Archive mensuelle de mai 2020

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Chloroquine: Olivier Véran fait son cirque politique

Chloroquine: Olivier Véran fait son cirque politique

 

Il n’est pas anormal que le ministre de la santé saisisse le Haut conseil de la santé publique après l’étude révélée par la revue the Lancet à propos notamment chloroquine. Par contre le délai de 48 heures qu’il impose pour fixer des règles éventuellement dérogatoires parait de nature surtout politique.

Ce genre d’expertise ne s’effectue pas en quelques heures. Il s’agit en quelque sorte d’une mise en demeure qui ressemble fort à celles qui ont été faites à l’autre comité des scientifiques auquel on a demandé de se prononcer sur l’opportunité d’élection municipale. Pour parler clair, Olivier Ferrand, fin politique tire le parapluie pour le cas où ?

De toute façon l’étude en cause parue dans la revue citée est insuffisante pour ce prononcer définitivement sur l’intérêt ou non de la chloroquine. “J’ai saisi le HCSP pour qu’il l’analyse et me propose sous 48 heures une révision des règles dérogatoires de prescription”, a dit le ministre dans un tweet. La prescription peut effectivement être modifiée mais cela ne prouve rien quant à l’efficience au contraire le danger du traitement. Une étude beaucoup plus large est beaucoup plus complète est d’ailleurs en cours pour son évaluation. N’oublions pas non plus que derrière la question des traitements est engagée une lutte économique sans merci entre les industries pharmaceutiques pour imposer à la fois leur traitement et le moment venu leur vaccin. La guerre est donc scientifique entre les institutions qui défendent leur boutique, les industries pharmaceutiques leur profit et les politiques qui cherchent à tirer profit des controverses scientifiques

Chloroquine : une condamnation mais une étude partielle

Chloroquine : une condamnation mais une étude partielle

 

Une étude intéressante mais trop partielle et peut-être même trop partiale. Selon une étude parue vendredi dans la revue médicale The Lancet, la chloroquine et l’hydrochloroquine ne sont pas efficaces contre le coronavirus et augmentent le risque de décès et d’arythmie cardiaque. Une étude jugée « très bonne » par Milou-Daniel Drici, responsable du Centre régional de pharmacovigilance de Nice, interrogé samedi 23 mai par franceinfo, « mais ça ne répond pas de manière extrapolable à l’ensemble de la population », regrette-t-il. (Interview France Info)

 

cette étude publiée par la revue scientifique The Lancet peut-elle permettre de clore le débat sur ces molécules ?

Malheureusement pas tout à fait. Cela témoigne de la toxicité dans ce cadre-là de ces molécules. Bien sûr, pour les patients qui en bénéficient dans le cas de rhumatologie et de lupus, c’est un médicament qui est bien encadré, efficace et dont le bénéfice risque est positif. Cette étude est très bonne parce qu’elle est absolument gigantesque, elle comprend 671 hôpitaux sur six continents avec près de 96 000 patients. Ça amène une pierre angulaire au problème mais ça ne répond pas de manière extrapolable à l’ensemble de la population. Tant qu’une étude prospective randomisée ne sera pas faite, on n’aura pas vraiment la réponse.

En tant que responsable du Centre régional de pharmacovigilance de Nice, vous avez regroupé l’ensemble des données sur le Covid-19 des centres de pharmacovigilance de France pour l’Association nationale du médicament. Avez-vous déjà relevé des morts soudaines ou inexpliquées relatives à ces médicaments ?

 

Oui, il y a eu des cas de morts soudaines ou inexpliquées, il y a eu des cas d’arythmie graves, des anomalies de l’électrocardiogramme. On en a avec une fréquence qui est aux alentours de 2%, sachant qu’il s’agit de notifications spontanées, donc de cas déclarés par les médecins. Ces modifications spontanées souffrent malheureusement d’une sous-notification de près de 95%.

Faut-il continuer à faire des études dans ce domaine ?

Dans le domaine des essais cliniques, dans l’étude du Lancet le traitement a été administré dans les 48 heures après le diagnostic du Covid-19, certains vous diront qu’il faut le faire en prophylactiques. Mais si vous voulez avoir une réponse précise et savoir si chloroquine est utile ou non, il vous faut une étude prospective randomisée. Concernant sa faisabilité vis-à-vis de la décision des patients d’être inclus et d’accepter de prendre le traitement, c’est une autre histoire.

