Coronavirus: un accord partiel de l’Eurogroupe
Un accord partiel est intervenu entre les 19 ministres des Finances concernant le Mécanisme européen de stabilité (MES). Il y a 500 milliards de prêts en jeu. Restera cependant à préciser les conditions d’attribution car ces prêts normalement sont soumis à des obligations en matière de gestion budgétaire. Des conditions que pourraient refuser certains pays du Sud.
“Du fait du caractère exceptionnel de la crise, nous avons convenu de conditions financières favorables et adéquates”, a déclaré Mario Centeno, président de l’Eurogroupe, à l’issue de la réunion qui s’est déroulée en visioconférence.
“Les Etats membres de l’Eurogroupe se sont entendus vendredi sur une ligne de trésorerie de 240 milliards d’euros pour les Etats qui le souhaitent afin de faire face aux conséquences de la crise du coronavirus”, écrit quant à lui le ministre français de l’Economie et des Finances sur Twitter. “La ligne de crédit du Mécanisme européen de stabilité sera donc opérationnelle le 1er juin”, ajoute Bruno Le Maire.
On ignore toutefois si l’Italie, pays où le besoin est le plus urgent, pourra y avoir accès en raison du coût élevé du service de sa dette. Malgré les garanties répétées que les prêts seront accordés sans conditions, de nombreux membres du Mouvement 5 étoiles, membre de la coalition au pouvoir, restent opposés à l’utilisation des prêts du MES, craignant qu’elle ne soit assortie de mesures d’austérité.
Le MES, qui a joué un rôle clé dans le sauvetage de la Grèce, de Chypre, de l’Irlande, de l’Espagne et du Portugal pendant la crise de la dette de la zone euro, offrira des lignes de crédit représentant 2% du produit intérieur brut du pays demandeur et jusqu’à 240 milliards d’euros pour l’ensemble de la zone.
Les prêts seront mis à disposition dans les prochaines semaines et resteront disponibles jusqu’à la fin 2022.
Leur échéance sera de dix ans et ils seront accordés à aux taux d’intérêt très bas, voire négatifs, consentis dans le cadre du MES.
Les sommes empruntées pourront être utilisée “pour soutenir le financement national des coûts directs et indirects de soins de santé et de prévention liés à la crise COVID-19”, disent les ministres dans un communiqué conjoint.
Les Etats membres doivent encore finaliser les deux autres volets du plan de sauvetage, qui représentent 300 milliards d’euros. Il s’agit d’un programme temporaire de soutien à l’emploi et d’un fonds de garantie qui fournirait des liquidités aux entreprises touchées par la crise. Des accords définitifs sur ces deux points sont attendus avant la fin du mois.
Les Etats membres restent aussi divisés sur la manière dont ce fonds fonctionnerait et sur l’idée d’accorder des subventions en plus des prêts.
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