Archive mensuelle de mai 2020

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Chine–Hong Kong, les contradictions de l’Europe

Chine–Hong Kong, les contradictions de l’Europe

  • Philippe Le Corre chercheur à la Harvard Kennedy School, évoque les contradictions de leur vis-à-vis de la Chine : Hong Kong

 

  tribune

 « Hongkong pourrait bien devenir un sujet explosif dans les relations entre la Chine et l’Occident. A Pékin, l’Assemblée nationale populaire (ANP) vient de voter sa nouvelle loi sur la sécurité nationale à Hongkong qui permettra aux autorités –une fois la loi promulguée- d’interpeller toute personne soupçonnée de ‘sédition, sécession, collusion avec des forces étrangères ou terrorisme’.

Une appellation qui ressemble fortement au texte de l’article 23 de la mini-constitution de Hongkong, lequel n’a jamais été approuvé par le conseil législatif du territoire. Cette loi est une conséquence directe des manifestations massives prodémocratie qui se sont tenues dans le territoire depuis un an, défiant directement le pouvoir du président Xi Jinping. Le choix de cette période pour cette loi n’est pas dû au hasard : la Chine profite de la crise internationale liée au Covid-19 pour reprendre la main sur Hongkong, l’ancienne colonie britannique rétrocédée en 1997 et qui bénéficiait en principe d’un régime spécial pendant cinquante ans : ‘un pays, deux systèmes’.

 

En réalité, les libertés, garanties par ce régime, ne cessent de s’y éroder sous la férule de Pékin qui craint une contamination à d’autres régions chinoises. Une fois la loi promulguée, les autorités auront tout le loisir d’interdire des manifestations (comme celle qui commémore annuellement le massacre de Tiananmen de 1989, le 4 juin), de censurer des publications, et de porter atteinte au système judiciaire autonome. En clair, ce sera la fin de cette autonomie, vingt-trois ans après sa mise en place.

 

La loi sur la sécurité nationale est la réponse brutale d’un parti communiste chinois qui ne craint plus d’en découdre avec ses adversaires, à l’intérieur comme à l’extérieur. Dans l’opinion publique chinoise, Xi pense par ailleurs bénéficier d’une large adhésion contre le mouvement démocratique de Hongkong, qui possède encore des chances de réaliser un bon score lors des élections au conseil législatif en septembre.

 

Mais qu’en sera-t-il du retentissement international de cette mesure draconienne? La médiatisation du mouvement avait certes diminué depuis quelques mois, pandémie oblige, mais Hongkong continue à occuper une place particulière dans l’imaginaire occidental. Jusqu’à la fin des années 1990, ce territoire cosmopolite était aussi la septième puissance commerciale du monde et la deuxième place financière d’Asie. Nombre de multinationales y établirent leurs sièges régionaux – beaucoup y sont encore. Les entreprises américaines, par exemple, y emploient plus de 100.000 personnes. Aujourd’hui, la communauté d’affaire s’interroge. Comme en 1997, lors de la rétrocession, certains pensent à partir.

 

La clé se trouve dans la dimension internationale de Hongkong. Et c’est là que le bât blesse. Côté américain, Donald Trump avait sonné la charge en novembre dernier en ratifiant le Hongkong Human Rights and Democracy Act, voté unanimement par le Congrès et ayant le pouvoir de sanctionner commercialement Hongkong en cas de violations des droits de l’homme. Ce que le président américain, en campagne électorale, menace désormais de faire, alors que Nancy Pelosi, la présidente (démocrate) de la Chambre des Représentants, appelle l’Administration à une action conjointe avec le Congrès qui pourrait inclure ‘des restrictions de visa et des sanctions économiques’.

Côté européen, en revanche, c’est le double langage. Le haut représentant pour la politique extérieure Josep Borrel a eu beau rappeler vendredi les ‘graves préoccupations’ de Bruxelles, il a également déclaré que ‘les sanctions n’étaient pas la solution’. La France renvoie aux déclarations de l’UE, cependant que l’Allemagne entretient un concert d’ambiguïté afin de ne pas entraver l’organisation de la réunion ’27+1′ entre les chefs d’Etats et de gouvernement européens et chinois qui doit se tenir à Leipzig sous la présidence d’Angela Merkel en septembre. La vérité est que cette dernière tente d’arracher un accord de la Chine sur les investissements bilatéraux et espère rester l’interlocuteur privilégié de Xi Jinping. Les intérêts économiques de l’Allemagne priment, voilà tout.

Le spectacle d’une Europe divisée entre ceux qui ne veulent rien faire en ménageant l’avenir et ceux qui agissent seuls au lieu de s’allier à d’autres nations est désolant, alors que les Etats-Unis, le Canada et l’Australie, se sont associées pour défendre un traité international qui a présidé au statut actuel de Hongkong : la Déclaration conjointe sino-britannique de 1984. La seule lueur d’espoir semble venir du Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale qui propose de conférer un passeport britannique à 300.000 Hongkongais détenteurs de l’étrange statut de ‘citoyens britanniques d’outremer’. C’est un nombre encore insuffisant, mais le geste honore le gouvernement de Londres.

Pour l’Europe, et pour la France, la seule démarche utile serait de rejoindre une coalition de pays démocratiques afin de préserver le statut de Hongkong. Comment comprendre un tel désengagement alors que 80.000 Européens vivent dans le territoire, et que des milliers d’entreprises y travaillent depuis des décennies?  Alors que le Covid-19 continue ses assauts, l’Europe doit préserver ses idéaux et faire respecter le droit international, y compris à la Chine, qui revendique un statut de super-puissance, les devoirs en moins. »

SONDAGE. Coronavirus : 42 % confiance

SONDAGE. Coronavirus : 42 % confiance

elon le baromètre Ifop-JDD, 42%font confiance pour le coronavirus, soit une baisse de deux points en deux semaines. La confiance pour aider les entreprises en difficulté reste stable et majoritaire, à 52%.