 

« Refuser le chantage économique de la Chine »

« Refuser le chantage économique de la Chine »

 

Les démocraties ne doivent pas être naïves vis-à-vis de la diplomatie agressive de la Chine, Elles doivent maintenant garder le cap d’une coopération conflictuelle, recommande, dans une tribune au « Monde », le sociologue Paul Jobin, chercheur à Taïwan.

Tribune.

Après des décennies de fascination, il semble que la France et l’Europe sortent enfin de leur naïveté envers le pouvoir chinois. Le coût de cette naïveté aura été énorme. Non seulement la coopération franco-chinoise scientifique du laboratoire P4 à Wuhan n’a apporté aucun gain scientifique, mais elle n’a pas permis à la France d’anticiper la pandémie.

Récemment, la sécurité belge alertait sur le vaste réseau d’espionnage développé par la Chine autour de la capitale européenne à Bruxelles, notamment pour un possible développement d’armes biochimiques. La pandémie aura ainsi révélé plus crûment les menaces fondamentales que la Chine fait peser sur la sécurité et la souveraineté d’autres nations.

 

Or, la pandémie a aussi touché les armées. Alors que les deux tiers de l’équipage du porte-avions Charles-de-Gaulle ont été contaminés par le coronavirus, son homologue américain le Theodore-Roosevelt a déploré un soldat mort, son commandant a été démis de ses fonctions, et le chef de l’US Navy, limogé. Le Covid-19 s’est aussi invité à bord d’autres navires de la flotte américaine dans le Pacifique, ainsi que sur un navire d’entraînement de la marine taïwanaise. Pendant ce temps, le porte-avions Liaoning et cinq vaisseaux chinois ont manœuvré au large d’Okinawa et de Taïwan, en mer de Chine. 

Dans l’entourage de Xi Jinping et sur les réseaux sociaux chinois, une flambée nationaliste a jugé que le moment était propice pour envahir Taïwan. Jusqu’à ce que le général Qiao Liang, major général de l’armée de l’air chinoise à la retraite ne calme leur ardeur belliqueuse. Lui-même est pourtant loin d’être un pacifiste puisqu’il est le coauteur d’un livre intitulé Guerre illimitée : le grand projet chinois pour détruire l’Amérique. Mais il estime qu’il vaut mieux attendre encore un peu.

A Taïwan, si cette menace d’une invasion est constante, la pandémie l’a encore accentuée. En décembre 2019, à la veille des élections à Taïwan, le porte-avions chinois Shandong a rôdé dans le détroit, ce qui n’a pas empêché la présidente, Tsai Ing-wen, de se voir réélire haut la main le 11 janvier. Un mois plus tard, alors que l’épidémie faisait rage à Wuhan, des avions de chasse chinois faisait irruption dans l’espace aérien taïwanais. Le 28 février, c’était au tour d’un bombardier. Le 16 mars, la Chine effectuait son premier exercice nocturne près de Taïwan, tandis que des vedettes chinoises percutaient un navire de garde-côtes taïwanais près de Kinmen, une île située à seulement 5 km du continent, mais qui dépend de Taïwan.

 

Coronavirus : le CFCM renonce aux lieux du culte pour l’Aïd

Coronavirus : le  CFCM renonce aux lieux du culte pour l’Aïd

 

Si les catholiques vont pouvoir se rendre dès ce week-end dans les églises, tout en respectant des mesures strictes pour assurer la sécurité sanitaire, de leur côté, les mosquées n’accueilleront pas de fidèles dimanche, pour l’Aïd el-Fitr, la fête de la rupture du jeûne qui marque la fin du mois sacré de ramadan. Une décision prise en raison du manque de temps pour désinfecter d’ici là les lieux de culte, mais aussi de l’impossibilité de garantir à tous du gel et des masques, explique à Europe 1 Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM).

« Il est impossible d’ouvrir les lieux de culte pour la prière de l’Aïd », indique-t-il. « Les salles de prières étaient fermées depuis deux mois. Pour les ouvrir, il faut d’abord tout désinfecter, les murs et les sols. » Par ailleurs, ajoute Abdallah Zekri, la fête de l’Aïd  »draine plus d’un million et demi de musulmans à travers 2.500 lieux de culte, donc il est impossible d’avoir du gel et des masques pour tout le monde ».

Face à cette situation, le CFCM demande aux musulmans de France « de continuer à faire leur prière chez eux comme lors des deux derniers mois », dit encore son délégué général, qui rappelle que « la prière de l’Aïd n’est pas une prière obligatoire ».

