterait sur les trois mois de strict confinement (mars, avril et mai).

Sondage déconfinement :79% favorables

Sondage déconfinement :

selon le baromètre quotidien CoviDirect OpinionWay-Organ’Ice pour « Les Echos » ,  pas moins de 79 % des Français sont ainsi favorables à la limitation à 10 personnes des rassemblements sur la voie publique. Une hausse de 2 points par rapport à la fin avril. Seuls 18 % y sont opposés. Les personnes qui se disent favorables à la fermeture des cafés et restaurants« jusqu’à début juin au moins » restent majoritaires, à 55 %, malgré une baisse de 7 points depuis la fin avril. Même le maintien de la fermeture des parcs et jardins en zone rouge et la limitation des déplacements à moins de 100 kilomètres du domicile, qui font l’un comme l’autre polémique , divisent. Ces mesures sont approuvées par 51 % des Français. Dans tous les cas, la part de ceux qui sont « tout à fait opposés » à la poursuite de ces restrictions ne dépasse pas celle de ceux qui y sont « tout à fait favorables ».

Même  volonté de prudence, sur fond d’inquiétude persistante vis-à-vis du Covid-19 et de défiance à l’égard de l’exécutif (57 % n’ont pas confiance en lui pour limiter les effets de l’épidémie), et même doute partagé sur opportunité des élections municipales.

 

Croissance: une baisse de 10% en 2020

Croissance: une baisse de 10% en 2020

 Les experts et surtout les responsables sont surtout écartelés entre la volonté d’afficher une certaine pertinence des perspectives économiques mais en même temps de ne pas désespérer les acteurs économiques. On a donc commencé par indiquer que les conséquences de la crise sanitaire se traduiraient par une belle de croissance de leur de 7,5 % pour la France.

En fait, le gouverneur de la Banque de France avoue  maintenant que cette baisse se rapproche de 10 % si on ajoute aux effets du confinement ceux du déconfinement. Pour parler simple la crise aura coûté 10 % la richesse nationale soit environ 250 milliards auxquels il faudra rajouter les dépenses de soutien à la crise sanitaire, aux entreprises et au pouvoir d’achat. Cette dernière facture atteindrait de l’odore  de 500 milliards pour le ministre de l’économie comme on est loin d’avoir terminé l’addition la crise pourrait bien coûter quelque chose comme 1000 milliards en additionnant toutes les dépenses et en retranchant les pertes de recettes « Nous savons déjà que l’acte I (le confinement général) a coûté à l’économie française près de 6 points de PIB annuel, et que l’acte II pourrait coûter en supplément au moins la moitié », a en effet affirmé François Villeroy de Galhau devant la Société d’économie politique à Paris.

« Nous savons déjà que l’acte I (le confinement général) a coûté à l’économie française près de 6 points de PIB annuel, et que l’acte II (le déconfinement) pourrait coûter en supplément au moins la moitié », a affirmé le gouverneur de la Banque de France (BdF), lors d’un discours prononcé devant la Société d’économie politique à Paris.

« À plus long terme, il est difficile de mesurer le temps du retour à la normale ou au new normal et l’on peut craindre certaines pertes durables de croissance potentielle », a ajouté François Villeroy de Galhau, soulignant que la BdF ne donnerait ses premières prévisions de croissance pour 2020 et 2021 que le 9 juin.

« Europe puissance » : une utopie ?

« Europe puissance » : une utopie ?

(Le groupe de réflexions Mars ( groupe de réflexion sur la défense stratégique) pose la problématique  de la souveraineté et de l’autonomie, et du sens donné à l’Europe de la défense ( chronique dans la Tribune)

 

« La France a longtemps espéré que l’Europe lui offre un démultiplicateur de puissance. La vision mitterrando-gaullienne de la construction européenne s’appuie sur cet espoir, né au lendemain des décolonisations, comme un relais des valeurs universelles de la nation française. C’est la vision d’une « Europe puissance », contestée par ceux qui n’y voient qu’un vaste marché. On sait comment l’ambition initiale des Pères fondateurs d’une Europe unie, modèle de paix et de prospérité, a glissé, faute d’approfondissement, au fur et à mesure d’élargissements politiquement inévitables, vers un modèle a minima, celui d’un marché unique où le respect des Quatre Libertés tient lieu de vision d’avenir.

La France est seule à croire à « l’Europe puissance ». Ses partenaires européens n’en veulent pas parce qu’ils n’en ont pas besoin, croient-ils. L’idéal européen, c’est la confédération helvétique à l’échelle du continent, un îlot de paix et de prospérité à l’écart du tumulte du monde. Il y a cependant un biais à ce raisonnement : historiquement, c’est par la guerre et la dissuasion militaire que la Suisse a construit son modèle. Il en reste encore des traces dans la garde d’honneur du Saint-Siège et l’expression bien française « pas d’argent, pas de Suisse », qui précéda la métaphore du « nerf de la guerre ». A contrario, une Europe prospère sans défense ne peut qu’attirer les prédateurs.

