Pétrole : toujours l’effondrement
Plusieurs facteurs explicatifs à cet effondrement historique il y a bien sûr la crise sanitaire qui affaiblit considérablement la consommation puisque par exemple le carburant destiné à l’aviation a enregistré une baisse de volume de 90 à 95 % et le carburant auto de près de 60 % dans les pays développés. La seconde raison est liée à la stratégie de l’Arabie Saoudite qui a décidé d’étouffer le marché en ouvrant largement les vannes de la production. L’objectif étant d’étouffer les producteurs ceux de l’OPEP, les autres y compris le pétrole des États-Unis effectivement dramatiquement touché.
Depuis l’écroulement des prix l’OPEP plus a décidé une baisse de 25 % de la production. Une baisse d’abord mal respectée par des Etas comme la Russie ou l’Iran qui ont absolument besoin de la manne pétrolière . Une diminution de la production qui est insuffisante au regard de la baisse de la demande. Du coup, même les capacités de stockage sont dépassées. L’autre raison de cette chute des prix tient aux perspectives économiques à venir.
D’une part la baisse de croissance de l’ordre de 10 % dans les pays développés pour 2020 va mécaniquement peser négativement sur la demande. D’autre part des évolutions structurelles vont se produire en matière de mobilité concernant aussi bien les personnes que les marchandises ; des évolutions qui elles aussi auront des effets négatifs sur la demande de pétrole.
Le contrat à terme de juin sur le brut de référence a fini en recul de 6,24 dollars, soit 24%, à 19,33 dollars le baril. Le cours du baril de brut américain (West Texas Intermediate, WTI), qui était passé la veille pour la première fois de l’histoire en territoire négatif à -37,63 dollars le baril pour les contrats à terme du mois de mai, est passé en cours de séance à moins de 10 dollars pour les contrats expirant en juin. Il termine finalement sur une baisse de $8,86, soit 43%, à$11,57 le baril.
“Comme les capacités de stockage disponibles sont devenues rares, nul ne veut détenir un contrat proche d’arriver à échéance”, explique Konstantinos Venetis, économiste chez TS Lombard, dans une note.“Les producteurs américains de gaz et de pétrole de schiste approchent du moment où ils seront obligés de fermer leurs activités”, ajoute-t-il.
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