Selon la nouvelle vague de notre baromètre Ifopdu JDD réalisée en fin de semaine, 42% des sondés disent avoir « confiance » en lui « pour faire face efficacement au coronavirus« . Ce score est en baisse de deux points en deux semaines, après un rebond de cinq points la fois précédente. Il n’y a qu’au tout début du confinement, à la mi-mars, qu’une majorité de Français accordait cette confiance (55%).

Aucune catégorie de la population n’est aujourd’hui en majorité bienveillante, en dehors du socle macroniste (87% des sympathisants centristes font confiance au gouvernement) et les électeurs de François Fillon en 2017 (53%). Hors proximité politique, les plus défiants sont les personnes de catégorie modeste (36%), habitant les communes rurales (38%) ou la région parisienne (38%). Dans le détail, seuls 8% des sondés ont « tout à fait confiance », 34% « plutôt confiance » quand ils sont à l’inverse 26% à n’avoir « pas du tout » confiance et 32% « plutôt pas confiance ».

 

Sondage Ifop sur la confiance dans le gouvernement pour faire face à la crise.

(JDD)

Autre question posée aux Français : la confiance dans le gouvernement pour « aider les entreprises en difficulté en raison du coronavirus » reste pour sa part plus élevée, à 52% cette fois-ci comme il y a deux semaines, et moins fluctuante. Elle était de 57% au tout début de la crise et n’est jamais allée en-deçà de 45%. Cette part est particulièrement haute chez les professions libérales et cadres supérieurs (67%), mais sous le seuil des 50% chez les artisans et commerçants (47%), les employés (45%) et plus généralement les catégories les plus modestes.

* Sondage Ifop pour le JDD réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du jeudi 28 au vendredi 29 mai 2020 auprès d’un échantillon de 1.005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

 

 

25 milliards dans la transition écologique, pour quoi faire ?

25 milliards dans la transition écologique, pour quoi faire ?

Comme dans chaque secteur d’activité économique, social et sociétal, des responsables lancent l’idée de plan financé à coup de milliards en fait fiancé  par la dette compte tenu d’une part du déséquilibre budgétaire et de l’endettement précédent. Peut-être en mal existentiel Ancien ministre EELV du quinquennat Hollande et directeur de WWF France, avant de passer l’an dernier sous le pavillon En marche pour les élections européennes, Pascal Canfin appelle dans le JDD un plan de 25 milliards d’euros dédié la transition écologique pour relancer l’économie post-pandémie. L’eurodéputé demande un plan spécifique. Pas forcément la meilleure méthode pour obtenir des effets systémiques bénéfiques intégrant les différentes problématiques d’environnement bien sûr mais aussi la dimension sociale, la dimension économique et sociétale . Le plan présenté dans le JDD ressemble curieusement au cahier revendicatif classique  d’Europe écologie les Verts un peu coupé des réalités sociaux économiques et des transitions réalistes possibles.

 

Vous prônez une relance verte de l’économie. Comment la mettre en œuvre?
Je souhaite qu’Emmanuel Macron lance le premier plan de relance aligné avec l’accord de Paris. Les décisions du gouvernement vont dans la bonne direction. Mais il manque le paquet global : il faut que 25 milliards d’euros, dans les deux prochaines années, soient dédiés à la transition écologique. Cet argent public viendra entre autres du plan de relance européen.

 

Qu’entendez-vous par « paquet global »?
Les décisions déjà prises s’imposent par leur urgence, mais je pense que le Président gagnerait, avant l’été, à en expliquer la vision d’ensemble en disant que pour la première fois de l’histoire économique française, notre plan d’investissement s’inscrit dans la trajectoire de la neutralité carbone. Et que nous pouvons le financer, grâce aux avancées au niveau européen.

À quoi serviraient ces 25 milliards?
Par exemple, les Français ne sont pas encore tous de retour dans les transports en commun par crainte du virus. C’est le moment d’avoir un choc d’offre et de demande sur le vélo. Le gouvernement a déjà mobilisé 60 millions d’euros pour soutenir la réparation des vélos. En parallèle, il faut créer des pistes cyclables, donc aider les collectivités territoriales. Je propose que le plan de relance européen finance 25 000 kilomètres dédiés au vélo sur le continent. La demande des Français est là, et cela permettra de créer des emplois.

 

Mais la priorité française semble être le soutien au secteur automobile. Pour les associations environnementales, le gouvernement « fait fausse route »… 
Je ne suis pas d’accord. L’essentiel des aides au secteur automobile se concentrent sur la transition vers l’électrique et l’hydrogène. Le plan de relance va clairement accélérer la transition industrielle du secteur. Pour un consommateur, cela veut dire que, sur l’ensemble de sa vie, une voiture électrique est maintenant au même prix qu’une thermique. La prime à la conversion pour les voitures diesel et essence est limitée aux 200.000 premiers véhicules achetés : cela ne durera que quelques semaines. Toutefois, je suis favorable à ce qu’elle soit conditionnée à la puissance du véhicule, pour qu’elle ne puisse pas bénéficier aux acheteurs de SUV, plus polluants. Il faut aussi investir dans le train.

C’est-à-dire?
Comme pour Renault et Air France, l’État doit combler le trou financier de la SNCF, et que l’entreprise, en contrepartie, investisse dans les petites lignes ferroviaires.

 

Quels autres secteurs doit-on soutenir?
Le BTP. Mais le plan de relance va-t-il aider à construire des équipements du passé comme des autoroutes ou va-t-il soutenir un grand plan d’isolation thermique des bâtiments? On a les technologies et le savoir-faire pour lancer ces investissements, et ce sont les mêmes grandes entreprises et artisans qui en bénéficieront. Le même euro d’argent public dépensé aura le même impact économique et social dans les deux cas, mais un effet environnemental complètement différent.

Comment rendre l’agriculture française plus verte?
La Commission européenne va renforcer de 15 milliards d’euros le budget alloué à la transition agroécologique. C’est l’occasion pour la France d’utiliser sa part – près de deux milliards – pour diminuer les pesticides pour de vrai. Parce que nos objectifs ne sont pas atteints, notamment sur le glyphosate : on doit en sortir fin 2020 et, dans la plupart des cas, on n’y est pas. Pour la crédibilité de l’engagement d’Emmanuel Macron, il faut que l’État prenne en charge les alternatives au glyphosate, comme le matériel de désherbage mécanique. On doit pouvoir dire à tous les viticulteurs, par exemple, que la solution qui leur permettra de sortir du glyphosate sera financée.