Les yeux des autres Européens finiront-ils à se dessiller concernant la volonté réelle des États-Unis à les défendre ? Comment l’Europe peut-elle se défendre seule ?

La France et le Royaume-Uni gardent un rang singulier

Membres du P5 (cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU) et États dotés de l’arme nucléaire (EDAN) reconnus par le traité de non-prolifération (TNP) aux côtés des trois grands, la France et le Royaume-Uni sont des puissances en déclin mais encore capables militairement. Leur principale ambition stratégique est de maintenir leur rang, héritage à la fois de leur reconnaissance au nombre des vainqueurs de la Deuxième guerre mondiale et de leur ancien empire colonial. La France et le Royaume-Uni ne sont plus les grandes puissances qu’elles étaient jusqu’en 1940, mais elles gardent un rang singulier dans les relations internationales et dans la hiérarchie des puissances militaires.

L’Allemagne, quelle que soit sa puissance économique, ne peut prétendre au même rang, de même que le Japon, précisément pour ces raisons. C’est sans doute pourquoi certains prêtent aux Allemands l’intention d’acheter les attributs de la puissance dont jouit la France : son siège au P5 au profit de « l’Europe » (au mépris de la Charte de l’ONU qui ne connaît que les États) et sa dissuasion nucléaire.

L’Europe, un marché uniquement

Les institutions européennes, nées au lendemain de l’échec du projet de CED (communauté européenne de défense), n’ont pas été conçues pour prendre en compte la dimension sécuritaire de la défense, qui n’est vue qu’en tant que marché ou, au mieux, secteur industriel. Dès lors que le réarmement de l’Allemagne, voulu par les États-Unis, se faisait sous le contrôle de l’OTAN, c’est cette organisation intergouvernementale qui devenait seule responsable de la défense du continent. C’est ainsi que les traités européens interdisent la conception d’un outil de défense en-dehors de l’OTAN.

C’est pourquoi la création d’une (très hypothétique) « armée européenne » supposerait avant toute chose la modification (tout aussi hypothétique) des traités. « L’Union européenne de défense » (selon la terminologie allemande) n’est donc que la compilation d’initiatives dispersées (« on ne fait ensemble que ce pour quoi on est d’accord »), intéressantes en soi mais dont la seule coordination est un enjeu majeur pour la bureaucratie bruxelloise, sans considération pour ses résultats.

Un espoir avec Thierry Breton

Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton espère que  »la crise nous permettra d’aller plus loin en contribuant à lever les réticences de certains États » en matière d’Europe de la défense. « On se rend de plus en plus compte que, même si nous pouvons avoir des alliances, nous sommes de plus en plus seuls en ce qui concerne notre autonomie et notre défense« . La création du fonds européen de défense (FEDef) illustre cependant à la perfection l’impossibilité originelle pour l’UE à prendre en charge la sécurité des Européens.

Conçu initialement comme un moyen d’encourager les États membres à développer des capacités autonomes vis-à-vis des équipements américains, le FEDef risque de devenir un outil de redistribution interne des capacités industrielles de défense, au nom de l’inclusivité et conformément à la logique de redistribution sectorielle des financements communs selon la logique du « juste retour »L’ambition initiale de renforcement des capacités industrielles européennes est perdue de vue, pour ne rien dire de l’amélioration des capacités opérationnelles. Mais, encore une fois, l’enjeu n’est pas opérationnel, puisque l’OTAN est toujours là. Et quand bien même les États-Unis quittaient l’OTAN, l’organisation pourrait subsister, au moins en théorie, comme l’UE survivra au Brexit. L’enjeu du FEDef est essentiellement politique : inciter les autres Européens à s’intéresser à l’autonomie stratégique en matière de défense.

L’OTAN, un club destiné à vendre du matériel américain

L’OTAN fonctionne en effet comme un club, dans lequel on entre avec une cotisation des plus modestes et qui ne demande en pratique aucun effort démesuré, pourvu que l’on achète l’essentiel de ses équipements auprès des fournisseurs américains. Comme le dit l’adage, « quand c’est gratuit, c’est vous le produit ». Cette situation n’a pas vocation à évoluer tant que la Russie constituera une menace pour ses anciens alliés du Pacte de Varsovie. La constitution d’un vrai pilier européen autonome en termes capacitaires est illusoire, du fait de la tutelle de fait exercée par les États-Unis sur les orientations de l’outil militaire, même si le principe du consensus préserve les apparences d’une alliance entre égaux au niveau politique. Au total, 27 des 30 États membres (seuls les États-Unis, la Turquie et la France font exception) dépendent à 100% de l’alliance pour leur défense, et son organisation militaire reste le cadre naturel d’engagement de leurs forces armées.

