Etat d’urgence: des dispositions censurées par le conseil constitutionnel
Le nouveau texte sur l’état d’urgence n’a pas été adopté à temps faute de présentation a temps par le gouvernement au conseil constitutionnel. Toutefois lundi la plupart des mesures ont été validée par le conseil. La haute juridiction a toutefois censuré plusieurs dispositions. Sur les mesures d’isolement et de mise en quarantaine, le Conseil constitutionnel a censuré les dispositions “comme méconnaissant la liberté individuelle” l’article 13 de la loi qui a pour effet “de laisser subsister, au plus tard jusqu’au 1er juin 2020, le régime juridique actuellement en vigueur des mesures de mise en quarantaine et de placement et maintien à l’isolement en cas d’état d’urgence sanitaire”.
Sur le “traçage”, le Conseil constitutionnel s’est notamment penché sur l’article 11 qui organise les conditions dans lesquelles les données médicales des personnes atteintes du Covid-19 et de celles ayant été en contact avec ces dernières peuvent être partagées par certains professionnels chargés de traiter les chaînes de contamination.
Il a censuré “comme méconnaissant le droit au respect de la vie privée” une partie de son paragraphe III qui incluait les organismes assurant l’accompagnement social des intéressés parmi les entités autorisées à avoir accès à ces données.
“S’agissant d’un accompagnement social, qui ne relève donc pas directement de la lutte contre l’épidémie, rien ne justifie que la communication des données à caractère personnel traitées dans le système d’information ne soit pas subordonnée au recueil du consentement des intéressés”, écrivent les Sages.
Députés et sénateurs avaient également trouvé un compromis sur la délicate question de la responsabilité pénale des maires.
Le Conseil constitutionnel a jugé à cet égard que ces dispositions “rappellent celles de droit commun et s’appliquent de la même manière à toute personne ayant commis un fait susceptible de constituer une faute pénale non intentionnelle dans la situation de crise ayant justifié l’état d’urgence sanitaire”.
“Dès lors, poursuivent les Sages, elles ne méconnaissent pas le principe d’égalité devant la loi pénale.” Conclusion, les dispositions visant à exonérer de responsabilité certains responsables ne servent à rien puisqu’elle ne font que reprendre les dispositions s’appliquant à toute personne.
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