 

Coronavirus : “travailleurs du « front” davantage touchés »

Coronavirus  : “travailleurs du « front” davantage touchés »

 

Dominique Méda, sociologue ,se fonde sur une étude britannique pour montrer que la surmortalité liée au Covid-19 touche d’abord les travailleurs des soins à la personne, du transport et de la vente, ( Le Monde)

Chronique

 

On sait que l’âge joue un rôle aggravant dans l’exposition à l’épidémie de Covid-19. Mais dans quelle mesure les conditions de vie et d’emploi en jouent-elles un ? Les données de l’Insee sur la Seine-Saint-Denis ont montré que ce département, dont la population est plus jeune que la moyenne, présente néanmoins un record de surmortalité : on y a recensé 130 % de décès en plus entre le 1er mars et le 27 avril par rapport à la même période en 2019.

Cette population connaît également un taux de pauvreté élevé et une forte proportion de travailleurs qui, prenant tous les jours les transports en commun, exercent des métiers dits, depuis le début de la crise sanitaire, « de première ligne ». On sait aussi qu’il existe des liens étroits entre pauvreté, conditions de vie médiocres et mauvaises conditions d’emploi. Mais peut-on aller plus loin : certains métiers présentent-ils plus de risques d’être touchés par le Covid-19 que d’autres, et pourquoi ?

Aux Etats-Unis, le profil démographique des travailleurs « de première ligne » (vente, transports publics, chauffeurs, entrepôts, services postaux, entretien, métiers du soin, travailleurs sociaux) a permis de mettre en évidence la prédominance des femmes, notamment dans les métiers du soin, du social et de la vente, ou encore la surreprésentation des personnes de couleur et touchant des salaires bas (« A Basic Demographic Profile of Workers in Frontline Industries », Hye Jin Rho, Hayley Brown, Shawn Fremstad, Center for Economic and Policy Research, 7 avril 2020). Mais cette étude ne présente pas de données sur la contamination ou la mortalité par Covid-19.

En revanche, l’équivalent britannique de l’Insee, l’Office for National Statistics (ONS), a exploité les données de mortalité par le Covid-19 (« Coronavirus (Covid-19) Roundup ») sous l’angle socioprofessionnel. L’une de ses études analyse les 2 494 décès impliquant le coronavirus intervenus entre le 9 mars et le 20 avril dans la population en âge de travailler (20-64 ans) en Angleterre et au Pays de Galles. La profession étant indiquée sur le certificat de décès, on peut comparer la composition socioprofessionnelle des personnes décédées du Covid-19 à celle de l’ensemble des personnes décédées du même âge et du même sexe.

Les plus forts taux de surmortalité concernent en premier lieu les travailleurs des métiers du soin à la personne (hors travailleurs de la santé, car les médecins et infirmières n’ont pas enregistré de surmortalité), suivis des chauffeurs de taxi et d’autobus, des chefs cuisiniers et des assistants de vente et de détail ; autrement dit, ceux que l’ONS décrits comme les « key workers », les « travailleurs essentiels ». L’ONS a aussi montré la plus forte probabilité pour les non-Blancs de décéder du coronavirus, en partie explicable par des facteurs socio-économiques.

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Macron pour un plan de sauvetage pour le secteur automobile … et les sous -traitants ?

Macron pour un plan de sauvetage pour le secteur automobile … et les sous -traitants ?

C’est un véritable plan de sauvetage que Macron   va  proposer .Certes, le Coronavirus a porté un sérieux coup au secteur avec un écroulement de la demande mais la crise automobile est antérieure à la pandémie. Elle se caractérise par la difficulté de l’ensemble de l’industrie automobile à s’adapter aux nouvelles normes d’environnement, au tassement des commandes et surtout aux nombreuses incertitudes relatives aux véhicules du futur (petit ou gros véhicules, essence ou diesel, électrique ou mixte, électrique ou hydrogène etc.) sans parler des évolutions de la nature et des volumes de la mobilité.

La crise n’est pas seulement française, ni européenne mais mondiale. Il faudra injecter des milliards et des milliards pour sauver toute cette industrie. Le secteur emploie directement en France autour de 200 000 salariés, il en a perdu plus de 100 000 en 15 ans du fait notamment des délocalisations. Il risque d’en perdre d’autres.