 

Avez-vous eu un retour du gouvernement sur vos propositions?
J’ai donné ces éléments au Président et aux ministres de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, et de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne. Le contrat de transition écologique avec Air France est directement issu de mes discussions avec Bruno Le Maire.

Est-ce une offre de service?
Pas du tout! Je ne suis demandeur de rien, à part de faire avancer la cause, et c’est exactement ce que je fais avec mon rôle au Parlement européen. Il y aura toujours des esprits chagrins, mais la France est clairement moteur dans la mise en place du Green Deal européen…. sur le plan des textes en tout cas(NDLR)

Vers la fin de Hong Kong

Vers la fin de Hong Kong

 

 

Devant les mesures de répression relative aux libertés et à la répression décidées par le pouvoir central chinois , les États-Unis en d’ores et déjà considéré Hong Kong comme un territoire purement chinois ne bénéficiant plus d’exception en matière d’échange notamment financier. La nouvelle loi chinoise concernant la sécurité constitue évidemment un instrument pour renforcer le pouvoir central et éteindre toutes velléités de réaction protestataire. Un changement fondamental pour les défenseurs de la démocratie à Hong Kong

 

Qu’est-ce que cette nouvelle loi sur la sécurité nationale va changer pour vous?
Elle va tout simplement tuer l’avenir de la démocratie à Hongkong. Afin de la faire appliquer, Pékin va mettre en place une nouvelle police secrète qui aura le pouvoir de chapeauter le gouvernement et les forces de police de Hongkong. Ça permettra l’arrestation de tout activiste, comme en Chine lorsqu’ils ont arrêté Liu Xiaobo [Prix Nobel de la paix 2010, décédé en 2017] ou encore l’éditeur Gui Minhai. En d’autres termes, ce sera la nouvelle arme parfaite pour détruire toutes les aspirations démocratiques des Hongkongais.

Peut-on s’attendre à davantage de manifestations?
Oui. Les Hongkongais ont participé à de nombreuses et immenses manifestations depuis 2003 afin de bloquer la première tentative de cette législation sur la sécurité nationale. Aujourd’hui, la volonté de Pékin est de nous faire avaler cette loi des plus controversées. Il est normal d’envisager que les Hongkongais soient prêts à se battre afin de protéger leurs libertés confisquées. J’appelle d’ailleurs tous les habitants de Hongkong à descendre manifester dans les rues. C’est un moment très critique, le début de la fin pour tous les habitants de Hongkong.

De quelle manière la suspicion de collusion étrangère va-t‑elle affecter le soutien à votre cause venu de l’extérieur?
Cette interprétation de la loi va incontestablement conduire à une persécution politique de plus en plus arbitraire dans la mesure où elle ne sera plus à l’initiative des tribunaux locaux mais de la police. C’est exactement ce qui se passe en Chine. Le régime de Pékin est connu pour arrêter arbitrairement ceux qu’il considère comme dissidents ou même des étrangers, au nom de la cohésion nationale ou sous prétexte d’une ingérence étrangère. Cette prétendue interférence étrangère n’est qu’une excuse pour anéantir les forces démocratiques.

Selon vous, que devrait faire la communauté internationale?
Afin de maintenir l’autonomie de la ville et protéger ses libertés, j’appelle une nouvelle fois le monde entier à soutenir les habitants de Hongkong, à s’opposer à cette loi draconienne, et à rappeler à la Chine d’honorer son engagement de respecter la formule « un pays, deux systèmes ».

Comment peut-elle s’y prendre?
La nouvelle loi de sécurité contient des changements considérables pour les expatriés et les investisseurs travaillant et vivant à Hongkong. Elle va changer les standards des droits de l’homme et le cadre juridique de cette plaque tournante du business international que représente Hongkong. Ce qui ne manquera pas d’impacter le monde des affaires européen. C’est la raison pour laquelle je supplie les Américains, les Européens et les leaders asiatiques de réévaluer le statut spécial de Hongkong en matière de commerce si cette loi sur la sécurité est appliquée et nous fait passer sous le contrôle du régime autoritaire chinois.

Que peuvent faire les entreprises étrangères?
Par le passé, Hongkong a servi de rempart à l’influence politique de la Chine. Les compagnies étrangères ont ainsi pu investir. Cette nouvelle loi va profondément fragiliser ce pare-feu. En particulier quand la branche de la police secrète de Pékin sera mise en place et deviendra l’outil d’un interventionnisme encore plus fort. Afin de protéger les intérêts des entreprises établies à Hongkong, il est crucial que nous nous opposions à cette loi. Maintenir notre statut d’autonomie est la seule façon de protéger les intérêts du secteur économique et financier.

Est-ce que l’Union européenne, en tant qu’institution politique et économique, peut tenir la Chine à distance de Hongkong?
Dans la mesure où l’UE est un partenaire majeur de la Chine, j’espère qu’elle pourra utiliser ses leviers économiques.

Qu’attendez-vous en particulier du Royaume-Uni?
Ce pays étant membre signataire de l’accord de rétrocession de Hongkong à la Chine, je conjure le gouvernement britannique de se tenir fermement à nos côtés.

 

Coronavirus : un nouveau traitement français autour de l’anakinra

Coronavirus : un nouveau traitement   autour de l’anakinra

 

Peut-être un espoir de traitement avec l’utilisation d’une molécule  déjà connue. Reste à savoir si des industries pharmaceutiques internationales ne vont pas rapidement démolir la pertinence du traitement comte  tenu de son coût et donc de son prix relativement abordable. L’équipe de l’hôpital Saint-Joseph (Paris) teste depuis le 18 mars les effets sur le Covid‑19 de l’anakinra, un médicament bien connu des rhumatologues – même s’il a été surpassé dans le traitement de la polyarthrite – et des spécialistes des maladies auto-inflammatoires.

