Archive mensuelle de mai 2020

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«Avec Covid-19!, vers le paiement numérique

«Avec Covid-19!, vers le paiement numérique

La pandémie pourrait être un véritable tournant vers les paiements numériques, estime Marion Labouré, stratégiste chez Deutsche Bank ( L’opinion)

 

Marion Labouré.

La pandémie de Covid-19 pourrait bien être le catalyseur tant attendu propulsant les paiements numériques vers un usage généralisé. En effet, de nombreux experts considèrent que l’argent liquide est un vecteur de transmission du virus et la pandémie actuelle force les pays à repenser l’utilisation du cash. Dans le but de restaurer la confiance, certaines banques centrales ont déployé des efforts de communication pour dire que les risques de contamination étaient faibles. Alors que d’autres sont allées jusqu’à la mise en quarantaine, la désinfection et l’isolement de billets afin d’endiguer la propagation du virus. Il ne fait aucun doute que l’épidémie incitera les gouvernements, les banques centrales et les entreprises à accélérer la transition vers les paiements numériques.

Les paiements physiques : un vecteur de transmission de pathogènes

Le nettoyage de l’argent liquide est justifié par l’avis unanime des experts qui jugent que la monnaie peut être un vecteur pour le pathogène, comme le moustique peut l’être pour le paludisme par exemple. Les études ont montré que les billets et les cartes bancaires, comme toute surface touchée par un grand nombre de personnes, peuvent abriter des bactéries ou des virus.

Une étude récente a suggéré que le coronavirus « pourrait persister sur une surface inanimée comme du métal, du verre ou du plastique jusqu’à neuf jours mais pourrait être efficacement inactivé par des procédures rigoureuses de désinfection ». Une autre étude a montré que le virus pourrait survivre sur du plastique ou de l’acier jusqu’à trois jours après la contamination de la surface, et sur du carton ou du cuivre pendant un jour entier.

Les usagers peuvent facilement désinfecter leurs Smartphones et cartes bancaires, cela permettrait de prévenir la diffusion du virus

Les Smartphones ne sont pas nécessairement une meilleure option pour éviter la transmission du pathogène. En effet, les premières études montrent que le coronavirus pourrait survivre jusqu’à une semaine sur un écran de smartphone. Les chercheurs ont montré que 92 % des Smartphones et 82 % des mains de leurs usagers présentent des bactéries sur leur surface. Evidemment, les usagers peuvent facilement désinfecter leurs Smartphones et cartes bancaires, cela permettrait de prévenir la diffusion du virus. La désinfection du cash est, quant à elle, une affaire bien plus complexe.

Les banques centrales ne réagissent pas toutes de la même façon

Ces dernières semaines, le nombre de recherches internet comportant les termes « cash virus » ont atteint des sommets. Ce phénomène a été constaté dans des territoires aussi différents que l’Australie, le Canada, la France, l’Irlande, Singapour, la Suisse, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Les banques centrales ont répondu aux questions soulevées par la population de trois manières distinctes. Premièrement, plusieurs banques centrales (notamment la Banque d’Angleterre, la Banque Fédérale d’Allemagne, la Banque Nationale du Canada et la Banque Centrale Sud-Africaine) ont activement communiqué sur le fait que les risques de contamination étaient minimes.

Ensuite, d’autres banques centrales ont pris des mesures de précaution : la Banque de Chine a été la pionnière, puis les banques centrales de Corée du Sud, Hongrie et du Koweït ont commencé à désinfecter et même détruire les billets afin de lutter contre la diffusion du virus. Enfin, par peur d’importer de la monnaie contaminée d’Asie, la Réserve Fédérale Américaine a proclamé une mesure d’isolement pour les billets provenant de cette région du monde. Plusieurs autres gouvernements et banques centrales (notamment d’Inde, Indonésie et Géorgie) ont quant à eux explicitement encouragé les paiements numériques.

Durant les dernières semaines, plus de la moitié des paiements par carte bancaire ont été réalisés sans contact, contre un tiers en décembre en Allemagne

Le Covid-19 alimente la transition vers les paiements numériques

A court terme, la pandémie pourrait contribuer à accélérer la transition, déjà initiée, vers les paiements numériques. En effet, l’impact sur les systèmes de paiement en Asie pourrait se ressentir plus précocement qu’en Europe ou aux États-Unis, compte tenu de l’engouement pour les paiements digitaux en Orient.

A la fin de l’année 2018, environ 73 % des internautes chinois utilisaient un système de paiement en ligne (alors qu’ils étaient 18 % en 2008). Une des principales explications à cette dichotomie avec l’Europe et les États-Unis est la part plus importante de jeunes dans la population et leur plus grande disposition à adopter les nouvelles technologies.