Mais il faut surtout prendre en compte l’effet sur la sous-traitance qui concerne beaucoup plus d’effectifs autour de 400 000 ( y compris les intérimaires)dont certains constituent l’essentiel de l’activité économique locale. Au-delà du sauvetage incontournable, en même temps il convient évidemment d’aider à la reconversion progressive intégrant une meilleure prise en charge des impératifs environnementaux.

Certains acteurs du secteur, dont Renault et PSA commencent à rouvrir leurs usines mais la demande reste faible et la crise économique a accentué les difficultés financières des constructeurs ainsi que de leurs sous-traitants.

Le ministre français de l’Economie et des Finances, qui s’est entretenu vendredi avec les représentants de la filière automobile, compte faire de “cette crise un levier pour accélérer la transition écologique”, ce qui pourrait par exemple passer par des primes à la casse pour l’achat de véhicules propres ou des aides dirigées vers la production de véhicules moins polluants.

Pour l’automobile, la situation de Renault fait l’objet d’une attention particulière. Déjà fragilisé avant l’émergence de cette crise sanitaire dans le sillage de la disgrâce de son ancien PDG Carlos Ghosn, le constructeur au losange a accusé l’an dernier sa première perte nette en dix ans.

Le groupe est déjà en lice pour bénéficier d’un prêt garanti par l’Etat dont le montant devrait atteindre cinq milliards d’euros.

Alors que différentes entreprises ont déclaré être confrontées à des difficultés pour obtenir ces prêts garantis par l’Etat, accordés par les établissements bancaires, le secteur automobile n’a pas été épargné.

L’équipementier automobile Novares, spécialisé dans les pièces en plastique, s’est ainsi placé fin avril en redressement judiciaire faute d’avoir trouvé à temps un accord avec ses banques et ses actionnaires pour endiguer l’hémorragie de liquidités provoquée par l’épidémie de coronavirus. De nombreux autres sous-traitants sont menacés et justifient d’un plan de soutien.

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« Santé : la fin de la technostructure ? »

« Santé : la fin  de la technostructure ?  »

Les présidents de fédérations d’élus locaux et membres du parti LR François Baroin, Dominique Bussereau et Renaud Muselier plaident, dans une tribune au « Monde », pour une refondation du système de santé comprenant un moratoire sur les fermetures de lits.

Tribune. La crise sanitaire actuelle démontre que les solutions les plus efficaces sont toujours locales. La preuve est flagrante : les acteurs de terrain ont su se coordonner efficacement et travailler main dans la main. Face à l’urgence de la situation, ils ont dû souvent faire fi des procédures bureaucratiques qui freinent leur action. Qu’ils soient professionnels de santé, personnels sociaux et médico-sociaux, agents administratifs, techniques ou logistiques, tous ont su faire preuve de réalisme et de pragmatisme.

Sans cette capacité d’innovation locale, il est probable que la digue de notre système de santé aurait cédé face à la première vague du Covid-19. C’est un enseignement majeur dont le « Ségur de la santé », annoncé par le gouvernement, doit absolument tenir compte. Prévoir pour ne plus subir : nous pensons que notre système de santé réclame une refondation complète de son mode de gouvernance, de son organisation locale et de sa philosophie d’intervention.

 

Aussi, nous plaidons pour une réflexion qui associe les trois volets complémentaires d’une même politique publique : le sanitaire (ceux qui soignent), le médico-social (ceux qui « prennent soin »), le social (ceux qui accompagnent). Il nous faut donc également mesurer les attentes respectives de ces personnels, en termes de reconnaissance, de conditions de travail et de rémunération. 

Enfin, il faudra s’interroger sur le rôle des agences régionales de la santé (ARS), leur rapport aux collectivités locales et aux préfets, et sur leurs modes de gouvernance trop contraints par le carcan bureaucratique et budgétaire.

Nous devons absolument éviter l’écueil d’une énième réforme comptable ou d’ajustement et demandons un moratoire sur la fermeture des lits de médecine afin de favoriser un aménagement équilibré du territoire. Pour cela, faisons davantage confiance aux territoires, aux hommes et aux femmes qui l’incarnent ! Abandonnons cette vision descendante qui consiste à penser que Paris décide quand les acteurs locaux exécutent !