La biothérapie a été injectée pendant dix jours à des patients touchés par les formes graves de la maladie, c’est‑à-dire victimes du désormais fameux «  orage inflammatoire » ou «  orage cytokinique ». Cette réaction incontrôlée du système immunitaire survenant en général une semaine après le début des symptômes peut déboucher sur un syndrome de détresse respiratoire aiguë et/ou sur la défaillance de plusieurs autres organes vitaux. «  Très vite, vers la fin mars, le visage de la maladie a changé pour nous, indique le professeur Jean-Jacques Mourad, spécialiste de médecine interne. On s’est aperçus que de nombreux patients que l’on soignait avec peine allaient mieux. C’était incroyable, ce soulagement, après des nuits blanches à faire de la médecine de guerre. »

Si l’essai était confirmé par des travaux conduits dans plusieurs centres de recherche, l’anakinra – aujourd’hui vendu dans de rares indications sous le nom commercial de Kineret par le laboratoire pharmaceutique suédois Swedish Orphan Biovitrum – pourrait devenir l’une des armes clés en cas de deuxième vague. Un outil dont le coût serait limité à quelques centaines d’euros pour dix jours de traitement. Cela constituerait une arme précieuse pour la terrible deuxième phase inflammatoire mais pas le Graal : «  Certains antiviraux administrés en traitement préventif ou au début de la maladie seront sans doute utiles pour les formes légères, en première phase, estime Gilles Hayem. Et pour les complications comme la thrombose, qui surviennent dans un troisième temps, d’autres médicaments seront nécessaires. »

Coronavirus : la Chine « promet » un vaccin pour bientôt !

Coronavirus : la Chine « promet » un vaccin pour bientôt !

 

Après les annonces de certaines firmes américaines concernant la possibilité trouver un traitement voire un vaccin pour le Coronavirus, la Chine ne pouvait rester en retrait. En effet, si la compétition est légitime en matière de recherche, elle l’est beaucoup moins concernant les profits financiers et politiques qui sont attendus. D’ores et déjà les annonces plus ou moins bidon permettent aux industries pharmaceutiques d’engranger de substantiels gains de valeur en matière de capitalisation. La Chine à l’origine du virus veut tenter de rattraper ses bévues diplomatiques un peu ridicules (qui allaitent jusqu’à persuader certains pays des vertus de son modèle démocratique et politique ! )Aujourd’hui la Chine veut  démontrer qu’elle  est toujours dans la course économique et technologique. Elle est grandement menacée sur le plan technologique avec le refus de certains pays d’utiliser la technique chinoise 5G. Pour montrer sa performance technologique, la Chine annonce d’ores et déjà la possibilité de mettre sur le marché un vaccin contre le Coronavirus d’ici la fin de l’année. Une possibilité sans doute mais qui passerait par dessus tous les processus scientifiques qui permettent de valider un vaccin sur l’homme tout en mesurant bien les contre-indications. On peut certes peut-être raccourcir certains processus de validation scientifique, cependant il paraît peu vraisemblable d’envisager la mise sur le marché d’un vaccin réellement opérationnel avant au moins 2021. La preuve sans doute que la compétition ne se situe pas seulement dans le domaine de la recherche, mais aussi du terrain politique et des profits financiers

Pour  mémoire rappel des phases conduisant à un vaccin ( Wikipédia)

Phase I

Dans cette phase, les chercheurs ne s’intéressent pas vraiment à son efficacité mais plutôt à son l’innocuité. Généralement pour cette phase on teste à dose croissante le vaccin sur des petits groupes (rarement plus de 100). Le nombre de doses peut varier en fonction du type de vaccin. Les effets secondaires sont soigneusement répertoriés. Mais à ce stade certains effets secondaires graves comme la réaction anaphylactique sont rarement détectés en raison du très petit nombre de participant.

Le protocole d’étude doit établir les effets secondaires spécifiquement au vaccin et les quantifier (injection peu douloureuse ou très douloureuse).

Les chercheurs s’intéressent bien entendu à la réponse immunologique (par exemple le dosage des anticorps). Mais ce dosage n’est pas forcément synonyme d’efficacité du vaccin. On parle d’immunogénicité du vaccin.

Phase II

Si la phase I est concluante (pas d’effets secondaires graves plus réponse immunitaire satisfaisante) on peut débuter la phase II, ou on commence d’abord par augmenter la taille du groupe étudié : même protocole que la phase I mais plus de participants (phase II a);

Lorsque le nombre de participants est atteint, on peut commence à tester si la réponse immunitaire peut prévenir la maladie : on teste l’efficacité de la réponse immunitaire.

Beaucoup de vaccins ne passent pas cette phase : ils ont une réponse immunitaire satisfaisante mais celle-ci n’est pas efficace ou suffisante pour empêcher la maladie.

Phase III

Cette phase est la plus longue et la plus coûteuse : entre 8 et 13 ans et environ 750 000 000 millions d’euros.

Les test de sécurité et d’efficacité continuent mais à ce stade s’ajoutent les études d’homogénéité d’un lot à l’autre qui consistent à vérifier l’homogénéité de la fabrication de plusieurs lots cliniques d’un point de vue clinique.

Enfin des études d’administrations simultanées vérifient l’absence d’interférence significative lorsqu’il est administré concomitamment à un vaccin déjà homologué et inclus dans les programmes courants de vaccination.

Malgré la plus grande taille des groupes étudiés, les effets secondaires très rares ne seront pas connus au cours de la phase III : les essais cliniques de sécurité en phase III sont normalement conçus pour observer les effets indésirables jusqu’à un taux de 1 pour 10 000.

Cette phase va définir le ratio risques/bénéfices qui est obligatoire pour l’enregistrement de ces vaccins.