Il paraît illusoire d’envisager un changement, sauf si les États-Unis décidaient officiellement de se retirer de l’OTAN. Or ils n’y ont aucun intérêt, ni bien sûr sur le plan économique, ni même sur le plan opérationnel, car quelle que soit la faiblesse des alliés européens, l’OTAN permet de « fixer » l’essentiel de la capacité militaire russe et ainsi de neutraliser ce « compétiteur stratégique ». Un autre intérêt de l’OTAN est d’éviter l’engrenage des traités d’assistance mutuelle bilatéraux. Quant à la France, son intérêt n’est pas non plus de quitter une organisation militaire qui, à défaut d’améliorer sa sécurité, produit de l’interopérabilité « à toutes fins utiles ».

En dehors de l’OTAN, la France souffrirait sans doute de son isolement militaire, sans même évoquer les possibles mesures de rétorsion économique. La France des années 2020 n’est plus celle des années 1960 ; elle a perdu son indépendance économique, la recouvrer à tout prix demanderait sans doute de grands sacrifices. La France doit donc rester dans l’OTAN, quel que soit l’avenir de l’alliance atlantique. Elle ne doit cependant pas lui abandonner sa souveraineté en matière de défense.

Indispensable modernisation de la dissuasion nucléaire

La modernisation des deux composantes de sa dissuasion nucléaire est plus que jamais nécessaire au maintien de son rang et de sa liberté face aux tentations hégémoniques des trois grandes puissances et aux ambitions éventuelles des autres puissances nucléaires, notamment à l’encontre de l’outremer français. La protection militaire du territoire est également une priorité que tout le monde comprend, d’autant qu’elle n’est pas la plus coûteuse.

Il en va de même des capacités en matière de renseignement. La modernisation des moyens de protection et de renseignement dans tous les milieux (terre, air, mer, espace et cyber) est donc tout aussi urgente, quitte à définir une nouvelle fonction stratégique axée sur la résilience de la nation. Il est en effet probable que notre pays, surtout s’il n’est plus respecté en tant que puissance, subisse plus de coups qu’il ne puisse en donner. Cela suppose que les armées disposent de moyens redondants disponibles à tout moment en cas de crise inopinée, au rebours de la logique managériale de « juste insuffisance » qui a prévalu jusqu’à aujourd’hui.

Restent deux « fonctions stratégiques », qui pourraient faire les frais d’éventuelles coupes budgétaires : la prévention et l’intervention. De quoi s’agit ? Ce sont les deux faces d’une même médaille, la puissance militaire. La prévention, avec le déploiement permanent de forces prépositionnées et la participation régulière à des missions de maintien de la paix et à des exercices internationaux de haut niveau, représente le volet « pacifique » de la puissance militaire. L’intervention en est le volet « offensif » aussi indispensable au maintien de la crédibilité de la dissuasion, qui est un continuum, que d’un certain rang parmi les puissances.

 

Sans reprendre les concepts fumeux et inappropriés de « défense de l’avant » ou de « profondeur stratégique », il s’agit aussi de rester en permanence capable de défendre nos intérêts (d’où les notions de moyens redondants et de réserve stratégique), ou ceux d’un allié qui le demande, n’importe où dans le monde, par tout moyen, y compris de vive force, seul ou « en premier » dans le cadre d’une future coalition.

La France doit entretenir une force expéditionnaire

La simple évocation des espaces de confrontation potentielle du fait l’étendue des eaux placées sous notre souveraineté tendrait à montrer que les besoins opérationnels sont avant tout d’ordre naval. Dans la « zone indo-pacifique », théâtre de l’affrontement sino-américain, l’ambition de la France est de réaffirmer sa présence en tant que riverain de la zone, au titre de la présence de 1,5 million de ressortissants français (dont 7.500 militaires) dans les neuf millions de km² de ZEE dans le Pacifique sud et dans la zone sud de l’océan indien (FAZSOI). Cette présence réaffirmée, aussi pacifique soit-elle, nécessite des moyens militaires et une politique active de partenariats stratégiques avec les puissances régionales (Inde, Australie, Émirats Arabes Unis).

L’Afrique, privée de véritable puissance régionale, constitue par ailleurs un espace stratégique relativement négligé des grandes puissances, où seule la France semble capable d’empêcher durablement une aggravation des « risques de la faiblesse ». De même, seule la France semble en mesure de tracer des lignes rouges à la politique agressive de la Turquie en Méditerranée orientale et à les faire respecter.

L’armée française doit donc entretenir une capacité expéditionnaire adaptée à la menace locale. Le maintien d’un « modèle d’armée complet » permettant l’entrée en premier semble ainsi plus que souhaitable. Il en résulte un impératif de remontée en puissance des capacités militaires françaises, y compris pour le combat de haute intensité, aussi autonomes que possible, les relations d’interdépendance entre Européens devant être strictement délimitées. Cela prendra du temps, mais dans cette perspective, mieux vaut dès à présent chercher à redéfinir avec la Russie une nouvelle architecture de sécurité, sans illusions ni naïveté. Cela sera toujours plus économique qu’une course au réarmement.