En effet, la santé de nos concitoyens est un enjeu territorial. Nous observons d’ailleurs que des pratiques locales très innovantes se développent : une expérimentation menée depuis deux ans par la Fédération hospitalière de France (FHF) sur cinq territoires porte ses fruits. Des actions transversales sont conduites par des acteurs de la santé, du social, de l’associatif, des collectivités locales. Ils coopèrent pour améliorer l’état de santé des populations, ce qui vaut bien mieux qu’un pilotage hors sol. »

«Relocalisation: comment ? »

«Relocalisation: comment ? »

 

La chronique de Tanguy Tauzinat et Thomas Duteil dans l’Opinion

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 » De ces semaines de confinement propices à un foisonnement de réflexions sur l’avenir de notre économie, une opinion se dégage qui, si elle n’a rien de nouveau, semble enfin avoir pris la place qui s’impose : il est urgent de reconstituer notre patrimoine industriel alors que nous nous sommes dépouillés année après année de notre souveraineté économique.

Mais la relocalisation, comme la transition écologique, ne se décrète pas. Elle exige un changement de comportement et de priorités. Comme on ne construit pas un château sur du sable, on ne pourra relocaliser une industrie que si ses fondations reposent sur un écosystème solide. Un tissu compétitif et dense de fournisseurs et de sous-traitants, de sociétés de maintenance et de distribution, de bureaux d’études… Ces entreprises ne sont pas des géants. Ce sont des PME beaucoup moins visibles que les start-up qui font la Une avec des millions levés malgré des business models restant souvent à démontrer. Ces PME régionales, souvent premiers employeurs locaux, fournissent pourtant des produits et prestations de première qualité. Même souvent dépourvues d’avance technologique majeure, elles aussi innovent, se réinventent et détiennent des savoirs faire humains concrets.

. Si l’on souhaite réussir la relocalisation, il y a urgence car ces PME sont paradoxalement délaissées. Un constat étonnant à l’heure où les fonds de capital investissement français détiennent des sommes colossales à investir. Mais ces investisseurs n’ont, pour beaucoup d’entre eux, plus aucun désir d’investir dans des PME. Ils réservent aujourd’hui leurs choix à des start-up lancées dans une course folle à la croissance, ou aux sociétés déjà les plus développées, réalisant plus 50 millions de chiffre d’affaires. Pour rappel en France : 5 400 ETI emploient trois millions de personnes alors que 139 000 PME en emploient 3,6 millions. Les chiffres de cette course à la taille sont sans appel : entre le premier semestre 2013 et le premier semestre 2019, la taille de l’investissement moyen des fonds de capital transmission a doublé pour passer de 12,2 à 24,1 millions d’euros, plus vraiment l’échelle d’une PME.

Il y a urgence parce que, pour un grand nombre de PME, cette crise risque d’être la dernière. Pour celles qui s’en sortiront, le remboursement des dettes accumulées pèsera lourdement sur la capacité d’investissement. Ce sera autant en moins pour moderniser les appareils productifs, digitaliser, recruter et assurer le développement. A moins de faire une priorité du renforcement des fonds propres de nos PME, le terreau de notre économie va s’appauvrir définitivement ruinant tout effort de relocalisation.

Les pouvoirs publics ont un rôle majeur à jouer. Il faut d’abord cesser de lire l’avenir de notre économie au prisme du mythe de la licorne. Les mesures présentées dans l’annexe de la loi de Finances 2020 dédiée au financement des PME sont caricaturales : les seules clés de lecture en sont l’innovation et les nouvelles technologies. La seule source de financement en fonds propres mentionnée est le capital-risque. C’est ignorer la réalité d’un grand nombre de PME qui ne sont pas des jeunes pousses du digital. Il suffit de constater qui fait tourner la France en mai 2020 : acteurs de l’agroalimentaire, distributeurs, logisticiens et fabricants de matériel médical.

Soyons clairs : investir dans les technologies de demain est une évidente nécessité, mais si cela se fait au détriment du financement de l’écosystème actuel, ces start-up n’auront plus grand monde à qui vendre leurs services ! Il est ensuite temps d’interroger la pertinence d’un système qui conduit à favoriser l’accroissement de la taille des fonds d’investissement à travers l’action des régulateurs et des grands investisseurs publics qui souhaitent concentrer leur portefeuille : en pénalisant les petits fonds d’investissement, ce sont les financeurs historiques des PME que l’on pénalise.

Notre appel est simple : dans le fléchage des efforts d’investissement à venir, n’oublions pas que tout effort de reconstruction et de relocalisation ne sera viable que s’il se fait sur des bases solides.

Tanguy Tauzinat et Thomas Duteil sont les cofondateurs de la société d’investissement Trajan Capital.