Cependant, la pandémie pourrait être un véritable tournant sachant que les personnes les plus âgées sont également les plus vulnérables au virus. Elles sont par ailleurs les plus ferventes adeptes du cash et les moins enclines à modifier leurs habitudes pour embrasser les paiements digitalisés.

Les habitudes enracinées dans un système ancien sont les plus difficiles à déloger. Cela pourrait être un problème conséquent, en termes de contrôle de la maladie, particulièrement dans les sociétés où le cash est très important et dont les populations sont vieillissantes, comme aux Etats-Unis ou en Allemagne. Pour diminuer les contacts physiques et les queues aux caisses, la limite des paiements sans contact est passée de 30 à 50 euros dans la plupart des pays européens.

Mais l’évolution se fait déjà ressentir : durant les dernières semaines, plus de la moitié des paiements par carte bancaire ont été réalisés sans contact, contre un tiers en décembre en Allemagne. La digitalisation des paiements en Europe pourrait avoir un impact non négligeable car il n’y a à ce jour, aucune entreprise européenne leader des paiements numériques, contrairement à la Chine. Ainsi, l’engouement des Européens pour les paiements digitaux pourrait être une aubaine pour les entreprises américaines de paiement en ligne. De plus, la plupart des sondés ont reconnu prévoir d’utiliser un portefeuille électronique plus fréquemment dans les six prochains mois. Ils pensent également que le portefeuille électronique remplacera son équivalent traditionnel dans les cinq prochaines années. En attendant 2025, nous nous attendons à ce que les e-portefeuilles deviennent la seconde méthode de paiement favorite après la carte bancaire, et la préférée chez les millénnials.

A moyen et long terme, ces considérations contribueront à pousser les banques centrales à développer leur propre monnaie digitale (CBDC, pour Central Bank Digital Currency). En réalité, les banques centrales ont déjà commencé à mettre en place des initiatives concernant leur propre monnaie digitalisée. Aujourd’hui 80 % d’entre elles développent une CBDC et 10 % sont déjà en train de lancer un projet pilote.

La Suède, où la circulation d’argent liquide représente seulement 1 % du PIB, pourrait devenir la première nation cashless au monde d’ici mars 2023

Des pays, représentant un cinquième de la population mondiale, sont susceptibles de proposer leur monnaie digitale dans les trois prochaines années. Ce processus est déjà en cours. L’ancien président de la Banque Centrale de Chine, Li Lihui, a déclaré qu’une monnaie digitale serait pratique, efficace et intéressante financièrement, et qu’elle serait particulièrement appréciée pendant une épidémie. Des rapports indiquent que la Banque Populaire de Chine, en collaboration avec des entreprises privées a déjà développé une monnaie numérique qui posséderait des fonctions basiques.

Au cours des dernières semaines, sans passer par une annonce formelle, la Chine a esquissé les essais de sa nouvelle monnaie digitale dans quatre métropoles, avec Starbucks et McDonald’s comme partenaires. En février 2020, la Suède, où la circulation d’argent liquide représente seulement 1 % du PIB, a révélé réaliser ses premiers essais sur le e-krona et pourrait devenir la première nation « cashless » au monde d’ici mars 2023.

Aux Etats-Unis, le plan de relance lié au Covid-19 incluait initialement de soutenir l’économie grâce à une monnaie digitale, mais ce projet a finalement été abandonné. La Réserve Fédérale américaine aurait donc pu utiliser un « dollar digital » et des portefeuilles virtuels pour effectuer des paiements aux individus et aux entreprises.

Ainsi, bien que le coronavirus puisse être « un pathogène qui n’apparaît qu’une fois par siècle » d’après les mots de Bill Gates, une solution tout aussi exceptionnelle pourrait permettre de répondre efficacement à cette situation (au moins du point de vue des paiements). Le virus a déjà poussé les pays à désinfecter, détruire et réimprimer leurs devises. En comparaison de cet effort conséquent, un système de paiement numérique peut apparaître comme une solution bien plus simple et efficace.

Marion Labouré est stratégiste chez Deutsche Bank

«Affaibli par le coronavirus, Boris Johnson joue la montre sur le <brexit »

«Affaibli par le  coronavirus, Boris Johnson joue la montre sur le <brexit »

Lord Peter Ricketts est l’ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Fra nce (2012 à 2016). Au titre de membre non-politique (cross bench), comme tous les anciens hauts fonctionnaires britanniques et personnalités civiles, il siège aujourd’hui à la Chambre des Lords notamment à la commission des affaires européennes. (interview l’Opinion)

Comment analysez-vous le blocage actuel des négociations post-Brexit ?

