Métallurgie : se mobiliser pour sauvegarder l’emploi
Mongon, le délégué général de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), explique dans le JDD la nécessité d’une mobilisation pour sauvegarder l’emploi évoquant notamment l’appel signé avec la CFDT et FO.
Quel est l’objectif de ce manifeste en faveur de l’emploi signé avec la CFDT et FO?
Dans la métallurgie, nous avons la chance d’être très en prise avec le terrain, syndicat comme patronat. Quand nous avons compris que l’impact économique et social de cette crise sanitaire serait majeur, avec par exemple la chute vertigineuse des carnets de commandes dans l’aéronautique, nous avons décidé de prendre nos responsabilités. Nous avons tous été marqués par la crise de 2008 et l’effet double peine : perte de marchés et de compétences délicates à retrouver ensuite. Nous avons donc réagi vite, en moins de quinze jours et trois réunions, pour établir un front commun et interpeller le gouvernement sur un plan d’urgence pour préserver l’emploi industriel. Il y a urgence à se mobiliser pour sauvegarder l’emploi et les compétences industriels. Beaucoup parlent de dialogue social. Par ce manifeste, nous formons une union sociale face à ce que nous considérons comme le plus grand risque de déclin de l’industrie française. Et là, il y avait nécessité absolue de le faire.
Redoutez-vous la fin progressive du chômage partiel alors que plus de 12 millions de salariés en bénéficient?
Le gouvernement réfléchit à des aménagements dès le mois de juin. Nous considérons qu’il serait dangereux de modifier les règles aussi tôt, alors que nos entreprises sont en phase de reprise, qu’elles essaient de décrocher des commandes, avec des trésoreries mal en point. Pourquoi ne pas attendre le 1er septembre ou, au pire, le 1er juillet? Le risque, c’est de précipiter l’enclenchement de plans de sauvegarde de l’emploi alors que nous devons tout faire pour éviter leur généralisation. Le dispositif doit certes évoluer, mais le calendrier est prématuré.
Quelles sont vos propositions pour éviter les licenciements?
Nous proposons un nouveau dispositif de préservation de l’emploi industriel, alternatif à l’activité partielle. En cas de baisse du temps de travail de 40% maximum, le salarié serait rémunéré à hauteur de 60%. L’Unedic – ou l’Etat – compenserait, au moins en partie, la perte de pouvoir d’achat. En contrepartie, les entreprises ne pourraient plus recourir au chômage partiel et les salariés auraient la garantie du maintien de leur emploi pendant toute la période. Nous réclamons aussi des mesures temporaires et exceptionnelles visant à inciter les entreprises à poursuivre leur recrutement par alternance en réduisant, par exemple, le coût d’un alternant.
Le gouvernement doit-il aller plus vite sur les plans de relance?
Oui, il ne faut pas perdre de temps, car beaucoup d’entreprises sont impactées par la baisse de chiffre d’affaires. Nous prenons un retard qu’il sera difficile de rattraper. Nous devons réfléchir ensemble à ce que nous voulons faire pour que ce plan soit ambitieux, durable et permette de bâtir une industrie forte dans une France souveraine. Ayons une réflexion de fond sur les investissements, les coûts de production, la productivité, la souveraineté, le recherche et développement, la transition écologique!
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