Rouvrir parcs et jardins (Jean-François Toussaint)

Rouvrir parcs et jardins (Jean-François Toussaint)

Ce que propose Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’université Paris-Descartes, (interview France Info)

D’un point de vue sanitaire, comprenez-vous que des parcs municipaux restent fermés dans les villes des départements en zone rouge ?

 

Jean-François Toussaint : L’évaluation du risque, c’est le seul facteur qui doit tenir la conduite des décisions. Or, les plages, par exemple, sont les endroits où l’on a le moins de chance de se contaminer. Elles n’auraient pas dû être fermées. C’est d’ailleurs Eric Caumes [chef du service des maladies Infectieuses et tropicales à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière] qui le disait : il ne faut pas laisser les personnes dans des endroits confinés, il faut au contraire aller là où l’air se renouvelle le plus souvent. Il n’y a pas d’autre endroit que les plages pour voir un tel renouvellement. Pour les parcs, les parcs nationaux, les forêts, ces endroits où vous ne croisiez personne pendant la phase de confinement, c’est la même chose. Au moment du déconfinement, la seule inquiétude est celle de la circulation du virus. On sait qu’il a diminué de 95% par rapport aux maxima de fin mars début avril. Et de la même façon, le risque est moindre : il est toujours présent et il n’est pas nul, mais il est beaucoup plus faible. Il faut voir ensuite quelles sont les populations à risque, quelles sont les populations vulnérables, quels sont les gens qui risquent de développer les formes sévères.

Ce qui focalise l’attention, ce sont les parcs en ville, à Paris, notamment. Ces parcs-là sont fermés, ce qui fait qu’il y a une forte densité dans les rues de Paris. Faudrait-il les rouvrir ou non ?

Si on voit la question sous l’angle de la propagation, on comprend que sur le boulevard Richard-Lenoir, par exemple, toutes les personnes se retrouvent agglutinées au milieu du terre-plein central du boulevard, sur lequel les enfants, les personnes âgées, tout le monde, se retrouve dans des conditions de densité beaucoup trop importantes. Alors à ce moment-là, il faut reconfiner ! Ce n’est pas du tout la chose qu’il faut faire maintenant, c’est au contraire d’ouvrir les espaces qui ne sont pas confinés : les bois, les parcs… Et l’ensemble de ces éléments qui doivent être considérés par rapport aux seuls risques.

Qu’est-ce qui inquiète tant le gouvernement ? Pourquoi maintient-il cette fermeture des parcs dans les zones rouges, à Paris ou à Strasbourg ?

Il se maintient une forme de peur, d’inquiétude massive par rapport au mois de mars. Nous ne sommes plus au mois de mars : au mois de mai, la circulation du virus a diminué de 95%, les formes sévères sont très rarement présentes, et on voit des effets de plus en plus faibles de la maladie dans l’ensemble des pays européens. Dans l’ensemble du monde, la mortalité a réduit de 50% par rapport aux maxima du 16 avril. Partout, on voit des effets de diminution de la maladie. Elle a même cessé dans cinquante pays et régions du monde.

Pour vous, l’épidémie est en train de se terminer, comme le dit par exemple le professeur Didier Raoult, ou c’est le confinement et les gestes barrières qui ont évité ou vont éviter une deuxième vague ?

C’est ce qui focalise notre attention. L’hypothèse la plus probable est celle qu’elle se termine maintenant. Cinquante pays comme la Nouvelle-Zélande, par exemple, ou plus proche de nous, l’Albanie, n’ont vu aucun cas de contamination, aucun décès depuis trois semaines. Si c’est le cas chez nous, comme dans ces cinquante pays, alors on va voir l’épidémie s’arrêter.

Vous considérez qu’un rebond aujourd’hui est à exclure ?

Non. C’est une hypothèse à retenir, mais une hypothèse parmi toutes les autres. Les effets des gestes de distanciation ont été extrêmement importants. C’est ceux-là qui ont permis de réduire la transmission. L’effet du confinement n’est pas certain du tout. Les pays qui n’ont pas confiné ont eu beaucoup moins de décès qu’il n’était attendu. Le point le plus important maintenant est de regarder le risque réel aujourd’hui. Et ce risque a considérablement diminué.

Il y a aussi l’hypothèse avancée, avec des cas dès l’automne dernier en France, que nous ayons en fait déjà subi cette deuxième vague.