Il y a des niveaux de détails très différents entre les deux parties. Le texte de négociation de la Commission européenne est très précis et très clair comparé au texte britannique. Celui-ci est très général, très incertain, car dessinant davantage une ambition que des détails pratiques. Je ne ressens pas de dynamique vers un accord, surtout pas du côté du Royaume-Uni. J’ai surtout l’impression que le gouvernement de Boris Johnson cherche à augmenter la pression sur les Européens, notamment en matière de timing, pour arracher de leur part des concessions sur les points de principe comme son refus de reconnaître la compétence de la Cour de justice européenne, la question des droits de l’Homme, etc. Pour l’instant, la position est de rester ferme sur les lignes rouges en espérant obliger l’Union européenne à bouger.

Que vous inspire cette tactique ?

J’ai beaucoup de doutes. J’ai le sentiment que du côté des brexiters, on fait le calcul que, même si le Royaume-Uni n’arrive pas à un accord à la fin de la période de transition, la crise de la Covid masquera l’impact économique supplémentaire d’un « no deal » et d’une sortie tumultueuse. Ce qui ne serait pas très responsable à mes yeux…

Le fait que l’Allemagne, plus présente économiquement en Grande-Bretagne et moins concernée par les questions de pêche, s’apprête à prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne à compter du 1er juillet n’influe-t-il pas aussi sur l’attitude de Boris Johnson?

L’histoire montre que les Britanniques ont tendance à surestimer la capacité de Mme Merkel à trouver une solution plus profitable pour eux. Cela s’est produit par le passé, cela n’a pas toujours marché. Le gouvernement essaie surtout de retarder l’échéance au-delà du rendez-vous convenu du mois de juin, pour se retrouver en octobre à la dernière minute sous la présidence allemande, dans l’espoir de gagner plus de flexibilité du côté des Européens et d’arriver à un accord le plus avantageux possible. Cela fait aussi partie du calcul.

«Ce qui me préoccupe beaucoup, ce sont les questions sécuritaires et de coopération judiciaire. Si on ne négocie pas un accord détaillé pour avoir accès aux bases de données, aux systèmes d’information et d’alerte, à Europol, on va se retrouver exclu de tous ces instruments»

Cela signifierait que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, maintiendrait son refus prévisible de demander, à la date du 1er juillet, une prolongation des négociations…

Je le présume : il n’y a aucun signe qui prouve un changement de position. Je ne m’attends pas à ce que soit demandée une prolongation des négociations. C’est ce que devrait dire Boris Johnson à Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, et à Charles Michel, le président du Conseil européen, lors de sa prochaine visite à Bruxelles. C’est un rendez-vous de haut niveau qui était convenu depuis longtemps afin de faire le point sur les négociations et de décider ou non de la prolongation de la période de transition. A priori, pour Londres, il n’est pas question de continuer les discussions au-delà du délai prévu. L’idée serait donc de se retrouver en octobre pour un rendez-vous de dernière minute dans l’espoir d’arracher des concessions. C’est d’ailleurs l’inverse qui pourrait se passer ! On a vu, l’an dernier, lors de la signature de l’accord de sortie, qu’un accord à l’arraché était possible avec des concessions considérables de la part de Boris Johnson – notamment sur le dossier nord-irlandais – tout en présentant cela comme une victoire à l’opinion publique, via une communication très agressive. »

 

 

Assurance : hausses de tarifs à prévoir

Assurance : hausses de tarifs à prévoir

Une baisse de la rentabilité des assurances liées à une diminution de la rentrée des primes aussi certaines indemnisations ( quand les contrats le prévoient ) devraient conduire à terme à une augmentation du coût des assurances dès 2021 « 

 

« Au total, les résultats du secteur de l’assurance seront cette année fortement affectés mais il est difficile d’apprécier aujourd’hui dans quelle proportion sachant que tous les effets de cette crise sur la sinistralité comme sur l’activité n’apparaîtront que progressivement au cours des prochains mois », a encore souligné M. Delas, représentant de la profession.

par la couverture des pertes d’exploitation sans dommages, notamment dans des secteurs particulièrement touchés tels que la restauration.

« De nombreux clients qui croyaient de bonne foi qu’ils étaient couverts par le contrat qu’ils avaient souscrit ont découvert que ce n’était peut-être pas le cas. [...] Lorsque la rédaction du contrat ne permet pas de conclure avec certitude à une absence de garantie, seul le juge peut trancher et lever le doute. L’ACPR n’a en effet pas autorité pour dire le droit en matière de contrat », a affirmé M. Delas.

Autre conséquence de la crise, les ratios de solvabilité des assureurs se sont dégradés, de l’ordre de 20 à 30 points au 31 mars dernier. Mais de façon générale, le secteur est suffisamment solide et bien capitalisé pour faire face à tous ses engagements et résister même dans les scénarios les plus défavorables.