Phase IV production

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Crise économie française pire et plus rapide que prévue

Crise économie française pire et plus rapide que prévue

Plusieurs facteurs explicatifs permettent de comprendre le rythme et l’ampleur de la crise. D’abord plus de la moitié des salariés du privé ont été couverts par le chômage partiel ce qui a complètement masqué la réalité sous-emploi. Pendant presque deux mois l’économie a tourné à moins de 60 % de ses capacités. Certes la reprise s’amorce mais il y a encore de nombreuses difficultés d’approvisionnement tant dans l’industrie que dans les commerces. Une conséquence de la crise de l’offre qui a paralysé en grande partie la production. Maintenant c’est fort logiquement que la crise du chômage s’envole car l’heure n’est pas évidemment aux embauches sauf dans quelques secteurs très tendus mais plutôt au plan d’ajustement des effectifs ne serait-ce que pour amortir des coûts fixes alors que les recettes étaient très affaiblies voire nulles. Le pire des défaillances devrait être connu au cours du dernier trimestre 2020

Pour résumer , on pourrait connaître du deuxième trimestre une récession de 20 % et au total sur d’année une baisse de près de 10 % du PIB. Pendant presque deux mois l’économie a été en grande partie paralysée tout cas fonctionnait en mode réduit. La reprise aura forcément lieu mais elle sera sans doute plus progressive qu’on ne l’espérait. Comme indiqué un certain nombre d’experts notamment des États-Unis,  il faudra attendre au-delà de 2021 pour retrouver les niveaux de 2019.

 

Lundi, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avait aussi affirmé que la période de déconfinement coûterait au moins trois points de PIB cette année.  »J’ai toujours indiqué que les 8% de chute de croissance étaient un chiffre provisoire (…) Il faut nous attendre à des chiffres de récession très dégradés pour 2020 en France », a commenté mercredi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire sur Radio Classique.

 

« Il y a évidemment des secteurs qui sont particulièrement touchés puisque pratiquement interdit d’activité par exemple tout ce qui touche au tourisme, à l’hôtellerie, à la restauration , événementiel, voir un certains secteurs du transport. Dans les entreprises ,  stocks sont à reconstituer , encore que la production des fournisseurs reprenne. Certains achats ont pu être reportés, donc décalés dans le temps mais d’autres seront purement et simplement annulées entre parenthèses ( tourisme, restauration, événementiel) ou encore certains investissements aussi bien des entreprises que des particuliers. La crise sanitaire à évidemment provoqué une paralysie de l’offre une grande partie.

 

 La crainte c’est que maintenant excède une crise de la demande, en tout cas une réduction du fait des incertitudes qui tournent autour de l’avenir quant à la bague de défaillance d’entreprise et au licenciement qui vont l’accompagner. Les Français sont aussi inquiets de la détérioration de la situation financière globale dont il perçoit mal encore et pour cause les modalités d’amortissement mais qui pourrait d’une manière ou d’une autre se traduire par une diminution du pouvoir d’achat immédiat et où de l’épargne. D’où des records sur le livret A

( ou équivalent) de 500 milliards et autant sur les comptes courants. Les mesures d’encouragement du gouvernement à la consommation pourraient débloquer en partie la situation mais peut-être pas suffisamment créer une dynamique suffisante de la reprise. Il ne faut pas s’attendre à ce que les investissements prennent le relais.

 

. La formation brute de capitale fixe (FCBF/investissements) a plongé de 10,5% entre janvier et mars après +0,1% au dernier trimestre 2019. Les administrations publiques et les entreprises ont mis un coup d’arrêt à leurs investissements pendant cette première période de confinement, sachant que les dépenses des collectivités locales avaient déjà marqué le pas à l’approche des élections municipales.

Chez les ménages, la consommation, moteur très important de l’économie hexagonale, a également lourdement baissé (-5,3%) au cours du premier trimestre contre +0,3% au trimestre précédent. La baisse d’achats…

 

Propositions de Démocratie vivante, le think tank électoral pro Macron

Propositions de Démocratie vivante, le think tank électoral pro Macron

Virage  gauche pour le futur programme électoral de Macon soutenu par le club qui avait soutenu la candidature de l’actuel président en 2017. Un soutien qui avait été déterminant avec l’illusion d’élire un candidat plutôt de gauche et en même temps un peu au centre-droit. Avec le , complètement en faiteà droite mais qui est contraint de se recentrer dans la perspective de 2022. On retrouve dans les nouvelles propositions de ce club de centre-gauche à peu près les mêmes idées qu’en 2017. Elle risque d’avoir le même sort que les précédentes après 2022. Toujours cependant les mêmes ambiguïtés de la gauche quand aux modalités de gestion d’une dette, sorte de nouvelle martingale pour financer un déficit public sans limite de volume et de date. L’ennui c’est que 60 % de cette dette est détenue par des investisseurs étrangers qui réclameront d’une manière ou d’une autre le moment venu une prime de risque.

Démocratie Vivante, le Think tank de centre gauche pro Macron, créé en 2017, qui se veut force de propositions en matière politique, économique, sociale et environnementale, analyse la situation du pays dans le contexte de la pandémie Covid-19 et formule 25 propositions pour la fin du quinquennat et pour le programme de la prochaine élection présidentielle.

Sur le volet économique, le laboratoire d’idées prône d’encadrer fortement le libéralisme économique afin de privilégier une orientation plus volontariste. Celle-ci doit se traduire par d’avantage d’indépendance nationale, la pénurie de masques et de respirateurs ayant démontré cette nécessité dans le secteur de la santé. Très concrètement, le projet de Démocratie Vivante préconise de doter l’Etat d’une «golden share», (action spécifique) dans le capital de Sanofi-Aventis afin de s’assurer notamment de la relocalisation en France, et au minimum dans l’Union européenne, de la fabrication des médicaments et instruments médicaux. Il se prononce aussi pour le lancement d’un plan d’investissements publics de 30 milliards en 2021-2022 dans la santé, les transports publics et le logement.

L’allègement de la fiscalité des entreprises, lui, il passerait par la suppression de la cotisation foncière des entreprises (CFE) en la finançant par l’arrêt de la baisse des taux de l’impôt sur les sociétés.

A l’échelle européenne, le think tank plaide pour l’adoption d’une nouvelle politique budgétaire avec des dépenses publiques de fonctionnement qui continueraient à devoir être financées par l’impôt, tandis que le déficit public serait financé par la dette. Ainsi, le déficit d’un État pourrait être égal aux montant de ses dépenses publiques d’investissements.

