Brexit : menace réciproque d’un « no deal »
Des deux côtés, on agite le spectre d’un brexit dur, c’est-à-dire sans aucun accord. C’est en partie dans cette hypothèse que Boris Johnson a pu être élu. Par ailleurs, il s’est très peu impliqué dans les négociations en cours avec l’union européenne. Le Royaume-Uni pour peser sur les discussions n’a cessé de rappeler que le risque d’une rupture totale des négociations était de plus en plus vraisemblable. Maintenant c’est aussi une hypothèse qui n’est pas exclue par l’union européenne qui constate les blocages réitérés des Britanniques. Cependant rien n’est encore joué car on a l’habitude des coups de théâtre leur des discussions européennes, on peut aussi imaginer que chacun pousse ses pions pour obtenir le maximum de concessions .
“Nous avons fait très peu de progrès vers un accord sur les questions en suspens les plus importantes entre nous”, a déclaré le négociateur en chef britannique David Frost après une semaine de discussions.
Des divergences fondamentales persistent sur plusieurs points essentiels, comme la pêche et la sécurité, ce qui pourrait compromettre la conclusion d’un accord avant le 31 décembre, selon des sources européennes.
Le principal point d’achoppement porte sur la définition de “règles du jeu équitables”, destinées à harmoniser la réglementation entre les deux parties. Pour l’UE, une telle harmonisation est indispensable pour que la Grande-Bretagne n’adopte pas de normes moins contraignantes pour ses entreprises. Les Britanniques, eux, refusent de se soumettre à des règles décidées par l’UE.
Pour David Frost, le principal obstacle à un accord est l’insistance de l’UE pour intégrer à ces règles un ensemble de propositions “nouvelles et non équilibrées”.
“Dès que l’UE reconnaîtra que nous ne conclurons pas d’accord sur cette base, nous pourrons progresser”, a-t-il déclaré. “ Nous avons grandement besoin d’un changement d’approche de l’UE pour le prochain cycle débutant le 1er juin”, a-t-il ajouté.
Michel Barnier, le chef des négociateurs européens, a déclaré pour sa part que les discussions avaient été décevantes, la Grande-Bretagne refusant d’engager des discussions détaillées sur les thèmes de la concurrence équitable et de la pêche.
“Il n’y aura pas d’accord avec le Royaume-Uni sans un accord équilibré sur la pêche”, a-t-il dit, ajoutant: “Nous n’allons pas brader nos valeurs pour le bien de l’économie britannique.”
Selon lui, Londres devrait revoir sa position au risque de se diriger vers une “impasse”.
Londres et Bruxelles devront évaluer fin juin les progrès accomplis et convenir ou non d’une prolongation des discussions au-delà de la période de transition, hypothèse pour le moment exclue à Londres.
Pour l’UE, les pourparlers doivent s’achever aux alentours d’octobre afin que l’accord puisse être ratifié dans les temps par le Parlement européen et les Etats membres.
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