Plus exactement, ce sont deux phases différentes de la maladie. Une phase de diffusion qui est sous le radar, qu’on ne détecte pas et qui, probablement, remonte à l’automne 2019 dans le monde entier, avec la circulation sur les voies touristiques et les voies commerciales. Des échanges avec la Chine, très probablement. Et c’est ensuite au printemps que les phases exponentielles, les phases explosives vont apparaître : en janvier en Asie, en Iran ensuite, en février en Italie, puis en mars en France, en Espagne et dans tous les pays européens. Cette propagation du virus nous donne l’idée que la situation était probablement en place très en amont, très longtemps avant.

Inclure les médecins généralistes dans la réforme de l’hôpital

Inclure les médecins généralistes dans la réforme de l’hôpital

 

Ce que proposent Marine Crest, médecin, et Nicolas Bouzou, économiste. dans le Tribune

 

« Notre magnifique hôpital a besoin pour bien fonctionner d’une médecine de ville qui, elle-même, soit libérée des dysfonctionnements qui pèsent sur son efficacité. Il y a 225.000 médecins généralistes en France qui travaillent en moyenne plus de 50 heures par semaine et aspirent à jouer un rôle encore plus important et mieux intégré dans le système. Ne pas prendre en compte les interactions entre les acteurs du soin, et en particulier entre médecine de ville et médecine hospitalière, revient à prolonger les erreurs du passé. Or malheureusement, force est de constater que l’on évoque insuffisamment le rôle majeur de la médecine de ville au sein de notre système de santé. A ce titre, la crise actuelle a révélé trois maux qui lui préexistaient et qu’il est urgent de régler.

En premier lieu, les médecins généralistes ne sont pas toujours utilisés et reconnus à hauteur de leurs formations et de leurs compétences de plus en plus multidisciplinaires, ce qui génère une moins-value économique et sociale. En effet, le médecin-traitant est le « gate keeper » du système de soins, c’est-à-dire le bouclier en première ligne. Cette position dans la chaîne du soin conduit, pour forcer le trait, à ce qu’il soit parfois considéré comme responsable d’une gare de triage. Pourtant, le médecin généraliste est formé pour effectuer un large spectre de taches : des suivis simples en pédiatrie et en gynécologie, de la médecine d’urgence et des « soins primaires » (il sait faire des sutures et des plâtres). En pratique, c’est l’hôpital qui, le plus souvent, prend ces gestes en charge car les patients ne savent même pas que le généraliste pourrait s’en occuper.

En deuxième lieu, les généralistes gaspillent une grande partie de leur temps de travail en charges administratives : arrêts de travail, déclaration des affections de longue durée prises en charge à 100%, établissement des bons de transports pour que le patient aille du médecin vers le spécialiste ou l’hôpital, établissement des certificats médicaux, recueil de documents d’identité et pièces administratives…

En troisième lieu, la communication entre la médecine de ville et l’hôpital fonctionne mal. Les passerelles entre les deux niveaux ne sont pas systématisées. Concrètement, quand un médecin veut entrer en contact avec un médecin hospitalier, et dans le cas classique où il ne dispose pas de son numéro de portable privé, il appelle son secrétariat qui transfère l’appel à un(e) infirmier(e) ou un externe, qui, éventuellement, finit par joindre l’interne puis le médecin, rarement disponible… Ces systèmes de flux d’informations complexes et lents ont peu évolué depuis 100 ans.

C’est en outre le médecin de ville qui doit lui-même s’informer sur la situation hospitalière, se renseignant sur les spécialistes accessibles et le nombre de lits disponibles. Ces constats traduisent les retards accumulés dans la transformation numérique de notre système de santé.

 

Ces dysfonctionnements peuvent être corrigés par des mesures que nous souhaitons mettre en débat. Premièrement, il faut étudier une revalorisation financière de l’acte de consultation des médecins généralistes. A l’échelle du système de santé, cette revalorisation pourrait s’auto-financer si elle permet d’augmenter la productivité des actes des médecins, de décharger les hôpitaux et, globalement, d’éviter une surconsommation coûteuse des soins en aval du généraliste. Il ne faut pas se méprendre sur la notion de productivité. Elle ne signifie par « faire plus » mais « faire mieux » en apportant davantage de temps médical aux patients et moins d’actes inutiles dans le système de soins.

Deuxièmement, il faut mettre en place un choc de simplification pour réduire la bureaucratie médicale. Le numérique et l’intelligence artificielle devraient permettre d’avancer dans ce sens. Encore faut-il que les médecins eux-mêmes combattent les relents de technophobie que l’on observe parfois dans cette profession. Il est donc nécessaire d’avancer très rapidement vers la généralisation d’actions de formation initiale et continue pour les professionnels de ville.