De nombreuses pistes sont également avancées pour palier les inégalités territoriales et sociales, notamment mises en évidences par le mouvement des gilets jaunes. A commencer par dédier aux régions les plus en difficulté (Grand Est, Hauts-de-France, Bourgogne-Franche-Comté, Occitanie et en Seine-Saint-Denis) le plan d’investissements publics de 30 milliards. Dans cette même ligne, les administrations centrales des ministères (hors Défense nationale et Affaires étrangères) seraient déconcentrées dans les territoires, et les moyens des sous-préfectures rurales seraient renforcés.

Comme il faudra bien trouver des recettes quelque part, l’augmentation de la contribution sur les hauts revenus est avancée, ainsi que l’abandon sur la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales pour les 20% de foyers les plus aisés. Quant à la hausse du taux de la taxe Gafa, elle est également recommandée.

L’organisation du travail ne manquera pas d’évoluer suite à ces deux-mois et demi de confinement; le document avance la création d’un droit au télétravail, qui devra toutefois rester volontaire. Il imagine aussi la création d’une protection professionnelle universelle (PPU) intégrant au compte personnel d’activité (CPA) le compte personnel formation (CPF), le compte épargne temps (CET) ainsi qu’un compte personnel retraite (CPR). La vieille idée du revenu universel recyclé qui plaît à certain de la gauche mais aussi à droite ne serait-ce que pour se débarrasser de la couverture sociale actuelle.

Sondage :Le plan de déconfinement approuvé Français

Sondage :Le plan de déconfinement approuvé  Français

Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et France Info, 7 Français sur 10 estiment que le chef du gouvernement a été clair (72%) lors de sa conférence de presse. Les deux tiers jugent qu’il a été à la hauteur de la situation (66%) et qu’il a montré qu’il savait où il allait (64%). 6 Français sur 10 l’ont trouvé convaincant (62%) et pensent qu’il a dit la vérité aux Français (60%) – un exploit quand on se souvient de la crise de confiance du début de l’épidémie.

Ce satisfecit est partagé par des sympathisants de tous bords politiques, à l’exception de ceux du Rassemblement national. Ainsi, les soutiens de La France Insoumise ne sont pas moins de 66% à avoir trouvé convaincant le locataire de Matignon, confirmant la bonne dynamique actuelle du prétendant à la mairie du Havre.

55% des Français trouvent que le plan de déconfinement est bien adapté. C’est 15 points de plus qu’il y a un mois. Seuls 34% des sondés (-11 points) qualifient encore le plan de « trop rapide » et 11% trouvent qu’il n’est pas assez rapide (-4 points). Les seniors sont les plus satisfaits (63%) – ils ont longtemps craint de voir leur liberté de mouvement durablement entravée. Les jeunes se révèlent à l’inverse les moins emballés : 46% estiment que le déconfinement est trop rapide.

Dans le détail, toutes les mesures annoncées sont largement approuvées, aussi bien les nouvelles autorisations que le maintien de certaines restrictions : la réouverture des parcs et jardins (88%) des plages, lacs et plans d’eau (85%) fait un carton. Comme celle des bars et des restaurants (78%). Le droit de circuler à plus de 100 km du domicile est salué par 85% des Français.

Le maintien de l’interdiction des discothèques et des stades (83%), des sports collectifs et de contacts (78% d’approbation) ou encore du regroupement de plus de 10 personnes (71%) est approuvé, preuve que les Français valident l’équilibre général du plan. Seuls les sujets liés à l’école, notamment l’accélération de la réouverture des établissements scolaires sont moins massivement approuvés (56%). La suppression de l’épreuve orale de français est comprise par 60% des Français.

Enfin, les sondés sont partagés sur l’opportunité de se doter de l’application de traçage StopCovid. Ils sont en effet 45% à se dire prêts à télécharger cet outil qui doit permettre via son téléphone de remonter les chaînes potentielles de contamination. En avril, ils étaient 62% à être disposés à tester cette application…

Coronavirus : Les enjeux financiers des traitements

Coronavirus : Les enjeux financiers des traitements

 

Le Pr Didier Raoul.  s’explique dans le figaro sur les enjeux financiers de l’évaluation.

 

« L’information scientifique ou thérapeutique est devenue un enjeu financier tellement extraordinaire que ceci peut être soumis à des manipulations hors du commun. Les informations concernant la possibilité d’utiliser ou non le médicament qui voudrait trouver sa place pour le Covid (le Remdesivir de Gilead) entraînent des fluctuations du cours de Gilead qui porte sur plusieurs milliards de dollars après chaque annonce scientifique ou d’autorité. Par ailleurs, le marché de l’édition scientifique est considérable et génère des bénéfices extrêmes de l’ordre de 35%. Et il a d’ailleurs un capital qui est construit en partie avec les mêmes gestionnaires de fonds américains que Gilead.

Au-delà de ces intérêts financiers qui sont colossaux et dépassent ce que j’avais connu jusque-là, se mêlent des intérêts politiques. Depuis que Donald Trump a décidé de recommander l’hydroxychloroquine (je n’ai jamais eu de contact avec Donald Trump ni avec Bolsonaro), la guerre anti-Trump a déclenché une guerre.

Il faudrait ajouter à cela la guerre des egos de certains mandarins aussi la compétition entre instituts de recherche dans beaucoup sont financés par la collectivité mais aussi par les laboratoires industriels (NDLR).

Condamnation de Goodyear :  » une multinationale sanctionnée »

Condamnation de Goodyear :  » une multinatimale sanctionnée

Goodyear a été condamnée « licenciement abusif » de 832 salariés de l’usine d’Amiens-Nord, fermée en 2014. L’avocat des salariés, Fiodor Rilov, pense que cette décision pourrait créer un précédent, à l’aube de la crise économique.