 

En 2019, la collecte nette en assurance-vie s’est stabilisée à un niveau élevé, tandis qu’en assurance non vie, l’activité s’est développée à un bon rythme avec des primes qui progressent de près de 4%. La sinistralité s’est par contre légèrement dégradée, a fait savoir M. Delas.

 

Déconfinement: dans les zones vertes, les restaurants vont reprendre du service

Déconfinement: dans les zones vertes, les restaurants vont reprendre du service

Les premiers établissements rouvriront le 2 juin, avec au moins un mètre entre chaque client. Un protocole sanitaire a été signé entre les professionnels du secteur et les autorités.

Les restaurateurs se préparent à reprendre leur activité, en supprimant des tables. Dans les zones vertes, les premiers rouvriront le 2 juin ; les autres attendent toujours d’être fixés sur leur sort. L’espace à réserver entre chaque client était devenu l’enjeu numéro un de la réouverture. Pour des raisons sanitaires, le gouvernement plaidait pour deux mètres, soit un périmètre de 4 mètres carrés par client, comme dans les bureaux. Sous la pression des professionnels, représentés par Sébastien Bazin, le PDG d’Accor, l’espace a été réduit à un mètre.

Un accord a été trouvé ce week-end. Il ouvre la voie à une reprise, même difficile. «Depuis le début, les restaurateurs proposent un mètre de distance entre chaque client, confie Hubert Jan, responsable restauration à l’Umih. Le Conseil scientifique avait fait pression sur le gouvernement pour que ce soit 2 mètres. Cette obligation empêchait les professionnels de rouvrir, en les tuant économiquement. Le bon sens des uns et des autres l’a emporté.»

Malgré leurs différences, petits indépendants comme grands groupes ont proposé un protocole de déconfinement commun, avec des règles de bonne conduite sanitaire. Ce document de 10 pages, signé par les autorités et les professionnels, et que s’est procuré Europe 1, vient confirmer cette distance d’un mètre. Chaque tablée (de 10 personnes maximum) devra être servie par un même membre du personnel, qui devra se laver les mains toutes les 30 minutes ou porter des gants. Pour les menus, la version papier devra être évitée au maximum, selon le document, qui suggère de recourir à un support numérique, une présentation orale ou encore une ardoise maintenue à distance. Les clients seront tenus de se désinfecter les mains s’ils n’ont d’autre choix que de toucher la version papier. Les buffets seront autorisés, sous réserve de la mise en place d’un sens de circulation et d’un marquage au sol. Il en va de même aux toilettes, «où les distances de sécurité devront être clairement matérialisées en cas de file d’attente», explique Europe 1. Un référent Covid-19 chargé de veiller à l’application de ces règles devra être nommé.

La restauration avec service à table est essentiellement constituée de petits établissements: 90 % de l’activité est réalisée par des entreprises de moins de dix salariés, qui disposent de petites surfaces. «Avec un mètre de distance, on peut estimer que les professionnels perdront entre 40 et 50 % de chiffre d’affaires, calcule Hubert Jan. Les restaurateurs qui sont dans les zones touristiques vont pouvoir rouvrir. Dans les grandes zones urbaines comme Paris, beaucoup attendront septembre.»

 

 

 

Beaucoup d’emplois sont en jeu. À elle seule, la profession emploie 830.000 personnes dans 206.800 cafés, bars et restaurants. À l’arrêt depuis le 14 mars, elle vit sous perfusion d’aides (chômage partiel, prêts garantis par l’État, reports et annulations de charges…). Le plan de relance à 18 milliards d’euros du gouvernement doit permettre d’éviter des faillites. Mais il y en aura.

Unmute

Croissance Japon: chute de plus de 9 % de la production industrielle

Croissance Japon: chute de plus de 9 % de la production industrielle

Le Japon est surtout victime du très net tassement d’une croissance chinoise qui doit aujourd’hui se trouver dans le rouge. Il est aussi victime des conflits technologiques et douaniers entre le Japon et la Chine. Du coup, on enregistre, un  chute de 9,1% en avril sur un mois, selon des données préliminaires publiées vendredi, un record depuis 2011. C’est aussi le troisième mois de baisse d’affilée de cet indicateur, et dans des proportions bien plus importantes que la prévision du consensus d’économistes de l’agence Bloomberg (-5,7%). Les expéditions de bien manufacturés nippons ont reculé de 8,8% en avril sur un mois, tandis que les stocks n’ont diminué que de 0,3%, selon les statistiques du ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (Meti). Par secteur, l’automobile, la sidérurgie et les équipements pour les transports ont le plus contribué à la baisse.

La production industrielle devrait continuer de diminuer en mai, mais moins qu’en avril, avant de repartir à la hausse dès juin, selon le dernier sondage mensuel réalisé par le Meti auprès des entreprises manufacturières nippones. Car l’activité en Chine reprend peu à peu et les mesures de confinement en Europe et aux Etats-Unis sont peu à peu levées, autorisant là aussi un redémarrage progressif de leurs économies.

