Crise de la presse : liquidation de Paris Normandie…… en attendant d’autres titres
Une liquidation du quotidien Paris Normandie qui sera sûrement suivie d’autres. La presse va subir de lourds dégâts suite à la crise du Coronavirus. En effet, les ventes se sont complètement écroulées alors que déjà les audiences s’inscrivaient dans une tendance baissière particulièrement dangereuse pour nombre de journaux. Cette crise va toucher des titres nationaux mais aussi régionaux. Des titres régionaux déjà fragilisés par des lignes éditoriales complètement insipides qui se contentent de reprendre intégralement ou presque les dés informations des agences de presse, du gouvernement et des institutions. On y ajoute la chronique des chats écrasés et des associations locales. On évite au maximum les débats susceptibles de fâcher les élus locaux et les personnalités locales ou de ternir l’image de marque de la zone géographique considérée. Bref une sorte d’autocensure qui explique largement la baisse d’audience de cette presse. Concernant Paris Normandie Le tribunal de commerce de Rouen a prononcé ce mardi la liquidation du quotidien avec prolongation d’activité de trois mois, selon Jean-Louis Louvel son propriétaire.
Le quotidien, endetté depuis plusieurs années, emploie 216 salariés selon leur avocate Jessy Levy. Selon la direction, la crise sanitaire du coronavirus a interrompu «le lent redressement» du journal. Le journal est détenu à plus de 90% par Jean-Louis Louvel, chef de plusieurs entreprises normandes et candidat soutenu par LREM arrivé troisième au 1er tour des municipales à Rouen le 15 mars.
La direction avait annoncé jeudi demander une liquidation avec prolongation d’activité de la SNIC, société éditrice du journal qui affiche 7 millions d’euros de dette (contre 10 millions en 2017). «Cette situation est la conséquence directe de l’impact du Covid-19 sur le chiffre d’affaires de notre entreprise», avait-elle alors justifié. Le journal fondé en 1944 affiche une chute de 90% des recettes publicitaires.
Les salariés, qui ont connu trois procédures judiciaires depuis 2012, sont bien sûr «inquiets», selon le SNJ. «On suppose qu’il y aura plusieurs repreneurs parce que la fameuse dette sera annulée», si la liquidation est prononcée avec prolongation d’activité, a avancé Anne Bouchet. Reste à savoir si ces offres seront «sérieuses» et si des salariés resteront «sur le carreau». Jean-Louis Louvel a assuré devant le tribunal avoir déjà eu des contacts avec des repreneurs, a-t-il indiqué à l’AFP. «Je ne doute pas que plusieurs offres seront transmises», a-t-il dit au tribunal. Lundi, le candidat malheureux à la reprise du journal en 2017, le groupe belge Rossel (La Voix du Nord), n’a pas souhaité indiquer s’il ferait à nouveau une offre. Le 15 avril, le tribunal avait prononcé la liquidation avec poursuite d’activité pour la RNP, la régie publicitaire du titre qui emploie 25 personnes selon Me Levy.
Implanté uniquement en ex-Haute Normandie, dont il est l’unique quotidien local, Paris Normandie compte 22 500 abonnés papier et 1500 abonnés web, selon la direction. En 2019, le journal diffusait à environ 41 280 exemplaires, soit 6,9% de moins qu’en 2018, selon l’Acpm, organisme de certification de l’audience de la presse. Il faut espérer évidemment un repreneur pour Paris Normandie comme pour la plupart des autres journaux qui seront liquidés. Cela passe cependant par un changement complet de ligne éditoriale car le lectorat se compose essentiellement de personnes âgées qui progressivement évidemment disparaissent.
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