 

 

Il voit dans ce jugement un précédent qui pourrait faire jurisprudence, alors que selon lui de nombreuses sociétés s’apprêtent à licencier après la crise sanitaire. La direction de Goodyear a indiqué qu’elle se réservait le droit de faire appel. Juridiquement l’affaire est encore loin d’être terminée. Interview de l’avocat des salariés de Goodyear  (interview JDD)

 

 

Vous êtes l’avocat de la CGT et des salariés de Goodyear Amiens-Nord depuis très longtemps. Cette décision, c’est une victoire de longue haleine?
Je suis en effet l’avocat des Goodyear depuis 2008. Pendant sept ans on a empêché que l’usine ferme. Mais en 2014, la loi venait de changer ; depuis le 14 juin 2013, un juge ne peut plus suspendre la fermeture d’une usine. François Hollande avait annoncé qu’il modifierait le code du travail pour y intégrer la jurisprudence Goodyear ; il a fait exactement l’inverse. Donc l’usine a fermé en janvier 2014, nous n’avions plus de recours judiciaire possible. Nous avons engagé la procédure devant les prud’hommes à l’automne 2014. Cette décision fait la démonstration que la lutte n’est pas simplement un baroud d’honneur, que l’on peut sanctionner ces multinationales qui se croient au-dessus des lois.

 

Vous dites que pendant six ans, on a beaucoup essayé de vous décourager.
Oui, Goodyear avait reçu beaucoup de soutiens de responsables politiques, on nous disait d’abandonner, que notre combat n’aboutirait pas.

Il est vrai que ce genre de condamnation est rare.
Il y a heureusement des entreprises sanctionnées pour des licenciements injustifiés. Ce qui est inédit, c’est qu’on obtienne la condamnation d’un groupe qui a déployé tant de moyens judiciaires à notre encontre, pour démontrer que les licenciements étaient justifiés. Or ce que la décision d’aujourd’hui démontre, c’est que la loi s’applique aux plus grandes firmes.

 

Au-delà de la victoire symbolique, qu’ont gagné les salariés que vous représentez?
Je n’ai pas encore fait le total. J’ai récupéré les 832 décisions, avec les indemnités pour chacun, dans des cartons qui se trouvent dans une camionnette où je suis assis, là, à l’instant où je vous parle. En tout cas, beaucoup de salariés sont venus aux conseil des prud’hommes ce jeudi, malgré l’impossibilité de se rassembler à plus de dix. C’est avant tout une victoire sociale et politique, ils ont reconquis leur dignité individuelle, et j’ose le dire, une dignité de classe. Mais les indemnités, quel que soit le montant, ne permettront pas de compenser leurs vies qui ont été saccagées.

 

Au moment où des entreprises s’apprêtent à licencier en pleine crise sanitaire, cette décision pourrait-elle peser?
J’espère que cette décision sera un repère pour toutes ces directions qui préparent des catastrophes sociales. J’espère que d’autres salariés vont se battre, continuer.

Même pour s’embarquer dans des années de procédures à l’issue incertaine?
Cela, ce n’est pas entendable pour des salariés qui ont tout perdu. Le trouble psychologique que pourrait engendrer une telle procédure. Alors que ça les fait tenir. Si on a gagné c’est aussi grâce à leur fougue, leur détermination, leur génie collectif. On a vécu des expériences humaines extraordinaires.

Vous qui êtes spécialisés dans les conflits sociaux, vous risquez d’avoir du pain sur la planche…
Oui, je suis actuellement l’avocat des salariés de Ryan air. Cette entreprise s’est engagée dans un plan de restructuration mettant en cause 3.000 emplois sous prétexte du Covid, alors qu’elle a des milliards et des milliards en réserve! Pour cela, le jugement de Goodyear va nous aider.

Coronavirus : pourquoi ces différences entre la France et l’Allemagne

Coronavirus : pourquoi ces différences entre la France et l’Allemagne

  • Michel Deshaies, professeur de géographie à l’Université de Lorraine, a souligné à plusieurs reprises les différences de diffusion  entre la France et l’Allemagne. Le géographe Michel Deshaies analyse la propagation spatiale de la pandémie de Covid-19 en France et en Allemagne et en tire les premiers enseignements.

 

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« La pandémie de Covid-19 qui s’est propagée depuis la Chine au reste du monde au cours de l’hiver 2020 a particulièrement touché l’Europe occidentale qui, le 21 mai 2020, concentrait plus d’un million de cas (1.320.000), soit 26% des cas recensés dans le monde. Le plus frappant peut-être est l’importance de la mortalité en Europe occidentale, puisque ces pays déploraient le 21 mai plus de 157.000 décès, soit 48% du total mondial. Si la France et l’Allemagne affichaient à peu près le même nombre de cas (environ 180.000), elles se différenciaient fortement par la mortalité : 28.135 décès liés au Covid-19, soit 431 par million d’habitants en France, contre 8.144 décès, soit 97 par million d’habitants en Allemagne.

Un tel contraste peut paraître paradoxal dans la mesure où, dans les deux pays, on a constaté une multiplication simultanée des cas au cours du mois de février. Il apparaît aujourd’hui clairement que les dirigeants allemands avaient bien anticipé la crise, ce qui n’a pas été le cas en France où l’évolution de la pandémie a rapidement saturé un système hospitalier profondément affaibli depuis des années. Cette situation a été aggravée par le fait que la pandémie s’est concentrée dans certaines régions.

En Allemagne comme en France, on observe de grands contrastes géographiques dans la densité des cas attestés. Mais ces inégalités correspondent à des schémas d’organisation spatiale très différents dans les deux pays. Il est trop tôt pour pouvoir comprendre les mécanismes par lesquels ces schémas ont favorisé, ou entravé, la propagation du virus. L’étude de la répartition spatiale des densités de cas et de mortalité peut contribuer à les éclairer.

 

La répartition spatiale de la pandémie de Covid-19 en France et en Allemagne peut être étudiée à travers les statistiques fournies par Santé publique France et par l’Institut Robert Koch. La cartographie présentée ici repose sur un certain nombre de choix qui ont pu être validés par la comparaison des régions frontalières, Sarre et Moselle d’une part, Alsace et Breisgau d’autre part, où les densités de cas sont proches ; ce qui semble montrer que les échanges transfrontaliers ont joué ici un rôle dans la propagation du virus. Ces régions frontalières illustrent aussi les contrastes de mortalité : alors que la Moselle et la Sarre comptent chacune 1 million d’habitants, on dénombrait le 21 mai, 786 décès en Moselle contre 157 en Sarre.