Encore un comité d’experts à l’Élysée

Encore un comité d’experts  à l’Élysée

 

Il ne manque pas en France de comités, d’institutions, de conseils chargés d’éclairer la politique socio- économique du gouvernement. Mais comme pour le Coronavirus, il semble bien que pouvoir ait  choisit le parapluie des experts pour faire avaler d’éventuelles mesures qu’il  ne veut pas assumer. Pour conférer une grande crédibilité à un nouveau comité d’économie placée auprès de l’Élysée, on a choisi deux grands économistes français, le Prix Nobel 2014 Jean Tirole, et l’ancien chef économiste du FMI Olivier Blanchard, ce cénacle va devoir se mettre rapidement au travail. Il rendra un rapport à la fin de l’année et quelques travaux intermédiaires entre-temps. Ses préconisations «alimenteront l’action publique sur ces sujets», selon l’Élysée.

Alors que Bruno Le Maire sollicite de son côté à Bercy un groupe d’économistes pour réfléchir aux modalités de la relance suite à l’effondrement de l’activité, l’instauration de cette commission parallèle peut surprendre. «C’est une idée du président qui remonte au G7 de Biarritz, en août dernier, précise-t-on à l’Élysée. Même si l’objectif est de réfléchir sur le long terme à ces thématiques fondamentales, les travaux prendront bien sûr en compte le contexte de crise. Ils ont vocation à éclairer la décision publique à partir de l’automne prochain

Ce cénacle rappelle ainsi la commission Stiglitz, lancée en grande pompe par Nicolas Sarkozy en 2008, mais dont les travaux n’avaient connu qu’une faible postérité.

En plus des deux rapporteurs, la commission compte 24 autres économistes académiques européens et américains. Tous ont été choisis par Jean Tirole et Olivier Blanchard, précise l’Élysée. Parmi ces experts figurent quelques stars américaines comme Lawrence Summers ou Paul Krugman, mais aussi de nombreux Français tels Christian Gollier, Stefanie Stantcheva, Philippe Aghion, Laurence Boone, Daniel Cohen, Emmanuel Farhi, Thomas Philippon ou encore Jean Pisani-Ferry. La commission sera aussi l’occasion pour l’Élysée de tenter d’inciter ceux qui enseignent à l’étranger de revenir sur le territoire. Notons que Jean Pisani ferry avait été choisi comme conseiller privilégié de Macron pour les questions économiques lors de sa campagne mais il a rapidement été mis au rancart.

Présidentielle: Macron ou Bigard ?

Présidentielle: Macron ou  Bigard ?

Il faut vraiment que le climat médiatique politique français se situe dans une conjoncture particulièrement délétère que des grands médias se posent  la question de savoir si Jean Marie Bigard  sera opposé notamment à Macron lors des prochaines élections présidentielles. On aurait alors une confrontation entre un mondain  et un saltimbanque qui ne fait pas dans la dentelle. Pas sûr que la compétition électorale y gagne en qualité et la compétition risque de tourner à la farce. Le rejet des élites est telle qu’elle pourrait favoriser une candidature insolite de nature populiste. L’opposition aux orientations officielles rencontre de plus en plus de succès, c’est l’opposition des bistrots contre les cercles très fermés qui décident de manière souvent technocratiques . Depuis peu ,on a quand même choisi de sortir les parapluies en multipliant les comités d’experts hier de médecins aujourd’hui d’économiste, demain peut-être en démocratie. Il est clair que certaines remarques, certaines critiques  à l’égard du pouvoir sont  fondée mais elles sont aussi en général schématiques voire caricaturales L’addition de critiques  même justifiées ne constitue pas pour autant une analyse pertinente des facteurs explicatifs et encore moins une orientation voire un  programme. Il est vrai que face au désarroi de l’opinion publique , cela a permis  à n’importe quel aventurier de s’approcher du pouvoir voir se l’approprier. Certains même ont même réussi l’exploit de le confisquer ou envisagent de faire. La déliquescence de la démocratie dans les pays modernes est largement responsable de cette situation quand les partis sont essentiellement devenus des sortes de clubs d’élus, se reproduisant eux-mêmes. L’exemple le plus caricatural est sans doute celui du parti en marche qui n’a jamais été capable de s’implanter sur le terrain, n’autorise aucune critique et se trouve en fait, dirigé  par une poignée de courtisans de Macron. D’où  catastrophe monumentale aux élections municipales et une autre qui va sans doute se profiler aux élections départementales et régionales. Cela n’hypothèque pas pour autant les chances de Macron d’être réélu en 2022 tant que dés orientation crédibles n’apparaîtront pas et qu’elles ne seront pas incarnées par des personnages – un peu- responsables.