————————————————-

* Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

Achat de voitures: 20% moins déterminés

Achat de voitures: 20%  moins déterminés

Il est évident que le marché va retrouver du dynamisme puisque les achats avaient baissé jusqu’à 80 %. Reste que certains s’interrogent encore sur l’opportunité d’acheter un véhicule neuf. Le plan du gouvernement pourrait en inciter certains. Cependant environ 20 % des acheteurs potentiels se déclarent moins déterminés sans doute en raison des incertitudes sur l’évolution du mode et des volumes de mobilité. De toute manière, le marché mondial s’apprête à une baisse de production de l’ordre de 15 % en moyenne en 2020 qui correspond à peu près au nombre de personnes qui s’interrogent.

 

« L’intention d’achat reste très forte en France plus que dans d’autres pays européens », souligne Nicolas Cardon, expert automobile et mobilité chez Ipsos. «Mais la pandémie a rebattu les cartes. Les Français attendent des signes, de la part des constructeurs sur les prix notamment. Mais aussi du gouvernement, sur son plan d’action pour aider la filière. On mesure aussi un effet d’aubaine, une stratégie d’opportunisme », résume-t-il.

Si la détermination d’achat est globalement toujours là, les Français hésitent en effet sur différents critères. Parmi ceux qui ont l’intention d’acheter une voiture, 24% comptent repousser cet achat à plus tard. 29% hésitent entre le neuf ou l’occasion. Et enfin 10% s’interrogent sur le type de motorisation et s’orienteraient plutôt vers de l’hybride. «C’est le signe que cette pandémie a réveillé les consciences climatiques », analyse Nicolas Cardon.

Enfin, l’étude montre que 16% des Français qui avaient l’intention d’acheter un véhicule, sont aujourd’hui réticents à se rendre en concession. En revanche, 24% se disent prêts à acheter une voiture en ligne.

Recyclage de papier : la fermeture du dernier site français

Recyclage de papier : la fermeture du dernier site français

Ce sont les contradictions du jour d’après. Contradictions marquées par ceux qui affirment que rien ne changera tandis que d’autres préconisent un changement radical et brutal. La vérité est sans doute entre les deux car la complexité du processus de production, de distribution et de commercialisation est telle qu’on ne changera pas du jour au lendemain. Parmi ces contradictions la perspective de fermeture du dernier site français de recyclage de papier «Le seul site français de recyclage papier risque, si rien n’est fait d’ici le 15 juin (date limite annoncée par UPM), de fermer purement et simplement», s’alarment les élus dans un courrier daté de lundi, adressé au Premier ministre Édouard Philippe et signé notamment par le maire PS de Rouen Yvon Robert, le député PS Christophe Bouillon, les sénateurs PS Didier Marie et Nelly Tocqueville.

Le groupe finlandais UPM avait annoncé en septembre la mise en vente de son usine de Grand-Couronne (agglomération de Rouen) communément appelée Chapelle Darblay. Selon les syndicats, les salariés vont être licenciés le 15 juillet.

Le site emploie 228 salariés et induit au moins 800 emplois indirects, selon le courrier. «Va-t-on laisser 1.000 familles sur le carreau? Faute de recyclage, va-t-on demain être obligé d’enfouir ou de brûler du papier en France? Est-ce cela, la France d’après?», poursuivent les élus.

Les signataires demandent «que la puissance publique intervienne pour imposer à UPM un délai plus long, empêcher la fermeture et sauver le site en facilitant le rachat».

«Le site pourrait devenir recycleur pour des tiers. Des débouchés pour de nouveaux produits, notamment dans le domaine du carton d’emballage et du conditionnement, sont économiquement attractifs. Un repreneur industriel sérieux s’est manifesté», précisent les élus. «Mais les besoins financiers sont importants -le fonds de roulement est estimé autour de 80 millions d’euros- et la crise sanitaire rend les choses bien plus compliquées», admettent-ils.

Selon des représentants du personnel, le groupe belge VPK Packaging notamment était toujours intéressé par le site, même si il n’a pas déposé d’offres dans les délais impartis par le PSE (le 15 mai) car il n’a pas réussi à s’entendre avec le groupe finlandais et en raison de la crise sanitaire. VPK ne voit toutefois pas de concrétisation possible avant fin 2020, début 2021, d’après la même source.

Ce site «unique en France» qui comptait 400 salariés en 2014, a une puissance de recyclage de l’équivalent du tri de 24 millions d’habitants, sa chaudière biomasse peut chauffer une ville de 20.000 habitants et il comprend une station d’épuration pouvant subvenir aux besoins de 400.000 personnes, selon ces sources.

Flins Renault: «réduction d’activité mais maintien

Flins Renault: «réduction d’activité mais maintien

 

Il paraissait difficile politiquement que le gouvernement accepte la fermeture de ce site par contre d’autres sites plus secondaires seront sans doute fermés et beaucoup connaîtront des plans de licenciement. Le gouvernement a d’ailleurs annoncé qu’il  ne s’y opposerait pas. Renault peut-être encore plus que d’autre constructeurs est affronté à une double crise une crise de l’offre bien sûr puisque les usines ont été paralysées pendant une période mais aussi une crise de la demande. Certes le Coronavirus a fait diminuer cette demande de près de 80 %, elle devrait remonter dans les mois à venir mais au total pour l’année 2020 la baisse pourrait tourner de 15 % au plan mondial. En cause, les problèmes spécifiques à l’industrie automobile qui d’ailleurs étaient antérieurs à la crise sanitaire mais aussi les évolutions du volume et des modes de mobilité sans parler des interrogations sur le véhicule du futur le plus pertinent et où le plus accessible .