Tandis qu’en France, ce sont les régions de l’Est et du Nord, ainsi que la région parisienne qui concentrent les deux tiers des cas, en Allemagne les régions les plus frappées sont les deux Länder du sud, Bavière et Bade-Wurtemberg, ainsi que la Rhénanie-du-Nord Westphalie.

Quelles zones sont le plus durement frappées dans les deux pays?

La cartographie montre deux France, de part et d’autre d’une diagonale nord-ouest/sud-est passant approximativement par Le Havre, Lyon et Marseille. Au nord de cette ligne, presque tous les départements ont une densité de cas supérieure à 100 pour 100.000 habitants. Au sud, au contraire, seuls quelques départements dépassent le seuil des 100 cas pour 100.000 habitants, le long du Val de Loire. Toute la façade atlantique, ainsi que l’essentiel de la Nouvelle-Aquitaine et de l’Occitanie se caractérisent par une densité de cas faible à très faible.

Dans la France du Nord, les deux foyers principaux de la pandémie sont l’Alsace-Moselle et l’Ile-de-France qui, à elle seule, représente 38% des cas, soit deux fois plus que sa part dans la population française. Entre le foyer du nord-est et l’Ile-de-France, tous les départements de l’est et du centre-est sont également très affectés. La Picardie et la région lyonnaise apparaissent comme des foyers secondaires. En revanche, les Alpes, tout comme le Nord et le Pas-de-Calais, sont les régions les moins affectées dans cette partie de la France. Cela est surprenant quand on songe que ces régions sont frontalières de deux pays où l’épidémie est la plus intense au monde, la Belgique et l’Italie. Les circulations transfrontalières ne semblent pas avoir eu les mêmes effets qu’entre l’Allemagne et la France.

En Allemagne, il existe aussi de forts contrastes. L’ensemble du sud du pays est très affecté par l’épidémie, le principal foyer étant le piémont des Alpes bavaroises jusqu’à Munich. La partie ouest est moins affectée, avec cependant de forts contrastes entre des régions à faible densité de cas et des foyers assez actifs, dans les régions d’Aix-la-Chapelle et de Münster. Ces deux foyers sont séparés par la région urbaine de la Ruhr, où la densité de cas est relativement faible.

Enfin, tout le nord et l’est du pays (les nouveaux Länder) se caractérise par une très faible densité de cas. C’est particulièrement vrai des régions littorales de la mer du Nord et de la Baltique, ainsi que des régions rurales de l’est. Par contre, les deux villes principales, Berlin et Hambourg, sont des foyers secondaires.

Quelques éléments d’explication

Comment interpréter ces différences spatiales? En Allemagne, beaucoup de cas attestés correspondent à des retours de voyages en Italie du Nord, ou de stations de sports d’hiver italiennes ou autrichiennes, où les cas sont nombreux ; ce qui pourrait expliquer pourquoi ce sont les régions du sud les plus affectées, en particulier le débouché de la voie de passage principale vers l’Autriche et l’Italie.

On note aussi une composante socio-économique, dans la mesure où ce sont essentiellement des régions riches qui ont été affectées, alors que le cœur des villes pauvres de la Ruhr, ainsi que les régions les moins prospères du nord et de l’est, sont largement épargnées par la pandémie.

En France, si le foyer de l’est correspond à un schéma en lien avec la circulation de la dorsale rhénane, le foyer parisien semble répondre à une autre logique spatiale, peut-être en lien avec des contaminations en provenance de l’international. Il est aussi frappant de constater que le couloir de circulation principal du pays, l’axe Paris-Lyon-Marseille, est jalonné par une forte densité de cas. Loin d’être accidentelle, la répartition spatiale de l »épidémie de Covid-19 est ainsi révélatrice des structures géographiques des deux pays.

Cet article est republié à partir de The Conversation 

 

Merkel absence remarquée au G7 organisé par Trump

Merkel absence remarquée  au G7 organisé par trump

 

Une absence qui sera remarquée celle de Merkel au G7 organisé par Trump aux États-Unis. Une absence sans doute liée à l’état de santé relativement fragile de la chancelière, aussi au climat encore difficile concernant la situation sanitaire mais aussi à la complexité des relations futures entre l’Europe  et les États-Unis. On sait qu’après la Chine, l’Europe  sera la prochaine cible du président américain qui voudrait rééquilibrer le commerce international en augmentant les  tarifs douaniers notamment ceux des voitures allemandes. Sans la présence de Merkel, il est clair que l’Europe  sera  affaiblie face à TRUMP et aux autres grandes puissances mêmes s’il est vraisemblable que Macron tentera de combler le vide avec sa faconde habituelle. Il pourrait même lancer une idée nouvelle à usage électoral essentiellement interne Reste à savoir quelle crédibilité les grandes puissances accorderont à ce discours.

 

 

États-Unis : pas de reprise rapide

États-Unis : pas de reprise rapide

“La reprise pourrait être lente”, a déclaré , la présidente de la Banque fédérale de réserve de Cleveland. à la chaîne de télévision Bloomberg TV. “Avec autant de gens sans travail, il est difficile d’imaginer que nous puissions assister à une reprise en V.”

Il est peu probable que la production et l’emploi retrouvent rapidement leur niveau du début de l’année, a-t-elle ajouté.

La Réserve fédérale présentera ses nouvelles prévisions économiques à l’issue de sa prochaine réunion de politique monétaire, le 10 juin. D’autres experts en que la reprise ne pourra pas intervenir avant 2022. Certes d’une manière générale les économies estiment que la croissance devrait se redresser en 2021 mais pas suffisamment pour retrouver les chiffres de 2019. En cause, le faite que nombre d’entreprises notamment moyennes ne disposent pas des réserves de trésorerie pour faire face aux conséquences du Corona virus.

 

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