Coronavirus Etats-Unis: 1.297 décès en 24 heures

Coronavirus Etats-Unis: 1.297 décès en 24 heures

101.573 le nombre total de morts déplorés dans le pays, de loin le plus endeuillé par la pandémie, la barre symbolique des 100.000 morts ayant été franchie la veille.

Depuis le premier mort du Covid-19 annoncé fin février, les Etats-Unis ont enregistré plus de 1,7 million de cas, selon le comptage actualisé en continu de l’université Johns Hopkins. Les experts, dont l’immunologiste Anthony Fauci, conseiller de la Maison Blanche, s’accordent toutefois pour dire que ces bilans officiels sont vraisemblablement en dessous de la réalité.

Nissan : fermeture à Barcelone

Nissan : fermeture à Barcelone

 

 

L’usine principale de Nissan à Barcelone et les installations voisines emploient 3.000 personnes et leur fermeture pourrait affecter jusqu’à 25.000 emplois indirects, selon les syndicats.

Cette décision porte un coup à une économie espagnole déjà mal en point et confrontée à une explosion du chômage dans un des pays européens les plus sévèrement touchés par la pandémie liée au coronavirus.

Madrid avait appelé le constructeur japonais à étudier d’autres options mais “il n’y avait aucune solution viable pour l’avenir de l’usine de Barcelone” a déclaré à la presse le président de Nissan Europe, Gianluca De Ficchy.

Le coronavirus France : 66 décès en 24 heures, hospitalisés en baisse

Le coronavirus France : 66 décès en 24 heures, hospitalisés en baisse

 

 

66 décès supplémentaires liés au coronavirus au cours des dernières 24 heures, portant le bilan à 28.662 décès depuis le début de l’épidémie, annonce jeudi soir la Direction générale de la santé (DGS) dans un communiqué.

L’agence Santé publique France fait état pour sa part d’une très forte progression du nombre total de cas de contamination, avec 3.325 cas de plus pour un total de 149.071.

Mais cette hausse, explique Santé publique France, ne reflète pas l’apparition et la confirmation de nouveaux cas en 24 heures. Elle résulte en revanche d’une mise à jour du système d’information de dépistage (SI-DEP).

“Les cas confirmés grâce au système SI-DEP sont pris en compte pour la première fois dans le total du nombre de cas de ce jour qui sera désormais actualisé avec ce nouveau système de surveillance”, indique l’agence.

Cette progression est donc “liée à une meilleure exhaustivité de la surveillance et non pas à une évolution de la situation épidémiologique du COVID-19 en France”. L’évolution quotidienne n’est pas précisée. Le précédent bilan quotidien faisait état mercredi de 191 nouvelles contaminations.

La pression dans les hôpitaux continue de s’alléger, précise pour sa part la DGS.

Le nombre de personnes hospitalisées pour une infection COVID-19 s’établit à 15.208, soit 472 de moins que mercredi.

Pour ce qui est des cas graves en réanimation, leur nombre recule à 1.429, soit 72 de moins que mercredi.

C’est la première fois depuis le 20 mars que le nombre de patients en réanimation repasse sous le seuil des 1.500 malades. Ce nombre avait culminé le 8 avril dernier avec 7.148 malades du COVID-19 dans ces services.

Renault : suppression d’environ 10 % des effectifs en France

Renault : suppression d’environ 10 % des effectifs en France

 

Finalement Renault, pour l’instant,   devrait se trouver dans la moyenne des plans d’assainissement du secteur automobile avec de 10 à 15 % de suppression de postes. Pour l’instant, Renault a annoncé qu’il prévoyait de supprimer 15.000 postes à travers le monde, dont 4.500 en France, dans le cadre d’un plan d’économies sur trois ans qui passera par une restructuration de son ingénierie et de son outil de production. En clair par des suppressions de sites et des allégements de plans de charges.

Un tel plan représente pour l’instant une réduction d’un peu moins de 10% des effectifs du groupe au losange, qui se montaient l’an dernier à 180.000 personnes dans le monde et à 48.500 personnes dans l’Hexagone.

“Ça se fera via des départs naturels et volontaires”, a déclaré à Reuters Franck Daout, représentant CFDT, à l’issue d’un Comité de groupe puis d’un CSE central extraordinaire. “Et la direction a bien insisté sur le fait que tout allait être négocié avec les pouvoirs publics et les organisations syndicales.”

Le constructeur, qui a accusé l’an dernier sa première perte nette en dix ans, doit présenter vendredi matin aux analystes financiers et à la presse un plan d’économies de deux milliards d’euros pour tenter de redresser la barre.

Le conseil d’administration de Renault a donné jeudi soir son feu vert pour que le groupe travaille sur un projet d’économies, a dit une source proche du dossier.