 

 «Il n’est pas question de fermer Flins. Il n’y aura pas de fermeture mais une évolution de l’activité», a déclaré à l’AFP Franck Daoût, délégué syndical central CFDT, après un entretien avec Jean-Dominique Senard, président de Renault, et Clotilde Delbos, directrice générale par intérim. Pendant cette réunion, la direction «n’a rien voulu annoncer» de son plan d’économies qu’elle doit présenter en fin de semaine, a ajouté Franck Daoût. La CFDT a plaidé pour «un renforcement de l’outil industriel en France» et «une optimisation des sites», a-t-il dit. «On nous a certifié que c’était la démarche» retenue, avec «un maintien de la capacité de production», a-t-il poursuivi, en craignant «des risques de disparition de postes dans l’ingénierie».

Pour les sites de Dieppe (modèle sportif Alpine), Choisy-le-Roi (réparation de pièces) et Caudan (Fonderie de Bretagne), que Le Canard enchaîné disait la semaine dernière destinés à la fermeture, «c’est la grosse inquiétude», en particulier pour le site breton, a estimé Franck Daoût, en espérant des «projets alternatifs» pour les deux autres. Ce seront seulement «les grandes lignes» du plan d’économies qui seront présentées à la fin de la semaine, avant une négociation en détail avec les syndicats, «mais est-ce qu’on aura la possibilité de faire des propositions alternatives?», s’est demandé le délégué CFDT qui sera reçu mardi à Bercy.

Lundi, plusieurs dizaines de salariés ont bloqué l’accès à la Fonderie de Bretagne, à Caudan (Morbihan), pour protester contre la possible fermeture de cette usine où travaillent quelque 370 personnes.

 

Licenciements et de faillites : le nouveau défi économique, social et politique

Licenciements et de faillites : le nouveau défi économique, social et politique

Macron avait bien annoncé qu’aucune entreprise ne serait soumis aux risques de faillite au début de la crise sanitaire mais les réalités sont là. En dépit des dizaines et des dizaines de milliards injectés dans l’économie, toutes les entreprises ne pourront être sauvées en particulier les PME. Du coup ,le pouvoir admet maintenant que le pays pourrait être largement exposé au risque de défaillance et de licenciements massifs . Jusque-là la question du chômage a été masquée par le soutien massif du financement du chômage partiel qui a profité à plus de la moitié des salariés du privé. À partir du 1er juin, les modalités de financement de ce chômage partiel vont commencer à changer puisque sauf exception les entreprises devront participer à hauteur de 15 % au financement de ce dispositif.

«Tous les indicateurs montrent une chute de la production très forte, des trésoreries très atteintes et des répercussions sur l’emploi. Je crains que les licenciements en nombre soient inévitables», juge Raymond Soubie, président du cabinet de conseil en ressources humaines Alixio et ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. «II y aura des licenciements, c’est certain. Mais aujourd’hui, on ne peut pas en connaître l’ampleur», confirme François Asselin, président de la CPME. Il n’empêche, les employeurs n’ont pas attendu longtemps pour se tourner vers les avocats. «Dès le début du confinement, des entreprises m’ont sollicitée pour préparer des plans sociaux dans les secteurs les plus touchés, comme la restauration et l’hôtellerie», confie Isabelle Mathieu, avocate associée chez Daem Partners.

 «La phase la plus difficile est devant nous car il va falloir sortir du chômage partiel. L’État va continuer de faire fonctionner le dispositif mais sans maintenir le niveau d’aides actuel. Le choc va donc être très fort sur les entreprises et sur les salariés», juge Raymond Soubie. Petit à petit, les employeurs touchés par la crise vont devoir assurer financièrement les salaires et les charges de l’entreprise sans pour autant retrouver un niveau normal d’activité.

 «Dans cette phase de redémarrage, les entreprises pourraient être confrontées à de véritables crises de liquidité», prévient Hector Arroyo, partner en restructuration au sein du cabinet Baker McKenzie.

Pour l’heure, certaines entreprises essaient surtout préventivement de se réorganiser pour justement éviter des procédures de licenciement lourdes et coûteuses. Et, «l’accord de performance collective (APC) est le meilleur outil qui permet de s’adapter face à une crise conjoncturelle», estime Deborah David. Prévus dans les ordonnances Pénicaud, les APC signés à la majorité des syndicats offrent la possibilité aux entreprises de revoir temporairement les conditions de travail des salariés. «Avec les APC, on peut descendre jusqu’au smic mais ça ne se passe jamais comme ça. On vient plutôt raboter des RTT, augmenter la durée du travail, ou faire travailler quelques jours fériés», précise Olivier Angotti, avocat associé chez FTMS. Reste le risque politique : jusqu’à quel niveau de chômage l’opinion. Acceptera sans broncher les conséquences économiques de la crise sanitaire. Les sondages de septembre seront sans doute de ce point de vue significatif pour éclairer la situation

Protéger la santé, l’économie….et maintenant les banques

Protéger la santé, l’économie….et maintenant les banques

Renforcement du capital, structure de défaisance, bad Banks autant de solutions qui sont envisagées actuellement pour l’union européenne afin de soutenir le système bancaire qui va être affronté à une vague de créances douteuses et même pourries. L’idée serait d’isoler les créances potentiellement irrécouvrables pour ne pas détériorer le bilan des banques.