Troisièmement, les pouvoirs publics pourraient envisager un partenariat public privé afin d’investir massivement dans les systèmes d’informations entre médecine de ville et hôpital pour simplifier, fluidifier et dématérialiser. On pourrait imaginer une plateforme interactive de partage d’informations qui rassemble les patients, les médecins (hospitaliers ou non), les pharmaciens et les paramédicaux. Les médecins généralistes doivent avoir une vision plus rapide et exhaustive sur le parcours de leurs patients, les résultats d’imagerie, les prises de rendez-vous avec des spécialistes, les disponibilités de capacité hospitalière. C’était l’esprit du dossier médical personnalisé lancé il y a une quinzaine d’années mais que de retards…

Le temps du bilan de la crise venu, il ne faudra surtout pas opposer les uns aux autres mais, au contraire, penser une gouvernance du système de santé qui améliorera la coordination de toutes les professions au service d’une amélioration effective de la qualité de la prise en charge du patient. »

 

 

Puy du Fou : réouverture le 11 juin mais pas le tourisme et la restauration !

Puy du Fou : réouverture le 11 juin mais pas le tourisme et la restauration !

 

La décision unilatérale du chef de l’État d’autoriser la réouverture du Puy du Fou, qui plus est en Conseil de Défense, instance la plus confidentielle et la plus sensible de la République, a provoqué de nombreuses réactions d’autant que le premier ministre n’y était pas favorable. « Magnifique ce pays où le Président, en plus de décider perso’ de la fermeture des jardins municipaux, mobilise son conseil de défense pour la réouverture du Puy du fou, cinglait dès jeudi soir sur Twitter la tête du parti de gauche, Place publique, Raphaël Glucksmann. Juste dommage pour le festival d’Avignon que son directeur ne soit pas un ami d’extrême droite de Sa Majesté. » Un deux poids deux mesures que dénoncent également l’ancienne ministre de la culture de François Hollande, Aurélie Filippetti, comme le député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis, Bastien Lachaud : « Pour Macron, des milliers de restaurateurs et d’hôteliers peuvent attendre mais pas le Puy du Fou de son ami Philippe de Villiers. Avec ce président de la République des copains et des coquins c’est tous les jours. Que reste-t-il de l’égalité ? »

 

Coronavirus Brésil: au moins 1000 morts en 24 heures

Coronavirus Brésil: au moins 1000 morts en 24 heures

1.001 décès, ce qui porte le bilan total de l’épidémie à 21.048 morts dans le pays. Un chiffre d’ailleurs approximatif compte tenu des défaillances du système sanitaire. Le Brésil devient le deuxième pays le plus atteint.

 

Coronavirus Etats-Unis : 1200 morts en 24 H

Coronavirus Etats-Unis : 1200 morts en 24 H

1.260 décès supplémentaires liés au nouveau coronavirus au cours des dernières 24 heures, un bilan journalier stable par rapport à la veille,

Cela porte à plus de 95.921 le nombre total de morts déplorés dans le pays, de loin le plus endeuillé au monde en valeur absolue, où quelque 1,6 million de cas ont été recensés depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Hertz en faillite

Hertz en faillite

Le loueur de voitures Hertz, durement affecté par l’impact de la pandémie de coronavirus, a annoncé vendredi soir s’être placé sous le régime américain des faillites (chapitre 11), procédure qui concerne ses opérations aux Etats-Unis et au Canada. «L’impact de Covid-19 sur la demande de voyages a été soudain et dramatique, entraînant une baisse brutale des revenus de la société et des réservations futures», indique le groupe dans un communiqué.

Hertz indique avoir pris des «mesures immédiates» donnant la priorité à la santé et la sécurité des employés ainsi que de ses clients. Il a en outre éliminé «toutes les dépenses non essentielles»«Cependant, l’incertitude demeure quant au retour des revenus et à la réouverture complète du marché (…) ce qui a nécessité l’action d’aujourd’hui», ajoute-t-il.

Les principales régions opérationnelles internationales de Hertz, notamment l’Europe, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ne sont pas incluses dans cette procédure dite du chapitre 11 américain.

Le 21 avril, Hertz avait supprimé 10.000 emplois en Amérique du Nord, soit 26,3% de ses effectifs mondiaux, pour faire des économies face aux incertitudes provoquées par la pandémie de coronavirus qui paralyse l’économie.

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