Outre les réductions d’effectifs envisagées, Renault étudie la fermeture de son site de recyclage mécanique de Choisy-le-Roi, la fin de l’assemblage de véhicules dans les usines de Flins et de Maubeuge, réfléchit à l’avenir du site de l’Alpine à Dieppe et à une cession de la Fonderie de Bretagne à Caudan, ont déclaré deux sources proches du groupe.

“Ils ont dit qu’il y avait des sujets sur plusieurs sites et qu’il allait falloir discuter”, a ajouté Franck Daout, sans plus de précision.

A Caudan (Morbihan), sur le site qui emploie 370 personnes, les rares annonces faites au CSE ont été accueillies avec frustration et colère.

“Ce qu’on veut, c’est rester dans le groupe Renault”, a déclaré Mael Le Goff, délégué syndical CGT de la fonderie. “L’outil de production est neuf, les pouvoirs publics ont participé à la reconstruction de l’entreprises aussi et mettent la main à la poche depuis plus de dix ans. Donc nous, un repreneur, non.”

Dans l’ingénierie, Renault envisage également de réduire drastiquement le nombre de sous-traitants avec lesquels il conçoit ses véhicules, en ramenant à quatre ou cinq les grands prestataires généralistes pour l’ingénierie des produits.

La fonction est difficile à avaler pour les salariés secteurs automobile mais elle risque d’être pire les traitants. En effet le secteur automobile emploie directement autour de 200 000 personnes en mai le double en sous-traitants

Selon le quotidien Les Echos, les projets d’extension et les investissements prévus au Maroc et en Roumanie seront également suspendus, et le plan de restructuration entraînera en tout une réduction de la capacité de production de 4 à 3,3 millions de véhicules dans le monde.

Londres: le secteur financier hors brexit ?

Londres: le secteur financier hors brexit ?

Pour résumer ,Londres souhaiterait que la question financière  échappe aux négociations du Brexit. Bref pour conserver à  la place financière britannique la rôle central en Europe . Le Royaume-Uni souhaite donc le maintien d’un libre accès des services financiers britanniques au marché européen. Une position qui ne peut être acceptée par les autorités européennes qui considèrent que Londres ne peut pas choisir une négociation à la carte.

“S’il advenait que l’UE choisisse délibérément d’ériger elle-même une barrière sur l’accès de nos services financiers à son marché, les perdants seraient les investisseurs en actions des entreprises de l’UE qui ne seraient plus en mesure d’obtenir le meilleur prix pour les transactions qu’ils souhaiteraient réaliser”, a-t-il ajouté.

“Cela serait un nouvel exemple d’automutilation de la part des Européens”, a poursuivi Gove.

Le négociateur en chef des Britanniques, David Frost, s’est interrogé pour sa part sur la lenteur des discussions. “Mais nous sommes entre les mains de l’UE pour ce qui est de savoir combien de temps cela prendra”, a-t-il dit.

Son homologue européen, le Français Michel Barnier, a appelé pour sa part les Britanniques à se montrer plus réalistes et à oublier toute possibilité de négocier “à la carte”.

“Mais nous ne ferons pas de progrès si les Britanniques continuent de piocher et de choisir pour eux-mêmes le meilleur de ces deux mondes”, a-t-il ajouté.

Soulignant que la pêche, les conditions de la concurrence et les règles de gouvernance constituaient les dossiers les plus rudes de la négociation, Michel Barnier a estimé que boucler un accord d’ici la fin de l’année serait “extrêmement difficile, mais encore possible”. En l’état actuel des négociations qui ont plutôt tendance à traîner tous les scénarios sont encore possibles, soit un nouveau délai accordé géré le siberxit, soit un brexit dut c’est-à-dire un accord.

Déconfinement début juin

Déconfinement début juin

 

Une nouvelle phase s’ouvre le 2 juin, “la liberté, enfin, va redevenir la règle et l’interdiction constituera l’exception”, a dit Edouard Philippe, qui a présenté la nouvelle carte où l’Ile-de-France, Guyane et Mayotte sont désormais les seules régions à risque majoré.

“Les résultats sont bons sur le plan sanitaire même si nous restons prudents. Même si nous ne pouvons pas courir le risque de la désinvolture, les nouvelles sont plutôt bonnes”, a-t-il dit à propos d’une épidémie désormais “sous contrôle” après avoir fait près de 28.600 morts selon un dernier bilan.

Dans la longue liste de réouvertures annoncées figurent les parcs et jardins, les collèges et les lycées, ainsi que les restaurants et cafés dans toutes les zones “vertes”. En Ile-de-France, la réouverture sera limitée aux débits de boissons dotés d’une terrasse.