Certes pour l’instant les plus grandes banques disposent des réserves nécessaires pour faire face à ses créances douteuses. Restent cependant des banques au bilan plus réduit ou de pays fragiles qui pourraient n’être pas en capacité de faire face à l’absence de recouvrement de dettes de particuliers, d’entreprises voir même d’État .

“Cela pourrait se faire sous la forme d’une recapitalisation de précaution sur le modèle du TARP. Et là, le fonds de relance de l’UE pourrait jouer un rôle”, a-t-il ajouté, suggérant que l’aide concerne les banques qui disposent de fondamentaux solides mais se trouvent handicapés par l’épidémie.

Pendant la crise financière de 2007-2009, les Etats-Unis avaient créé le Troubled Asset Relief Program (TARP) qui avait permis d’injecter des dizaines de milliards de dollars dans le système bancaire américain.

Les banques européennes disposent de plus de 430 milliards d’euros de réserves de fonds propres, selon l’ABE, ce qui devrait être plus que suffisant pour couvrir les pertes liées à la montée attendue des créances irrécouvrables, dans des secteurs comme le tourisme et la restauration entre autres.

Mais certaines, particulièrement dans des pays très durement touchés par la pandémie comme l’Italie ou l’Espagne, sont plus vulnérables que d’autres.

Si l’Allemagne a assoupli sa position sur les emprunts à l’échelle de l’UE et plus seulement au niveau de chacun des Etats membres, étendre le bénéfice du fonds de reprise aux banques risquerait de se heurter à une opposition ferme.

“Je m’attends à une vague de NPL (non performing loans, les créances irrécouvrables) au cours des deux ou trois prochains trimestres”, a dit José Manuel Campa. “De quelle ampleur, c’est difficile à dire.”

Le président de l’ABE était secrétariat d’Etat à l’économie dans le gouvernement espagnol au début de la crise financière qui a conduit Madrid à solliciter une aide internationale puis à créer une “bad bank”, une structure de défaisance dans laquelle ont été cantonnées des créances douteuses afin d’assainir les bilans des banques.

“L’utilisation de ‘bad banks’ pour isoler des prêts non-performants s’est révélée utile”, a-t-il dit. “L’Allemagne a eu des ‘bad banks’ tandis que des pays comme l’Irlande ont eu recours à des structures de gestion d’actifs de la même manière. On pourrait y recourir de nouveau.”

“Les banques sont résilientes et plus fortes qu’avant la dernière crise”, a-t-il ajouté. “Mais nous ne savons pas comment la crise va évoluer. Mieux vaut agir trop tôt que trop tard.”

Renault : fermetures de sites

Renault : fermetures de sites

Les petits sites de Caudan, mais aussi de Choisy-le-Roi (recyclage mécanique) et de Dieppe (assemblage de l’Alpine) pourraient être fermés, tandis que l’usine de Flins (montage de la Zoé électrique et de la Nissan Micra) pourrait perdre la production de véhicules au profit d’autres activités.

Cette optimisation industrielle passerait également par le transfert de l’activité d’assemblage de véhicules de l’usine Renault de Maubeuge (Nord) vers le site de Douai, distant de 70 kilomètres. Maubeuge renouerait ainsi avec ses origines, ne conservant que l’emboutissage et la tôlerie.

 

Macro va se  réserver la présentation du plan de soutien à l’automobile mais il laissera notamment le ministre de l’économie le soin d’assumer la confirmation de fermetures de sites et de réduction des moyens humains.-  Certes le gouvernement a mis en garde Renault de limiter les licenciements en échange des milliards dont il va bénéficier de la part de l’État. Reste qu’il devra procéder à des économies de l’ordre  de 2 milliards. L’État ne s’opposerait pas à la fermeture de certains sites et à la réduction assez drastique des effectifs sur d’autres.

Un drame pour certaines localités dans l’économie repose en grande partie sur Renault mais aussi et surtout peut-être sur ses sous-traitants. En effet si l’industrie automobile française occupe encore de leur de 200 000 personnes, (dont environ un quart pour Renault) ce sont environ 400 000 sous-traitants qui participent au processus de production.

Pour certaines localités, le choc pourrait être aussi dur que celui qui a été subi par la fermeture par exemple des activités de sidérurgie, de chimie ou de pharmacie. Renault pourrait annoncer jeudi soir des suppressions d’emplois et des fermetures de sites dans le cadre de son plan d’économies de deux milliards d’euros, ont dit à Reuters deux représentants syndicaux.

Le groupe au losange doit détailler en fin de semaine un plan d’économie drastique sur trois ans pour redresser sa situation financière – il a accusé l’an dernier sa première perte nette en dix ans – que l’épidémie de coronavirus est venue encore aggraver cette année.

“Il y a un CCSE qui va avoir lieu jeudi soir à 18h30 pour une heure, c’est là que la direction générale officialisera ce qu’elle appelle la réduction des coûts de deux milliards, dans laquelle on peut s’attendre à de nouvelles diminutions d’effectifs, voire à des fermetures de site”, a déclaré Fabien Gâche, représentant de la CGT chez Renault, dans une vidéo postée lundi sur internet.

Il s’exprimait depuis la Fonderie de Bretagne à Caudan (Morbihan), l’un des sites du Selon plusieurs médias français, les petits sites de Caudan, mais aussi de Choisy-le-Roi (recyclage mécanique) et de Dieppe (assemblage de l’Alpine) pourraient être fermés, tandis que l’usine de Flins (montage de la Zoé électrique et de la Nissan Micra) pourrait perdre la production de véhicules au profit d’autres activités.

Selon plusieurs médias français, les petits sites de Caudan, mais aussi de Choisy-le-Roi (recyclage mécanique) et de Dieppe (assemblage de l’Alpine) pourraient être fermés, tandis que l’usine de Flins (montage de la Zoé électrique et de la Nissan Micra) pourrait perdre la production de véhicules au profit d’autres activités.

Selon une source proche du groupe, les fermetures se feraient sans licenciement sec. Dans le cas de l’usine de Caudan, ajoute la source, l’arrivée d’un repreneur n’est pas exclue.

Le Premier ministre Edouard Philippe a assuré la semaine dernière devant les sénateurs que le gouvernement français serait intransigeant sur la préservation des sites de Renault en France, d’autant que l’Etat s’apprête à dévoiler mardi un plan de soutien à la filière et à accorder un prêt garanti de cinq milliards d’euros au constructeur.

Mais le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a précisé lundi matin qu’il n’irait pas jusqu’à demander au groupe de ne fermer aucun site, afin de le laisser adapter son outil de production car sa survie est, selon lui, en jeu.

L’Etat français est le principal actionnaire de Renault avec 15% du capital.

Selon trois sources proches du groupe, cette optimisation industrielle passerait également par le transfert de l’activité d’assemblage de véhicules de l’usine Renault de Maubeuge (Nord) vers le site de Douai, distant de 70 kilomètres. Maubeuge renouerait ainsi avec ses origines, ne conservant que l’emboutissage et la tôlerie.

4,2 milliards d’euros pour sauver les bijoux économiques… et les autres?

4,2 milliards d’euros pour sauver les bijoux économiques… et les autres?

La BPI affirme avoir réuni un peu plus de 4 milliards pour sauver les bijoux économiques de la France. Reste à savoir si cette somme sera suffisante car nombreux de société sont à l’agonie. Ainsi Renault qui valait il n’y a pas si longtemps environ 30 milliards et n’en vaut plus que cinq. On pourrait multiplier les exemples d’entreprises de dimension nationale qui ne valent plus qu’une bouchée de pain si l’on se réfère aux critères financiers. Le risque c’est que des fonds spéculatifs rachètent nombre d’entreprises, pas forcément les plus grandes pour rapidement ensuite les revendre quitte à les dépecer. Avec le fonds mis en place par la BPI on va peut-être sauver des pépites mais pas forcément des entreprises de taille intermédiaire ou des PME pourtant stratégiques pour la souveraineté économique. Notons par exemple que l’Allemagne compte investir 9 milliards pour le seul sauvetage de la Lufthansa.

Ce nouvel outil de la BPI doit renforcer l’arsenal de la France pour protéger ses pépites face à l’appétit de fonds internationaux aux moyens financiers colossaux et à la montée en puissance des fonds activistes.

“Dans la période actuelle, un grand nombre de sociétés performantes, internationalisées et innovantes souhaitent stabiliser leur capital en s’appuyant sur des investisseurs de long terme prêts à accompagner leur transformation (…)”, déclare Nicolas Dufourcq, directeur général de bpiFrance, cité dans un communiqué.

Aux côtés de Mubadala, le fonds souverain d’Abou Dhabi, qui a investi un milliard d’euros, le fonds a collecté des fonds auprès d’assureurs institutionnels français et internationaux dont Covea, Axa, CNP Assurances, Crédit Agricole Assurances, BNP Paribas Cardif, Groupe VYV, Société Générale Assurances, le groupe Caisse des Dépôts, Natixis, Aviva France, Scor, Groupama, AG2R La Mondiale, Generali et CCR.

Lac 1 a également rallié de grands groupes ainsi que des “family office” parmi lesquels Orange, Unibel et Financière Dassault.