“L’esprit de ces règles, c’est la responsabilité de nos concitoyens, c’est le fait de comprendre que nous sommes tous collectivement, quels que soient notre âge, notre statut, notre activité, notre situation, un des acteurs de la lutte contre l’épidémie”, a-t-il dit. “Il ne s’agit pas d’avoir peur, d’avoir peur des autres, certainement pas. Il s’agit d’être soi-même suffisamment méticuleux et organisé pour être certain de se protéger soi-même et de protéger les autres”.

Edouard Philippe a mis en garde contre tout “relâchement” favorable à un regain de l’épidémie, alors qu’un nouveau point d’étape sera fait par les pouvoirs publics le 22 juin, juste avant les congés d’été.

Edouard Philipe a évoqué la prochaine “bataille” que constitue la crise économique liée à l’épidémie, qui a mis une grande partie du monde à l’arrêt pendant des semaines.

“Cette bataille, cet effort contre l’épidémie, si elle progresse dans une bonne direction, doit se doubler dans les jours, dans les semaines, dans les mois qui viennent d’une mobilisation pour permettre à notre pays de faire face, après la crise sanitaire, à une crise économique et sociale.”

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Plan de relance: vers une intégration

Plan de relance:   vers une  intégration  

 

Chronique de Gilles  Savary dans l’Opinion « Avec le plan de la Commission Van der Leyen, l’Europe s’est dotée de son “plan Marshall” de l’aprés-pandémie, mais cette fois en toute indépendance »

 

« L’accord Merkel-Macron sur un plan de relance européen financé par un emprunt mutualisé constitue un événement de portée historique. Il ne s’agit plus d’émettre des coronabonds, mais leur parfaite réincarnation. C’est un incontestable succès de l’opiniâtreté française.

Pour la première fois depuis le traité de Maastricht en 1992, après une longue intransigeance de l’Allemagne et des Etats du nord arc-boutés sur les critères contraignants du Pacte de stabilité, Angela Merkel entrouvre la porte d’une politique budgétaire commune à l’échelle des 27 Etats-membres de l’UE.

Si la crise sanitaire du Covid décevra sans doute bien des rêves et des aspirations de lendemains meilleurs, elle aura au moins concrétisé une solidarité financière européenne que l’on croyait de plus en plus compromise par l’air du temps national populiste… Il faudra bien sûr attendre les modalités de mise en œuvre de cet accord pour en apprécier toute la portée politique, mais comment ne pas se réjouir que l’Europe se soit cette fois montrée à la hauteur des événements ?

C’est le tabou de l’emprunt communautaire qui vient de tomber. Avec le plan de la Commission Van der Leyen, l’Europe s’est dotée de son « plan Marshall » de l’aprés-pandémie, mais cette fois en toute indépendance.

Il s’agit d’un acte majeur de « souveraineté » et de cohésion européenne.

Souverainetés. La réussite de ce plan de relance constitue donc un enjeu considérable pour la suite de la construction européenne et pour notre indépendance, tellement nos souverainetés cocardières sont devenues illusoires face aux GAFAM, à la Chine et aux désordres du monde.

Il serait illusoire de penser que la solidarité « intéressée » à laquelle consentent aujourd’hui les Allemands pourrait devenir un droit de tirage permanent sur leur prospérité

L’enjeu pour la France est désormais, non seulement d’en saisir l’opportunité pour relancer son économie, mais aussi d’en tirer profit pour stopper sa dérive industrielle et financière par rapport à l’Allemagne.

C’est en effet la solidité économique et financière de l’Allemagne, et accessoirement celle de quelques-uns de ses voisins, qui gage l’essentiel de ce plan, que ce soit en matière de garantie de l’emprunt communautaire annoncé, mais aussi d’émission monétaire sans dommages pour la compétitivité commerciale de la zone.

Angela Merkel n’est ni éternelle, ni exempte d’adversités vigilantes, qui seront scrupuleusement comptables de la « solidarité » qu’elle vient de consentir aux Européens, même si l’industrie allemande a un intérêt primordial à une reprise rapide du marché intérieur européen.

Les Allemands restent majoritairement réticents à communautariser les dérives budgétaires de leurs partenaires, et si la Chancelière a fait peu de cas du juridisme étriqué de la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe, son pays, comme la France, est exposé à la pression de mouvements national populistes inquiétants et peu enclins à partager le fardeau européen.

C’est dire que le plan de relance Macron-Merkel revêt non seulement une dimension politique européenne, mais constitue aussi un enjeu redoutable de politique intérieure allemande.

Il serait illusoire de penser que la solidarité « intéressée » à laquelle consentent aujourd’hui les Allemands pourrait devenir un droit de tirage permanent sur leur prospérité, et que l’avenir de la construction européenne pourrait s’accommoder d’un décalage économique et financier croissant au sein du couple franco allemand.

Notre premier rendez-vous de l’après Covid, c’est de réussir notre relance économique et sociale. »

 

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