Le fonds, qui a pour ambition d’atteindre à terme une capacité d’investissement de 10 milliards d’euros,( là où il en faudrait 5 ou 10 fois plus) cible les entreprises françaises cotées avec le double objectif de stabiliser leur capital tout en dégageant des rendements attractifs.

Hong Kong: grosse manif contre les atteintes aux libertés

Hong Kong: grosse manif contre les atteintes aux libertés

Plus gros rassemblement organisé depuis le début du confinement contre l’épidémie de coronavirus avec  des slogans sur la liberté et l’indépendance . Les manifestants protestent contre les intentions de Pékin de resserrer les lois sur la répression et la liberté. En fait il s’agit d’arrêter plus facilement ceux qui sont considérés comme des fauteurs de troubles par Pékin. Une manière aussi pour le régime chinois de détourner l’attention sur les problèmes internes de la Chine caractérisée par un écroulement de la croissance ( proche de zéro) est une montée assez vertigineuse du chômage (20%). Une stratégie classique: désigner un ennemi pour mieux cacher les insuffisances internes. L’ennemi extérieur est désigné : ce sont les États-Unis. L’ennemi intérieur, lui, est Hong Kong. En plus on va profiter des risques du Coronavirus pour interdire tout rassemblement.

Première manifestation donc depuis que Pékin a proposé jeudi ses lois sur la sécurité nationale, elles constituent un nouveau test pour le président chinois Xi Jingping, qui peine à étouffer l’opposition publique au renforcement de la mainmise chinoise sur le hub financier de Hong Kong.

Le gouvernement de la ville a tenté dimanche de rassurer la population et les investisseurs étrangers sur l’impact des nouvelles lois, celles-ci ayant suscité des craintes sur les marchés financiers et une volée de critiques de la part de gouvernements étrangers et d’associations des droits de l’Homme.

Les lois chinoises font aussi craindre pour l’avenir du compromis de 1997, “un pays, deux systèmes”, qui garantissait à Hong Kong d’importantes libertés, notamment pour la presse et le système judiciaire, lors de sa rétrocession à la Chine par la Grande-Bretagne.

Dimanche, la police a mis en garde les manifestants de ne pas braver l’interdiction de se rassembler à plus de huit personnes, toujours en vigueur pour éviter la propagation de l’épidémie.

La nouvelle législation proposée par la Chine pourrait conduire à des sanctions américaines et menacer le statut de hub financier de la ville, a prévenu dimanche le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison blanche Robert O’Brien.

“Il semblerait, avec cette loi sur la sécurité nationale, qu’ils soient partis pour s’emparer de Hong Kong, et s’ils font ça, (…) le secrétaire d’Etat Mike Pompeo sera probablement incapable de certifier que Hong Kong maintien un niveau élevé d’autonomie, et si cela arrive, des sanctions seront imposées sur Hong Kong et sur la Chine”, a-t-il déclaré sur NBC.

Un sauvetage ou un répit pour Lagardère.

Un sauvetage ou un répit pour Lagardère.

 

La question pour Lagardère est de savoir s’il a été sauvé d’abord par le soutien de dernière minute de Vivendi pour s’opposer au fond britannique Ambert capital et si le nouvel apport  du groupe Arnault assure la pérennité de la direction du groupe. Ce sont en effet des poids-lourds qui entrent chez Lagardère d’une part donc Vivendi, d’autre part Arnaud.

 

A la demande du dirigeant de 59 ans, Groupe Arnault va acquérir environ un quart du capital de Lagardère Capital & Management (LCM), la société holding d’Arnaud Lagardère, ont annoncé les deux parties lundi.

“Ce rapprochement va permettre de renforcer la structure et les capacités financières de LCM”, est-il indiqué dans un communiqué commun.

Le problème c’est que Vivendi comme Arnaud ne sont pas des enfants de chœur dans le monde de la finance et le moment venu  voudront rentabiliser leur investissement.  L’intervention très récente du groupe Arnault intervient moins d’un mois après une assemblée générale à hauts risques pour Arnaud Lagardère dont la gestion est contestée par le britannique Amber Capital, devenu son premier actionnaire avec 18% du capital.

Le fonds, qui souhaitait renouveler le conseil de surveillance et revoir la structure du groupe – une société en commandite par actions – a finalement échoué à faire approuver ses résolutions.

Arnaud Lagardère a sauvé la mise sur le fil après avoir rallié le soutien de plusieurs figures du monde politique et des affaires français dont l’ancien président Nicolas Sarkozy, coopté au conseil de surveillance.

Mais il a aussi ouvert la porte à Vivendi, contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré, qui a pris fin avril plus de 10% du capital de Lagardère, une participation que le groupe a portée depuis à 16,48% selon un avis de l’AMF. Le résultat de ces opérations financières pourrait peser sur la restructuration du groupe Lagardère qui d’une part a fait de mauvais choix d’investissement d’autre part est lourdement touché par le Coronavirus de fait de son exposition aux médias dont les ressources publicitaires vont s’écrouler. Pour l’instant Lagardère a sauvé sa place, reste à sauver le groupe pour conserver sa maîtrise.

1...56789...37



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol